Le journal de Frank THOMAS

Un service informatique, "Liberscol", a été mis en fonction cette année.

Malheureusement je ne parviens pas par ce biais à joindre mes élèves et étudiants de 2e3, 1ere ES2, BTS Ava2 et 2ndes 1 et 8 en latin.

Je compte donc sur mon blog et sur le bouche à oreille pour leur dire ceci.

D'abord, que ce m'est un vrai crève-cœur que de devoir les laisser ainsi et de n'avoir pas été remplacé depuis le 22 mars.

Que si mon état s'améliore raisonnablement, je reprendrai les cours le 19 avril au matin et, bien sûr, après les vacances de printemps et jusqu'à la fin de l'année scolaire.

Que je corrigerai les compositions de BTS et de Première.

Que malgré ces 4 semaines d'absence au total, le programme des classes, et notamment des deux classes d'examen, sera achevé, et que je signalerai au futur examinateur cette perturbation qui m'obligera à réduire un peu ( pour la Première ES) la liste de textes pour l'oral de l'E.A.F.

Que je recommande aux élèves de Seconde et de Première ainsi qu'aux étudiants de BTS de lire à fond les manuels dont ils disposent respectivement sur les thèmes du sport (BTS), de la poésie (Première) et du théâtre (Seconde), tout en redisant à  la 1ère ES de lire ou de relire le roman au programme.

Je vous salue toutes et tous.

En cette période troublée par les folies des fanatiques religieux de tout poil, il n'est pas inutile de rappeler que l'existence de dieu est une hypothèse ( merci, Laplace ! ) dont nul n'a jamais pu apporter le moindre commencement de preuve.

En ce qui me concerne la certitude de sa non-existence est un des points fixes de ma vie et où je trouve le plus grand réconfort.

Je ne suis aucunement travaillé par le besoin de "croire".

Je regarde, j'écoute, je sens, j'essaie de comprendre, je m'aide pour ce faire des travaux et des réflexions des plus grands.(*)

Les superstitions, décorées du nom jugé plus noble de "religions"  et leurs gourous, prêtres, imams, métropolites, lamas, papes, décorés d'attifiaux ridicules, ont le pouvoir magique de me faire  rire.

Et je range Jupiter et sa foudre merveilleuse, Neptune et ses méchantes tempêtes, le Phénix, Osiris et le Christ  morts et ressuscités, Mazda et sa lumière, Jehovah et ses prodiges incompréhensibles, la Vierge, sa grossesse et son assomption incohérentes, Minerve sortie casquée de la cuisse de son papa, Delphes, Dodone, Lourdes et Fatima au rang des fables et des histoires pour enfants, au côtés du loup-garou et du père Noël.

Mais ce sont, hélas, des fables qui tuent...

(*) A lire absolument si l'on ne veut pas mourir idiot, l'excellent essai Pour en finir avec Dieu de Richard Dawkins publié en 2006 et réédité chez Laffont et Perrin en 2008. J'aurai l'occasion d'en citer des extraits.

Hospitalisée depuis quelques mois, à bout de forces, Irma KOLASSI est morte hier soir à Paris.

Sa disparition est pour moi la fin de toute une tranche de vie.

Pour les mélomanes du monde entier c'est une immense cantatrice qui disparait.

Elle fut durant plusieurs décennies l'honneur de la culture grecque, européenne et française.

On n'a pas idée de ce que peut être Berlioz, Ravel, Chausson, Debussy et Dukas, tant qu'on ne l'a pas entendue.

Par bonheur ses enregistrements demeurent.

Sur les quelques centaines de pages qu'on trouve sur internet, de beaux moments peuvent être entendus.

« Le public est ainsi fait qu'il se défie autant de ce qui est simple

qu'il se lasse de ce qui ne l'est pas »

 « Partira-t-on toujours de cette fatale hypothèse,

 que tous les gouvernants sont des tuteurs et tous les gouvernés des pupilles ? »

« Ce n'est pas parce que les hommes ont édicté des Lois que la Personnalité,

 la Liberté et la Propriété existent.

 Au contraire, c'est parce que la Personnalité, la Liberté et la Propriété préexistent

que les hommes font des Lois. »

Vous aurez sûrement remarqué, chers lecteurs, que dans cette période électorale où chaque geste, chaque parole, vaut son pesant de voix, je nourris les plus grands doutes sur la sincérité des jérémiades et de la mélopée sur le thème de " l'unité de la République".

