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Dogme

Dogme : principe donné comme indiscutable et intangible.

En qualifiant, hier soir, de "dogme" le principe du départ à la retraite à 60 ans maximum, Monsieur Dominique Strauss-Kahn a fait d'une pierre deux coups.

D'une part il prend ses distances avec la doctrine socialiste, déja écornée par Martine Aubry elle même lors de son dérapage vite contrôlé.

D'autre part il se met clairement sur les rangs pour la présidentielle de 2012.

Pourquoi ? Parce qu'à chaque fois qu'un politique pense sérieusement à être roi ( qu'on se souvienne du fameux « Paris vaut bien une messe » du bon Roi Henri ou du « je vous ai compris » de De Gaulle ), il transige avec les principes de ceux qui songent à le faire roi.

Car quoi qu'on dise, Giscard avait raison : « la France veut être gouvernée au centre. » Le peuple se donne un petit frisson en votant pour un camp puis pour un autre, mais avec le secret espoir et la quasi certitude, issue d'une longue expérience, que chacun renoncera aux idées et aux projets les plus marqués à gauche ou à droite.

 Bref, il veut que la droite soit un peu à gauche et que la gauche soit un peu à droite, en continuant de jouer chacune leur petite partition.

C'est pourquoi les dogmatiques intransigeants et inflexibles de gauche, de droite et même, ce qui est plus surprenant, du centre, n'ont ses faveurs qu'en dehors des élections, à moins que le peuple ne sente confusément que leurs dogmes sont des fictions théâtrales auxquelles, dans les coulisses, ils ne croient pas.

D'instinct, il se méfie des convaincus : leur droiture et leur honnêteté sont des vertus qui les disqualifient.

Le peuple veut qu'on le berce; Strauss-Kahn s'est penché sur le berceau.