Le journal de Frank THOMAS

Houla la ! Il a gravement dérapé Alain Marleix !

A propos de Jean-Vincent Placé, tête de liste socialiste aux sénatoriales dans l'Essonne, il a déclaré :

« Il va avoir chaud aux plumes notre coréen national »

Madame Aubry - comme on la comprend ! - a jugé ces propos intolérables.

L'intéressé lui-même s'en est indigné;

 Mamère Noël, lui, a menacé d'un procès.

Mais aussi ! Tirer sur un oiseau ! On n'a pas idée !

Je suis oiseau : voyez mez ailes !

Je suis souris, vivent les rats !

L'Allemagne connaît un problème majeur à double face : elle ne fait pas suffisamment d'enfants, et elle vieillit.

J'ai pu m'en rendre compte physiquement.

On y voit plus de déambulateurs que de poussettes.

Mais toujours le même sens aigu de l'efficacité et du règlement : tous ces déambulateurs à roulettes et à freins, sont strictement du même modèle, équipé d'un panier pour les courses.

Ce qui est drôle - si j'ose m'exprimer ainsi - c'est que les personnes qui en sont équipées les mènent plutôt allègrement

et ne semblent pas même en avoir vraiment besoin.

En France ces personnes marcheraient tout au plus avec une canne.

Je vois là une indication très parlante sur la société allemande.

Le dernier jour des vacances n'est pas celui qui précède le retour : c'est le retour.

Je déteste les autoroutes, d'abord parce qu'elles sont payantes, ce qui m'a toujours semblé un intolérable abus; ensuite parce qu'elles sont moutonnières et incommodes; enfin parce qu'elles réduisent le voyage à un déplacement.

Pour remonter du midi en Bourgogne, je prends tantôt la 536, la route de la lavande, qui passe à Nyons, Crest, Bourdeaux ou la belle 86, sur la rive droite du Rhône ou, plus aisément encore, par Arles, Nîmes, Marvejols dans les Cévennes, Moulins, Clermont et Nevers.

C'est beau, c'est calme, c'est gratuit.

Madame HAAS s'est fait une spécialité de lire l'avenir dans les planètes et égrène chaque matin le destin à court terme de chaque "signe" sur RTL.

Grâce au ciel - c'est le cas de le dire - elle ne semble pas prendre sa petite activité lucrative trop au sérieux.

Elle a bien raison.

Hier matin je l'entendais annoncer aux "béliers" que les vacances allaient bientôt se terminer...

Allons, sourions !

Après tout, ce n'est pas plus ridicule que Lourdes !

Petit rappel intéressant

Le 31 août 1682 Louis XIV signait un édit sévère à l'encontre des devins et autre charlatans. (*)

Jusqu'en 1994, date à laquelle il a été aboli, l'article R- 37.4 du Code Pénal réprimait ce type d'activité.

Depuis, la licence est totale et l'on voit fleurir "salons de la voyance", "cabinets d'astrologie", marabouts africains, sites internet, etc. Progrès ?

(*)  « L’exécution des ordonnances des rois, nos prédécesseurs, contre ceux qui se disent devins, magiciens et enchanteurs ayant été négligée depuis fort longtemps et ce relâchement ayant attiré dans le royaume plusieurs de ces imposteurs, il serait arrivé que, sous prétexte d’horoscopes et de divinations et par le moyen des prestiges, des opérations, des prétendues magies et autres illusions semblables, dont ces sortes de gens ont coutume de se servir, ils auraient surpris diverses personnes ignorantes ou crédules qui s’étaient insensiblement engagées avec eux, en passant des vaines curiosités aux superstitions et des superstitions aux impiétés et aux sacrilèges et, par une funeste suite d’engagements, ceux qui se sont le plus abandonnés à la conduite de ces séducteurs se seraient portés à cette extrémité criminelle d’ajouter le maléfice et le poison aux impiétés et sacrilèges, pour obtenir l’effet des promesses desdits séducteurs et pour l’accomplissement de leurs méchantes prédictions. Ces pratiques étant venues à notre connaissance, Nous aurions employé tous les soins possibles pour les faire cesser et pour arrêter, par des moyens convenables, les progrès de ces détestables abominations. Et, bien qu’après la punition qui a été faite des principaux acteurs et complices de ces crimes Nous dussions espérer que ces sortes de gens seraient pour toujours bannis de nos états et nos sujets garantis de leur surprise, néanmoins, comme l’expérience du passé Nous a fait connaître combien il est dangereux de souffrir les moindres abus qui portent aux crimes de cette qualité et combien il est difficile de les déraciner, lorsque, par la dissimulation ou par le nombre de coupables, ils sont devenus crimes publics, ne voulant d’ailleurs rien omettre de ce qui peut être de la plus grande gloire de Dieu et de la sécurité de nos sujets, Nous avons jugé nécessaire de renouveler les anciennes ordonnances et d’en prendre encore, en y ajoutant de nouvelles précautions, tant à l’égard de tous ceux qui usent de maléfices et de poisons, que de ceux qui, sous la vaine profession de devins, magiciens, sorciers ou autres noms semblables, condamnés par les lois divines et humaines, infectent et corrompent l’esprit des peuples par leurs discours et leurs pratiques… ».