Plus le recteur de la grande mosquée de Paris mutiplie les apparitions contrites aux côtés de son "ami" président du CRIF; plus les candidats à la présidentielle y vont de leur couplet récité avec un entrain variable sur le thème : " devant l'horreur, il n'y a plus place pour la polémique, etc." et moins j'y crois.

Chacun épie la faute, le faux-pas, le geste malheureux.

Loin d'avoir été suspendue, comme les médias nous en ont rebattu les oreilles depuis 48 heures, jamais au contraire la campagne n'a été plus féroce. 

Et la dégringolade a été initiée par celui dont, je dois le dire, je l'attendais le moins tant il nous avait habitué, à défaut de vigueur, à une grande rigueur morale : François Bayrou !

Dès l'heure qui suivit les horribles assassinats de Toulouse, en effet, il se crut obligé de pointer du doigt le "discours de stigmatisation" du Gouvernement - comprenez essentiellement Claude Guéant et le Président lui-même- responsables, selon lui, des dérives violentes  auxquelles on assitait.

En d'autres termes , et pour parler clair, le discours de Dakar, celui de Grenoble et les petites phrases des uns et des autres auraient libéré la violence et le Président de la République, son ministre de l'Intérieur et tout le Gouvernement, courant derrière les thèmes favoris du Front National,  auraient pour ainsi dire armé le bras de l'assassin et porteraient la charge morale des morts de Montauban et de Toulouse.

Cet assassin, bien sûr, ne pouvait qu'être un crâne rasé au cerveau lisse, raciste, antisémite, adepte des thèses extrêmistes de la droite extrême...

On avait déjà entendu le même air à l'époque des attentats de la rue des Rosiers et de la rue Copernic.

Monsieur Bayrou a ouvert là une boîte de Pandore, pour faire parler de lui en un moment un peu dépressif d'une campagne qui risque bien d'être la dernière pour lui à  une élection présidentielle. C'est mal.

En un seul coup, il perd tout le crédit et la confiance que nombre de citoyens - dont je suis - avaient en lui.

Là-dessus on apprend que l'assasin est un petit voyou 15 fois récidiviste, amateur de BMW, de grosses motos, d'armes à feu et de boîtes de nuit, qui ne peut même pas arguer de la misère des banlieues ni même d'un fanatisme religieux pour "justifier" ses crimes.

Patatras, fermée la piste en or du néo-nazi qui arrangeait tout ce petit monde !

Or voici qu'à présent, faisant décidément feu de tout bois pour essayer de rattrapper son énorme bourde, Monsieur Bayrou poursuit de sa vindicte Madame Le Pen.

Aveugle, perdant et mauvais joueur... Ce n'est pas très porteur.

Il ressemble à ces seconds rôles dont Sacha Guitry disait drôlement : "on entre, on se trompe et on sort."

Pendant ce temps, il faut le dire, François Hollande, comme Nicolas Sarkozy, ont eu la décence et l'habileté de ne pas s'avancer imprudemment et de limiter leurs interventions aux seules paroles qui pouvaient s'entendre, chacun dans son rôle.

C'est aussi du théâtre, mais au moins jouent-ils mieux.

Les deux drames de Toulouse et celui de Montauban ont raffermi l'unité nationale et fait baisser d'un cran la tension de la campagne présidentielle.

La main sur le cœur les candidats et les responsables des partis se succèdent devant les caméras et les micros pour dire qu'en aucun cas ils ne veulent en quoi que ce soit récupérer ces meurtres à des fins électorales.

Pour mieux se faire entendre certains sont même allés jusqu'à se rendre à Toulouse ou, hier soir, à la synagogue de la rue Notre Dame de Nazareth à Paris. La belle unité nationale !

Mais pendant ce temps, subrepticement, pianissimo puis mezzo-voce, en attendant le forte et le fortissimo, la toile bruisse de commentaires de plus en plus osés et nauséabonds qui tous reprennent l'antienne : " on vous avez bien dit qu'en attisant la haine à travers des thèses xénophobes et nationalistes, on jouait avec le feu ".

Autrement dit, sans les accuser ouvertement, on fait courir la rumeur que le tueur serait mu par une idéologie xénophobe et raciste et que les responsables sont bien connus...

Jean-François Kahn et Daniel Vaillant, hier, ont mis en garde contre toute tentative d'instrumentalisation de l'émotion légitime du peuple. Ils ont mille fois raison.

