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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 25-01-2010 à 08:06:55

Les cannibales.

L'affaire Proglio révèle le fossé qui se creuse entre les " élites" de l'argent et le vulgum pecus que nous sommes.

 

 

 

 

 

C'est un de ces rares moments où, aidée par un battage médiatique dont la spontanéité reste à démontrer, l'opinion publique prend brutalement conscience, ( telle ces personnages de Tex Avery qui marchent tranquillement au dessus du vide jusqu'à ce qu'ils l'aperçoivent et y tombent ), qu'elle est entourée de gouffres insondables, de situations inacceptables, d'inégalités insupportables.

 

La logique des extrêmement riches n'est pas la même que la sienne.

Ses références et l'échelle de ses calculs non plus.

Là où tout un chacun essaie de se situer sur une gradation des salaires et des revenus entre personnes humaines, de la plus pauvre à la plus riche, eux ne se comparent qu'entre eux, dans une compétition à laquelle ni vous ni moi ne sommes conviés, qui ne nous concerne pas, et qui se déroule dans un monde auquel nous n'accèderons jamais.

Sauf — et c'est sans doute sa raison d'être cyniquement calculée — à rêver au gros lot du loto, qui, magiquement, vous précipiterait dans l'inaccessible paradis des riches.

 

Il y 450 ans, réfléchissant à ce qui constitue la civilisation par rapport à l'état sauvage, Montaigne racontait comment des indiens d'Amérique, débarquant à Rouen, portaient un jugement lucide et implacable sur les aristocrates inconscients de son temps.

Ce texte a gardé sa fraîcheur corrosive.

 

 

«  Trois d'entre eux (...) furent à Rouen du temps que le roi Charles neuvième y était. Le Roi leur parla longtemps. (...)

Après cela quelqu'un voulut savoir ce qu'ils avaient trouvé de plus admirable.

Ils dirent (...) qu'ils avaient aperçu qu'il y avait parmi nous des hommes pleins et gorgés de toutes sortes de commodités et que leurs "moitiés" ( ils nomment les hommes " moitiés" les uns des autres ) étaient mendiants à leurs portes, décharnés de faim et de pauvreté.

Ils trouvaient étrange que ces moitiés nécessiteuses pussent souffrir une telle injustice qu'ils ne prissent les autres à la gorge, ou missent le feu à leurs maisons. »   

 

Commentaires

azertyu le 27-01-2010 à 07:55:03
...et moi, tout comme les indiens d'Amérique, je ne comprends pas comment la majorité silencieuse peut tolérer cela. A défaut de prendre Proglio et tous les autres à la gorge, j"aimerais que soit inventée, à leur intention, la machine à paire de claques et à coups de pied au cul!