Il y a quelques semaines, le ministère de l'Education ( ce mot est important ) Nationale ( celui-là l'est aussi ), inventait un tracassin inouï : la rémunération des élèves présents en classe.
Je trouve qu'on a un peu vite glissé sur ce scandale éducatif et éthique.
Il est vrai qu'à raison d'un scandale tous les deux ou trois jours, chacun d'eux passe vite la date de péremption et s'évente.
N'importe, il faut prendre le temps de le décrypter et de comprendre d'où il vient et où il risque de nous emmener.
La permissivité, qui est à la tolérance ce que la licence est à la liberté, est un mal qui ronge la société, et tout particulièrement son Ecole, depuis plusieurs décénnies.
Certains, dont le Président de la République, y voient une des retombées de Mai 68.
Erreur de jugement qui consiste à prendre l'effet pour la cause, puisque 68 était le point culminant d'une évolution bien plus ancienne : remonter dans le temps l'histoire de l'Ecole en France, c'est grimper de marche en marche vers de plus en plus d'autoritarisme, de sévérité et d'intolérance.
Il est donc stupide de regretter le " bon vieux temps " où les coups et les retenues pleuvaient, et où des maîtres tout puissants exerçaient un pouvoir pointilleux et souvent tyrannique sur des enfants ou des adolescents soumis.
Mais l'excès en tout est absurde et dangereux.
La transmission du savoir est sans doute une des missions les plus exaltantes qu'un être humain puisse accomplir dans la société.
Mais pour que cette transmission ait lieu, il faut que les maîtres respectent la personne de leurs élèves et que ceux-ci respectent et, encore mieux, admirent leurs maîtres, détenteurs du savoir.
Le moyen d'admirer un homme ou une femme qui se vautre dans la démagogie et qui donne aux jeunes cet horrible spectacle d'un adulte offrant le savoir du monde, mais réduit, pour que son cadeau soit accepté, à récompenser en argent celui qui daigne le prendre ?
On marche sur la tête !