TF1 ne se contente pas de diffuser les plus crétines émissions de "télé-réalité" où l'inculture et la bêtise le disputent au mensonge, aux sentiments les plus bas et à la vulgarité la plus rebutante.

Cette chaîne populiste et commerciale s'est fait, depuis belle lurette, une spécialité des jeux ineptes où l'argent trône en maître absolu.

Depuis les "propositions" débiles de "Qui veut gagner des millions ?" ( qui ne le voudrait pas ?) jusqu'aux irritantes boîtes en carton de l'insupportable Arthur et sa diction mollasse de ruminant.

Avec "Money", on vient de toucher le fond...provisoirement, n'en doutons pas.

L'argent n'est plus évoqué par des chiffres ou - comme dans Fort-Boyard - symbolisé par de fausses pièces d'or; il est présent physiquement sous forme de liasses de billets de 5000 euros chacune que les malheureux candidats sont invités à toucher au début de l'épreuve pour se lier sentimentalement à elles. L'horreur et le sadisme !

Après quoi on leur soumet des questions idiotes auxquelles ils doivent répondre en plaçant "leur" argent au dessus de trappes qui l'avalent s'ils se trompent.

On voit ainsi de pauvres gens qui avaient commencé à imaginer une vie dorée en caressant cette montagne de billets de banque, assister à leur fortune et à leur ruine en quelques minutes, sur fond de musique pathétique, larmes aux yeux et nerfs à vif.

Sait-on même si certains ne tomberont pas dans une grave crise de dépression après un choc aussi éprouvant ? Qui donc s'en inquiète ?

Qui, dans les arènes romaines, se préoccupait de la souffrance du vaincu ?

Hier soir, deux pauvres femmes incultes, nouvelles Perrette, devaient miser la fortune qu'on leur faisait miroiter sur quatre trappes portant chacune le titre d'une fable de La Fontaine.

Il s'agissait de choisir celle  commençant par :

 La raison du plus fort est toujours la meilleure

L'une des deux ayant annoncé qu'elle ne connaissait que Le corbeau et le renard, convainquit sa partenaire de tout miser sur cette fable...

Circonstance aggravante, l'imposante meneuse de jeu avait précisé que le vers était le premier, et  toutes deux connaissaient le début du Corbeau :

Maître Corbeau...

Et le loup dévora ces deux  agnelles infortunées.

Et la foule applaudit.

Je sais, je sais, il paraît que la manie des chiffres et des décomptes est signe de graves anomalies psychologiques, de paranoïa.

Les arabes n'avaient qu'à pas développer les mathématiques et inventer l'algèbre !

Les paysans manquent de fourrage pour leurs bêtes à l'étable.

J'ai toujours trouvé qu'on devrait leur livrer l'herbe du bord de nos routes. Cette idée qu'on m'a toujours présentée comme saugrenue fait apparemment du chemin...

J'ai fait un calcul simple.

Sachant qu'il y a en France, en 2011, 951.000 kms de routes en tous genres, soit 951 millions de mètres, en comptant - moyenne plutôt basse et qui ne prend pas en compte les nombreux rond-points - 5 mètres de largeur de bas-côtés par mètre , soit 5m2 de terrain par mètre de route, on a 4755 millions de m2  de bas-côtés, soit une surface totale de 475550 hectares ou 4755 km2, deux fois plus  que le Grand Duché de Luxembourg !