Ceux qui font cela jouent aux apprentis sorciers et leurs prétendus bons sentiments républicains risquent d'attiser les haines et de déclencher une vague incontrôlable.

Le tueur solitaire de Toulouse et de Montauban sera, nous l'espérons tous, bientôt appréhendé.

Nous verrons bien alors à quel genre d'homme nous avons affaire et ce qui a causé ses gestes atroces.

Avant cela toute interprétation ne peut être qu'une supputation au mieux abusive, au pire coupable. Le passé plus ou moins récent nous en a apporté suffisamment de tristes exemples.

C'est ce que je dirai ce matin à mes étudiants avant de les inviter à observer une minute de recueillement.

Un impitoyable tueur vient d'abattre trois enfants et un adulte devant une école de Toulouse. Il apparait que c'est le même que le tueur de Montauban.

Le Président de la République, suspendant pour cette journée sa campagne électorale, s'est rendu sur les lieux pour y exprimer la solidarité de la France et pour annoncer les mesures prises.

Sa place est là, en tant que Président.

Mais qu'est-ce que vont y faire Messieurs Hollande et Bayrou ?

Ils auraient dû se contenter, comme Madame Le Pen ou d'autres, d'exprimer leur solidarité avec les familles des victimes . Mais leur présence sur les lieux est une récupération particulièrement grossière et mal venue.

On "fête" aujourd'hui le cinquantième anniversaire des accords d'Evian. Un chiffon de papier resté  lettre morte.

De Gaulle, arrivé au pouvoir grâce à l'activisme de ses affidés après avoir rongé son frein durant 12 annnées, parvenait ce jour là au but qu'il s'était fixé dès 1958, quoiqu'aient pu dire ses partisans : l'indépendance de l'Algérie.

Le 6 juin 1958, lors du discours du Général De Gaulle à Mostaganem, l’émotion et l’enthousiasme des Pieds-Noirs sont à leur comble, en particulier quand ils entendent le général crier « Vive Mostaganem ! Vive l’Algérie Française ! Vive la République ! Vive la France ! ».

Quatre ans plus tard, le plus  affreux exode de l'histoire française allait commencer  sans équivalent, sinon celui des protestants après la révocation de l'édit de Nantes par Louis XIV.

Désastreux épilogue d'une politique cyniquement mensongère que certains osent prétendre visionnaire !

Pieds noirs arrachés à leur cher pays, harkis livrés cyniquement à la vengeance cruelle des nouveaux maîtres de l'Algérie ! 

Et de l'autre côté de la Méditerranée, on a volontairement organisé la pagaille, rien n'a été prévu pour accueillir dignement un peuple martyrisé et calomnié.

Pire, comble de veulerie,  les dockers de la CGT du port de Marseille ont déployé une immense banderole que les autorités se sont bien gardé de faire enlever  : " retournez d'où vous venez ! "

Et l'on ose "fêter" cette trahison et cette cruauté !

Comment s'y prendre pour affirmer une chose et son contraire ? Qu'on est végétarien mais amateur de viande; laïque mais favorable à la construction de lieux de culte sur fonds publics; contre le tabac mais fou de cigares, etc ?

Il faut et il suffi d'avoir bien assimilé la méthode Chirac du " certes mais" qui lui a permis de traverser 12 ans de présidence dans un fauteuil, ou de se former à la caoutchoutique discipline intellectuelle de François Hollande, son héritier.

Hier soir, au tout début de sa grande émission télévisée sur la 2, Monsieur Hollande a donné une démonstration magistrale de son art quasi oriental de dire une chose et son contraire dans la même phrase.(*)

Comme David Pujadas lui parlait de l'enthousiasme des meetings, il a proféré avec un papillonnement de paupières mitterrandien cette inoubliable pensée où la prétérition  le dispute à l'oxymore :

« Je ne veux pas créer la ferveur d'un moment, d'un instant...nécessaire ! ».

Traduction en français plus clair :

« je ne cherche pas à soulever l'enthousiasme des foules, bien que celui-ci soit nécessaire...»

Ou encore :

 «je reconnais qu'il vaudrait mieux parvenir à séduire mon public, mais je ne le souhaite pas...»

A moins que, comme dans la fable du Renard et des Raisins,

 il ne faille comprendre :

« je n'ai aucun charisme, je suis poussif, du coup je néglige les vivats que je ne puis obtenir. »

Bravo, l'artiste !

