Au grand concours toujours ouvert des idées les plus crétines, je garde une place d'honneur au sondage annuel de l'IFOP sur les personnalités préférées des Français. Depuis quelques années Yannick Noah est en tête... Cette année il devance Dany Boon et Zinedine Zidane.
Le "chanteur" à la voix énervante dont les textes nous envoient des messages aussi courageux et nouveaux que "aimez-vous les uns les autres", " ouvrez votre porte", " tous les hommes sont égaux quelle que soit la couleur de leur peau " ou "le soleil appartient à tout le monde " semblait jusqu'à hier devoir rester à vie le numéro 1 dans le cœur de nos compatriotes.
En témoignent ces inoubliables vers :
Puisqu'il faut changer les choses
Aux arbres citoyens !
Il est grand temps qu'on propose
Un monde pour demain !
Rien, ni l'insondable écart entre ses chansonnettes cucu la praline et sa vie réelle, ni son serment de quitter la France si l'actuel président de la République venait par malheur à être élu, ni sa fortune tellement peu en accord avec les leçons de morale que distillent jusqu'à la nausée ses textes insipides ne semblait pouvoir le faire descendre de l'empyrée médiatique où l'IFOP, hors de tout contrôle, s'acharnait à le faire vivre.
Car enfin, excusez la hardiesse d'un petit citoyen de base si éloigné de la grandeur morale et de la vie exemplaire de ce grand humaniste qu'est Noah, pourrait-on me dire, siouplait, auprès de quels imbéciles triés sur quel volet est fait ce célèbre sondage annuel ?
Je ne sais pas pour vous, mais moi, je n'ai jamais rencontré personne qui y ait participé. Notez bien que c'est plutôt rassurant.
Or, au moment même où le sportif-chanteur-philosophe-moraliste reçoit une fois de plus sa médaille en papier chocolat, ne voilà-t-il pas que, enhardi sans doute par tant de gloire, il lâche un vilain vent verbal devant les médias estomaqués !
Dans une tribune du Monde ( les mânes des fondateurs de ce grand journal doivent en frémir ), le voici qui, au nom de l'égalité sportive, tonne depuis l'Olympe où il trône en majesté.
Irrité par les Espagnols qui depuis quelque temps engrangent victoire sur victoire dans différentes spécialités sportives, il recommande aux Français de les imiter en se dopant à la "potion magique" ?
Trois boulettes pour le prix d'une :
- d'abord, il accuse carrément nos voisins du sud de tricher dans les compétitions internationales, ce qui, vu l'état de leur pays en ce moment n'est pas de nature à leur faire plaisir ni à les faire adorer la France.
On n'ose pas croire que sa pitoyable sortie soit l'expression d'une rancœur due au fait que son basketteur de fils ait été battu par l'Espagne il y a deux mois...
- Ensuite, sans même envisager que les succès espagnols puissent être dus au talent et au travail, il fait la promotion d'un fléau catastrophique pour toute la jeunesse sportive qui, en se dopant, compromet gravement sa santé future.
- Enfin, alors que la France est en lice pour l'organisation de la coupe du monde de basket 2015, il compromet gravement ses chances en insultant le tenant actuel du titre.
Une chose seulement est rassurante dans la crétinerie que l'immortel chanteur de " Aux arbres citoyens ! " vient de proférer : il ne sera pas ministre de la jeunesse et des sports dans un éventuel cabinet ministériel ni, malgré l'immortelle beauté de ces paroles :
Ouf !
On a échappé à Hulot - ancien chouchou des Français selon le fameux sondage de l'IFOP, et qui vient piteusement d'être chassé du "top 50" - j'ai bon espoir qu'on soit bientôt débarrassé de son jumeau artistico-sportif.
Accord :
Substantif masculin qui désigne ordinairement un document signé par deux parties liées par un consentement commun.
Ce mot peut aussi signifier, en langage politique, un consentement sur un désaccord.
On dira ainsi :
« X et Y sont tombés d'accord pour acter qu'ils sont en désaccord ».
1. un curieux le 19-11-2011 à 11:37:01
Tu manges quand,mon commentaire a été censuré
2. Frank-Marie-THOMAS le 19-11-2011 à 11:41:32 (site)
Je ne comprends rien au curieux commentaire de "curieux", mais, bon prince, je publie.
Un internaute nous signale la cocasserie suivante, involontairement cruelle, et drôle:
Vu à Paris :
à un feu, il y a un tout petit boîtier
pour que les aveugles actionnent un guide vocal.
Sur le boîtier, il est écrit noir sur blanc :
"Appuyez sur le bouton",
lequel bouton est situé sous le boîtier...
( suite de l'article précédent et d'un feuilleton qui promet...)
Eva Joly qu'on a le droit de ne pas supporter, mais dont la rectitude ne semble pas pouvoir être mise en cause "prend de la hauteur" (traduisez : "du recul") par rapport à son parti des Verts.
Elle a renoncé, hier soir, à se rendre sur le plateau de France 2 où elle devait affronter Jean-François Coppé, ce qui a permis à Jack Lang, toujours ravi de parler en public, de faire son petit numéro, d'ailleurs assez raté.
Elle est en fait en désaccord avec l'"accord" dont le but principal non avoué mais bien réel est de permettre à son parti d'avoir un groupe autonome dans la future Asemblée Nationale et, accessoirement, de permettre le parachutage à Paris de la vertueuse Cécile Duflot.
Car ils voient loin, les Verts, et ils font de la politique à l'ancienne. Duflot a les dents qui raient le parquet et se verrait bien, apparemment, remplacer Delanoë et Anne Hidalgo à la Mairie de Paris en 2014...
1. christineb le 18-11-2011 à 08:23:20 (site)
Tout ceci est bien triste et manque effectivement de hauteur de vue et, comment dire, d'une "longue-vue"...
Hier soir le candidat socialiste François Hollande et la "patronne" des Verts, Cécile Duflot, étaient au 20 heures l'un de TF1, l'autre de France 2. Le zapping de l'un à l'autre était édifiant...comique involontaire.
Voici l'affaire : mardi 15 novembre le Parti Socialiste, sous la direction de Martine Aubry, valide "l'accord" PS/EELV ( Europe Ecologie Les Verts ),- accord de législature et non de gouvernement, comprenne qui pourra -(*) comportant en termes techniques, l'abandon de l'utilisation du Mox (Mixed Oxydes), combustible recyclé contenant une forte densité de matière radio-active, dans la filière nucléaire française. Disons en passant que la production de ce combustible emploie 6300 personnes en France.
