Le journal de Frank THOMAS

Libre parole d'un citoyen.

posté le dimanche 02 août 2015

Gardarem lo Larzac !

En traversant le magnifique département de l'Aveyron et le plateau du Larzac, ne sais pourquoi m'est revenue à la mémoire la chanson de Jean Ferrat  Que la Montagne est belle . Il chantait, lui, ses monts d'Ardèche.

 

 

 

 

Cette chansonnette, dont je n'arrivais pas à me déprendre - comme souvent au volant - dit à un moment, parlant des paysans qui quittent leurs montagnes pour aller se perdre dans l'univers gris des villes :

 

Il faut savoir ce que l'on aime 

Et rentrer dans son HLM

Manger du poulet aux hormones.

 

 

 

 

 

Ferrat a bien fait de chanter cela dans les années 70, à l'époque où les bobos parisiens pacifistes et vent debout contre l'extension du camp militaire, cheveux longs, chemises à fleurs, pantalons évasés du bas, écolos urbains, partisans de la vie communautaire et de l'amour libre, bercés par les chansons de Joan Baez et des Pink Floyd scandaient " Gardarem lo Larzac !"

 

Aujourd'hui je gage qu'il serait condamné pour avoir méconnu les difficultés des petits paysans forcés par la misère de chercher du travail dans les grandes villes, d'habiter de sinistres banlieues et, en effet, de manger du poulet aux hormones.

C'est que notre temps, hélas,  ne rit plus avec n'importe quoi.

Et puis la légion, discrètement, s'installe au Larzac... 

 

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Commentaires

 

1. Icaunaise  le 02-08-2015 à 20:19:03

Outre les bobos parisiens pacifistes, il était d'abord et avant tout à l'époque question des paysans du Larzac qui défendaient leur terre. Ce sont eux qui se sont révoltés et ça ne c'est pas fait en chansons mais dans les larmes et la douleur. Que ne vous êtes-vous donc arrêté sur le plateau, que n'êtes-vous allé les voir ces paysans du Larzac qui auraient eu tant et tant de choses à vous conter. Pour les bien connaître et pour les fréquenter de près, je peux vous assurer que ce sont des hommes de valeur et de courage. Et oserais-je ajouter que même les bobos parisiens (dont je n'étais pas) ont apporté leur pierre à l'édifice... Quelquefois les paysans du Larzac étaient au bord du découragement et ce sont ces bobos parisiens qui les ont soutenus par leur naïveté et leur insouciance. Cela a été une dure épreuve mais les paysans du Larzac ne se bercent pas d'illusions : ils savent que hormis les bobos parisiens qui les ont soutenus (quelques petites dizaines de milliers, c'est un bien faible pourcentage de la population française) les français se fichaient éperdument de leur sort. Mais voyez-vous en souvenir de ceux qui se sont battus et dont la plupart ont quitté cette terre, je crie encore tout au fond de moi : "gardarem lou Larzac"

2. Frank-Marie-THOMAS  le 03-08-2015 à 07:48:32  (site)

@ icaunaise.
J'ai dû mal m'exprimer, car vous m'avez mal compris.
Le sujet de ce petit billet d'humeur n'était certes pas d'émettre la moindre critique à l'égard des paysans des Causses; si vous en trouvez une, ne manquez pas de me la signaler. Il ne portait pas plus sur celle des bobos de l'époque dont je ne crois pas brosser un portrait antipathique.
Mon sujet était la liberté d'expression qui, depuis deux décennies au moins, va se rétrécissant comme peau de chagrin.
Ferrat, c'est ce que j'ai essayé de dire, a eu raison d'exprimer le regret de l'abandon des campagnes, et il le fait avec une violence dans les mots dont j'affirme qu'elle lui vaudrait aujourd'hui les critiques acerbes des descendants de ces bobos de 70.
Votre réaction, ne m'en veuillez pas de vous le dire carrément, est assez emblématique de ce que je décris dans ce petit texte, à savoir une fâcheuse tendance de notre époque à la pensée conforme et donc à la censure.
J'espère en tout cas que ce n'est pas votre mode habituel de pensée, sinon ce blog vous sortira vite par les yeux.

 
 
 
posté le jeudi 16 juillet 2015

Taisez-vous donc !

Mine grave, Hollande annonce hier que le ministre de l'Intérieur va dévoiler des attentats déjoués par nos services de renseignement.

 

 

 

Tous les spécialistes de ces questions extrêmement sensibles et délicates sont d'accord : la communication sur ce genre d'acte terroriste avant même qu'il ait été commis est  proprement catastrophique pour les enquêtes en cours. La mine de Tartuffe de Hollande, la sombre fougue de Valls, la componction doucereuse de Cazeneuve ne changent rien à l'imprudence de leur comportement.

Qu'ils se taisent donc !

 

Enivré par ses pseudos victoires diplomatiques concernant la Grèce et l'Iran, impatient de faire remonter sa calamiteuse cote de popularité, le président de la République fait feu de tout bois, conseillé par une nouvelle équipe de publicitaires.

Ne pas négliger non plus le vol de munitions dans une enceinte militaire à Miramas il y a quelques jours, suivi de l'incendie à la raffinerie de l'étang de Berre dont on essaie d'effacer le mauvais effet en mettant en avant un présumé attentat programmé pour janvier 2016 et que pour l'heure rien ne vient étayer. Un contre-feu en quelque sorte.

 

Pour le moment les Français, occupés à jouir de leurs vacances, ne semblent pas être sensibles à cette danse du ventre, et ce feu d'artifice de "réussites", cette nouvelle image d'un "Flamby" volontaire et audacieux, ne sont pas suffisants pour leur faire oublier les échecs et les faiblesses de la politique menée par le "grand" président comme l'a qualifié, sans rire, Manuel Valls. 

 


Commentaires

 

1. La cigogne  le 16-07-2015 à 14:08:45

Les français sont en mode "off".. Vacances..!! Rien ne semble atteindre leur béate attitude..sans rire..je trouve que le tandem de tête de ce pays mérite le clown d'or..! Mais c'est effrayant..!! Et maintenant on étale sur la place publique le secrets d'enquêtes tres sensibles..certes il faut remonter la cote de popularité de Monsieur..!! Mais quelle..bêtise..c'est un autre mot qui me vient..!! Nos compatriotes vont ils être dupes encore longtemps..!!c'est à désespérer..!! Vive le temps des vacances..!! Fse

2. Frank-Marie-THOMAS  le 16-07-2015 à 17:07:25  (site)

@ La cigogne
Nos compatriotes ne sont pas si dupes que cela de toute cette maladroite propagande : apparemment la popularité de Hollande ne décolle toujours pas. Tout au plus réussit-il - ce qui n'est pas rien - à remobiliser un peu mieux son camp. Mais wait and see.

3. fugace  le 19-07-2015 à 13:49:30

Bonjour,
Toujours ou presque en phase avec vos réflexions, je pense que nous sommes entrés depuis déjà bien plus qu'une décennie dans une nouvelle manière de faire de la politique. Les moyens de communiquer sans cesse grandissant en nombre et "sophistification", (y compris sur les champs de bataille) ne sont pas prêt de s'arrêter, et continueront donc leur œuvre ; Maintenir les peuples sous respiration artificielle.
S'agissant des terroristes, attentats potentiels, j'imagine que le stock du gouvernement est suffisamment garni pour sortir telles ou telle info au moment opportun. J'en suis même à me demander s'il ne serait pas enclin à laisser certaines affaires aller à leur terme pour en retirer les avantages politiques éventuels. Ce ne serait pas nouveau.

4. Frank-Marie-THOMAS  le 01-08-2015 à 11:08:34  (site)

@ fugace

Laissez-moi d'abord vous présenter mes excuses - ainsi qu'aux autres lecteurs - pour mon silence prolongé et le temps mis à publier vos commentaires : je suis parti deux semaines en Zélande (Hollande du sud) et ai laissé internet de côté.
Votre hypothèse est tout à fait crédible : sans tomber dans le syndrome du complot qui fait actuellement tant de ravages dans les esprits faibles, il est évident qu'un président et une majorité qui rêvent de rester "aux affaires", fait feu de tout bois. La peur du terrorisme et la reconnaissance populaire à l'égard de ceux qui nous "protègent" sont d'excellents agents électoraux. De là à penser qu'un gouvernement puisse instrumentaliser ces sentiments, il n'y a qu'un pas.

 
 
 
posté le mercredi 15 juillet 2015

Victoire à la Pyrrhus.

Tout juste rentré à Athènes, Alexis Tsipras déclare qu'il ne croit pas du tout en l'accord qu'il vient de signer sous la contrainte, et qu'il n'a fait qu'essayer de sauver les meubles.
 
Belle perspective pour la suite !
 
Nos dirigeants français et leurs féaux, si prompts, sans peur du ridicule, à se glorifier d'avoir sauvé la Grèce, l'Europe et le monde ont semble-t-il obtenu une victoire à la Pyrrhus.
La Grèce et l'Europe n'ont pas commencé d'en payer le prix.
 
Le président Hollande, quelle que soit sa prétention à jouer les grands de ce monde, demeure ce qu'il n'a cessé d'être : un combinard, un politique médiocre qui confond posture et réalité, et qui prend sa chance pour du talent.
 


Commentaires

 

1. fugace  le 19-07-2015 à 14:01:55

Comme on dit :"La critique est aisée, mais l'art est difficile". Alexis Tsipras avait-il une possibilité de faire autrement ? Assurément à mon avis puisque le peuple avait choisi. Mais quand quelqu'un a choisi de se suicider alors même que la mort à plus ou moins brève échéance est inéluctable, faut-il laisser faire ?
La question que je me pose toujours étant : L'ascendance des US sur l'Europe est-elle bénéfique ?
J'aurais tendance à répondre oui, même si le doute n'a de cesse de m'envahir.

 
 
 
posté le mercredi 15 juillet 2015

François de La Rochefoucauld (1613-1680)

 

 

Le refus des louanges

est un désir d'être loué deux fois.

 

 

( A l'intention des faux modestes qui tirent la couverture à eux tout en jurant qu'ils n'ont fait que participer à une victoire collective. )

 


 
 
posté le mardi 14 juillet 2015

Do what I tell you to do but don't do what I do.

François Hollande vient de recommander -  et le premier ministre va faire adopter demain par la Chambre des Députés -  un texte de réformes volontaires et courageuses.
 
 
 
 
Hausse importante de la TVA, réduction drastique du nombre de fonctionnaires, diminution du budget de l'armée, retraite à 67 ans, réduction rapide de la dette de l'Etat, pour ne citer que les plus emblématiques.
 
Ces changements audacieux vont évidemment faire souffrir le peuple et porter un coup peut-être fatal à la popularité du gouvernement.
 