Certes, la pollution automobile risque de rendre une partie de cette herbe non consommable par le bétail.

Mais ce n'est pas le cas des petites routes et encore moins des 4000 km2 d'accotements des chemins ruraux.

Pour l'herbe polluée elle pourrait être méthanisée, l'herbe fraîche étant d'un meilleur rendement en gaz que les effluents animaux.

Que d'herbe ! Que d'herbe !

Le département de l'Eure vient de permettre aux agriculteurs, sous certaines conditions de sécurité, de faucher l'herbe des bas-côtés.

Une machine à la fois aspirateur et broyeur a déjà été mise au point...

Aux Antilles et dans toutes les régions tropicales, l'herbe des routes a toujours été utilisée. Vaches et chèvres à l'attache tondent accotements et ronds-points.

                       Dans un très récent billet (en lien), j'imaginais un mauvais scénario de film porno que j'intitulais :

Le Président n'a pas de culotte !

Mes lecteurs bien aimés me permettront de leur faire un petit reproche : ils manquent de vigilance - à moins, et dans ce cas qu'ils veuillent m'excuser - que ce ne soit de sévérité.

DSK n'a pas seulement omis de mettre sa culotte devant une dame, mais il a également oublié, lorsque les relations entre eux se sont si rapidement et si brusquement réchauffées, de mettre un préservatif.

Il me semble que si j'étais avocat de Mme Diallo, je mettrais  ce point en avant : il est capital.

Car enfin un homme de son expérience amoureuse, de son âge et de sa culture, un ancien élu local, maire d'une ville importante, un ex-ministre ne sait-il donc pas qu'un acte sexuel, même consenti, devient potentiellement criminel lorsqu'il est commis sans protection avec une personne qu'on rencontre pour la première fois ?

Quant à N. Diallo, ce n'est pas lui faire injure que de constater qu'elle n'est pas une jeune fille innocente, et qu'elle aurait sans doute préféré, si la relation avec cet homme inconnu et apparemment accoutumé à ce genre d'aventure de courte durée était consentie, qu'elle eût eu lieu en toute sécurité.

Le Sofitel de Manhattan - ses tarifs en témoignent - n'est certes pas un boui-boui. Ne peut-on pas s'y procurer ces protections, soit dans sa chambre, soit en sonnant la réception ?

DSK lui-même, coureur invétéré et amant expéditif, n'en est-il pas pourvu ?

De deux choses l'une : ou bien M. Strauss-Kahn a perdu la tête durant un court instant, et alors le viol demeure une hypothèse probable, ou bien il a délibérément, pour son plaisir, omis de prendre cette précaution qu'on ne cesse de recommander à tout un chacun.

Ce refus, d'ailleurs, pourrait bien expliquer la dispute dont parle Mme Diallo.

Si c'est le cas,la faute s'apparente à un crime.

Entendu au journal de France2 à l'instant.

Une jeune femme interrogée à propos de l'augmentation de la taxe sur les boissons sucrées gazeuses :

« Si on augmente les sodas maintenant,

 qu'est-ce qu'ils vont boire, les jeunes ? »

Le document rédigé par l'attorney général est une sorte de modèle de pensée nuancée.
C'est sans doute ce qui pousse certains à y voir de l'embarras, voire de l'hypocrisie.

Le château des comtes

Les sièges d'osier au bord de la Baltique

Plan 1 : Un homme sur le retour, se dandinant comme un paon, sort nu de sa luxueuse salle de bain.

Plan 2 : rapide travelling sur les immeubles alentour : nous sommes au cœur de Manhattan.

Plan 3 : une femme de chambre "de couleur", entre deux âges et grassouillette, entre, aspirateur et chiffon à la main.

Plan 3 : tétanisée par le charme irrésistiblement torride du pépère, elle se jette à ses genoux...

Plan 4 : agitation lubrique et bonheur partagé.

Plan 5 : il rentre dans la salle de bain, elle se rajuste et sort. 

Durée totale de la scène entre 6 et 9 minutes.