Or le 16, le paragraphe consacré à ce point technique de la plus haute importance disparait sans laisser de trace de la version retenue par François Hollande, qui pourtant assistait à la réunion du 15. Il se dit qu'entre temps Areva serait intervenu...
Vous souvenez-vous de la sortie de Martine Aubry lâchant devant des millions de téléspectateurs en visant Hollande :
« Comme disait ma grand-mère, quand c'est flou, y'a un loup » ?
Apparemment il y en a bien un, et un méchant.
- « Il faut bien évidemment garder la filière Mox » affirme Manuel Valls, chargé de la communication de Hollande.
- « On ne peut pas construire l'avenir et un pacte majoritaire avec des gens qui renient leur parole » déclare Noël Mamère, soupçonnant dans ce revirement soudain la pression du "lobby nucléaire".
- Cécile Duflot, elle, très embarrassée, a choisi hier soir de nous jouer la saynète bien connue et toujours divertissante du : "je t'aime. - moi non plus. " en "n'imaginant pas " ( ce qui signifie toujours qu'on n'imagine que trop ) que les socialistes puissent renier la parole donnée...24 heures auparavant.
- Le paragraphe incriminé « ne fait pas l'objet d'un désaccord mais d'une différence d'interprétation », assure Benoît Hamon, porte-parole du PS qui ose même ajouter sans rire qu'il s'agit d'un « retrait provisoire » .
- Le porte-parole des Verts, l'impayable Jean-Vincent Placé fait encore mieux en lâchant ce mot digne de la comedia dell'arte, credo de tous les faiseurs :
« Cet accord n'est pas une Bible ...».
Avec des amis comme ceux-là, Hollande n'a plus besoin d'ennemis !
Dans Le Mariage de Figaro, le procès qui oppose Figaro à Marcelline porte sur un mot du contrat qu'ils ont signé chacun en toute "bonne foi" :
« - Il l'emmènera dans son château OÙ il l'épousera
- Il l'emmènera dans son château, OU il l'épousera »
Un mot qui change tout.
Un MOX qui change tout.
(*) Ce que je rapporte dans le présent article est une comédie dans la comédie, car le fameux "accord de législature et non de gouvernement" est déjà un piège à c...
Que signifie, en effet, cette formule sybilline ? Que les Socialistes et les Verts se répartissent le gâteau législatif mais ne s'engagent pas à gouverner ensemble dans les 5 ans qui viennent.
C'est clair ?
1. jean26 le 17-11-2011 à 10:02:06
Nous n'avons pas fini de rire
2. olivier seutet le 17-11-2011 à 12:31:47 (site)
Je ne comprends pas que les socialistes cherchent un accord avec un parti qui n'a qu'une idée en tête : désindustrialiser. C'est un sacré reniement pour des gens qui prétendent avoir été les hérauts des luttes ouvrières.
Regardez bien cet homme :
vous en entendrez parler un jour prochain.
Il s'agit de François Pupponi,
député-maire socialiste de Sarcelles,
successeur à ce poste de Dominique Strauss-Kahn.
Il a été auditionné dans le cadre d'une enquête
sur un cercle de jeux parisiens...
Laurent Ruquier a malmené l'autre soir dans son interminable et pesante émission à la télévision le candidat du NPA Philippe Poutou. Pitoyable et révoltant.
Affaire de goût : je n'ai jamais trouvé drôle Laurent Ruquier.
C'est qu'il a une sorte de rire qui attriste, comme disait Saint-Simon.
A la radio, il ahane à essayer de faire la nique aux "Grosses Têtes" de Philippe Bouvard, tellement plus créatif, libre, cultivé et spirituel que lui.
Ses "chroniqueurs" poussifs et "engagés", flottant entre la nécessité de faire rire à tout prix et d'être "sérieux" sur les "sujets de société", parviennent à alourdir le rire et à disqualifier leurs prises de position tout ensemble.
C'est la même chose à la télévision.
Comme Fogiel, comme Ardisson, Ruquier force un médiocre talent et vit aux dépens de ceux qui en ont vraiment et de ses "invités" qui n'ont pas la chance de pouvoir mordre et faire mal.
Pouah ! Les vilaines gens !
"C'est notre première rencontre depuis l'arrivée au monde de la nouvelle petite Sarkozy et je veux féliciter Nicolas et Carla... Je suis sûr que Giulia a hérité de la beauté (sic, voir infra *) de sa mère plutôt que de celle de son père ... ce qui est une très bonne chose".
Cette petite plaisanterie, prononcée avec un sourire complice par le Président des Etats Unis, a fait couler beaucoup d'encre.
Certains commentateurs, toujours prompts à déceler partout les signes avant-coureurs de la fin du monde, faisant tartuffement mine de s'en désoler alors que leurs jérémiades constituent leur fond de commerce, ont prétendu y voir une évidente injure au Président français, donc à la France.
Un incident diplomatique.
La preuve de la faiblesse de Nicolas Sarkozy qui, malgré sa propension à jouer les fiers-à-bras, ne serait en réalité qu'un jouet dans les mains de l'Amérique.
L'évidente constatation qu'il dégrade l'image de la France et qu'il est la cause principale de la chûte de notre pays, etc.
Il ne manque rien à tant de beaux discours sinon qu'il soit vrai qu'Obama ait injurié Sarkozy...
Son mot d'esprit eût en effet été injurieux et blessant si au lieu du mot "beauté", il avait employé celui de "physique", plus général, évoquant non seulement les traits du visage mais aussi la taille, la prestance, la grâce, etc.
Réfléchissons trois secondes : qui peut imaginer qu'il aurait organisé cette rencontre télévisée avec le Président français pour venir l'insulter devant des millions de ses concitoyens ?
Comment, si tel était le cas, expliquer les mots aimables et les gestes de complicité qu'il a multipliés ?
Qui peut sérieusement envisager un instant que le Président Obama soit à ce point cynique et pervers ?
Et dans quel but ?
La vérité est bien plus simple.
Nicolas Sarkozy lui-même, il y a quelques semaines lorsque la petite Giulia est née, avait lancé en public cette plaisanterie à propos de l'espoir qu'il avait que sa fille ressemblât à sa mère plutôt qu'à lui-même.