Mais que les Français se rassurent : le président n'est pa devenu fou : ces mesures d'austérité sont destinées à la Grèce. (*)
Ouf !
 
Chez nous on se contentera de lignes de bus intérieures, d'ouvertures un peu plus fréquentes des magasins le dimanche et autres mesures de la même envergure.
 
 
(*) Note du 15 juillet :
 
A peine rentré à Athènes, le premier ministre grec déclare qu'il ne croit pas du tout en l'accord qu'il vient de signer sous la contrainte. Cela ouvre une belle perspective !
Nos dirigeants ne seraient-ils pas en train de se vanter d'avoir obtenu une victoire à la Pyrrhus ? 
 
 
 
 
 


Commentaires

 

1. fugace  le 19-07-2015 à 14:14:29

Bonjour,

Merci pour cette lecture qui chez moi à mis en route en un même instant des fonctions musculaires, respiratoires, nerveuses et aussi psychiques. Bref une franche rigolade.
Et pourtant vous ne faites que remettre en avant la gravité d'une situation, qui n'en fini pas de se décanter.
Sans doute que pour desserrer l'étau, faudra-t'il passer par l'utilisation d'un ou plusieurs explosifs. Mais lesquels ?

 
 
 
posté le lundi 13 juillet 2015

François Ier révolutionnaire ?

Dans sa grande tournée en Amérique du Sud, son continent, le pape François Ier a développé  ses idées sur le thème : le catholicisme est révolutionnaire.

 

 

 

 

Qu'on nous explique, si l'on veut, que le christianisme des origines, avec son respect de la séparation des pouvoirs, son exaltation des pauvres et son souci d'égalité entre les hommes était "révolutionnaire" par rapport aux conceptions totalitaires et profondément inégalitaires de l'empire Romain, d'accord.
 
Mais le pape torture la réalité : le catholicisme, lui, tout au long de ses vingt siècles d'histoire, a trahi les idéaux chrétiens en se plaçant systématiquement aux côtés des puissants et des riches, en justifiant et glorifiant l'injustice sociale, en protégeant l'esclavage, en s'opposant à toute découverte scientifique, à tout progrès social, à toute émancipation des hommes et surtout des femmes.
 
On nous dira bien sûr que le catholicisme de 2015, celui de "François" n'a plus rien de commun avec ce qu'il était encore du temps de Pétain ou de Franco : un précieux auxiliaire du pouvoir totalitaire et liberticide. Admettons.
Mais lorsqu'on voit François Ier éluder la question de la place des femmes dans l'Eglise catholique, s'adonner aux pitreries de la liquéfaction du sang de Saint-Janvier à Naples, canoniser  tel ou telle au nom de prétendus miracles ou s'extasier sur ce faux manifeste qu'est le "saint" suaire de Turin, on est pris de doutes. 
Il faut vraiment avoir la foi pour croire en un catholicisme émancipateur.

 

 


Commentaires

 

1. La cigogne  le 14-07-2015 à 14:46:15

Le catholicisme au chevet des puissants..??!! Et le catholicisme au chevet des lépreux, des intouchableS, des chiffonniers du Caire..des religieux et religieuses au chevet des blessés de tous poils au travers le monde..ces religieux auprès de ceux qui souffrent..dans l'indifférence quasi générale..??!! Auprès des enfants dans des contrées abandonnées de beaucoup..!! Pour leur porter un peu de connaissances..des soins..de l'attention..de la tendresse..toute notre religion ne se borne pas la de stupides gesticulations..!!..fse

2. La cigogne  le 14-07-2015 à 20:16:03

Votre billet ne me déplaît pas..j'apprécie trop les échanges que nous pouvons avoir..!! Ne soyez pas navré.!! Sourire!! Fse

3. Frank-Marie-THOMAS  le 15-07-2015 à 07:31:37  (site)

@ La cigogne.
Je vois bien que ce billet vous déplaît et j'en suis navré.
Je pense cependant que vous n'avez pas prêté assez d'attention au fait que je considère que l'Eglise catholique de 2015 n'est plus tout à fait la même que celle dont je dénonce les fautes et les crimes.
Par ailleurs loin de moi l'idée de nier le dévouement souvent admirable de certains religieux et religieuses au service des plus démunis.
Mon propos était de mettre en doute la sincérité de François Ier lorsqu'il affirme que le catholicisme est "révolutionnaire".
Sans doute prend-il ses désirs pour la réalité, à moins qu'il ne fasse mine de confondre le christianisme et le catholicisme. C'était le sens de ce que je disais plus haut.
Car enfin aujourd'hui encore, on voit bien à quel point la haute hiérarchie de cette Eglise est conservatrice et crispée sur ses privilèges et ses idéaux.
Lorsqu'il parle du catholicisme, le pape ne saurait sans tromper le monde, passer sous silence la lourde et sanglante histoire de cette institution.
"Révolutionnaires" l'Inquisition, le procès de Jeanne d'Arc, la concussion et le népotisme des papes du Moyen-Age et de la Renaissance, la conversion forcée des peuples colonisés, la Saint-Barthélémy, le refus de toute avancée scientifique, la condamnation de Giordano Bruno et de Galilée, la mise à mort du jeune chevalier de la Barre, le supplice de Calas ?
Et quid de la négation de l'évolutionnisme (hormis Teilhard de Chardin), du rejet de la République, de la défense de l'esclavage, de l'excommunication des Francs-Maçons, du soutien à Mussolini, Franco, Pétain, Pinochet, du refus de faire accéder les femmes aux responsabilités sacerdotales, etc, etc ?
Allons ! Une institution vieille de deux mille ans ne peut pas jouer aux vierges effarouchées qui décou

 
 
 
posté le dimanche 12 juillet 2015

88 %, le cache-misère.

88 % !

88 pour cent de candidats au baccalauréat ont "décroché le précieux sésame", comme on dit chez les journalistes.

 

 

 

 

Une rectrice d'académie explique à cette occasion que si en 30 ans on a triplé le taux de réussite au bac c'est la preuve chiffrée du meilleur niveau des élèves de terminale.

Tout au long de ma carrière de professeur j'ai dû subir ce genre de contre vérité et pour tout dire d'ânerie. 

 

La même dame nous rappelle que les épreuves sont aussi difficiles que naguère. C'est vrai; mais précisément à cause de cela on a excipé de la difficulté des sujets pour justifier une hausse généralisée des notes et une baisse dramatique du niveau d'exigence. Toute une série de stratagèmes techniques ou psychologiques  sont mobilisés à cet effet, jusqu'à pointer du doigt, lors de réunions professionnelles, les collègues dont les notes sont trop éloignées de "l'écart type", pour les faire rentrer dans le rang.

Cette trouvaille technocratique est un puissant moyen de pression, notamment sur les enseignants précaires - de plus en plus nombreux - pour les mener à "noter bien".

 

Non seulement les statistiques de réussite au bac ne sont pas signe d'un quelconque accroissement du niveau des élèves, mais elles sont plutôt un symptôme inquiétant de la dérive de notre système éducatif.

Ces hordes de bacheliers lâchés dans les universités les encombrent inutilement, puisque toute réelle réussite leur est inaccessible dans cette voie;  de plus ils constituent un poids gênant pour ceux qui, au contraire, sont en mesure de réussir de bonnes et fructueuses études. 

Ce bac dévalué qui sera bientôt donné à tout le monde n'est pas un cadeau à notre jeunesse, bien au contraire. 

 

Les 88 % sont un pitoyable cache-misère et un moyen grossier de contourner les insuffisances criantes de l'enseignement professionnel et de l'apprentissage en France. 

 


 
 
posté le dimanche 12 juillet 2015

Il faut refaire 1789.

Il y a déjà quelques années, sept ans pour être précis, que bien que je me passionne pour la vie publique, je suis de plus en plus réticent à voter.
 
 
Lorsque j'étais jeune, je considérais avec méfiance un mode de décision qui mettait sur un pied d'égalité les hommes et les femmes cultivés, au fait des affaires publiques et des institutions et la masse de ceux qui, ne sachant rien de tout cela, disposaient du même bulletin de vote, de la même capacité à peser sur le cours des choses.
Depuis, heureusement, j'ai réfléchi et constaté que malgré cette évidente inégalité entre les uns et les autres, le corps électoral, au bout du compte, s'équilibrait lui-même et que ses choix et ses décisions, sans doute grâce à ce mélange, représentaient vraiment la volonté générale et l'intérêt public.
 
 
Hélas mes démons de jeunesse m'ont repris, s'étant introduits par une autre voie. Trois évènements en sont la cause.
   - La prépartion cynique du référendum prévu prochainement en Nouvelle Calédonie pour fixer son avenir institutionnel avec ou sans la France dont j'ai déjà eu l'occasion de parler dans le billet (mis en lien avec celui-ci).
     - Le scandaleux déni de justice du référendum français de 2005 où le peuple, à une franche majorité, avait repoussé les institutions qu'on lui proposait pour l'Europe, et qu'on leur imposa quelques mois plus tard avec un incroyable cynisme.
        - Et il y a quelques jours, le référendum en Grèce  où le peuple dans son immense mjorité a repoussé les conditions posées par Bruxelles et que le gouvernement grec tâche à lui faire avaler de force quelques heures plus tard...
 
Ajoutés à cela, en vrac, la vielle réminiscence des promesses trahies de de Gaulle entre 1958 et 1961, la volte-face du gouvernement Mauroy en 1983, le changement de cap lof pour lof de François Hollande entre sa campagne de 2012 et ses options de 2015.
Pour d'autres raisons qu'il y a 50 ans, plus solides et je le crains plus définitives, je reviens à ma méfiance primitive à l'égard du suffrage universel, non plus parce que je le trouve injuste, mais parce que j'en ai plus qu'assez de le voir systématiquement trahi par des dirigeants qui se moquent du peuple. 
 
« L'État c'est moi » disait le Roi Soleil et un siècle plus tard, devant ses juges, le malheureux Louis XVI prononçait ces mots qui disent tout de l'Ancien Régime « C'était légal, puisque je le voulais ». Cela avait au moins la vertu d'être honnête et clair.
Nous en sommes revenus à une oligarchie de "sachants" qui n'ont même plus le courage d'assumer nettement leurs privilèges.
1789 est à refaire. 
 
 
 
 
 
 


 
 
posté le jeudi 09 juillet 2015

Bonjour "féminicide" !

Madame Pascale Boistard, secrétaire d'Etat à la condition féminine, me semble une femme tout à fait honorable mais qui devrait se contenter de parler français, sans se mettre en tête d'inventer de nouveaux mots.