(*)  Dans une vidéo qui vient opportunément de ressortir, Jean luc Mélenchon tient sur François Hollande des propos ravageurs qui, somme toute, s'accordent assez bien avec les cruels jugements portés récemment sur lui par Mesdames Aubry et Royal, avant leur voyage à Canossa, et avec le flou que je pointe aujourd'hui:

«Un accord avec Hollande ou rien, c'est pareil, il ne tient jamais parole Ça l'amusait de me voir humilié, fou de rage, ça le distrayait. Dans son cas, il s'agit d'un vice de cynique. Je lui ai dit que je ne lui pardonnerai jamais et vous voyez, je ne lui pardonne pas ».

Pourtant, sans lui pardonner, il va appeler à voter pour cet homme qu'il dit sans parole, vicieux et cynique... Allez y comprendre quelque chose ! 

En regardant d'un œil distrait un petit passage d'une émission dont je serais bien en peine, comme c'est souvent le cas, de préciser le thème, je tombe sur un vendeur de vêtements sur mesure à bas coût.

Le vendeur, comme souvent ces gens qui vivent de la mode, donne dans tous les poncifs...à la mode.

On a droit tour à tour à "au niveau de...", " en même temps", "c'est juste magnifique", "super", etc.

Et pour faire bonne mesure - c'est le cas de le dire - à tout bout de champ, le jeune commerçant à l'élégance voyante profère d'un ton sentencieux et professionnel « là on est "sur" un tissu léger » ou bien « vous restez "sur" cette gamme de rayures ? », etc, etc.

Avez-vous noté cette invasion subite de la préposition "sur" employée fautivement dans le sens de " en présence de" ?

Cette manie nouvelle procède le l'appauvrissement terrible de notre belle langue, parce que "sur" permet de n'employer que le verbe "être" qui, si l'on n'y prend garde, subsitera bientôt seul, flanqué de "avoir" et de "faire".

Quel responsable de cave, quel chef de cuisine ( on en voit beaucoup en ce moment à la télévision comme si nos concitoyens ne pensaient plus qu'à bouffer ) ne nous accable pas d'expressions irritantes comme « on est "sur" des notes de fruits mûrs » ou « on va rester "sur" quelque chose de sucré » ?

Assez ! Vous nous tapez sur les nerfs !

Merci à une lectrice de m'avoir envoyé ceci :

Quand nous écrasons ces adorables petits êtres nous sommes des assassins.

Et quand nous tuons la maman, nous faisons encore plus de victimes.

J'appartiens à une famille de musiciens.

Une lignée, devrais-je dire puisque du côté paternel mon arrière grand père, Emile, mon grand-père, Alexandre et mon père, André, ma tante Marie-Madeleine ont été compositeurs, organistes, chef d'orchestre, pianiste, guitariste, auteurs de chansons.

Ami de Jean RICHEPIN et de sa famille ( j'ai connu, enfant, leur belle île Tristan au large de Douarnenez ),

 chef d'orchestre du théâtre Mogador à Paris, marié à une cantatrice, mon grand-père a créé un grand nombre d'ouvrages et mon père, ami de Max JACOB, nous amenait tous les ans sur la tombe de ce poète, mon frère Yan et moi.

Ma mère, Marinette GALLAY, durant la première partie de sa vie, fut la pianiste de radio-Alger, accompagnant tous les solistes de passage dans cette ville et donnant des concerts. De retour en France, elle fut pianiste à l'ORTF et l'accompagnatrice attitrée de la mezzo-soprano Irma KOLASSI.

Ceux des lecteurs que cela intéresse peuvent, grâce à internet, entendre une œuvre d'Emile, Alex et André THOMAS jouée sur les grandes orgues de la cathédrale de Quimper par le titulaire de l'époque, Gérard PONDAVEN,

 ou entendre ma mère accompagnant Irma KOLASSI. 

D'accord, cent fois, mille fois d'accord avec cette parole raisonnable de Monsieur Fillon, Premier Ministre :

« Les religions devraient réfléchir au maintien de traditions qui n'ont plus grand-chose à voir avec l'état aujourd'hui de la science, l'état de la technologie, les problèmes de santé ».

Les sensibles opposants à la chasse à courre, à la corrida ou aux expérimentations sur les animaux, que je respecte, ne voient-ils rien d'anormal à ce que des bœufs soient égorgés sauvagement et agonisent durant d'affreuses minutes en pataugeant dans leur sang, que de malheureuses chèvres soient suspendues vivantes par une patte et se vident de leur sang en poussant des cris déchirants ?