Titre : le Président n'a pas de culotte.

Remboursez !

Les Lettres à la N.R.F. ( " la Nénéref " ) adressées par  Céline à Gaston Gallimard et Roger Nimier de 1931 à 1961 sont un régal de lecture.

On y éclate de rire à chaque page.

Louis-Ferdinand accable son correspondant de demandes d'argent pressantes, pour assurer " la nouille ", lui reproche son peu d'empressement à faire vendre ses livres et le talonne pour être édité dans la Pleïade avant de mourir...

On y trouve des jugements cruellement lucides sur les écrivains de son temps : Sartre, qu'il déteste, Gide et Giono, qu'il considère comme des zéros, d'autres qu'il tourne en dérision.

Témoin ce passage féroce sur " Jean et Marcel " ( Giono, Genet, Aymé, Pagnol ?) :

« Quand je dis qu'il ( Gaston ) sabote ses auteurs, je ne dis rien que d'évident ! aucune publicité et le silence absolu de son propre torchon ! Il fait ainsi plaisir j'admets à Marcel et Jean dont les œuvres complètes en papier-cul trouveraient à peine amateur dans les wc périphériques...»

                                       Lettre à Roger Nimier du 13 mars 1957

Après 12 jours de vacances dans le nord de l'Allemagne, je reprends le fil de ce blog.

Bonjour à tous !

Vent, pluie, températures plus que frisquettes.

Quand je pense que l'on nous assomme à longueur de journée avec le risque de sécheresse, d'assèchement des nappes phréatiques et de réchauffement généralisé...

Mais soyez assurés que cet été pourri ne rabaissera pas le caquet des oiseaux de mauvais augure.

Chaque époque a eu les siens; les Laocoon et les Cassandre ne sont pas une race en voie d'extinction, contrairement aux orang-outang.

Chaque siècle a ses inquisiteurs millénaristes dont la mission est d'apeurer le monde pour établir leur pouvoir fondé sur la multiplication des interdits et les menaces de mort collective.

En Allemagne, ils sévissent avec une particulière vigueur.

Ce grand pays a toujours eu un faible, on le sait, pour les théoriciens de l'extrême...

Après avoir été sauvagement militaristes, les allemands sont devenus, si j'ose dire, violemment pacifistes; ils sont aussi en pointe pour la diffusion des "énergies renouvelables".

Le pays, essentiellement plat, est hérissé d'un nombre impressionnant de vilaines et gigantesques éoliennes, prix (néanmoins très insuffisant) à payer pour leur décision de ne plus avoir recours à l'énergie nucléaire.

Die Grünen, qui n'en sont pas à une contradiction près, oublient leurs litanies sur le "réchauffement climatique" en s'accommodant à l'avance - comme les danois voisins - de la multiplication des centrales thermiques à charbon ou au fioul pour compenser les faiblesses des éoliennes et du photovoltaïque.

Qu'importe que nous mourrions, pourvu que nous mourrions guéris...

Et puis, se disent-ils, les Français seront toujours là, avec leur électricité nucléaire maudite, pour nous en vendre en cas de besoin.

Curieux ce jésuitisme, chez un peuple qui devrait avoir assimilé la rigueur morale luthérienne.

D'ailleurs, dans le même temps, leurs grosses et puissantes berlines, lancées à 180 à l'heure sur les autoroutes gratuites, terriblement voraces en carburant, viennent nuancer quelque peu l'angélique tableau des doux écolos.

Hambourg et Francfort sont des villes-champignons, les usines, les centres commerciaux, les hôtels y sont atteints de gigantisme, et l'on voudrait que nous croyions que les sereines ailes des moulins à vent et la pâle lueur du soleil germanique suffiront à alimenter cet univers en électricité !

Rions un peu !

Ceci dit, l'Allemagne est un beau pays.

Quatrième ville du département de Charente Maritime, Saintes, 30000 habitants, est une ville d'Art et d'Histoire qui mérite vraiment cette distinction.

Les Romains au premier siècle de notre ère, en avaient fait la capitale de la province d'Aquitaine.

A la croisée des grandes routes romaines, elle fut une cité rayonnante.

Tout au long de son histoire elle est restée un centre de civilisation et de spiritualité.