 

 

 

 

On se souvient de la "bravitude" de Ségolène Royal; elle avait au moins le mérite d'être drôle, même si, par la suite, elle a suscité un déferlement de mots en "tude" parfaitement irritant.

On traverse en ce moment une tempête de "xit" sur le modèle du Grexit : Franxit, Hollanxit, etc. Ça énerve !

 

Madame Boistard, elle, vient d'inventer le mot de "féminicide" pour désigner le meurtre d'une femme...

Sans doute, mal informée, croit-elle qu'homicide est réservé au sexe masculin, ignorant apparemment que homo, en latin, désigne l'être humain sans considération de sexe.

Mais allons-y gaiement : pour être encore plus précise, Madame Boistard devrait aller jusqu'à "fillicide" ou, mieux,  "filiacide"Pendant que nous procédons à cette grande réforme abandonnons l'indifférencié "suicide" et préférons lui "ilicide" et "ellicide"

Et pour faire bonne mesure, parce que nos amies les bêtes ont aussi droit à la différenciation, allons plus loin que le trop généraliste "insecticide", et précisons "formicacide", "colicicide", "blatticide, "scorpionicide", etc.

 


Commentaires

 

1. La cigogne  le 09-07-2015 à 09:29:37

Merci pour ce billet..il m'a mise de bonne et joyeuse humeur..par les temps qui courent..!! Un sourire est bon a prendre..c'était juste avant de lire que Mr Tapie réclamait un milliard d'euros à l'état pour l'affaire Adidas..je cours relire votre billet..bonne journée.fse

2. Florentin  le 09-07-2015 à 10:42:30  (site)

Sinistricide ! je me suis bien amusé en lisant votre billet.

 
 
 
posté le lundi 06 juillet 2015

Georges Clémenceau (1841-1929)

 

 

 

Pour diriger, il faut un nombre impair,

 

et trois, c'est déjà trop.

 

 

 

 

 


Commentaires

 

1. La cigogne  le 06-07-2015 à 13:00:35

Pour sourire un peu..la princesse de Galles disait la même chose en parlant de son couple..!! Bonne semaine à tous..!!fse

2. La cigogne  le 06-07-2015 à 23:28:48

Bonsoir monsieur..je viens de lire que mme le maire de Paris fete ce soir en grandes pompes la nuit du Ramadan.. Laïcité..?? A sens unique..?? Souci électoraliste..?? Pourrais -je avoir un avis éclairé?? Bonne nuit .. A toutes et tous.. Merci. Fse

3. Frank-Marie-THOMAS  le 07-07-2015 à 08:34:59  (site)

@La cigogne

Vous me faites bien de l'honneur de penser que je puis avoir sur cette question un avis éclairé. Tout au plus puis-je vous proposer une réflexion qui me paraît de bon sens et qui vint d'un coeur laïque.
Si la laïcité est bien ce principe de séparation absolue entre ce qui est du ressort de la religion et ce qui appartient au domaine public et citoyen, il est tout à fait clair que les mairies ne doivent pas abriter de crèches, que les autorités de l'Etat ne doivent pas - à titre officiel - participer à des cérémonies religieuses et qu'évidemment le Ramadan n'a strictement rien à faire à la mairie de Paris.

 
 
 
posté le dimanche 05 juillet 2015

Vive la Grèce ! (3) Le naufrage des sondeurs.

Les instituts de sondage "sérieux" donnaient jusqu'à hier le OUI gagnant au référendum grec.

Le NON l'emporte à 61%.

 

Va-t-on continuer longtemps à écouter

ces charlatans hors de prix ?

 

 Le non massif des Grecs signe la déroute et la duplicité des instituts de sondage qui donnaient le OUI et le NON au coude à coude, avec même un léger avantage pour le OUI. Leur erreur aurait pu à la rigueur s'expliquer si le scrutin avait marqué un écart de deux ou trois points. Mais 22 points, cela devait se voir, tout de même !

Je soupçonne ces organismes d'avoir tenté d'influencer le vote, comme la fermeture des banques a été un évident moyen de pression pour affoler le peuple.

Je suis étonné de ne pas avoir entendu hier soir la moindre remarque à ce sujet, pas même de la part de Mme Le Pen, d'habitude si sévère avec les sondeurs. 

 


 
 
posté le dimanche 05 juillet 2015

Mathilde Seigner ( née en 1968 )

 

« Lancez un mot qui ne plaît pas et

 vous finissez laminé par les réseaux sociaux !

Le consensus mou ne favorise que la médiocrité.»

 

 

A méditer, six mois après les immenses rassemblements du 11 janvier destinés à défendre la liberté d'expression sous le slogan " je suis Charlie".

De fait, celle-ci n'a jamais à ce point été mise sous surveillance et bridée, du moins depuis les sombres heures de la Sainte Inquisition ou du régime de Vichy.

 

Avec cette circonstance aggravante, selon moi, que dans ces deux cas la censure était assumée et exercée par un pouvoir clairement repéré, alors qu'aujourd'hui elle est produite par le public lui même, sans aucune autre oblbligaton ni contrainte que son inculture et son esprit bêtement moutonnier.

 

En ce sens, elle s'auto-alimente et étouffe toute possibilité de révolte individuelle ou collective. Ce processus infernal d'auto-censure, Mathilde Seigner a raison, ne peut enfanter qu'une insondable médiocrité au sens étymologique de ce mot.(*)

 

(*) A suivre. 

 

 


Commentaires

 

1. fugace  le 09-07-2015 à 02:22:10

Bonjour,

[...la censure était assumée et exercée par un pouvoir clairement repéré, alors qu'aujourd'hui elle est produite par le public lui même, sans aucune autre oblbligaton ni contrainte que son inculture et son esprit bêtement moutonnier.]

Certes. Mais il me semble qu'une propagande bien huilée et aux ordres, produit tout simplement son oeuvre. La raison du plus fort (surtout en nombre) même si pour moi n'est certainement pas la meilleure, a encore de beaux jours devant elle.

2. Frank-Marie-THOMAS  le 09-07-2015 à 08:11:13  (site)

@ fugace

C'est vrai, mais allons encore plus loin : cette "propagande",ces "ordres" que vous dénoncez on en repère mal les auteurs, sinon le système marchand tout entier lequel ne poursuit qu'un projet lucratif. Mais il reste une question à résoudre : pourquoi certains, parmi le peuple, refusent de s'y soumettre quand la plupart les suivent avec soumission et délices ?
Qu'est-ce donc qui fait la différence ? Certes, ce n'est pas une nature supérieure, mais assurément une culture et une réflexion supérieures.
Tout revient toujours à l'éducation et en ce sens les atteintes portées depuis des décennies - et singulièrement par l'actuelle ministre - contre les humanités, entre autres, ne font que préparer un peu mieux les moutons à l'abattoir

 
 
 
posté le samedi 04 juillet 2015

C'est sûr !

 
 
 
 
« Si la Grèce répond NON
 
ce ne sera pas pareil que si elle répond OUI »
 
 
François Hollande 
 


Commentaires

 

1. La cigogne  le 04-07-2015 à 08:41:04

Yo..ya pas a dire..c'est de la vraie parole de chef d'état..un vrai chef de guerre..!! Bonne fin de semaine..fse

2. Florentin  le 04-07-2015 à 09:17:05  (site)

Comme aurait dit Monsieur de La Palice ...

3. jean26  le 04-07-2015 à 11:35:32

Mais il a parfaitement saisi la situation notre François national- Bravo -Triste1

4. Galinette   le 04-07-2015 à 16:47:29  (site)

Merci de nous faire partager cette réflexion aussi pertinente et profonde que d'une incomparable véracité. Quelle puissance dans le verbe, quelle vision prophétique! Quel homme!

 
 
 
posté le vendredi 03 juillet 2015

Hydratez-vous !

Il y a quelques années, du temps heureux de l'inconscience, avant qu'il fût interdit de boire, de manger, de jeter ses ordures en vrac, de fumer, etc., un groupe de chanteurs français avait osé :

 

L'été s'ra chaud,

 L'été s'era chaud

Dans les Tshirts

     Dans les maillots ! 

 

 

 

Quoi , pas la moindre angoisse ! Pas la plus petite prise de conscience des dangers de la "canicule" ! Quelle futilité ! Quelle coupable légèreté !

"On meurt de la canicule, Monsieur; en célébrant ainsi les joies de la chaleur revenue, vous poussez les gens à prendre des risques; vous êtes un criminel en puissance."

 

Heureusement que Mesdames Bachelot naguère, Touraine aujourd'hui et que tous les journaux, toutes les radios, toutes les télévisions, tous les "réseaux sociaux" sont là pour rappeler  chacun à la raison et aux "bons gestes" : s'hydrater (et non pas "boire" qui pourrait laisser à penser qu'un bon pastis, un bon verre de rosé au chant des cigales...), s'hydrater est à boire ce qu'uriner est à pisser , un terme hygiéniste, sérieux et médical. Il a aussi le mérite d'exclure l'absorption de tout autre liquide que l'eau. (*)

 

Il fait chaud en été, c'est une catastrophe. Pour peu qu'il pleuve en automne et qu'il gèle en hiver, le désastre sera complet.

 

" Vous ironisez, sans même prendre conscience du dramatique réchauffement climatique dû à la folie des hommes. Continuez à rouler en voiture, mangez de la viande, arrosez votre jardin, remplissez votre piscine, faites fonctionner vos climatiseurs : vous serez responsables de la montée des océans, des migrations climatiques, de la mort des végétaux et des animaux, bref, de l'assassinat de la planète, de l'apocalypse.

Et n'allez pas vous plaindre, vous qui osez mettre en doute les affirmations des savants du GIEC, porteurs de la vérité révélée.

Vous avez péché, vous serez maudits ! "

 

Bon! bon ! promis : je vais m'hydrater et me rafraîchir avec un éventail. 

 (*) Entendu au journal du soir de TF1 une mère de famille interviewvée sur une aire de repos : « on a vu partout "hydratez-vous, hydratez-vous", alors on s'hydrate.» 

On n'a pas soif si l'on ne nous dit pas de boire; on progresse, ça rassure. 

 

 


Commentaires

 

1. jean26  le 03-07-2015 à 10:26:54

Ton billet pourrais s'appeler " Fais pas pleurer la planète "

2. Florentin  le 03-07-2015 à 10:55:52  (site)

Vous me donnez soif. Allez je vais m'en jeter un. Avec un peu de pastis. Un tout petit peu. Promis.