Cette plaisanterie, d'ailleurs, est la reprise de celle que fit un jour Guitry : à une dame qui l'invitait faire un enfant avec elle en disant :
" il aura ma beauté et votre intelligence ",
l'auteur de N'écoutez pas Mesdames! répondit :
" Oui, Madame, mais imaginez l'inverse !"
Non ! Dussent les oiseaux de mauvais augure recevoir un coup sur le bec,
Barack Obama n'a pas insulté le Président de la République,
la France n'est pas outragée,
il n'y aura pas de guerre franco-américaine.
* La traduction est fautive puisqu'il aurait fallu dire " hérité la beauté de sa mère", le verbe hériter étant transitif direct.
1. Claude Godard le 10-11-2011 à 18:51:07
Je dirais même: Ils semblent être bien en phase aux dires « des propos volés » sur le président Israélien...
Le petit monde de la politique aime à affubler certains de ses membres de sobriquets plus ou moins aimables : Ballamou, Courage-Fillon, Mamère Noël est une ordure, Raffarien, Christine Lagaffe, Montebourde, etc.
Mais qui appelle-t-on :
• Notre Dame de Paris ?
• Le Fou du Puy ?
• Télérama ?
• Guimauve le Conquérant, alias
L'Ami Molette ?
1. bluedreamer le 07-11-2011 à 15:41:20 (site)
bonjour, le fou du Puy, Philippe de Villiers et notre dame de Paris je suppose Delanoe, pour les autres je donne ma langue au chat
2. Frank-Marie-THOMAS le 07-11-2011 à 15:52:38 (site)
Bravo, Bluedreamer ! Le concours reste ouvert.
3. jean26 le 07-11-2011 à 20:04:46
Pour l'ami Molette je dirai F. Hollande !!!
4. Frank-Marie-THOMAS le 07-11-2011 à 23:07:35 (site)
Eh bien, vous voyez ! Quand vous voulez...
C'est bien lui, dit également" Flamby", "Guy Mollet", etc
Et les autres ?
Ce court extrait pour vous donner envie de vous précipiter toutes affaires cessantes chez votre libraire pour acheter son recueil de contes drôlatiques et fantasques : L'Erreur est Humaine. Cela vous délassera, dans la morosité ambiante.
« J'ai évoqué l'éventualité d'une ingestion d'amanite tue-mouche, qui peut vous tuer sans laisser la moindre trace, mais Sam a secoué la tête.
" il n'y avait qu'un seul magasin bio où on pouvait trouver des champignons vraiment vénéneux, mais la vente a été suspendue il y a plusieurs années quand on a appris qu'ils n'étaient pas issus de l'agriculture biologique " ».
1. jean26 le 05-11-2011 à 23:18:30
Elle est belle oulette
2. Frank-Marie-THOMAS le 07-11-2011 à 07:50:56 (site)
U! On dit "ou" mais c'est u.
« Θέλω να γοητεύσει εκ νέου
το γαλλικό όνειρο »
Règulièrement je dénonce ici les interventions de plus en plus osées des religieux dans la vie publique (cf. articles en lien).
Les derniers évènements, c'est le moins que je puisse dire, ne me contredisent pas vraiment...
La séquence a commencé par deux déceptions subies par les chantres du " printemps arabe ".
La Tunisie, d'abord, qui envoie à l'assemblée constituante dont elle vient de se doter, un groupe impressionnant d'islamistes autour duquel la vie politique devra désormais s'organiser.
Cruelle désillusion pour ceux qui imaginaient que ce pays prétendu laïque continuerait sur la voie ouverte par Habib Bourguiba il y a 60 ans.
Mais les revers accumulés, les démontrations réitérées de la résistance des faits à leurs idées fumantes n'ont jamais suffi à convaincre ces idéologues naïfs et bêlants de leur totale incompétence.
On les a connus chantant, avec Sartre et Beauvoir, les poseuses de bombes en Algérie dans les années 60 puis se désintéressant absolument de ce que devenait ce malheureux pays une fois obtenue cette indépendance, seul objet de leurs vœux.
On les a retrouvés, en 68, champions de ce modèle de progrès social et de liberté démocratique que représentait à leurs yeux la Chine de Lin Piao, de Mao et des "gardiens de la Révolution".
Toujours à la recherche de l'ânerie à promouvoir, on les a retrouvé en défenseurs du régime tellement humaniste de Pol Pot au Cambodge.
Les revoici quelques années plus tard bouillants partisans de la chûte de l'empereur d'Iran et de son remplacement par l'ayattolah Khomeiny.
A chaque fois le scénario est à peu près le même : on n'entend qu'eux, les médias n'ont d'yeux que pour eux. Leurs idées triomphent : le régime honni est renversé; c'est un désastre et un retour en arrière de plusieurs siècles; ils s'en lavent les mains, refusant d'endosser la responsabilité de leurs prises de position et des conséquences qu'elles entraînent.
Qu'on vive mal en Algérie, que la Chine soit livrée aux hordes sanglantes de révolutionnaires criminels, que les cambodgiens soient massacrés par centaines de milliers, que l'on torture, qu'on tue arbitrairement et que les femmes soient privées de tout droit en Iran, ce n'est pas leur affaire, ce n'est pas leur faute.
Ils avaient raison et les autres avaient tort. Les faits ne peuvent rien changer à cela.
Hélas, je crains fort que les mêmes causes produisant les mêmes effets, la Tunisie, l'Egypte et la Lybie n'aient bientôt à regretter leurs tyrans d'hier.
Quoi qu'on dise un mauvais régime peut toujours en cacher un pire.
Quant à nous, nous devons nous organiser de telle sorte que ces nouveaux dangers, qui sont à nos portes et que nous avons favorisés de notre soutien politique et de nos armes ne vienne pas ajouter de la confusion dans notre pays qui n'a surtout pas besoin d'un surcroît de difficultés en ce moment.
La France dispose, avec le concept de laïcité et les institutions qui lui donnent corps, d'une arme extrêmement efficace pour tenir à distance les fous de dieu qui voudraient s'inviter dans nos débats et notre vie.
Il faut sévir avec une extrême détermination contre ces fanatiques catholiques - heureusement peu nombreux et essentiellement grotesques - qui au nom de leur religion prétendent interdire une exposition de peinture ici et une pièce de théâtre là.