Qu'elles aillent donc voir, en sortant d'ici, ces images insoutenables et elles me diront après cela s'il n'est pas important de savoir dans quelles conditions ont été sacrifiés les animaux que nous mangeons.

Les personnes soucieuses de préserver notre santé considèrent-elles hygiénique cette façon archaïque de mettre à mort ces bêtes ?

Leur respect de la vie s'arrête-t-il aux portes des abattoirs?

Elles qui sont à juste titre si attachées au respect dû aux plantes et aux animaux sauvages ne voient-elles pas que la cruauté à l'égard du bétail est la porte ouverte à tout ce qu'elles combattent ?

Enfin avons-nous encore le droit, dans notre belle République, d'exiger de  ne pas avaler de force une viande ainsi "préparée" ?

Car si l'on peut comprendre que les pratiquants veuillent consommer de la viande répondant aux normes de leur religion, ceux-ci peuvent sans doute admettre que le contraire soit vrai aussi, c'est à dire que des non-croyants tiennent à ne pas consommer de la viande abattue selon un rituel qui ne leur convient pas, surtout à leur insu.

J'entends corner à mes oreilles par tout un tas de pauvres hères qui croient être fins et réalistes en répétant cette serinette - et qui ne parviennent qu'à faire étalage de leur dégoûtante démagogie -, que les Français ont d'autres sujets de préoccupation en ce moment : le chômage, la hausse des prix, la baisse du pouvoir d'achat, etc.

Le grand rabbin de France lui-même s'est livré à ce petit exercice, et d'autres lui emboîtent le pas.

Et alors ? En quoi ces problèmes matériels graves permettent-ils de passer par perte et profit un tel sujet de société ?

Est-ce à dire que nous sommes arrivés à un tel degré d'inculture et de bêtise, que la matière chasse l'esprit et que sous couvert que des difficultés nous assaillent, nous cessons d'être des consciences, des cœurs sensibles, des intelligences, en un mot, des citoyens ?

La distribution non déclarée de viande abattue rituellement, mais aussi l'invasion de l'espace public par les manifestations religieuses, le port ostentatoire d'insignes religieux sont autant d'atteintes insupportables à la laïcité, fondement de notre vie commune, autant de pommes de discorde dont nous n'avons que faire.

Il faut crier  à tous ces fanatiques :« foutez-nous la paix !»

Cela aura toujours plus d'allure que les propos mollassons de François Hollande pour qui - comme pour Jacques Chirac en son temps - il ne faut pas « froisser les consciences», ou la fausse rugosité de Monsieur Mélenchon qui feint de penser que  demander la clarté c'est faire croire « qu'on peut attrapper l'islam par le manger».

Quelle médiocrité ! Quelle lâcheté ! Quelle veulerie !

Qu'on me comprenne bien : chrétiens(*), juifs et musulmans sont également en cause.

Je le précise pour les esprits chagrins, prompts à accuser les autres de stigmatiser telle ou telle "communauté".

En un mot, Monsieur Fillon a parfaitement raison de dire ce qu'il dit et de rappeler que la tradition religieuse n'est pas bonne en soi et doit céder le passage à la science et à la technique.

Je le trouve même bien modéré...

(*) 7 mars : invité par l'excellent Yves Calvi ce matin même sur l'antenne de RTL,  l'évêque d'Evry, Monsieur Dubosc, a une fois de plus répondu de façon jésuitique en parlant de dialogue, d'unité, de compréhension.

Le dialogue, l'unité et la compréhension entre les religions !

C'est un comique, ce Dubosc !

Lisez attentivement le texte ci-dessous.

Il s'agit de l'article 10 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789.

Article 10 - Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi.

Rapprochez ce texte, simple et clair, des débats actuels qui, n'en déplaise à ceux qui veulent les minimiser sous prétexte que les Français en difficulté ont d'autres chats à fouetter en ce moment, sont très importants et très urgents.

Demandez-vous si l'on a le droit de rejeter l'invasion de la sphère publique par des pratiques d'un autre âge ou si, au nom de la liberté d'opinion, il faut les tolérer.

Je reprends doucement après une longue interruption due à quelques soucis de santé qui sont en voie de résolution, paraît-il.

Voici trois petites expériences qui en disent long sur ce que devient notre beau pays.

                       Le service des pensions du Rectorat - eh oui ! il faut y passer  ! - devait me faire parvenir mon dossier complet le 16 février, promis juré. Nous sommes le 6 mars. Je me permets un coup de fil timide et poli.