Si vous vous rendez sur la côte Atlantique, ne manquez pas de faire une petite incursion de 30 km dans les terres pour passer une journée à arpenter les rues du centre,

Sur une petite île charmante devenue par l'œuvre d'un fou un enfer effroyable, des enfants de Norvège ont vécu l'horreur durant deux interminables heures.

Is en seront marqués à vie.

Et le paisible petit royaume du nord, lui aussi, y a perdu sa sérénité et sa douceur de vivre.

Cette scène dramatique et sanglante, ce fleuve de sang au beau milieu d'un été tranquille, ces cris, ces supplications, cet affolement horrifiant, nous donnent, quelque accoutumés, hélas, que nous soyons à la violence aveugle, la chair de poule.

Cependant, certains, dévoyés par une vision étroitement sectaire, trouvent le moyen de récupérer ce fait divers atroce à des fins ploticiennes.

Le MRAP, en effet, vient d'accuser le Front National et ses homologues européens, d'être moralement responsables de cette tuerie !

 Sans doute, selon le parti ou la tendance dont on est, peut-il être tentant d'assigner à cette tuerie une motivation philosophique, religieuse ou politique.
Mais une fois considérés la préparation maniaque du crime, le salmigondis idéologique par lequel le meurtrier le justifie ( tuer des adolescents norvégiens pour lutter contre l'islamisme), la rage féroce de l'assassin durant le carnage montrent à l'évidence que c'est l'oeuvre d'un dément en crise.

A partir de ce constat de simple bon sens, toute tentative de récupération de cet affreux fait divers est à la fois stupide et odieuse.

L'été !

Certains partent, loin ou près, pour changer de décor et de rythme.

Ce besoin n'est pas nouveau, Sénèque, il y a 20 siècles, a écrit des choses définitives là-dessus.

D'autres, les plus sages, si l'on en croit le philosophe, restent tranquillement chez eux et profitent du confort qu'ils ont eu tant de peine à s'offrir.

D'autres enfin, sans bouger de chez eux par obligation ou manque de moyens, bougent sans bouger.

C'est à ce besoin que correspond cette sorte d'illusion, ce trompe-l'œil que la Mairie de Paris, depuis 10 ans, appelle "Paris-plage".

Dans les films d'autrefois, pour évoquer une route qui défile, on faisait passer des images derrière la voiture immobile.

L'acteur s'évertuait de façon plus ou moins convaincante à simuler la conduite, agitant son volant, regardant trop longuement sa partenaire ce qui, dans la vraie vie, les aurait conduit droit au fossé. Les "vacanciers" de Paris-plage sont les acteurs - et les figurants à la fois - d'un film dans lequel la mer, la plage, sont évoquées de façon barthésienne par quelques éléments de décor théâtral.

Un peu comme un menteur place quelques fragments authentiques dans ses bobards pour leur donner un air de vérité.

Du sable, des drapeaux bleus indiquant que la baignade (impossible, évidemment) est permise, des jeux d'enfants,

 et même l'eau de la Seine, contrainte d'imiter la mer.

Devant ce spectacle, on hésite entre commisération, attendrissement ou éclat de rire.

Hier j'étais d'humeur tendre, et je me suis attendri...

Entre l'île d'Oléron, l'île de Ré et la côte charentaise,

 à quelques encablures

 de Fort Boyard,

l'île d'Aix.

J'ai parcouru à pied les 7 kilomètres de son tour. 

... une plongée dans l'histoire des guerres franco-anglaises, aussi,

et dans celle de l'Empereur qui passa ici ses derniers jours en terre de France avant son départ pour Sainte-Hélène. 

Madame Joly ne se contente pas de porter de clownesques lunettes, elle tente, pour se faire connaître, de créer l'évènement.

Il faut reconnaître qu'elle vient d'y parvenir au delà de ses espérances.

En proposant de supprimer le défilé militaire du 14 juillet à Paris  et - elle a oublié de le dire, mais cela va de soi - dans toutes les communes de France, elle a suscité l'indignation des conservateurs de tous bords et l'embarras des "progressistes" déchirés, à leur habitude, entre leur souci de paraître novateurs et la crainte de froisser leur électorat.