Il faut empêcher de nuire les islamistes hystériques qui mettent le feu à un journal satirique.
Ces gens-là sont dangereux. Ce sont les ennemis de la République.
Et les églises soi-disant "raisonnables" qui condamnent du bout des lèvres leurs agissements hors-la-loi sont leurs complices objectifs.
Que disent-ils en effet, ces hommes de religion qu'on nous présente comme sages et sérieux ?
« Nous condamnons les excès de ces manifestations devant le théâtre de la Ville, nous condamnons cet incendie, mais nous comprenons que la provocation d'un Christ plongé dans l'urine ( souvenez-vous de l'affaire d'Avignon il y a quelques mois ), d'une pièce mettant en scène le fils de dieu de façon blasphématoire à nos yeux, d'un hebdomadaire caricaturant dieu dont l'image ne doit jamais apparaître devant les mortels, puisse choquer nos fidèles et provoquer ces réactions violentes.»
Non messieurs !
Il n'y a pas de "mais".
La liberté d'opinion et d'expression est un principe fondamental sur lequel les républicains n'ont rien à négocier.
Le délit de blasphème n'existe pas chez nous.
Certains, nombreux, aussi bien sur la droite que sur la gauche du spectre politique français, ont l'air de s'être habitués à considérer que la politique était quelque chose de trop sérieux pour la confier au peuple.
Ils ne vont certes pas jusqu'à proposer, selon la plaisante formule d'un humoriste de "changer de peuple", mais ils poussent des cris indignés à l'idée que Georges Papandréou ait l'intention de consulter les citoyens grecs sur l'opportunité de se soumettre aux sacrifices considérables réclamés par l'Europe à son pays.
Il est vrai que le peuple français, interrogé par référendum sur le projet de constitution pour l'Europe, l'avait largement repoussé et que quelques années plus tard ses partisans, de droite comme de gauche, ont trouvé tout naturel de le faire adopter par le Parlement.
Pour ces politiciens le peuple ne peut avoir raison contre eux.
Les réactions des "responsables" de tous bords et des médias - je ne parle pas là des cafouillages de ce pauvre ahuri de Christian Estrosi qui ne perd jamais une occasion de dire ou de faire une bêtise - ont très majoritairement protesté contre l'audace de Papandréou qui ose demander son avis au peuple avant de le conduire sur les voies d'une difficile et longue autérité.
Comment ! Les grecs démocrates !
De quoi je me mêle ?
Quel scandale !
1. Clafoutis le 03-11-2011 à 11:06:44
Vous écrivez :
"la plaisante formule d'un humoriste de "changer de peuple" "
L'humoriste en question est B. Brecht !
"Par ailleurs, il écrivit un poème La Solution qui disait : « J'apprends que le gouvernement estime que le peuple a « trahi la confiance du régime » et « devra travailler dur pour regagner la confiance des autorités ». Dans ce cas, ne serait-il pas plus simple pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d'en élire un autre ? »" (Wikpediai)
D'autre part ce n'est pas le traité de Maastricht qui a été soumis a référendum et rejeté, mais le projet de constitution européenne du grand VGE...
Cela dit, tout à fait d'accord avec vous.
2. Frank-Marie-THOMAS le 03-11-2011 à 11:52:32 (site)
Merci, clafoutis.
Je rectifie immédiatement mon erreur concernant le sujet du rérérendum.
En revanche je maintiens le mot "humoriste" pour Brecht.
Malgré qu'on en aie, humoriste n'est pas une raison sociale ni une profession.
C'est un certain esprit tourné au drôlatique et au rire qui se trouve parfois logé où on ne l'attend pas.
J'espère que vous n'êtes pas touché par ce défaut trop français de classification qui interdirait presque aux comiques de faire pleurer et aux tragiques de faire rire.
Shakespeare, Racine, Corneille, Voltaire, Hugo, Baudelaire, Rostand et tutti quanti, à moi !
Définitivement le fameux mot du Général : " la politique de la France ne se fait pas à la corbeille" est à reléguer au rayon des curiosités historiques.
C'est pire, bien pire que ce qu'il avait imaginé.
Il semble que la politique du monde soit aujourd'hui à la merci d'appréciations alarmistes et que les gouvernements démocratiquement désignés par le vote des peuples n'aient plus qu'un rôle subalterne et suiviste.
La surveillance des politiques économiques et sociales menées en Europe, en Amérique et dans le reste du monde n'est certes pas en soi quelque chose de choquant ou de négatif, si les surveillants sont d'une part à l'abri de tout risque d'erreur et d'autre part insoupçonnables de toute collusion avec tel ou tel intérêt puissant.
Or c'est ce dont, à propos des 3 agences de notation, nul ne peut être certain.
Mais même si ces organismes, qui par parenthèse sont eux-mêmes hors de tout contrôle, étaient infaillibles et incorruptibles, il demeure que le secret dont elles sont entourées, leur anonymat, l'impossibilité de vérifier leur honnêteté et leur indépendance ne laissent pas d'être extrêmementinquiétants : du coup la brutalité de ces mises en garde, les soupçons et le doute que ces communiqués répandent sur nous sont insupportables.
Car enfin au bout de tout cela ce sont des femmes et des hommes qui risquent d'être jetés à la rue par leurs propos brutaux, et les extrêmistes des deux bords qui menacent d'engranger les redoutables bénéfices de la panique et du désespoir qu'ils auront causés.
1. Claude Godard le 21-10-2011 à 00:47:03
Voila quelque chose d’effectivement bien inquiétant aux vues de la guerre économique que les états, même amis, se livrent sans partage.
Dans un domaine différent mais très politique quand même, il nous a été montré, sur TV5 monde, un reportage très bien documenté sur les relations Israélo-palestiniennes qui mettent a jour le puissant lobbysme de l’état Israéliens au sein du Congres Américain. Il est facile d’imaginer la même chose en matière commerciale et économique.
Tout ça pour ça !
Le plus petit dénominateur commun l'a donc emporté.
Dès dimanche soir François Hollande, poussif poète et laborieux orateur qui se propose de «réenchanter le rêve français», est vite revenu aux réalités plus matérielles en lançant un appel non équivoque au centre, mais de façon un peu bourrue, et faussement maladroite, son public n'étant pas venu l'entendre dire cela.
