Monsieur Gérard Collomb, maire de Lyon, est contre l'interdiction totale de la burqa dans les lieux publics.
Sur quoi fonde-t-il son avis ? Sur la certitude, dit-il, que la loi sera inapplicable, donc inappliquée et qu'une loi restée lettre morte entraînerait un mépris généralisé de la Loi.
Je lui fais remarquer qu'on peut en dire autant de toutes les lois, sous prétexte qu'il se trouvera toujours des personnes pour les bafouer.
On a entendu cette argumentation naguère au sujet de l'interdiction du voile dans les établissements scolaires : il serait impossible de demander à une jeune fille de le retirer, cela serait une humiliation, causerait des violences, etc.
Résultat , après plusieurs années d'application stricte, le voile a disparu des lycées, sans heurt, et c'est tant mieux.
Il en sera de même pour le voile intégral.
La pusillanimité, dans ce genre de domaine, est fort mauvaise conseillère.
Note ajoutée le 26
Après avoir regardé tout à l'heure un débat auquel participait Anne Hidalgo, première adjointe de Paris, j'ajoute ce petit codicille.
Madame Hidalgo, durant toute l'émission, a dit des choses intéressantes et très sensées sur la condition des femmes dans notre pays et dans le monde.
Mais, interrogée à la toute fin sur son opinion à propos de la loi sur l'interdiction totale du voile intégral en France, elle a, d'un coup, cessé de m'être sympathique.
En effet, après avoir commencé par dire que la vision d'une femme voilée lui était "insupportable" et qu'elle ne croyait absolument pas à la parole de celles qui prétendent que la burqa est un choix libre de leur part, elle a tout aussitôt sombré dans ce qui, hélas, caractérise de plus en plus les socialistes : l'aboulie et l'hypocrisie.
Deux défauts qui, s'ils ne s'en débarrassaient pas, les disqualifieraient pour exercer le pouvoir.
Car elle a expliqué de façon alambiquée qu'elle ne croyait pas, dans ce domaine, qu'une loi était nécessaire, et qu'elle lui préférait "la pédagogie" !
La pédagogie appliquée à des fanatiques ou à des manipulateurs de mauvaise foi !
Quelle désespérante vision que celle d'une femme intelligente qui prétend rejeter une chose et qui avoue ne rien vouloir faire contre elle, soit par incapacité de choisir, soit dans le piteux espoir de mettre de son côté les ennemis du voile sans s'aliéner pour autant ses partisans, bref, d'avoir le beurre et l'argent du beurre...
Heureusement que Joy Sorman, jeune philosophe, et la directrice générale de l'Agence Havas, dont le nom m'échappe, étaient là pour sauver l'honneur des femmes françaises.