Le journal de Frank THOMAS

Libre parole d'un citoyen.

posté le mercredi 15 avril 2015

Vive l'Hermione !

Je disais hier tout le mal que je pense de Napoléon Ier.

Que ce qui se prépare soit l'occasion de lui opposer  la lucidité de Louis XVI. 

 

 

 

 

Le 18 avril, dans trois jours, l'Hermione doit prendre la mer pour rejoindre les Etats Unis d'Amérique.

 

 

 

 

Cette magnifique réplique de la frégate sur laquelle La Fayette et ses hommes s'embarquèrent pour aller soutenir de leurs armes les insurgés qui luttaient pour leur indépendance contre la métrople britannique, est un rêve devenu réalité. Son nom rappelle la fille de la belle Hélène et de Ménélas, petite fille du dieu Océan. Construite en 6 mois,elle fut mise à la mer le 28 avril 1779.

 

Le projet de reconstruire l'Hermione date d'il y a 16 ans. C'est en 1999 en effet que quelques personnes s'engagèrent à construire à Rochefort, dans l'arsenal de laquelle l'Hermione avait vu le jour plus de deux siècles plus tôt, un navire en tous points identique et selon les techniques de l'époque.(voir ci-dessous le billet en lien)

 

 

 

 

 

Je dois dire qu'il est assez réconfortant dans ces temps de pénurie financière et d'économies tous azimuts, d'assister à la naissance et à la réalisation d'un projet parfaitement "inutile" pour parler comme les économistes gris.

C'est pourtant ce genre d'initiative qui a toujours fait la gloire et la grandeur de notre beau pays.

 

Surtout, c'est l'occasion de mesurer le gouffre qui sépare la bêtise passéiste napoléonienne dont je parlais hier et la sagesse visionnaire du roi Louis XVI.

On sait la passion de celui-ci pour la géographie et la découverte de terres nouvelles. Son esprit était largement ouvert au monde et il avait compris avant bien d'autres, que l'avenir se jouait dans l'Atlantique et l'océan Pacifique où il envoya La Pérouse. On dit même qu'il demanda des nouvelles de cet explorateur au pied de son échafaud. 

En aidant puissamment les citoyens d'Amérique contre leur métropole, le Roi créait un monde nouveau.

François Hollande qui a décidé au dernier moment de remplacer le ministre de la défense à la cérémonie, mesurant sans doute la force symbolique et positive de cet évènement , saura-t-il trouver les mots pour rendre justice à son lointain prédécesseur, père de l'amitié entre la France et les USA ?  

 

Quel contraste avec la vision passéiste et toute recroquevillée sur l'Europe de l'Empereur ! Quel gouffre entre ce coup magnifiquement joué et réussi et la grotesque tentative d'invasion de l'Angleterre ou l'épouvantable campagne de Russie !

Napoléon ne comprit rien au monde nouveau qui était en train de naître et son action en politique étrangère ne se référait qu'au passé. 

 

 

Le 18 avril, donc, l'Hermione, superbe navire destiné, comme les derniers grands fleurons de notre marine à voile, à porter sur les océans le renom de notre pays et de ses valeurs, prendra enfin la mer, cap sur New-York.

Lorsqu'après un mois de traversée il croisera la statue de la Liberté, cadeau de la France aux Etats Unis d'Amérique, nous vivrons un grand moment d'histoire, d'amitié  et de fierté nationale.

Vive l'Hermione ! 

 

 

 

 

 


Commentaires

 

1. nyxie  le 15-04-2015 à 09:59:11  (site)

Bonjour, c'est incroyable ! j'avais hier préparé un joli sujet sur cette frégate mythique... je m'abstiens donc, je te laisse la faveur !
Bonne journée @+

2. jean 26  le 16-04-2015 à 10:25:42

Felix natalis amicus meus

3. Frank-Marie-THOMAS  le 16-04-2015 à 16:53:04  (site)

C'est bien, Jean 26, et merci.
Pour être tout à fait en bon latin, il aurait fallu le vocatif "amice"

4. jean 26  le 16-04-2015 à 17:39:55

J'ai fais le max

5. Frank-Marie-THOMAS  le 16-04-2015 à 17:49:47  (site)

@ jean 26

"imum", ce sera plus latin...

6. nicolaï vavilov  le 17-04-2015 à 12:49:11


nous y serons...

 
 
 
posté le mardi 14 avril 2015

Napoléon à l'île d'Elbe

Le 14 avril 1814 l'empereur des Français, Napoléon Ier, mettait le pied sur son ridicule royaume insulaire : l'île d'Elbe, au large des côtes de la Ligurie, en face de sa Corse natale.

 

 

 

 

 

 

Bon débarras ! Cet excité, prédécesseur et annonciateur des grands tyrans sanguinaires du siècle suivant, venait, en 10 ans, de mettre l'Europe à feu et à sang. Ses défenseurs inconditionnels, ses sectateurs, même, pourrait-on dire, mettent en avant ses réalisations : le code civil, l'organisation territoriale et administrative de la France, ses conquêtes immenses, sa mise au pas de l'Eglise. Il n'est pas question de les nier. Son odieux régime, comme tous le régimes, présente des aspects positifs (dont les conquêtes, cependant ne font pas partie) qu'on peut si l'on veut mettre en avant.