Toute la duplicité et l'équivoque de cette élection présidentielle tant admirée des gaullistes, rejoints par les socialistes (qui naguère n'avaient pas de mots assez durs pour la stigmatiser) est là : au premier tour on amuse la galerie avec des prises de position un peu partisanes, pour faire plaisir aux militants, au deuxième tour on dilue tout cela pour passer de 30 à 51 %.
Ajoutez une petite pincée de lyrisme romantique, et le piège à c... librement consenti va une fois de plus se refermer sur le peuple.
Martine Aubry aurait fait exactement la même chose, bien sûr, sauf qu'elle aurait dû faire mine de fournir un effort plus grand pour se rapprocher du centre, ayant presque réussi à faire oublier qu'elle gouverne sa bonne ville de Lille avec lui et qu'elle n'était que la remplaçante de DSK, le fameux gauchiste...
On a donc rangé aux accessoires en quelques instants tout l'argumentaire du premier et du second tour de ces primaires attrappe-nigauds.
On va sortir à présent la panoplie du premier tour des présidentielles.
" C'est fini. Oubliez tout ce que vous avez entendu il y a deux jours. Vos yeux sont lourds, très lourds, vous êtes dans une autre dimension, vous oubliez les primaires, "la gauche molle", " la gauche sectaire" les différends sur le nucléaire, les 60000 enseignants, la suppression des redoublements,le contrat de génération., c'était pour rire, pour de faux... Vous êtes un autre homme, régénéré, neuf. "
Chacun va à présent jouer sa petite partition sur un canevas prévu à l'avance, comme dans la comedia dell'arte. Il faudra stigmatiser les concurrents verts, gauchistes et centristes, c'est le jeu.
Et puis, entre le 22 avril et le 5 mai, une fois encore, le marchand de sable va passer, on oubliera tous ces mots pour passer aux choses "sérieuses".
C'est ennuyeux de savoir à l'avance comment la pièce va finir !
Je veux réenchanter le rêve français...
Ça y est : le mou a écrasé la dure.
La dure va soutenir le mou.
Le mou sera plus dur et la dure sera plus molle.
C'est rigilo.
1. jeanpaul26 le 17-10-2011 à 11:08:23
Très rigolo
2. Claude Godard le 18-10-2011 à 02:17:31
Rigolo?
Vue sous cet angle, Oui.
Moi je dirai plutôt, inquiétant!
- Martine Aubry: « Tu comptes créer 60 000 emplois, mais tu en supprimes à nouveau 60 000, puisque le redoublement c’est des profs en moins »
- François Hollande : « Non, le redoublement, c’est des effectifs en plus ».
- Martine Aubry : « Mais quand on crée 60 000 emplois et qu’on en retire 60 000 parce qu’on supprime les redoublements, ça veut dire que finalement, on n’embauche pas d’enseignants supplémentaires ».
- François Hollande: « Bah si, pourquoi, je comprends pas le raisonnement ».
* Chiffres absolument faux. En comptant une moyenne de salaire de 5000 euros mensuels charges comprises pour chaque enseignant, la dépense est de 3,6 milliards par an soit 18,2 pour la durée d'un quinquennat, si les 60000 postes sont créés la première année, comme il serait logique, puisqu'on prétend qu'il y a urgence. Plus de 7 fois plus que le chiffre ridicule avancé au petit bonheur par Hollande !
Complété le 17
Si en revanche la création de postes a lieu de façon étalée sur 5 ans, soit 12000 par an, la facture se monte à 7,5 milliards d'euros, soit 3 fois plus que ce que prétend Hollande, étant entendu que durant les 37 années suivantes la dépense sera de 3,6 milliards par an auxquels il faudra ajouter environ 1 milliard par an durant les années de retraite de ces fonctionnaires.
** Encore tout à fait faux, avec 17,8% de redoublements, la France est dans la moyenne des pays comparables. De plus, il est sidérant de voir un candidat à l'élection présidentielle traiter avec autant de désinvolture et d'improvisation le redoutable sujet des redoublements.
Je parie que M. Mélenchon, qui connaît très bien, lui, les problèmes de l'Education Nationale, ne laissera pas passer sans réagir cette stupidité, sur laquelle je reviendrai dans un plus long billet..
Je suis content que Siné revienne dans les kiosques. Après avoir été salement viré de Charlie Hebdo par l'antipathique Philippe Val , il avait fondé SinéHebdo qui n'a survécu que deux petites années. Le voici, l'acharné, à la tête de SinéMensuel...
Un petit extrait de son éditorial manuscrit de ce mois, pour donner l'ambiance et goûter le style et la verdeur de cet octogénaire increvable :
« Comme si on n'en avait pas déjà plein l'oignon des diverses élections pièges-à-cons,...voilà les socialos qui en remettent une couche.
Prenant modèle sur les Amerloques, ces mollusques en organisent d'autres...Des mini-élections qui vont essayer de ressembler aux vraies !
Ces singeries vont leur rapporter de la thune puisqu'ils ont eu le culot de faire casquer tous les crédules qui vont y participer !
Payer pour voter ! Dire qu'il m'aura fallu atteindre mon âge canonique pour entendre une telle énormité !...
Déjà que déposer un bulletin dans une urne ça fait mal aux seins, mais devoir payer pour le faire dépasse carrément l'entendement !
Ça me fait penser à l'aplomb des militaires chinois qui réclament le prix de la balle à la famille des contestataires qu'ils viennent de fusiller !
Si les socialos manquent de clairvoyance et de courage politique, en tout cas ils ne manquent pas d'air ! »
1. hellielafeeclochette le 15-10-2011 à 16:12:35
fabuleux !
quelle bonne nouvelle ....
y'a plus qu'à courrir se le procurer
Le "jeune homme" qui dit vouloir" sortir le PS du formol " use des plus vieilles et des plus mitterrandiennes ficelles qui soient.
Installé dans le créneau de la "gauche de la gauche" non pour de réelles motivations idéologiques, mais parce que l'espace se trouvait libre à la suite du départ de Mélenchon notamment, le voici qui depuis une semaine, avec afféterie et minauderie, laisse traîner quelques indices de son éloignement d'avec Martine Aubry et, conséquemment, de son rapprochement avec Hollande.