3. La cigogne  le 03-07-2015 à 17:15:03

On partage..?? Le thermomètre du jardin à explosé..50..degrés.moi je reste fidèle aux boissons de mon alsace..et je plonge dans ma collections d'éventails..MS est a New York...bonne fin de semaine..fse

 
 
 
posté le mardi 30 juin 2015

Vive la Grèce ! (2)

L'Europe et la Grèce sont à la croisée des chemins. La semaine qui commence sera décisive; la France, si le président de la République se réveille enfin et, pour une fois, fait preuve de détermination et de courage, est en mesure d'infléchir durablement le cours de l'Histoire.

 

 

 

 

 

 

 

C'est justement d'Histoire qu'il sera question dans ce billet.

A aucun moment, sur aucun média, je n'entends rappeler des faits qui, bien que remontant à la seconde guerre mondiale, c'est à dire à 7 décennies, sont à l'origine de la crise que traverse la Grèce et l'Europe depuis quelques années.

 

L'Allemagne qui s'érige en donneuse de leçons d'orthodoxie économique et de morale a une responsabilité majeure dans ce qui est en train de se passer chez les grecs, inventeurs de la démocratie et pères de l'Europe.

Rappelons les faits.

Lorsque Mussolini, mu par le rêve fou de reconstituer l'empire romain d'Occident envahit l'Albanie puis la Grèce, le 28 octobre 1939, il pensait faire de ce pays une province italienne, comme l'avaient fait les Romains deux mille ans auparavant.

Débordé par la résistance héroïque de la petite armée grecque, forcé de reculer jusqu'au milieu de l'Albanie, il dut faire appel à son allié nazi.

La guerre prit alors une autre tournure.

 

 

 

 

Les allemands écrasèrent l'armée grecque et dès le début de 1941, la Grèce fut occupée par les pays de l'Axe : Italie, Allemagne et leur alliée, la Bulgarie.

 

 

 

 

 

Cette occupation fut atroce et destructrice : 300.000 grecs moururent de faim.

J'ai entendu de la bouche de ma marraine artistique, Irma Kolassi, le récit de cette épouvantable période.

L'économie du pays, mis en coupe réglée par les barbares nazis, en fut réduite à tout fournir gratuitement aux allemands : produits agricoles, industriels, miniers, main d'œuvre enrôlée de force.

Ce pillage éhonté et sans pitié de la Grèce par l'Allemagne s'accompagna, paradoxe qui traduit bien la folie du IIIe Reich, par la nazification de la culture grecque antique.

Dans leur folie dominatrice en effet, les allemands tordirent les mythes grecs pour en faire les cousins des mythes nordiques et germaniques. La glorieuse culture grecque fut ravalée par eux au rang de faire-valoir de leur immonde et stupide idéologie.

 

Enfin les allemands furent écrasés.

Mais les ravages qu'ils avaient commis laissèrent de profondes blessures dont la Grèce n'est pas encore remise.

Car en plus du plillage sauvage de toutes leurs ressources, les grecs durent faire face à un lourd tribut imposé par l'Allemagne sous le nom cynique de "frais d'occupation".

Ils durent verser à leur ennemi 6 milliards de drachmes en 1941, 180 milliards en 1942 et plus de 220 milliards en 1943 !

Ces vols et cette ignoble dette causa la montée tragique du chômage, la chûte de la production industrielle, et accessoirement un désastre environnemental, les grecs ayant massivement déboisé leur pays pour se chauffer. 

Survint ensuite, au départ de l'occupant, la guerre civile qui déchira le pays et qui empêcha la Grèce de profiter du rebond économique consécutif à la victoire des alliés. De cette sombre période date aussi l'habitude que les grecs ont prise de s'affranchir des règles et de se battre tout simplement pour survivre. 

 

Ajouté à cela l'humiliation, pour le peuple grec, d'avoir eu à subir à sa tête une famille royale allemande jusqu'en 1964, dominée par la figure détestée de la reine Frederika de Hanovre, ancienne des jeunesses hitlériennes et dont trois des frères avaient servi dans la Wehrmacht !

Vinrent ensuite l'atroce régime des colonels, les assassinats politiques. 

 

 

Dans ces conditions on comprend que les grecs aient un peu de mal à accepter les leçons d'économie et de morale de Mme Merkel et de l'Allemagne...

Il est tout à fait incroyable que les experts en tous genres, les chroniqueurs, les spécialistes, n'évoquent jamais ce passé récent qui pourtant, j'espère l'avoir montré, explique largement et l'état dans lequel se trouve la Grèce, et la résistance du peuple aux diktats allemands.

 

Ce serait l'honneur de la France, fille et amie de toujours de la Grèce,  de faire entendre enfin sa voix et de dire un non définitif à la mise à l'écart de ce merveilleux pays et de ce grand peuple qui, s'il se sent ainsi ostracisé, cherchera des alliés ailleurs.

Si elle ne le fait pas, non seulement elle se déhonorera, mais elle sera responsable d'un désastre économique et politique dont on a du mal, pour l'heure, à mesurer l'ampleur. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Commentaires

 

1. La cigogne  le 30-06-2015 à 15:07:47

Bonjour Monsieur.. Je viens de lire votre tres intéressant billet..puis -je y répondre apres avoir beaucoup écouté autour de moi les avis des uns et des autres..je vais tenir -volontairement-un discours simpliste..ne m'en voulez pas trop..je ferai mieux la prochaine fois!! Les français se fichent de la Grèce..la seule chose qui les interpelle est que la sortie de ce pays coûterait a chacun de nous la modique somme de plus de 600 euros..je crois qu'ils en ont assez de ces dirigeants qui n'ont pour centre d'intérêt que leur bien etre et leur confortable retraite..l'Histoire de ce grand pays, berceau d'une fabuleuse civilisation..passe tres tres loin de leurs préoccupations actuelles..quant à ce que décidera le president français..!! Retrouvera-t-il la parole..?? Cet homme est un mystère..!! Fse

2. Florentin  le 03-07-2015 à 11:21:30  (site)

Le cynisme de l'Allemagne en cette affaire me révulse moi aussi.

 
 
 
posté le vendredi 26 juin 2015

Inacceptable...

Inacceptable, inadmissible.
 
Heureusement que ces deux adjectifs existent, vu la consommation intensive et sans modération qu'en font le président de la République, le premier ministre et les membres du gouvernement.
L'un comme l'autre signifie qu'on ne saurait accepter, tolérer des actes scandaleux.
Fort bien, mais à moins de croire à la parole magique, les responsables ne devraient pas se contenter de nommer les choses.
Leur mission, le rôle que les citoyens voudraient qu'ils jouent  est soit de les prévenir, soit d'y porter remède. 
 
 
Le trafic des passeurs en Méditerranée ?
Inadmissible.
La fraude fiscale ?
Inacceptable. 
Les attentats terroristes ?
Inadmissibles.
Les violences entre chauffeurs de taxis et de voitures de location ? Inacceptables.
L'espionnage massif de notre pays par les USA et l'Allemagne ?
Inadmissibles. 
 
Le pouvoir, si tant est que ce mot lui convienne encore,
en est réduit à manier les mots du pauvre vocabulaire
de l'indignation et de l'impuissance
 
 
 
 
 
 


Commentaires

 

1. La cigogne  le 27-06-2015 à 08:20:54

Bonjour Monsieur..le gouvernement..?? Les membres du gouvernement??de qui parlez-vous??de ces personnes qui partent voir des "matches" en famille?? D'autres qui restent désespérément muets alors que des hommes se battent dans la rue.. Retournent des voitures..??! Comme le dirait Bartolone:"c'est pas bien".c'est beau le français quand c'est si bien cause..!! ( phrase entendue dans la region..vous ne serez pas surpris)Bonne et chaude fin de semaine pour toutes et tous..fse

 
 
 
posté le mercredi 24 juin 2015

Mot de la fin (3) Claude de Vaugelas (1585-1650)

Le grand grammairien Vaugelas, régulateur de la langue française, poussa la passion de la correction syntaxique jusqu'à donner, sur son lit de mort, cette denière leçon :

 

 

 

 

 

 

 Je m'en vais...

ou je m'en vas...

car l'un et l'autre...

ou l'un ou l'autre

se dit...

ou se disent. 

 

 

 

 


Commentaires

 

1. Icaunaise  le 24-06-2015 à 12:21:03

"L'un et l'autre se disent, l'un ou l'autre se dit" J'entends et je lis régulièrement cette formule qui m'écorche les oreilles et m'agace : " il sait ce qu'il s'est passé". Je dis et j'écris : "il sait ce qui s'est passé" Ai-je tort, ai-je raison? Cordialement

2. Frank-Marie-THOMAS  le 24-06-2015 à 14:14:36  (site)

@ icaunaise

Vous avez raison, bien sûr.
"Il sait ce qui s'est passé" est la seule formule correcte puisque le pronom "ce", ici complément d'objet, est l'antécédent du pronom relatif "qui", et n'a surtout pas besoin d'être repris par le pronom personnel "il" qui est la répétition du premier "il", sujet de la phrase.
Dans ce cas "qu'il" est un monstre grammatical mi-sujet, mi-complément !
La mauvaise tournure "ce qu'il s'est passé" vient de la corruption de l'expression "il s'est passé (quelque chose)", tout à fait correcte, fautivement placée derrière "ce".
En revanche, pour cette même raison, la phrase "il sait ce qu'il a appris" est évidemment de bonne syntaxe, puisque dans ce cas "il" désigne la même personne, deux fois sujet.

3. Icaunaise  le 24-06-2015 à 20:50:02

Merci pour votre réponse. A force d'entendre cette formule, je ne savais plus très bien où j'en étais et j'en arrivais à douter de moi-même... Cela démontre une fois de plus que la majorité n'a pas toujours raison!
Cordialement

 
 
 
posté le mardi 23 juin 2015

Une question de "pro".

La préposition greco-latine  pro a trois significations essentielles : devant, pour et au lieu de.

 

 

 

En une  arborescence vigoureuse elle a engendré un grand nombre de mots qu'il faut ramener à cette origine commune.

Je profite de cette remarque pour tenter d'expliquer en quoi la connaissance des ascendants grecs et latins des mots français est réellement un approfondissement de la compréhension de notre langue.

Il suffit de voir le brouillard épais dont sont environnés certains de nos compatriotes, hélas de plus en plus nombreux, lorsqu'ils sont confrontés à des mots encore inconnus d'eux pour en mesurer l'importance.

 

 

 

 

 

Sans connaissance des origines, en effet - et cet apprentissage, d'abord méthodique et difficile, devient pour ainsi dire instinctif avec l'habitude - chaque mot est un être en soi, sans rapport de filiation ou de cousinage avec ses voisins. Il devient très ardu d'acquérir un riche vocabulaire, donc de développer des idées approfondies dans un tel maquis.

La compréhension de la structure d'un mot bâti autour de sa racine au contraire, sollicite la connaissance et l'intelligence et non plus seulement la mémoire. Elle donne sens et profondeur à ce qui, sans elle, n'est qu'un défilé de mots juxtaposés.