C'est parti le 16 février, m'assure la dame qui met aussitôt en cause la poste. Je lui fais remarquer qu'un pli recommandé ne serait peut-être pas inutile s'agissant de papiers si importants et qu'on ne nous envoie qu'une fois en une vie...On reçoit bien les amendes par lettre RAR.

Elle remet, dit-elle, ce soir-même le dossier à la boîte. Attendons. Espérons.

                          Le gaz et l'élecricité devaient être relevés ce matin par un employé. Je suis revenu tout exprès pour le recevoir.

Oualou ! Cela fait donc 10 mois que je suis taxé sur "estimations" !

                         Mais on ne m'oublie pas tout à fait :  le téléphone vient de sonner deux fois  et j'ai eu la joie d'avoir " Dolce Vita " et "Bleu Ciel" tour à tour, l'un pour me proposer je ne sais quoi, je n'ai rien compris, l'autre pour me parler de panneaux solaires...

Ni l'un ni l'autre n'est au courant de la visite de leur agent, et ne semble s'en préoccuper le moins du monde.

Heureusement ils m'aiment, et en plus ils prennent soin de la planète. Les braves gens ! 

 "Quand c'est flou, y'a un loup", disait Martine Aubry en parlant de son camarade François Hollande. Le loup est énorme.

Lundi, dans une interview donnée à l'un des journaux les plus lus de la City, le Guardian, Hollande rassure la finance londonienne en expliquant que François Mitterrand a associé les communistes à son gouvernement en 1981 pour mieux les étouffer.

Il continue sur sa lancée en expliquant que les marchés peuvent être tranquilles parce que, en 2012, il n'y a plus de communistes en France.

Ainsi, en quelques jours, il passe de la dénonciation de la finance comme son seul et unique ennemie à la flatterie la plus mielleuse à son égard.

Au Bourget, devant les militants enthousiastes, il pourfend les "forces de l'argent"; à Londres, il les rassure.

Lundi 13, il déclare à Londres :

« Les années 80 étaient une époque différente. Les gens disaient qu'il y aurait des chars soviétiques sur la place de la Concorde. Cette époque est révolue.

C'était la guerre froide et Mitterrand a nommé des communistes au gouvernement.

 Aujourd'hui, il n'y a pas de communistes en France... ou très peu.

La gauche a gouverné pendant 15 ans, pendant lesquels elle a libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation.

Il n'y a pas de crainte à avoir. »

Mardi 14 il rectifie à Saint-Etienne : 

Quelle droiture ! Quelle clarté ! Quelle rigueur morale !

Celle qui devait lâcher une "bombe atomique" sur Nicolas Sarkozy si elle ne parvenait pas à réunir les 500 signatures fatidiques, n'a finalement lâché qu'un tout petit bruit foireux.

Quant à celui dont je me demandais naguère à quoi il servait...

... il en est à se demander, lui, « comment mettre en musique » son retrait, désormais acquis.

La musique qui lui conviendrait le mieux, assurément, est le silence, le silence du néant.

A qui le tour à présent ?

Nihous ?

Villepin ?

On n'arrête décidément pas le ridicule : il court trop vite.

Figurez-vous que le Conseil Représentatif des Associations Noires, le CRAN, dont le président prétend concourir à l'élection présidentielle, vient de publier le communiqué suivant :

"Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) déplore  la décision de la justice belge qui a refusé d'interdire la commercialisation de la bande dessinée Tintin au Congo, estimant non fondée l'action intentée par un Congolais qui jugeait l'oeuvre d'Hergé raciste."

Certes, il y a :

Mais il y a aussi :

Tout récemment on a vu se succéder les personnalités les plus importantes de la vie politique au dîner annuel du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France. Certains ont crié au scandale. Qu'en est-il réellement ?

D''inexactitude en approximation, on en arrive à soutenir l'insoutenable.
Revenons donc à des données claires.
La France est une République laïque qui ne reconnaît pas les appartenances religieuses ou ethniques, mais les citoyens.
Il n'y est évidemment pas interdit de se regrouper en associations culturelles ou cultuelles, mais celles-ci n'ont pas d'autre existence que celle que leur donne la loi de 1901.

Avez-vous déjà regardé Money Drop, sur TF1 ? Non ? Alors faites-le !

Laurence Boccolini y joue la maîtresse-femme, tout de noir vêtue, il ne lui manque que le fouet.