Il vient effrontément nous expliquer qu'à titre privé ( un privé qu'il rend public ) il votera Hollande, mais qu'il "ne donne pas de consigne" à ses électeurs...En d'autres termes les deux finalistes de la primaire se valent, les réponses que l'un et l'autre ont faites à sa lettre sont aussi peu convaincantes les unes que les autres, les deux candidats sont à égalité dans son coeur, mais le futur gagnant potentiel est un peu plus égal que l'autre.
Voici donc démonté le piège à c... de ces primaires "citoyennes".
Hollande est une énorme meule où se sont blotties les souris Baylet, Valls, Royal et Montebourg.
Gonflé de tous ces ralliements tous aussi sincères les uns que les autres, il passe pour un magouilleur s'il gagne; s'il perd, c'est tout le parti, ou presque, qui est battu.
Dans les deux cas, à 50/50 ou environ, c'est un candidat hémiplégique qui aborde la vraie compétition.
Le piège de cette machine infernale est en train de se refermer et le prince charmant est redevenu crapaud.
Cicéron, Premier Ministre
Montaigne, Ministre des affaires sociales
Mendès-France, ministre de l'Economie et des Finances
Madame de Sévigné, Ministre des communications
Louis XVI, Ministre des affaires étrangères
Voltaire, Ministre de l'industrie, de l'artisanat et du commerce extérieur
Catherine de Médicis, Ministre de l'Intérieur
Rabelais, Ministre de la Culture
Camus, Ministre de l'Education Nationale
Sapphô, Ministre de la jeunesse et des sports
Fontenelle, Ministre de la recherche et de l'innovation
Pasteur, Ministre de la santé
La Fontaine, Ministre de l'environnement, de l'agriculture et de la mer
Epicure, Ministre de la recherche, de l'enseignement supérieur et des cultes.
Vauban, Ministre de la défense
Avec ce Gouvernement, plus besoin de Président.
1. Hervé Molla le 14-10-2011 à 16:38:56
C’est, paraît-il, dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes.
Bravo donc, cher Frank, pour cette antique batterie de cuisine ministérielle, et merci à vous qui n’allez pas à la soupe ni ne la servez, pas même à vos amis ni chez eux, de permettre à vos lecteurs d’y mettre leur grain de sel, quitte à la gâter et tomber sous le coup de la loi du trop salé, trop gras, trop sucré.
Ainsi, Louis XVI aux Affaires étrangères me semble moins approprié que La Fayette ou Talleyrand. Redoutez-vous avec ce dernier un incident avec le Saint-Siège ? Ils s’en accommoderaient l’un et l’autre, j’en suis sûr ! Si vous tenez tellement à Louis XVI, pourquoi pas à l’Artisanat, à la Recherche ou aux Affaires sociales ? Marie-Antoinette à un secrétariat d’Etat auprès de La Fayette, cela ne manquerait pas de sel ? D’accord, restons sérieux et n’y pensons plus !
Pour la parité et puisqu’il n’y aurait plus de président, Madame de Pompadour pourrait récupérer l’Elysée, les Arts et les Lettres, non ?
Mais personne à la Justice (j’ai beau chercher) dans le Ministère de rêve ! Peut-être auriez-vous pensé à Montesquieu ? Ou à Malesherbes qui s’est risqué à croire à l’indépendance de la justice ? Je n’ose proposer mon arrière-cousin, le robin François Dareau (avocat au Parlement , mort en 1786) qui en plein siècle des Lumières publiait, avec « Approbation et Privilège du Roi » comme il se doit, son « Traité des injures dans l’ordre judiciaire » (« Chez Prault, Imprimeur du Roi, Quay de Gêvres, au Paradis — cela ne s’invente pas ! — M.DDD.LXXV.) ouvrage d’un très-honnête homme, bien peu éclairé, ami de l’ordre social, sérieux, appliqué et exhaustif sur son sujet, bien incapable toutefois de sortir du cadre et n’y songeant pas un instant et qui, à quelques siècles de distance, loin de nous être odieux comme nous pourrions nous y attendre, nous ravit presque à chaque page (à commencer par la page de titre) par un comique totalement involontaire. Comment pouvait-on être ainsi, non pas « persan », mais « de robe » une vingtaine d’années avant la Révolution ? Il a dû se passer quelque chose entre-temps !
Si vous ne connaissez déjà l’ouvrage et si cela vous amuse, je vous le prêterai bien volontiers.
Après ces suggestions, certains vont s’imaginer que je cours (pour moi-même) après un maroquin de sous-secrétaire d’État à quelque chose dans le Cabinet de rêve. Je n’aurais aucune chance ! Non pas tant parce que les compétences y foisonnent mais parce que les courtisans y seraient tout aussi nombreux que d’habitude ; alors que d’où je suis, je vois passer les gens, comme les vaches voient passer les trains … sur leurs rails.
2. Frank-Marie-THOMAS le 14-10-2011 à 19:19:42 (site)
Merci, merci pour ce très joli commentaire, mon cher Hervé. Et aussi pour votre proposition que j'accepte bien volontiers : vous pourrez me prêter ce livre l'an prochain, j'aurai un peu de temps libre.
Je tiens à Louis XVI aux affaires étrangères pour lui permettre de donner toute sa capacité dont les évènements, vous l'avez sans doute appris, ne lui ont pas permis de montrer l'étendue.
Il avait cependant bien commencé avec La Fayette et Rochambeau en Amérique, et en envoyant Lapérouse dans le Pacifique.
Talleyrand est d'Ancien Régime plus que le Roi, et sa vision du monde, comme celle de Bonaparte, est exclusivement européenne : il ne comprend pas grand chose à ce qui se passe au delà de ces petites frontières.
J'ai oublié la justice; Montesquieu ne me semble pas mal.
Entendu de Martine Aubry ce matin sur RTL :
« Quand c'est flou, y a un loup. »
Ma première réaction, je l'avoue, a été de me moquer de cette utilisation politicienne de la statue du Commandeur qui n'est d'ailleurs pas l'apanage du seul Nicolas Sarkozy : j'ai souvent entendu des responsables de gauche invoquer son exemple tutélaire.
Il y a là détournement de célébrIté qui n'est pas sans rappeler l'utilisation d'images d'anciennes vedettes du cinéma pour chanter les louanges de l'huile d'olive X ou du parfum Y.
Je ne suis pas du tout de cet avis.