 

Pour en revenir à notre préposition du jour : pro, il est clair que sans elle, on perçoit mal le rapport entre principe et premier, entre primate et principal

Or de cet ancêtre, c'est toute une famille qui est née, a crû et s'est répandue dans le monde.

 

Produire, mettre en avant

Profane : celui qui se tient devant, à l'extérieur de l'enclos sacré

Premier

Priorité

Primate, le premier des animaux

Primaire 

Primitif (à qui l'on préfère depuis quelque temps, premier)

Prémices : les premiers fruits

Primeurs

Primordial : le premier dans l'ordre

Prince : celui qui prend (ceps, de capio, prendre) en premier

Principe : idée première

Printemps

Proue 

 Proposer,

Promouvoir (pousser en avant),

Proposition ( placer devant),

Protéger (se placer devant)

Prophète (celui qui parle avant que ne se produise un fait) 

Prudence (prévoyance, vision anticipée) 

Providence (cette force qui est censée voir avant nous),etc.

 

Sans cette compréhension que donne la connaissance de l'origine commune à tous ces mots, qui songerait à faire se rencontrer ces frères ennemis : profane et providence

 

 


Commentaires

 

1. jean26  le 23-06-2015 à 10:01:27

Tu vois que tu connais mieux les racines grecques et latines que les tuyaux d’arrosage

2. Frank-Marie-THOMAS  le 23-06-2015 à 16:17:26  (site)

@jean 26

Un peu facile !
Mais au fait, sais-tu que "arroser" vient du mot latin "ros" qui signifie rosée ?
C'est dire si l'arrosage doit être fin et délicat...

3. jean26  le 23-06-2015 à 17:40:57

De quel "le" rosée parlons nous ? celle du matin ou bien celui du soir à l’apéro ?

4. Frank-Marie-THOMAS  le 23-06-2015 à 20:08:30  (site)

Rosée, rosé, de toute façon ça arrose ou ça s'arrose.

 
 
 
posté le lundi 22 juin 2015

Plaidoyer pour le protectorat.

Il fut un temps, pas tellement éloigné de nous, où les puissances mondiales s'arrogeaient le droit de placer certains pays sous la protection de leurs armes et de leurs lois.

Ce système politique portait le nom de protectorat. 

 

 

 

Vers la fin du XIXe siècle après une vague impressionnante de colonisations, notamment en Afrique, l'idée est venue à certains en France et ailleurs en Europe, de créer un système de domination qui allierait les vertus de l'indépendance et les garanties de l'assimilation coloniale.

Au départ, cette évolution fut le fruit d'une  réflexion que l'on peut considérer comme cynique, mais qui ne fut pas que cela.

Le protectorat, en effet, permettait à la puissance dominante de retirer du territoire protégé par elle les mêmes avantages que ceux d'une colonie ordinaire, mais en évitant les charges administratives et sociales inhérentes à l'assimilation. 

 

Très vite, à partir de l'expérience tunisienne en 1881, la France mesura les avantages d'un tel statut.

Le Bey de Tunis, souverain du pays avant l'arrivée des Français restait en place et, autour de lui, toute une administration dont la France n'assumait pas la charge financière, tout en se réservant - c'est là le substrat du protectorat - la gestion des affaires militaires, internationales et juridiques. 

 

Cette formule plus souple et moins dispendieuse pour la Métropole que celle de la colonie fut assez vite étendue à d'autres territoires : le Maroc en Afrique du Nord, le Tonkin, l'Annam et le Cambodge en Extrême Orient, le Congo, le Niger, Madgascar en Afrique et dans l'Océan Indien.

Les autres puissances coloniales européennes utilisèrent aussi, chacune à sa manière, la souplesse de cette formule : la Grande-Bretagne à Zanzibar, au Kenya et en Rhodésie du Sud, l'Allemagne au Togo et au Cameroun, l'Italie en Somalie et en Ethiopie.

 

J'ajoute que le protectorat, qui a disparu avec la grande vague de décolonisation des années 1960, continue d'exister en Europe où de petits pays sont placés sous la protection de leurs grands voisins : Saint-Marin pour l'Italie, le Lichtenstein pour la Suisse et Monaco pour la France.

 

Il pourrait bien se faire qu'on dût encore y avoir recours pour mettre un terme aux conflits qui ensanglantent et fragilisent le monde où nous vivons aujourd'hui, et régler de façon profonde et sérieuse les dérives actuelles, notamment la montée inexorable de l'immigration politique et économique qui nous plonge, en Europe, dans une intolérable situation.

 

Chacun, pour peu qu'il soit de bonne foi, voit bien que ni la construction de murs, ni la multiplication des camps de réfugiés, ni la chasse aux clandestins sur terre ou sur mer ne parviendront à endiguer ce flot montant et, partant, à régler les multiples problèmes auxquels il nous confronte.

La solution n'est pas à chercher chez nous, mais dans les pays qui alimentent l'immigration par la cruauté de leurs dirigeants, par la corruption de leurs administrations, par le règne de l'obscurantisme religieux, par l'injustice et la violence. Chacun s'accorde à le dire, mais rien de positif ne se met en place, et pourtant, cela urge ! 

C'est ici que le système du protectorat, non plus national mais international, sous l'égide de l'ONU, retrouve sa légitimité et son efficacité.

On y a d'ailleurs eu recours en 1999 lorsque la résolution 1244 des Nations Unies, établit le protectorat international sur le Kosovo. Le même régime fut appliqué également à la Bosnie et au Cambodge.

Quant à la France, sous mandat de l'ONU, elle exerce en ce moment-même une sorte de protectorat sur toute une partie de l'Afrique sub-saharienne dans le but, avec l'aide et l'accord des autorités locales, d'anéantir le danger terroriste. 

 

Il y a fort à parier qu'il fonctionnerait à l'avantage des peuples concernés et du monde entier, s'il était appliqué aux pays dont la situation cahotique alimente ces intolérables migrations massives et désespérées : la Syrie, l'Irak, la Libye, l'Erythrée, le Soudan. 

Ce protectorat international, dont on a pu mesurer l'efficacité, est sans doute la seule véritable solution au désordre qui gangrène le Moyen-Orient et l'Afrique. Il ne comporte aucun relent colonialiste, puisqu'aucune nation en particulier ne saurait y trouver un avantage économique ou expansionniste et que son seul projet, sa seule utilité, serait de ramener la paix dans un premier temps, puis de reconstruire, en accord avec les peuples concernés, des institutions solides et pérennes, avantageuses pour les nationaux et apaisantes pour le monde.

 

 

 

 

 

 


 
 
posté le dimanche 21 juin 2015

Hum ! hem ! hom !

J'ouvre une nouvelle rubrique de ce blog que j'alimenterai au gré de mes envies ou des sujets du jour et qui s'intitulera tout simplement "Racines".

Elle sera une petite pierre à l'édifice des humanités menacé par une armée de béotiens qui, au nom d'une conception fausse de la modernité, voudraient en ruiner à jamais les fondations, sans s'apercevoir qu'ils détruisent en même temps celles de la compréhension du langage,  de notre culture et de notre civilisation.

Une petite réflexion aujourd'hui sur une racine latine d'une incroyable fécondité.

 

 

Hum, hem, hom. 

 

 

 

  Jean-François MILLET
L'angélus

 

 

Cette racine hm appuyée sur les voyelles u, e, o désigne ce qui est en rapport avec la terre.

     Humus, la terre << inhumer, posthume

     Humilis, humble, au ras du sol < < humilier .

     Ne(h)mo, aucun homme, personne

     Homo, l'habitant de la terre, l'homme par opposition à ceux qui résident au         pays de la lumière céleste (dies) les dieux. 

 

 


 
 
posté le samedi 20 juin 2015

Hollande et Valls font les gros yeux.

Le bon goût et la sobriété ne sont pas les qualités premières de Nicolas Sarkozy.

 

 

 

Depuis quelques semaines le nouveau président des tout nouveaux "Républicains" s'est fait une sorte de spécialité de donner à ses publics des sortes de one-man-shows, où il enchaîne les sketches.

On a envie de lui dire, avec Rachida Dati, qu'il serait mieux inspiré d'en finir avec ces pitreries très au dessous du talent des professionnels du rire, et en tout état de cause tout à fait inadaptées au but qu'il s'est fixé de redevenir chef de l'Etat.

Sa dernière prestation dans ce genre date d'il y a deux jours quand, devant les militants de son parti à l'Isle-Adam, commentant la proposition de la Commission Européenne de répartir le flux d'immigrants entre tous les pays de l'Union, il a filé la délicate métaphore suivante : 

 

« Dans une maison, il y a une canalisation qui explose, elle se déverse dans la cuisine.

Le réparateur arrive et dit : "j'ai une solution. On va garder la moitié pour la cuisine, mettre un quart dans le salon, un quart dans la chambre des parents et si ça ne suffit pas, il reste la chambre des enfants "».

 

Dire que cet apologue, comme l'appelle Roger Karouchi, soit d'une grande délicatesse serait à l'évidence une contre-vérité.

Mais crier au scandale comme viennent de le faire Hollande et Valls dans leur numéro de duettistes qui finit par en faire des sortes de poupées mécaniques dont l'indignation feinte sonne terriblement faux, est évidemment excessif et absurde.

Le premier, depuis l'étranger - ce qui est un manque de dignité inadmissible -appelle avec son ton pontifiant et risible, à la "gravité" et à la "maîtrise".

Le second s'est cru obligé de renchérir sur son patron en déclarant :

 

 "la vie politique mérite mieux que ces phrases stigmatisantes

et qui ne sont pas au niveau".

 

Cependant hormis la lourdeur de la métaphore sarkosienne qui est affaire de goût et non de morale, on ne voit vraiment pas où peut bien se nicher le caractère scandaleux ou "stigmatisant" de ses propos.

 

A dire vrai Hollande, Valls et d'une façon générale tous les caciques de la Gauche gouvernementale se sont fait depuis longtemps les spécialistes des leçons de morale, sans craindre le ridicule. Car enfin, quels parangons de vertu sont-ils donc pour oser ainsi s'ériger en professeurs de morale et en mètres-étalons de la vertu ? Et quelle liberté d'expression ces censeurs inexorables, qui étaient si résolument Charlie il y a quelques mois, comptent-ils laisser à ceux qui ne pensent pas comme eux ? Croient-ils un instant que le peuple français soit assez dénué de sagacité pour se laisser prendre à cette mauvaise farce ?

 

Il ne faut pas être grand clerc pour deviner à qui vont profiter les pitreries de l'un et les gros yeux des autres.

