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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 17-02-2010 à 09:01:28

Violence à l''école.

A chaque fait divers nouveau ressurgit la question de la violence à l'école. Je donne en quelques mots mon point de vue de professeur sur ce phénomène.

 

 

 

 

 

Je fais d'abord remarquer, pour relativiser les choses, que ceux de ma génération ont connu des professeurs violemment chahutés par leur classe et des bagarres sanglantes dans la cour de récréation. Ce qui a évidemment changé c'est le retentissement donné à chacune de ces bagarres par les médias avides de sang à la une.

Un train qui déraille ne remet pas en cause le chemin de fer...

 

 

Il n'est cependant pas douteux que la banalisation des insultes et du langage agressif, le phénomène des bandes et l'utilisation assez fréquente d'armes aggravent les choses et nécessitent qu'on y remédie dans l'urgence.

 

Mais là où je diverge, parce que je suis sur le terrain et que je vois l'écart entre la réalité concrète et ce qu'en racontent les télévisions et les radios, c'est sur les causes profondes sur lesquelles il faudrait agir pour faire reculer la violence.

 

Dans la masse, j'en évoquerai seulement deux pour aujourd'hui.

 

La première,  que la télé n'aborde qu'avec une réticence qu'on peut comprendre, c'est la télé elle même, ainsi que les jeux vidéos dont elle fait une ample promotion.

Les adolescents, en une seule journée, subissent plus d'images violentes que leurs grands-parents en une vie entière. Cela ne peut pas ne pas avoir de répercussions sur leurs pulsions.

Peut-on me dire qui a le pouvoir et même la volonté d'y mettre un terme, à l'heure de la mondialisation par internet ?

 

La seconde, contre laquelle je me bats sans aucun succès depuis plus de trente ans, c'est l'image que les médias et les politiques donnent de l'Ecole depuis les années 70.

On n'a eu de cesse, surtout à droite, de ridiculiser le corps enseignant, de le livrer à la vindicte populaire en le caricaturant sous les traits de fainéants, de gens plus préoccupés de leurs vacances que de leurs élèves, etc.

Là dessus la gauche a cru bon, par souci " démocratique ", de retirer de plus en plus de pouvoir et d'autorité au corps enseignant. Il serait trop long d'énumérer les atteintes incessantes à l'autorité, qui sont pasées comme des lettres à la poste avec la complicité d'une opinion poujadisée.

 

J'ai poussé un cri en 1996 sous la forme d'un petit livre dont j'ai parlé dans l'article joint. Malheureusement, à quelques salutaires  retours en arrière près, rien n'a été fait de fondamental pour renverser cette image et faire en sorte de redonner à l'Ecole et à ses serviteurs, l'éminente place qui était la leur aux débuts de la République, et sans laquelle toutes les mesures financières, matérielles et statégiques pour revenir au "respect" nécessaire à la vie des écoles, ne seront que cautères sur des jambes de bois.