Car enfin qui, au bout du compte va sortir victorieux de cette élection pour rire ?
Ou bien l'ancien secrétaire général , ou bien l'actuelle secrétaire générale du parti socialiste.
Tout ça pour ça ! Quelle audace, vraiment ! Quelle inventivité ! Quel renouvellement !
Ces primaires auraient assurément représenté aux yeux de l'homme du discours de Bayeux le triomphe de ce qu'il exécrait le plus : le parti, sa sclérose, ses manigances tactiques et ses combinaisons d'arrière-salle.
En ce sens, et quelle que soit la cocasserie dans sa bouche de cette référence à De Gaulle, la petite phrase du Président de la République n'est pas absolument dénuée de sens.
Une phrase idiote parmi tant d'autres, signée David Pujadas au 20 heures de ce soir :
« 32 degrés à Béziers aujourd'hui,
c'est du jamais vu depuis très longtemps.»
Et une perle de François Hollande à la même heure sur TF1
«La Gauche n'a pas à être dure ou molle,
elle doit être ferme.»
Bigard, Roumanoff, Foresti et les autres n'ont plus qu'à changer de métier !
1. bluedreamer le 12-10-2011 à 00:04:01 (site)
toujours aussi plaisant et interessant de vous lire !
Arnaud Montebourg a beaucoup d'atouts. Il en joue, ce qui est légitime. Peut-être est-il en train d'en abuser.
Ce jeune quinquagénaire parait s'étre offert une éternelle trentaine. Un joli visage, des yeux charmeurs, dont il sait jouer, le geste délié, le port juste fier comme il sied à un homme de gauche distingué, le verbe facile et imagé, enjoleur ou féroce selon les besoins.
En tous points le portrait de Catilina par Salluste, il y a 21 siècles.
Il porte élégamment de beaux costumes et fustige les bourgeois.
Il rejette le parti de papa, mais organise chaque année un petit pélerinage sur les hauteurs de Saône et Loire au milieu de ses sectateurs, comme tonton.
Il va répétant qu'il a des ascendants arabes et que ses parents tenaient une charcuterie dans son village.
Bref, « c'est une synthèse», comme dit un personnage d'Audiard.
Il ne manque ni de hardiesse, il l'a montré (voir article en lien) au sujet de l'affaire de la fédération socialiste des Bouches du Rhône et en d'autres occasions, ni de sens du timing et de l'exploitation médiatique de ses coups de gueule théâtraux.
Il sait être doucereux ou aigre, n'hésite pas à changer son fusil d'épaule parce qu'il est ambidextre; il a une haute idée de lui-même, une ambition sans limites et fait partie de cette sous-espèce ultra dangereuse des nectarivores carnassiers.
Toutes ces qualités, que j'hésite à appeler des vertus, sont utiles, voire indispensables dans la savane politique. Mais je me demande si l'extraordinaire coup que les primaires lui ont permis de réaliser
- ces primaires qu'il a portées à bout de bras contre la volonté de tous les caciques de son parti, ceux-la mêmes qui aujourd'hui font mine de les avoir toujours souhaitées, à commencer par le fâcheux Harlem Désir -- ne sont pas en train de se retourner contre lui.
Car à trop se faire désirer, à vouloir bronzer sous les sun-lights et jouer la reine d'un jour, peut-être est-il en train de se griller auprès des éléphants du parti qui reprendront toute leur influence dès que ce seront éteintes les lumières de la rampe.
Peut-être même, et ce serait encore plus grave pour lui, est-il en train de lasser ceux qui, délaissant Ségolène Royal, lui ont apporté leurs suffrages.
L'homme est doué. Il est presque parvenu à faire croire à tout le monde qu'il était " à la gauche de la gauche", ce que dément tout son parcours jusqu'à ce jour. Il trace des perspectives à long terme qui lui permettent de passer pour un visionnaire inspiré quand il n'est qu'un illusionniste habile.
Il a usurpé, tel un animal opportuniste, la niche écologique laissée vacante par le départ de Mélenchon.
A présent le voici sommé de choisir entre deux écueils dont l'un est double : soit il ne donne pas de consigne de vote aux électeurs qui l'ont choisi au premier tour et il semble jouer personnel, soit il indique plus ou moins clairement sa préférence pour Aubry ou Hollande, et il passe alors pour un inconstant puisqu'il n'a cessé durant ces dernières semaines, de les renvoyer dos à dos en les ringardisant l'un et l'autre.
L'une et l'autre branche de cette alternative sont trop risquées pour lui, la ficelle serait trop grosse et trop visible, même pour des admirateurs éblouis.
Il faudra donc qu'il pousse un peu plus avant son numéro d'équilibriste : dire sans dire, selon la formule du linguiste Oswald Ducrot, semer quelques indices d'un rapprochement avec telle ou tel, sans que, plus tard, on puisse lui opposer un choix clair qui lui aliène ceux qui seront les perdants du second tour de ces primaires.
Son idée de lettre-programme est un élément de cette stratégie du flou faussement net, de l'indécis faussement volontariste dans lequel a excellé François Mitterrand, son modèle, il y a quelques décennies.
Elle se précise, cette statégie du bonneteau, quand il dit sans rire qu'il attend le débat de demain soir entre Hollande et Aubry pour trancher, si toutefois il tranche !
Le rénovateur, le chantre de " la nouvelle France", le pourfendeur de la mondialisation, l'ennemi acharné du grand capital et des banques, fait jouer les plus vieux ressorts de la politique de toujours.
Un vieillard déguisé en jeune homme
Le numéro d'équilibriste qu'il est en train de présenter au public est certes captivant.
Toute la question pour lui est de savoir s'il pourra entretenir l'illusion durant cinq ans et demi, jusqu'en mai 2017, son seul cap, sa seule vraie préoccupation.
Pour pouvoir voter lors des deux tours des "primaires citoyennes", il fallait s'acquitter de 1 euro et signer une "charte" dont voici le court texte intégral :
"Je me reconnais dans les valeurs de la Gauche et de la République, dans le projet d'une société de liberté, d'égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et de progrès solidaire"
Ce texte est tellement consensuel que tout citoyen, d'un extrême à l'autre du spectre politique, peut le signer sans état d'âme.
Il reprend en les modifiant à peine tous les concepts compris dans l'article premier de la Constitution de la Cinquième République que voici :
.« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion.»