Elle a certes gagné en notoriété par ce coup d'éclat, mais elle a définitivement perdu - si tant est qu'elle l'ai jamais eue - toute crédibilité présidentielle.(*) 

Pourtant, à y regarder de près, l'idée d'une modification des festivités liées à la fête nationale n'est pas en soi absurde ou iconoclaste, et l'un des candidats à la prochaine élection présidentielle a, me semble-t-il, parlé sagement à ce sujet.

Il me semble en effet que Monsieur Mélenchon parle juste quand, s'agissant des propos de Madame Joly, il lui donne à la fois tort et raison.

1989, dont le 14 juillet est l'anniversaire, est une date révolutionnaire, en partie mythique, mais très symbolique.
Les manifestations qui le célèbrent se sont progressivement réduites au grand défilé militaire de Paris et - ne les oublions pas - aux innombrables répliques locales, par tout le pays.

La dimension véritablement populaire, la participation active du peuple à cette commémoration se sont peu à peu perdus.

En voici quelques exemplaires tirés de la dernière publication, fièrement intitulée :

 «Compte-rendu de mi-mandat.»

"Rendez-vous festif et citoyen"

"Entre patrimoine et modernité"

l'impayable :

"Espaces naturels urbains"

et son alliée toute en caresses douces :

"La circulation douce",

particulièrement gratinée quand on connait les encombrements des rues Saint-Martin, Réaumur, etc., le vacarme des moteurs et des klaxons en tous genres sur fond de sirènes diverses...

Et, pour finir cette liste, le plus bel oxymore agrémenté, encore, d'une tendre allitération susurrante  :

"La verbalisation citoyenne"

Entendez par là que les contractuels du troisième ne sont pas de vulgaires poseurs de contraventions sans cœur et sans morale. Eux, quand ils placent amoureusement un papillon sur votre pare-brise, c'est pour vous éduquer à la citoyenneté, au respect de l'autre. Ce n'est pas une punition, c'est une leçon de vie. Vous ne donnez pas votre argent, vous le mettez au service du Bien Commun.

Et puis il y a quelques trouvailles qui ont dû mobiliser toutes les capacités intellectuelles de l'équipe. Ces mots composés qui sont censés enfermer la diversité dans l'unité :

"Efferves'centre"

et

"M'été Baskets" (*)

Il est vrai que le Maire et ses adjoints ont un souci constant de faire vivre les

"principes de diversité et de respect",

 et que leur objectif est de faire du troisième arrondissement

"un îlot innovant de développement durable".

Pour ces deux intentions aussi originales que louables, il leur sera beaucoup pardonné.

(*) A Auxerre, près de mon village, la navette gratuite qui arpente le centre ville , dans le même esprit qui souffle du Parnasse socialiste et auquel on doit l'indépassable  "Vélib", se nomme finement : " Vivacité".

Le concours est ouvert.

J'ai  souvent une pensée pour Georgette Pêchard et son mari.

Je songe avec émotion à leur perplexité

 lorsqu'ils reçoivent dans leur boîte aux lettres

 un "flyer" ainsi libellé :

             LIVE BOX ZEN ET LET'S GO  ! 

Et plus encore quand je pense que bientôt ils pourront lire :

A chaque fait divers qui se produit dans une banlieue, on entend les mêmes jérémiades sur le thème du "c'est la fin!", ou du "tout fout le camp !". J'ai un point de vue un peu différent sur ces questions de "sécurité".

Il n'est évidemment pas question de nier que la vie quotidienne dans certaines banlieues soit pourrie par les voyous grands et petits qui y vivent et "travaillent". L'arrogance, la violence verbale et physique, la crainte des représailles dès qu'on ose contester cette loi sauvage sont insupportables. (cf. article en lien "Sauvageons, voyous, racailles")
Mais je pense aussi que ce phénomène ne caractérise en rien notre époque.

Sans remonter au Moyen-Age ou aux guerres de religion, il faut se souvenir que traverser Paris sous Louis XIV, XV ou XVI après la tombée de la nuit était une entreprise suicidaire.
Certes le tableau des " Mystères de Paris " est bien exagéré, mais le XIXe siècle, du moins avant les grands travaux, n'était pas plus sûr.
Encore ne s'agissait-il que du centre de la ville, car au delà des barrières commençait le domaine des bandits de grands chemins.