 


 
 
posté le jeudi 18 juin 2015

Un dessin de Gros

 


 
 
posté le jeudi 18 juin 2015

Constantin Brancusi (1876-1957)

 
 

 

atelier 

 

 

La Muse endormie 

 
 
" Ce qui a vraiment un sens dans l'art,
c'est la joie.
  Vous n'avez pas besoin de comprendre.
Ce que vous voyez vous rend heureux ?
Tout est là . " 
 
 
Constantin Brancusi
Articles liés
" Le Vagin de la Reine" !
 


Commentaires

 

1. La cigogne  le 20-06-2015 à 11:07:49

Merci.. Pour cette citation et cette muse..qui a ete dans. Mon agenda de la seconde a la terminale..fse

 
 
 
posté le mercredi 17 juin 2015

Ah ! La géographie !

Cécile Duflot situait le Japon dans l'hémisphère sud.

Manuel Valls place la Réunion dans l'Océan Pacifique.

Le concours continue. 

 


 
 
posté le mercredi 17 juin 2015

" Le Vagin de la Reine" !

Après les artistes pissant sur scène, le godemiché géant installé place Vendôme, voici le "Vagin de la Reine" sur le grand Tapis Vert de Versailles.

 

 

 

 

Ce haut lieu de pouvoir et de culture que visitent chaque année 7 millions de personnes venues du monde entier est depuis quelques années un immense lieu d'exposition pour des artistes contemporains désireux de bénéficier de cet énorme afflux de visiteurs, pris en quelque sorte en ôtage et contraints de passer devant les œuvres pour accéder aux lieux qu'ils sont venus admirer.

 

Rien de plus ringard, à mes yeux, que cette volonté pseudo-moderne de provocation. Voici près d'un siècle qu'on nous l'impose comme une fraîche nouveauté et que le débat esthétique, au lieu de porter sur le fond des œuvres en question, se cantonne à l'acceptation gourmande ou au refus écœuré de la provocation. 

Les vilaines colonnes tronquées de la cour d'honneur du Palais Royal à Paris, les grotesques et hors de prix "emballements de Christo" (on se souvient sûrement de celui du Pont-Neuf), obéissent à peu près à la même miteuse conception de l'art comme provocation, la polémique tenant lieu de brevet de qualité.

 

Sans cesse revient le même argument qui consiste à nous rappeler que les grandes innovations ont toujours suscité des réactions négatives de la part d'une certaine catégorie de personnes bouchées à la nouveauté et bornées dans leur goût conservateur et bourgeois.

Cela n'est pas historiquement faux.

Il est vrai que le public a mal reçu de grandes œuvres musicales, architecturales, etc. qui, plus tard, sont devenues des références universellement admirées.

Mais on oublie un peu vite que le contraire est vrai aussi : bien des créations de mauvaise qualité ont été encensées sur le moment qui, plus tard, sont tombées dans un profond oubli.

 

Ainsi le souci d'être à la page, de ne pas passer pour un béotien en prenant le risque de mépriser ce qui, dans l'avenir, sera peut-être admiré, conduit nos contemporains désorientés par la laideur de ce qu'ils voient ou entendent, à réserver leur jugement, à ne pas exprimer leur rejet de tant d'absurdité résolument provocatrice, et à suivre sagement le troupeau bêlant.

 

Du 9 juin au 1er novembre, c'est à dire durant la période où les visiteurs seront le plus nombreux, les jardins de Versailles verront donc 6 créations du britannique Anish Kapoor cohabiter dans la plus criante disharmonie avec les jardins de Le Nôtre,  les bâtiments de Mansard, les statues de Coysevox, etc.

L'artiste explique sans embages que son intention est d'"investir un lieu de pouvoir", c'est, selon lui, "le vagin de la reine qui prend le pouvoir".

On voit que pour faire passer la pillule, il n'hésite pas, en plus, à faire sonner une démagogique musique féministe, censée convaincre et séduire nos contemporains.

 

 

 

 

 

 

Ce même Kapoor, rappelons le,  avait déjà orné la salle du jeu de paume de Versailles d'une immense "sculpture" intitulée "Shooting into the Corner...

 

 

 

 

 

 

 

Ainsi le propos est clairement de confronter le désordre à l'ordre, et, dans le cas qui nous occupe, ce "Dirty Corner" communément appelé le Vagin de la Reine, de faire se heurter entre eux l'aspect le plus prosaïque du corps humain et la grandeur planétaire de la France de Louis XIV. Il va même, en toute modestie, qualité qui caractérise ces "créateurs" contemporains -, à affirmer qu'il transforme ainsi un "lieu de mort en lieu de vie"

"J'ai eu l'idée, dit-il, de bouleverser l'équilibre et d'inventer le chaos".

De ce point de vue ce vilain chantier qui défigure les œuvres des artistes qui ont conçu et réalisé ces lieux merveilleux, est une absolue réussite. (*)

Ces tonnes de roches accumulées, cette masse de terre remuée, ces mastodontes de ferraille d'une grande laideur parviennent parfaitement, en effet, à souiller le parc de Versailles et à l'enlaidir. 

 

Une réflexion pour finir, qui pourrait justifier qu'on mette un terme à ce genre d'expérience où, profitant de la notoriété d'un lieu, des "artistes" obligent les visiteurs à passer devant leurs créations que, sans cela, personne ou presque n'aurait songé à aller voir : le problème juridique que pose ce genre d'abus.

L'article L111-1 du code de  la propriété intellectuelle stipule que l'auteur d'une œuvre a sur celle-ci deux droits : un droit patrimonial et un droit moral "perpétuel et imprescriptible".

Ce dernier droit, non monnayable mais bien réel, n'a aucune limite temporelle et persiste bien au delà de la mort de l'artiste, dans les siècles qui suivent, même si son œuvre est tombée dans le domaine public.

 

En s'appuyant sur ce texte très clair, il est probable qu'on pourrait empêcher ces abus et ces détournements qu'on nous présente comme d'intéressantes et créatives hardiesses. Mais qui le fera ? Fleur Pellerin ? Manuel Valls ? François Hollande ?

 

(*)  Je vous suggère de jeter un œil sur l'article de 2009 que je mets en lien.  

 

 

 


Commentaires

 

1. Hervé Molla  le 18-06-2015 à 07:24:59

Vous n'allez tout de même pas, cher Frank, reprocher à un artiste d'être « provocateur », vous qui l'êtes si souvent ici (pour le plus grand plaisir de vos lecteurs et le mien en particulier) et encore cette fois-ci à propos des installations d'Anish Kapoor à Versailles !
Car je ne peux pas croire une seconde que vous fassiez vôtres les poncifs scandalisés que vous relayez et qui ont cours en France dès qu'il est question d'« art contemporain en général », et plus spécialement depuis qu'un peu de celui-ci s'installe de manière éphémère à Versailles. C'est pareil tout les étés : c'est précisément à ce moment-là que des personnes, manifestement plus habituées aux centres commerciaux des zones d'activités, veulent « voir Versailles » qu'on vient de défigurer sinon d'assassiner « avec nos impôts ». Par parenthèse, il semble qu'à Vaux-le-Vicomte (la semaine dernière) des femmes voilées accompagnant des enfants des écoles, et pourtant comme des mouches sur une soucoupe de lait, n'aient perturbé personne dans sa lecture des jardins de Le Nôtre.
Une chose est certaine en tout cas : vous n'aimez pas les installations d'Anish Kapoor. Et vous avez bien le droit. Sauf qu'il est bien téméraire de porter un jugement esthétique sur des oeuvres dont on n'a connaissance que par quelques photos de presse, à plus forte raison lorsqu'il s'agit d'oeuvres monumentales présentées dans tel contexte ou tel environnement et qui réclament l'engagement physique du spectateur. A ce compte-là, la cathédrale d'Amiens ou le Mont Blanc en carte postale, ce n'est pas terrible non plus. Il est en outre injuste d'affirmer qu'Anish Kapoor ne fait, comme ses prédécesseurs, que se servir de Versailles. Croyez-vous vraiment que si la réputation de l'artiste n'était pas établie et son travail reconnu internationalement (je ne parle pas du goût que l'on peut en avoir) il aurait le loisir, à la faveur de je ne sais quel copinage, d'exposer à Versailles ?
Quant au propos d'Anish Kapoor, votre réaction (« l'aspect le plus prosaïque du corps humain », écrivez-vous ! Que dites-vous de la cuisse de Jupiter ?) montre assez combien il est pertinent.
Enfin, je ne comprends pas votre dernière remarque. Quels ayants droit pourraient être fondés à se plaindre au sujet d'une oeuvre maltraitée après qu'elle soit tombée dans le domaine public ? A part une oeuvre protégée au titre des Monuments historiques bien sûr.
Bien cordialement.

2. La cigogne  le 18-06-2015 à 11:20:41

Il suffisait d'être un peu patient..le"vagin de la reine" a été vandalise..!! Après le "plug"de la Place Vendôme..peut on aller plus loin dans la provocation..même artistique!!l'emballage du Pont Neuf , en 1985 (de mémoire..!!) donnait de belles couleurs dans le coucher du soleil..on nous a transformé les jardins du Palais Royal en toilettes à ciel ouvert..mais ce qui me touche le plus est ce qui a été expose au jeu de Paume..un tel lieu..ou se sont écrites des pages de notre histoire..ce canon et ces coulées de penture rouge...je respecte les créations et les créateurs..les artistes..mais la..non.. Je ne peux pas..je ne vois que les otages décapités..une violence et une barbarie..j'avais la belle habitude de me rendre à Versailles..je m'y refuse..cette annee..beurk..fse

3. Frank-Marie-THOMAS  le 18-06-2015 à 12:32:26  (site)

@ Hervé Molla

Je reconnais bien volontiers, mon cher Hervé, que je fais partie de ceux - que vous stigmatisez - qui sont gênés dans la visite qu'ils font à Versailles (pour ne parler que de ce lieu) par certaines installations qui rendent très difficile d'arriver à jouir ce que les artistes qui ont conçu ces jardins et ces bâtiments ont voulu dire et transmettre.
J'ai subi la même désagréable épreuve il y a deux ans sur le forum romain où l'on avait cru utile et pertinent de ficher quelques ferrailles tordues décorées de noms prétentieux.
Je fais résolument partie de ces béotiens pour qui une oeuvre doit être laissée autant que faire se peut dans l'état où l'ont voulu leurs créateurs, c'est à dire respectée.
On peut, si l'on veut, mettre des moustaches à une reproduction de la Joconde tant qu'on ne le fait pas sur le tableau lui même.On peut composer des variations sur un thème de Mozart tant qu'on ne le fait pas durant l'interprétation de l'oeuvre elle-même.