Le hold up n'est pas dans le plagiat, pourtant évident.
Il est dans le culot qui consiste à annexer aux "valeurs de la gauche" celles de la République tout entière, et à laisser croire que ne peuvent y adhérer que des citoyens engagés à gauche.
Les autres, avec une insouciance coupable, sont en train de se laisser manger la laine sur le dos.
Non contents de se résigner à laisser les antennes de radio et de télévision être envahies par une minorité du corps électoral, voici qu'en ne disant mot, ils consentent à lui abandonner aussi en exclusivité les idées fondatrices de la République !
L'égalité est l'un de piliers de notre République.
Elle est à la base de la réflexion des philosophes des Lumières, eux-mêmes héritiers des penseurs antiques, chrétiens et humanistes.
En politique comme ailleurs, elle est le fondement de toute justice.
Dans la période actuelle, le moins qu'on puisse dire est qu'elle est littéralement foulée aux pieds par le déferlement médiatique des primaires "citoyennes".
Trois débats du premier tour pour un total de 8 heures d'antenne, d'innombrables tables rondes et talk-shows, des interviews sans fin de chacun des six protagonistes sur les chaînes de télévision et toutes les radios. Une interminable soirée "électorale", qui se poursuit le lendemain par des éditoriaux et des interviews au journaux de 13 et 20 heures. Ce soir, Montebourg sur TF1 et Aubry sur France 2 !
Et on nous annonce un autre débat de "deuxième tour", avec son cortège de débats, d'émissions annexes, de commentaires, de commentaires sur les commentaires...
Cette occupation de l'espace médiatique faisant suite à 7 mois d'affaire Strauss-Kahn où, même si l'on n'en a pas dit que du bien, il n'a été question que des socialistes, est un des plus incroyables hold-up médiatiques de tous les temps.
Nous attendons tous à présent, je suppose, socialistes en tête, si leur amour de la justice et de l'égalité n'est pas un vain mot, que la parole soit donnée dans les mêmes proportions à Bayrou, Morin, Le Pen, Mélenchon, Joly, et les autres.
En toute justice, on ne devrait plus entendre un socialiste durant trois mois.
A l'heure où j'écris ceci, il semble que l'écart entre François Hollande et Martine Aubry soit finalement assez faible, beaucoup plus, en tout cas que ne l'espéraient les partisans du député de Corrèze.
Dans le dernier billet que je consacrais à ces primaires "citoyennes", je disais que j'y voyais l'hommage du vice à la vertu.
En prenant connaissance des premières déclarations d'Arnaud Montebourg, le talentueux partisan de la "Sixième République", chantre irréaliste de la "démondialisation", et en observant le pas de deux des soutiens de François Hollande vers lui, alors que tout les sépare, je persiste et je signe. Cela tourne à la farce.
C'est "embrassons nous, Folleville !"
Montebourg va d'ailleurs avoir fort à faire pour choisir entre un homme dont, il y a peu, il disait qu'il était "le seul défaut de Ségolène Royal", et une femme à qui il s'est violemment affronté à propos de l'affaire Guérini et des malversations dans la fédération socialiste des Bouches du Rhône, l'un et l'autre, allait-il répétant vingt fois par jour, étant bonnet blanc et blanc bonnet... Son profil de Saint-Just incorruptible va sûrement avoir à en pâtir.
Les réconciliations d'arrière-boutique vont aller bon train et jurer quelque peu avec la clarté factice des primaires.
Ces primaires qu'on nous présente unanimement comme une merveilleuse avancée de la démocratie et qui à mon avis, si elles devaient persister au delà de cet automne, signeraient la mort des partis politiques, c'est à dire de la République, qui ne peut vivre que par les corps intermédiaires, vont très vite montrer leurs limites et leur perversité politique.
Je comprends que Monsieur Montebourg, ou Madame Le Pen, qui souhaitent la mort de la Cinquième, en soient de chaleureux partisans; ils sont logiques.
Mais que les sociaux-démocrates et les gaullistes s'y rallient est proprement aberrant.
Ceci dit, lorsque chacun aura pu mesurer les dégâts de l'entre-deux tours, ce sera une autre affaire. Les socialistes, tous seuls, comme des grands, s'apprêtent à offrir aux Français un candidat qui, à l'issue du second tour de ces primaires, n'aura rassemblé qu'une moitié des électeurs de son bord. Ce n'est pas un excellent départ.
Wait and see.
1. Claude Godard le 11-10-2011 à 02:38:31
Ce blog est un régale, mon cher Frank et comme toujours tes analyses n’en sont pas moins gouteuses.
Et une provocation de plus du chef du gouvernement italien !
Monsieur Berlusconi n'a pas que des réussites.
Il ne fait pas mieux - ni pire, d'ailleurs - que les autres chefs de gouvernements européens, de droite ou de gauche.
L'Italie, officiellement est en crise comme nous tous à ceci près, tout de même, que la tradition profondément ancrée du travail au noir permet à nos cousins du sud de survivre finalement plutôt mieux que les autres.
Dans cette atmosphère dépressive les plaisanteries du Cavaliere sonnent mal.
Réfléchissant à haute voix sur le changement de nom de son parti, il a déclaré :
« On va changer le nom du PDL parce que les gens ne l'aiment pas. Nous acceptons toutes les suggestions, nous ferons faire des sondages". On me dit que le nom qui aurait le plus de succès est "Forza Gnocca" (Allez Minette) ».
Il faut savoir, si l'on veut goûter toute la subtilité de sa blague, que "gnocca" désigne argotiquement à la fois la jeune fille et son sexe.
Horreur ! Damnation !
L'Eglise s'écrie "cachez cette gnocca que je ne saurais voir !"
Les ligues féministes s'étranglent d'indignation ! Les bienpensants de gauche et de droite, un temps réconciliés devant cet affreux scandale, crient au machisme le plus primitif.
Ils ont tous raison. Silvio Berlusconi est irritant et vulgaire. Sa gaîté jure dans cette époque sérieuse et morose.
Mais ses sévères censeurs devraient s'aviser du ridicule où ils se mettent en prenant au sérieux les provocations d'un homme cynique et intelligent qui les manipule et offre ainsi au public le spectacle gratuit de la reconstitution des ligues de vertu.
Bravissimo, Berlusconi !
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