Des couples , mari et femme,  frère et sœur, père et fils, amis, etc. sont placés devant une pyramide de billets de banque, une somme énorme de 250.000 euros qu'ils s'approprient en la touchant.

 Quatre trappes vont bientôt engloutir, s'ils répondent "mal", ce qu'ils considèrent déjà comme leur appartenant.

 La meneuse de jeu, avec un masque impassible où perce une pointe de sadisme à l'adresse du public complice, déclare rituellement - car il s'agit bien d'un rite quasi religieux ( voir plus bas les propos de son inventeur) - :

«les 250.000 euros sont à vous ! Mais pour combien de temps ? Jouons à Money Drop !»

Commence alors un supplice violent pour ceux qui perdent tout très vite, lent et pervers pour ceux qui au fil des mauvais choix, voient fondre sous leurs yeux leurs "économies" dont on leur a cyniquement demandé avant que le jeu ne commence, comment ils comptaient les dépenser, les forçant par là à se les approprier.

L'ignominie transformée en spectacle...

Les malheureux, aveuglés par la peur de tout perdre, hésitent sur les questions les plus simples, offrent au public l'évidence de leur inculture et parfois de leur stupidité. Le sang ne coule pas, mais c'est l'arène, ce sont les jeux du cirque.

Ce jeu est une honte morale. Ceux qui l'ont pensé et qui l'organisent sont condamnables. Ils sont d'ailleurs parfaitement conscients de ce qu'ils font, et les parts d'audience qu'ils obtiennent leur donnent, de leur point de vue, raison.

Ecoutez donc Monsieur Pierre-Antoine Boucly, directeur "artistique" chez Endemol, la société productrice de cette horreur :

« Avec ce jeu, nous avons mis en place une mécanique très forte,  Les candidats sont face à une somme d'argent très importante avec tout le cérémonial qui l'accompagne, notamment des agents de sécurité. Cet argent, nous leur demandons aussi de le respecter : tout est fait dans la mise en scène pour qu'il gagne son caractère sacré.»

Savez-vous quelle sera la prochaine étape ( car il est clair que pour fixer et augmenter le public il faut lui donner toujours plus de sang à boire) ?

Suivant le concept d'une émission israélienne, ce ne sera plus les billets qui tomberont à la trappe, mais le candidat lui même.

 « Nous sommes effectivement en train de tester ce type de mécanique », explique Pierre-Antoine Boucly.

Tout ceci n'est qu'une immonde saloperie. 

Au journal de France 2 hier soir, au milieu des sujets sérieux, surgit dans les "reportages à suivre", une enquête sur le 6e sens, plebiscité, paraît-il, par les Français.

Cela commence plutôt bien, par l'interview d'une sorte de profiler qui est capable à 76% de dire si un sourire est authentique ou factice.

Bien entendu les entreprises, friandes - ce nous dit-on - de ce genre de talent, se bousculent dans son cabinet avant d'embaucher un collaborateur.

Une fois le sujet bien établi, on passe à une sorte de séminaire où les participants sont invités à dessiner ou à décrire la photo contenue dans une enveloppe ( tour de Pise, galerie des glaces de Versailles, etc.).

Pour que l'ensemble du sujet ne soit pas taxé de mauvaise plaisanterie, un psychologue est interrogé à la fin et exprime ses réticences, mais en des termes tellement flous qu'on comprend que son interview a été caviardée, coupée, et qu'on a mis bout à bout des phrases qui ne font pas sens.

Ainsi on laisse le spectateur sur l'impression que la science, une fois de plus, refuse de se rendre à l'évidence des phénomènes paranormaux.

Je suis scandalisé qu'une chaîne nationale, entretenue avec les impôts des Français propage dans l'esprit du public ces âneries dangereuses, tellement propices au développement de la superstition, de l'obscurantisme et des croyances qui font la prospérité des sectes contre lesquelles l'Etat prétend lutter.

Honte à Pujadas, qui ose s'abaisser à ce double jeu !

Hier, à l'occasion de l'inauguration d'un centre de documentation sur les rapatriés d'Algérie à Perpignan, le ministre de la Défense, Gérard Longuet a du affronter une bronca.

C'est que le ministre, sans s'aviser que la seule évocation de ce nom honni devant ce public de pieds noirs et de harkis produit l'effet du loup dans une bergerie, crut bon d'évoquer le Général de Gaulle.

Dès lors il dut tant bien que mal, en haussant le ton, ramener un semblant de calme dans les esprits et dans la salle.