Je vous rassure : j'ai vu de mes yeux, sur place, les vilaines créations de Kapoor. Je n'en ai pas été "dérangé" au sens politico-sociologico- psychologique qu'on donne aujourd'hui à ce mot.
Je les ai tout simplement trouvée laides, fort encombrantes là où elles ont été placées et dérangeantes, oui, mais au sens le plus banal du mot, parce qu'elles gênent la vue et viennent abîmer de magnifiques perspectives.
Je n'ai pas voulu les photographier et j'ai donc eu recours à des photos traînant sur internet. Jamais je ne me serais permis de porter un jugement par procuration.
Je ne partage pas votre sévérité à l'encontre des cartes postales et je trouve quant à moi que le Mont-Blanc ou le Taj Mahal sont bien beaux en photo aussi !
Pour "Shooting into the corner", que je trouve d'une affligeante et répétitive banalité, je ne l'ai pas vu. Je doute cependant que sa présence physique eût changé mon impression.
Ces audaces vieillies et jaunies finissent par m'agacer.
Vous dites que la présence de Kapoor à Versailles est due à sa grande notoriété et non l'inverse.
Je vous l'accorde bien volontiers, mais cette notoriété, limitée au cercle étroit des connaisseurs prend une dimension bien plus grande et populaire dans un tel lieu. Il n'y a même que là qu'elle peut l'acquérir. Ce n'est pas un mince bénéfice pour l'artiste.
J'ai certainement mal expliqué la dernière remarque de mon billet : lesprotecteurs des "ayants droits" d'une oeuvre tombée dans le domaine public sont les propriétaires de cette oeuvre, en l'occurrence l'Etat qui, en effet, devrait ne pas permettre que cette oeuvre soit, même temporairement, défigurée.
Je termine par le plus important : le rejet que vous supposez chez moi de la provocation.
Il est évident, et l'histoire de l'art et de la littérature en est remplie, que certaines grandes oeuvres ont été extrêmement provocatrices, exposant même leurs auteurs aux foudres, parfois mortelles, du pouvoir politique ou de l'Eglise.
Voulez-vous bien me dire à quels dangers s'expose l'artiste contemporain, du moins en Europe ?
Donc, selon moi, de ce que l'art est - pas toujours, mais souvent provocateur on ne doit certainement pas inférer que ce qui est provocateur est artistique ( pour ne pas articuler le mot " beau", qui n'a plus cours chez les spécialistes de l'art contemporain).
La provocation est devenue pour bien des médiocres, la seule façon d'exister
C'est cela que je rejette de toutes mes fibres.
D'ailleurs qui "provoquent"-ils ? Et le peuvent-ils encore quand on ne jure plus que par ce qui est censé "déranger", et quand la "provocation" est devenu le mode d'expression de la bourgeoisie conservatrice ?

 
 
 
posté le samedi 13 juin 2015

" La Pensée Egarée"

Alexandra Laignel-Lavastine, vient de faire paraître chez Grasset un essai fort intéressant : La Pensée Egarée. J'en recommande la lecture.
 
 
 
 

 

 

 

Sa pensée à elle est claire, ce qui ne constitue pas une mince vertu par les temps cuistres et amphigouriques que nous vivons.

Sa thèse principale est que depuis le 7 janvier et les attentats de Paris, deux camps restent face à face.

D'un côté les "vigilants"; de l'autre, les "bonnes consciences".

Ces dernières, en niant ou en occultant le danger mortel du fondamentalisme islamique renforcent à la fois celui-ci et l'Extrême Droite.

 

Les "bonnes consciences" sans douter un instant du bien fondé de leurs valeurs et de leurs positions, voient pourtant d'un œil impavide massacrer des foules apeurées, martyriser des femmes, égorger des enfants.

Elles s'émeuvent en revanche de la résistance d'Israël au terrorisme palestinien et  vont même jusqu'à oser cette sinistre astuce : faire des juifs les nouveaux nazis. Même si tout n'est évidemment pas à approuver dans la politique israélienne, notamment l'implantation de colonies dans les territoires palestiniens, cette dérive scandaleuse montre que le bon sens s'est perdu.

 

L'Europe des Lumières, selon Alexandra Laignel-Lavastine, s'aveugle et se fourvoie, depuis septembre 2001,  dans des combats datés de l'époque de l'anticolonialisme, avec la mauvaise conscience anachronique de l'ex-dominateur, notamment dans les pays islamiques. 

 

 
 


Commentaires

 

1. La cigogne  le 15-06-2015 à 11:46:55

Bonjour monsieur..pardon de ne pas répondre a votre billet.. Mais j'ai besoin de votre éclairage pour un point que certains pourraient qualifier de détail..mais qui m'a mise dans un état de colère.. Oui de colère..calmez moi.. Avez- vous entendu ce matin les propos du recteur de la mosquée de Paris.?? Ce monsieur propose que nos églises desertees ou peu remplies soient ouvertes au culte musulman.sous prétexte que je cite-c'est le même Dieu..le même culte..!!" Je n'en peux plus de colère..et de rogne.. Je me sens ..envahie jusque dans mes pratiques religieuses ..vous avez beaucoup voyagé..nous aussi..voussavez que dans de nombreux pays il est impossible de trouver une église..qu'on nous fiche la paix..a quand un réveil intelligent de notre vieux pays..le parti de Mme Le Pen a de tres tres beaux jours devant lui.veuillez excuser ce billet ..mais votre éclairage me serait utile..et agréable..respectueusement a vous..francoise

2. Frank-Marie-THOMAS  le 15-06-2015 à 16:27:40  (site)

@La cigogne

Votre commentaire n'est pas éloigné de la thèse centrale du livre qui fait l'objet de ce billet.
Vous me faites l'honneur de me demander mon avis sur les propos de M. Boubakeur, que je n'ai pas entendus.
Il faut savoir en premier lieu que la mosquée de Paris est en lien de dépendance directe avec l'Algérie où - coïncidence ?- Hollande se rend aujourd'hui.
Je serais sans doute un piètre défenseur du culte catholique, mais la question est ailleurs : autant il est envisageable de désacraliser une église ou une chapelle désaffectée et de la rendre à la vie civile, autant il est inenvisageable, si l'on ne veut pas créer une atmosphère de guerre des civilisations en France, de consacrer au culte musulman une église chrétienne.
Certes il s'agit bien de deux monothéismes et nombreux sont les points qui rapprochent ces deux cultes.
Mais le poids de l'Histoire ferait d'une telle décision une provocation grave et l'on ne manquerait pas de rappeler des précédents liés à de sanglants combats comme Sainte-Sophie de Constantinople devenue la grande mosquée d'Istambul, ou la grande mosquée de Grenade devenue cathédrale).

 
 
 
posté le jeudi 11 juin 2015

Se footeraient-ils de nous ?

Je n'en aurais pas parlé, fatigué que je suis par un déferlement médiatique hors de contrôle, si une fidèle lectrice, dans un commentaire très pertinent, n'avait pas réagi à "l'affaire" Valls.

 

 

 

 

Je ne suis ni du côté de ceux qui montent sur leurs chevaux exagérément grands, ni de ceux qui minimisent la faute de Valls, surtout depuis que ce matin, sans présenter ses excuses aux Français, il a expliqué qu'il prenait à sa charge le coût du transport de ses deux enfants et que si c'était à refaire, il ne le referait pas, le tout sur le ton déterminé et martial dont il est coutumier.

Cet épisode essentiellement ridicule n'est ni la grande affaire que certains s'efforcent de monter en épingle, ni une broutille insignifiante, déjà réparée et oubliée.

 

Donc pour se détendre - c'est la première version qu'il en a donné dès le lendemain, et cela a toute l'apparence de la vérité - Manuel Valls a emprunté un avion officiel pour se rendre, accompagné de ses deux fils ( ce qu'il n'avait pas dit primitivement ) à une finale de football à Berlin dans laquelle l'équipe de Barcelone, favorite du catalan qu'il est, était engagée.

Rien que de très banal et anodin, on le voit.

Là où les choses se gâtent c'est que , malgré les mises en garde de ses "communicants", il n'ait pas songé  un instant que cette escapade aux frais de la princesse, en l'occurrence du contribuable, était une sorte d'abus de bien social inadmissible de la part de quelqu'un qui surjoue la rigueur et qui est si impitoyable aux moindres écarts de ses adversaires.

 

Là dessus, le président de la République, toujours aussi maladroit et peu sincère, tente de justifier ce déplacement en prétendant qu'il s'agit d'une réunion de travail avec le président de l'UEFA, dans le cadre de la préparation de l'Euro 2016 et des turbulences que traverse actuellement la FIFA !

Ces affirmations, contredites par les premières explications de Valls lui-même, sont purement et simplement mensongères.

 

C'est en cela que cette petite anicroche est significative et, somme toute, assez grave : non seulement les princes qui nous gouvernent ne s'appliquent pas la rigueur qu'ils exigent du moindre chef d'entreprise ou de tous les citoyens, mais encore ils se permettent de prendre les Français pour des demeurés en leur fournissant des justifications sans queue ni tête.

 

Tout ceci est d'autant plus irritant que ces gens-là osent s'ériger en donneurs de leçon de morale et qu'ils n'ont eu de cesse durant de longues années d' instrumentaliser un ou deux dérapages de leurs adversaires.

Comme vous tous je me souviens de la promesse de "République exemplaire" du candidat socialiste de 2012. Tant d'incohérence et de méprisante désinvolture a de quoi indigner les citoyens attachés à la vertu des hommes publics et au respect qu'ils en attendent.

 

Note :

Aurais-je l'immodestie de recommander à mes lecteurs de relire certains des articles que je mets en lien avec celui-ci, notamment celui qui s'intitule "Mauvais genre" auquel les récents rebondissements de cette pitoyable affaire apporte un éclairage intéressant, me semble-t-il ? 