En réalité, jamais dans l'histoire de notre pays il n'a été plus sûr qu'aujourd'hui de se promener dans nos villes et nos campagnes. Jamais la vie humaine n'a été plus respectée.

- «Tout se détraque : les jeunes ne respectent plus rien, ils ne savent même plus lire , écrire et compter, l'Ecole part à vau-l'eau, le climat est détraqué, la ville est pleine de crottes de chien, la campagne est déserte, les fruits n'ont plus de goût, la viande est avariée, la vie est chère, l'eau manque, l'air est vicié !
-- Oui, oui, mais on vit plus longtemps et plus sûrement qu'autrefois.»

C'est moi qui parle, là, en deuxième. 

Je dois avouer un scandale

 dans une époque éprise de tragique :

 il m'arrive d'être heureux !

Alors qu'il serrait les mains des personnes présentes dans le centre du beau village de Brax dans le Lot et Garonne,  le Président de la République a été violemment agrippé par la manche et déstabilisé.

Immédiatement son agresseur a été immobilisé par le service de sécurité et emmené à la gendarmerie d'Agen.

Jugé en comparution immédiate, il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis , 2 jours de stage de citoyenneté et a été soumis à une obligation de soins en milieu hospitalier.

Je lis ici et là les réactions de personnes qui s'indignent de deux choses.

D'abord que la justice, le plus souvent si lente à faire droit aux plaintes des citoyens de base, se montre si rapide et si efficace lorsque la victime est un personnage illustre et haut placé.

En second lieu, ce qui semble mal passer dans l'opinion, c'est la lourdeur de la peine infligée pour un petit geste n'ayant entraîné aucune douleur physique, aucune blessure.

Il est certain que si la personne ainsi agressée avait été monsieur tout le monde, jamais la justice ne s'en serait mêlée, pour la bonne raison que jamais la police n'aurait arrêté le coupable.

Je présume que tous les jours dans notre beau pays il arrive des centaines de petits incidents de ce genre entre automobilistes irrités, sur les marchés, dans les files d'attente, etc. sans que soient alertés les services de la police et de la justice.

Alors, demandent certains citoyens épris d'égalité et de justice, pourquoi ce traitement particulier sous prétexte que l'agressé est le Président de la République ?

La réponse est dans la question : parce qu'il s'agit, précisément, du Président de la République.

Déjà ce même geste aurait eu des conséquences graves s'il avait été fait à l'encontre de n'importe quel représentant de l'Etat ayant autorité, comme un enseignant, un policier, un magistrat. Dans un tel cas ce n'est pas seulement la personne qui subit l'atteinte à sa dignité, c'est la fonction en tant que telle, le corps auquel la personne agressée appartient.

Dans le cas du Président de la République, c'est le corps de la Nation qui est lésé lorsqu'il est porté atteinte à celui de l'homme qui a été élu à sa tête.

En touchant violemment au Président, on blesse la Nation , c'est à dire le Peuple.

Jadis le corps du Roi était sacro-saint ( " le Roi te touche, Dieu te guérit " ).

La République a hérité ce symbole à travers la souveraineté du Peuple. Le geste violent d'Hermann Fuster est puni, et c'est une bonne chose.

Cependant on est en droit de se demander s'il n'est pas le symptôme d'un mal de notre temps : l'irrespect dont l'exemple vient parfois de haut.

Les affaires Strauss-Kahn, Mahéas  et Tron en sont les illustrations évidentes.  

Quant au Président lui-même, protégé par l'immunité de sa fonction, il doit se garder de la dégrader par des mots et des gestes indignes de sa position. Ce  n'a pas toujours été le cas au début de son mandat : il ne semblait pas, alors, avoir pris la mesure symbolique de son éminente fonction.

Je l'ai déjà dit ailleurs : le respect n'est pas un dû : il se mérite. 

 Je ne résiste pas au plaisir de citer ce passage d'un billet de Jean-Dominique Reffait, commentateur sur le blog de Philippe Bilger ( en lien ).

« Ah, quelle bénédiction de n'avoir pas eu à faire ce choix cornélien entre Hulot et Joly !

Qu'ils me sont pénibles tous deux !