En fait les personnes présentes voulaient aussi marquer leur mécontentement devant les promesses non tenues du candidat Sarkozy en 2007 :

« Si je suis élu, je veux reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans le massacre des harkis afin que l'oubli ne les assassine pas une nouvelle fois »

Belles paroles qui, pour l'heure, n'ont été suivies d'aucun effet.

ll sera intéressant, quel que soit l'élu de mai, d'observer comment il marquera en juillet le cinquantenaire des accords d'Evian et de l'indépendance de l'Algérie.

Vous n'avez sûrement pas oublié ce clip vidéo ridicule où l'on voyait des rockers aussi convaincants que Xavier Darcos ou Jean-Pierre Raffarin danser sur le "lipdub" lancé par les jeunes de l'UMP.

Vu le flop que cette prestation avait fait, on ne pensait pas que les communicants d'un autre parti s'y risqueraient.

Erreur !

Depuis hier on assiste à ce spectacle pitoyablement affigeant des Valls, Moscovici, Lang (jamais en retard d'une mode...), Désir et autres "vedettes" comme benjamin Biolay ou Gérard Darmon se livrant à une petite chorégraphie hémiplégique consistant à faire passer ses mains l'une au dessus de l'autre en un geste sensé symboliser l'égalité... tout en répétant le slogan : "le changement, c'est maintenant".

A-t-on jamais rien vu d'aussi stupide et démagogique ?

Voici qu'à présent la campagne électorale du Parti Socialiste est ravalée à une gestuelle primaire.

Serions-nous devenus illettrés?

A quand les bulletins de vote ornés de pictogrammes, comme dans les tribus ? Je suggère une marmotte énervée pour l'un, une crème au caramel pour l'autre, un tracteur pour le troisième, un fouet pour celle-ci,  une paire de lunettes pour  celle-là...

En fait de signe égal, c'est 0 = 0  !

On me dira peut-être que cette chorégraphie gnangnan vaut toujours mieux que celle, virile, d'Henri Emmanuelli :

Je n'en suis même pas sûr.

Hier Yannick Noah, le chouchou des Français, du moins si l'on en croit un palmarès annuel hautement contestable, a assuré la partie musicale du grand meeting de François Hollande.

J'ai toujours regretté, quant à moi, qu'il faille agrémenter ce genre de réunion par nature sérieuse voire un peu austère, de flons-flons et de jeux de lumières.

Je me souviens d'Edgar Faure, assistant à un meeting de Chirac. Ebloui par les spots lumineux et assourdi par je ne sais quelle musique à la mode, il dit à son voisin, assez fort pour être entendu à plusieurs rangs de là : « les femmes arrivent à quelle heure ?»

Il y a de la vulgarité dans ce mélange des genres, et comme un aveu qu'on n'attrappe pas les mouches avec du vinaigre...

Donc hier, "en première partie" comme on dit au cabaret, Yannick Noah est venu susurrer ses textes humanitaires sur une musique chaloupée.

Je ne pense pas que cela ait été une très bonne idée des communicants de François Hollande.

L'ancien tennisman reconverti dans la chansonnette doucereuse est en délicatesse - le mot est faible - avec le fisc français.

Frappé d'un redressement  fiscal il y a 16 ans, en 1996, et après des années de bataille de ses avocats, à nouveau en 2009 par le Tribunal Administratif, il a tenté d'échapper au fisc en soulevant une QPC ( question préalable de constitutionnalité).

Le chantre des restos du cœur refuse obstinément de régler les 1.037.827 euros qu'il doit. Pourquoi ? Parce qu'au moment l'examen de ses comptes par les polyvalents il résidait en Suisse...

Ainsi, cet homme qui déclarait quelques jours avant l'élection de 2007 qu'il quitterait la France si Nicolas Sarkozy était élu, et qui y est depuis revenu, excipe de son séjour en Suisse - comme d'autres vedettes...- pour échapper à l'impôt français.

Le Conseil Constitutionnel, apparemment peu sensible aux douces vocalises de ce monsieur, a confirmé que son redressement fiscal est tout ce qu'il ya de plus légal.

A l'heure où j'écris ceci, il est toujours redevable au fisc d'une somme de 500.000 euros.

Que François Hollande, qui pourfend "les forces de l'argent" et qui prétend vouloir combattre impitoyablement les mauvais riches et les fraudeurs ait agrémenté son premier meeting de campagne de la prestation politico-musicale de Yannick Noah est à tout le moins une incohérence.

Disons une fausse note.