 

 

 


Commentaires

 

1. La cigogne  le 11-06-2015 à 16:08:09

Puis je en remettre une couche..??!! Ce monsieur a invité sa mère au dîner organise à matignon lors de le venue du Roi et de la Reine d'Espagne..!! (Quand je pense que lq gauche avait hurlé quand le President Chirac avait convié sa belle -mere lors de la venue du Pape Jean-Paul 2..)A quel titre?? Parce que papa a composé l'hymne du club de foot?? Une vraie raison..!! Respectueusement..francoise

2. Hervé Molla  le 12-06-2015 à 16:55:47

Il y a longtemps qu'on a compris que Manuel Valls, que l'on a entendu si mâlement attaché et de manière aussi irrésistible aux « valeurs républicaines », n'était au fond qu'un petit garçon colérique — tout comme le Nicolas Sarkozy du « casse-toi pov' con » et des promesses de nettoyer « au Kärcher » les écuries de je ne sais plus qui. Les dieux mâles même tout bébés peuvent avoir leurs sectateurs. Hélas, de même que chez l'un qui n'a pas craint de confier un jour : « Avec Carla, c'est du sérieux », il y a encore ce petit côté Ginette chez l'autre. Car enfin, dépenser autant d'argent — et que ce soit le sien ou bien celui de l'État est tout à fait indifférent — et prendre autant de risques « au final », pour aller voir jouer en finale et en vrai l'équipe de foot de sa ville natale à laquelle, en somme, on est attaché autant qu'aux « valeurs républicaines », voilà une de ces frivolités qu'on attend moins d'un Premier ministre que d'une pov'fille sur qui se sont braqués un instant les projecteurs de la télé-réalité et qui, bien qu'ayant réussi, comme on dit, est restée un peu fleur-bleue.
Cependant, « Quel match ! Quel match ! Ça, ça restera. Ça restera vraiment » a déclaré le Premier ministre avec son visage de mauvais prêtre (Le Figaro de ce jour). C'est encore oublier combien sont éphémères les dieux mâles qui étaient dans l'arène et qu'il était allé vénérer ; mais on ne va pas non plus faire pleurer Margot...

3. La cigogne  le 15-06-2015 à 17:00:29

Un grand merci pour votre réponse..le recteur de la mosquée de Paris s'exprimait ce matin sur Europe 1 chez elkabach ( orthographe sous réserve!!).binne semaine..francoise

 
 
 
posté le lundi 08 juin 2015

L'éloquence de Sarkozy.

On n'a pas oublié le "crochet de boucher" auquel Nicolas Sarkozy, nouveau Barbe Bleue, proposait aimablement d'accrocher Dominique de Villepin.

 

 

 

 

On garde en mémoire le "casse-toi, pauv'con " si digne et si élégant de l'ancien président de la République dans les allées du salon de l'agriculture.

Voici que le vibrionnant personnage s'en prend cette fois-ci à François Bayrou dont la placidité n'a pourtant rien qui doive susciter tant de rage vindicative.

"Le bègue, je vais le crever" aurait déclaré le nouveau président des Républicains.

 

Certes, la bonne santé affichée par Monsieur de Villepin laisse de bons espoirs à Monsieur Bayrou de poursuivre tranquillement sa vie, et force est de constater que ces menaces ne sont à tout prendre que des promesses "électorales". Pas d'inquiétude à avoir pour lui, donc.

 

Mais il est intéressant de se demander pourquoi Nicolas Sarkozy déploie une tendresse aussi brutale à l'égard de ses adversaires.

En l'occurrence c'est sans doute que Bayrou représente pour lui un terrible danger, un obstacle effrayant sur sa route.

Car de deux choses l'une : ou bien, comme il l'espère non sans quelque fondement, les primaires de 2016 au sein de la Droite le désignent comme candidat aux présidentielles de 2017, et dans ce cas il est plus que probable que Bayrou se présentera lui aussi, réduisant quasiment à néant ses chances de figurer au second tour contre le candidat de Gauche ou d'Extrême Droite resté en lice; ou bien c'est Alain Juppé, soutenu par François Bayrou, qui remporte ces primaires et vraisemblalement les présidentielles qui suivront.

 

Un tel dilemme a de quoi le rendre éloquent, on le voit. 

 

 


Commentaires

 

1. Florentin  le 08-06-2015 à 20:33:33  (site)

Chassez le naturel ...

2. La cigogne  le 09-06-2015 à 08:52:05

Un président de parti, un ex président de la République,un homme qui ose parler de cette façon ne mérite aucun intérêt..et le voici en Israël.. Encore des déclarations qui me font hurler..et m'étrangler de colère et de rage..j'ai été tres engagée en politique, j'ai adoré etre militante et me "battre" pour défendre mes idées, les choses auxquelles je crois, mais la..je n'éprouve que dégoût. Et mépris..que dire de ce matador de bazar qui part se détendre à Berlin à nos frais??!! ..mais les justifications avancées me font sourire.au moins cela.!! Bonne semaine à toutes et tous.fse

3. Frank-Marie-THOMAS  le 11-06-2015 à 15:45:01  (site)

@ La cigogne
S'agissant du petit voyage de Valls à Berlin, je rédige un billet à ce sujet aujourd'hui. Merci.

 
 
 
posté le mardi 02 juin 2015

Inquiétant Qatar.

Le scandale de la FIFA que ne contribue certainement pas à étouffer la surprenante réélection de son inamovible président (*), amène à s'interroger sur les rapports entre le Qatar, cette institution sportive et certaines démocraties occidentales, dont la France .
 
 
 
 

 
 
 
 
Figurez-vous que ce pays richissime du Golfe Persique, petit par sa superficie équivalant à deux départements français et par sa population d'un peu plus de 2 millions d'habitants, mais considérable par son poids économique et financier, vient de porter plainte contre...Florian Philippot, vice-président du Front National.
Pourquoi cet honneur et cette incroyable publicité faits au dirigeant politique, bras droit de Marine Le Pen ? 
 
Le 9 janvier dernier, sur Radio Classique Monsieur Philippot avait affirmé « une grande partie du système français, c'est-à-dire des élites, sont, au moins intellectuellement et moralement, corrompus par le Qatar et l'Arabie Saoudite, et sûrement qu'il y a des affaires financières ».
 
Interrogé le 19 janvier, sur BFMTV sur les éventuelles preuves d'un financement du terrorisme par l'émirat : « Elles sont pléthore, les preuves », affirmait-il.
 
Il aura l'occasion de les produire durant le procès qui promet d'être un grand moment médiatique et politique. 
Car si, pour l'heure, il n'est pas clairement établi que le Qatar corrompt un certain nombre de dirigeant sportifs voire politiques en France et ailleurs dans le monde, ni qu'il prenne part, aux côtés de l'Arabie Saoudite au financement du terrorisme islamique et notamment de Daesch, de lourdes présomptions de culpabilité pèsent sur lui.
 
Dans ces conditions, l'attitude plus que complaisante de François Hollande et de son gouvernement à l'égard de cet émirat ainsi soupçonné de favoriser ceux contre lesquels la France est censée lutter est tout à fait incompréhensible.
Elle ne saurait en tout cas être justifiée par les investissements de ce pays gazier et pétrolier chez nous, même si, par un tour de passe-passe incroyable, le Qatar est parvenu, lui qui ne pratique que deux langues, l'arabe et l'anglais, à devenir membre associé de l'Organisation Internationale de la Francophonie! 
 
Le Qatar a obtenu dans des conditions qui, nous l'espérons tous, seront peut-être un jour éclaircies, l'organisation de la coupe du monde de football en 2022.
Ni le rôle douteux de sa chaîne d'information continue Al Jezeera, ni la survivance des châtiments corporels dans le droit qatari, ni l'esclavage moderne que subissent les travailleurs asiatiques sur ses chantiers titanesques n'ont suffi à dissuader la FIFA de lui accorder cet exorbitant privilège.
 

 
 
Et, cerise sur le gâteau, ce pays qui est celui qui, au monde, rejette le plus de CO2 par habitant a reçu en 2012 deux rencontres internationales sur le développement durable dont le sommet mondial sur le climat que la France, elle, organise à son tour à la fin de cette année... 
 
Tous ces éléments mis bout à bout donnent à réfléchir sur la surprenante "amitié" entre l'émirat et la République Française.
Le procès intenté à Florian Philippot risque bien d'être pour celui-ci et son parti, une occasion inespérée de tirer les profits de l'attitude équivoque de notre pays et de ses dirigeants successifs à l'égard d'un "ami" pour le moins inquiétant.
 
(*) Précision du 3 juin:
 
Ledit président, poursuivi et apparemment acculé par le FBI, vient de démissionner tout juste réélu. Comprenne qui pourra. Il se pourrait bien cependant que, sans mésestimer l'envie des américains de faire cesser l'hégémonie, insupportable pour eux, du football européen sur les instances internationales de ce sport, le dirigeant cherche à fuir ses responsabilités dans la vague de corruption qui submerge son organisation.
Il aura eu auparavant la satisfaction de se faire réélire dans des conditions plus que difficiles et de faire ainsi la démonstration de la veulerie frileuse et cynique de ses mandants. Gageons que ceux-ci à présent vont le lâcher, après l'avoir encensé même si les six mois qui séparent cette démission du retrait effectif du président ont de quoi les rendre prudents...
Triste époque que celle où un jeu de baballe prend les proportions d'une tragédie antique ! 
 
 


Commentaires

 

1. Hervé Molla  le 02-06-2015 à 23:04:18

Vous avez remarqué cette chose inouïe, cher Frank, que ce n'est pas l'État du Vatican mais bien celui du Qatar qui intente aujourd'hui un procès à l'encontre d'un parlementaire français. Saint-Simon lui-même en serait outré. C'est dire !
Mais vous allez voir aussi, et sous peu s'ils sont agiles, des rampants nous démontrer que le Qatar, ce n'est pas ce que d'aucuns, divers et nombreux, prétendent, puisque celui-ci en la circonstance s'en remet, en quelque sorte, à la justice de la République française. Ah ! ces adorateurs des dieux mâles, ils ont tant de tours et de détours que c'est à mourir de rire de leurs contorsions.

2. bluedreamer  le 05-06-2015 à 11:50:57  (site)

oui inquiétant Qatar, ce pays a une arme redoutable, l'argent, beaucoup d'argent.

 
 
 
posté le lundi 01 juin 2015

Barcelone, printemps 2015.

 

 

 
Ecole de sardane place de Catalogne 
 

 

 

 

 

 

 

La Sagrada Familia ( Gaudi )

 

 

 La casa Güell ( Gaudi )

 

 

La place royale 

 

 

Les ramblas

 

 

 

La tour de Jean Nouvel 

 


Commentaires

 

1. La cigogne  le 01-06-2015 à 17:38:37

Merci de nous faire voyager..je suis moins "fan" de la tour agbar de Jean Nouvel..ce dernier a t il fréquente l'école d'architecture phallique crée a Weimar en 1917 par Walter Gropuis..?? Nous avions déjà un superbe exemplaire à Londres..!! C'est tres tendance..!!! Bonne semaine..fse

2. Frank-Marie-THOMAS  le 01-06-2015 à 18:44:16  (site)

On peut en effet ne pas aimer. Je vous assure cependant que c'est là un très bel édifice, surtout lorsqu'il s'illumine la nuit de très chaudes couleurs.
Cette ogive est en fait un hommage à l'arc inventé par Gaudi à partir de ses ficelles renversées et lestées de poids. On peut en voir deux exemples sur les photos 2 et 5.
Bravo à la jeune fille !

 
 
 
 

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