 L'un et l'autre suent la tristesse et l'esprit de sérieux. Rien que de penser aux Verts, je jette mes détritus dans le mauvais container, ils ont le chic pour me faire adorer le doux parfum d'un pot d'échappement et j'enrage, en les entendant, de n'avoir pas chez moi un lingot d'uranium fluorescent comme lampe d'ambiance.

 Ils sont sinistres. »

Le bon roi Henri veille sur le Pont Neuf

Aux grillages, les cadenas qui protègent les serments d'amour éternel

Sur la rive droite...

... la Cour Carrée...

...du Louvre

Et sur la rive gauche, le dôme de l'Institut de France

Jardin clos en forme de cœur

Et à la proue, un saule pleure le Grand Maître de Molay

et sourit au Ponts des Arts.

L'affaire DSK a rebondi aujourd'hui, et il est à prévoir que le feuilleton n'est pas près de finir.

 DSK est donc libre à partir de ce soir d'aller et de venir sans bracelet électronique à l'intérieur des frontières des Etats Unis.

Son accusatrice, Nafissatou Diallo, est apparemment convaincue de mensonge sur certains points précis de sa déposition, et il semble aussi que sa vie ne soit pas le long fleuve tranquille que les médias, toujours avides d'encens (et de fiel)* nous ont vendu jusqu'à présent.

Pour autant, que cette femme ne soit pas le prix de vertu dont on nous avait parlé ne prouve pas que ce qu' elle se plaint d'avoir subi soit faux.

Si l'on en croit son avocat, des éléments physiques précis semblent montrer qu'il y a  eu  une relation pour le moins très vive entre DSK et elle .

Cela peut avoir été mis en scène après qu'elle a eu des rapports sexuels avec l'ex patron du FMI, bien sûr.

Mais cette éventuelle mise en scène destinée à extorquer de l'argent à cet homme immensément riche n'est qu'une supposition.

Reste que celui-ci, mis en cause par les éléments relevés par la police de New-York, a admis avoir eu une relation sexuelle aux alentours de midi de ce 14 mai 2011 et que, pour l'instant, le juge n'abandonne pas les poursuites contre lui.

En tout état de cause, cela suffit à ternir l'image de cet homme qui s'apprêtait à être le représentant de la Gauche à l'élection présidentielle de 2012.

Un grand bourgeois de gauche sur le retour d'âge s'offrant les faveurs, consenties ou non, d'une jeune femme de chambre africaine dans la luxueuse suite à 3000€ la journée juste avant d'aller rejoindre sa fille pour déjeuner au restaurant, voilà une saynète qui à tous points de vue va à l'inverse de la tenue qu'on espère trouver chez un futur président de la République.

En ce sens, quand bien même la défense de DSK l'emporterait sur toute la ligne sur le plan judiciaire, sa victoire sera une défaite. 

(*) Note du 2 juillet :

Une fois de plus on assiste depuis hier à un déferlement médiatique. Le chœur des éloges de DSK a repris de plus belle, oubliant, comme en mars, la victime présumée, n'hésitant pas à la présenter comme une affreuse bonne femme, et passant à la trappe les frasques du bonhomme.

C'est comme si la France et son système judiciaire étaient contaminés par celui des USA ( combien de justiciables depuis quelques années, influencés par les séries américaines, appellent le Président du tribunal " Votre Honneur " ) : le discrédit jeté sur l'accusateur tient lieu de preuve de sa mauvaise foi et suffit le plus souvent à faire gagner l'accusé.

 Du coup, R. Badinter, B. Henri-Levy, J.C.Cambadélis et les autres ont retrouvé leur superbe. 

Des commentateurs et autres chroniqueurs n'hésitent pas à affirmer que le "combat moral " n'est plus perdu pour la Gauche, etc.

Sommes-nous condamnés par ce système, à subir ces emballements successifs et alternatifs au gré des nouvelles d'Outre-Atlantique ?

Le pays de Rabelais, de La Fontaine et de Voltaire a-t-il donc perdu tout bon sens ?

J'ai même entendu un journaliste s'attendrir de ce qu'Anne Sinclair et DSK aient pu enfin aller dîner en ville, comme Monsieur et Madame tout le monde, en amoureux...