 

Mais la question n'est pas là. Ce qui doit compter, aux yeux de l'histoire, c'est le bilan global de cette époque et ce qu'il faut rechercher avec honnêteté et impartialité c'est, comme disait le regretté Georges Marchais, si "le bilan est globalement positif".

Or, à y regarder de près, il se trouve qu'il ne l'est pas du tout et même que bien des souffrances et des déchirements futurs de l'Europe trouvent leur origine dans le délire bonapartiste et napoléonien. 

Ah ! certes, on pourrait avancer qu'à l'instar du roi Henri IV qui, pour  ramener la paix civile en France, sut renoncer à sa religion protestante pour embrasser spectaculairement la religion dominante, Napoléon sut réconcilier l'Ancien Régime avec la Révolution, en en singeant les rites et la hiérarchie.

Mais ce parallèle est de pure forme : car autant il est vrai que le Roi de France et de Navarre établit une paix véritable en promulgant le magnifique Edit de Nantes, ( qu'un siècle plus tard, hélas, son petit fils Louis XIV devait détruire en le révocant ), autant les artifices ridicules du régime impérial ne règlèrent rien et même, souvent, envenimèrent les choses.

 

 

Ingres. Le geste médiatique

Un soir que la duchesse de Polignac, grande dame d'ancien régime, se trouvait aux Tuileries parée de bijoux entièrement faux, Napoléon lui fit aigrement remarquer qu'elle aurait pu mettre les vrais; la duchesse,  avec la morgue de l'aristocrate et l'esprit voltairien du siècle passé  lui rétorqua  "oh sire ! pour venir ici ! ". Tout est dit du mépris que l'élite française avait pour l'"usurpateur ", ses amis douteux, son régime controuvé et sa cour en toc.

 

Ce que l'aventure napoléonienne (et non "l'épopée comme le disent les admirateurs)  a d'insupportable tient en quelques données qu'il faut avoir présentes à l'esprit.

Transformation de Rome, Barcelone Amsterdam ou Hambourg en "préfectures" de l'Empire Français; népotisme indécent qui consista à placer sur les trônes d'Europe tout un clan maffieux de frères, d'alliés et d'amis : Louis en Hollande, Joseph à Naples, puis en Espagne, le beau-frère Murat à Naples, Jérôme en Westphalie. Quelle mascarade ! Quel insondable mépris pour les peuples ! Quelle folie pour la suite !

 


 

 

 

Et la cérémonie du couronnement mise en scène par le peu recommandable David et si proche de celle qu'elle inspira à "Bokassa Ier, empereur de Centre Afrique"  à Bangui 150 après... Caricature de la caricature... 

 

 

 Glorification théâtrale et romantique par David

Préfigurant le führer un siècle plus tard, Napoléon mit, par folie pure, le feu à l'Europe, engageant sans raison les guerres les plus affreusement destructrices et meurtrières que le monde eût connu jusqu'alors, laissant ses généraux couvrir de leur autorité et de la sienne des atrocités impardonnables en Espagne, en Allemagne, en Russie.

 

 

 Décret de rétablissement de l'esclavage

Last but not least, il osa rétablir l'esclavage aboli 10 ans plus tôt dans les colonies françaises, déclenchant la révolte de Saint-Domingue et la haine des noirs dont la France paya le prix fort. Imagine-t-on ce qu'a pu être la souffrance et le dépit de ces hommes de ces femmes et de ces enfants libérés et en train de reconstruire leur vie à qui l'on remet des chaînes et qui se retrouvent, après une décennie de liberté, réduits à du matériel agricole ? En se rendant coupable de ce crime, Napoléon a abîmé l'image de la France pour des générations.

Napoléon, contrairement à Louis XVI qui avait tout compris du monde nouveau qui étairt en train de naître de l'autre cêté de l'Atlantique, fut immensément bête en polutique étrangère et ses erreurs fatales se payèrent durant plus d'un siècle après lui.

Tel est le bilan de cet homme qu'on encense encore parce qu'il sut séduire et fasciner, comme tous les tyrans, par une grandeur empruntée et une autorité de paccotille. 

Quel soulagement de le voir réduit à arpenter son royaume d'opérette entre la Corse et l'Italie, ironie du sort !

Et pourtant il sut encore nuire, causant d'innombrables morts jusqu'à Waterloo, avant l'exil définitif, enfin, au milieu de l'océan Atlantique.

Je sens que les corses ne vont plus m'aimer.

 

 

 

 

 

 


 
 
posté le vendredi 10 avril 2015

Gaîté dans mon jardin.

 


Commentaires

 

1. decapedepee  le 13-04-2015 à 20:47:38

C est beau.

 
 
 
posté le vendredi 10 avril 2015

Le vieux breton est têtu.

La plupart des commentateurs et des "observateurs" politiques sont d'accord entre eux pour considérer que Marine Le Pen a tranché dans le vif et pris le dessus dans la lutte terrible qui l'oppose à son père.
 
 

En d'autres termes, pour eux, la question est réglée, certes dans la douleur, mais réglée. En sont-ils  si sûrs ?
 
Je ne sais combien d'années le vieux breton a encore à vivre, ni s'il aura la force de résister encore longtemps. Mais ce dont je suis certain, parce que toute sa vie en témoigne, c'est qu'il ne se laissera pas marginaliser ni encore moins exclure de son parti si telle était l'intention des responsables, sans une réaction qui sera nécessairement violente et destructrice.
 

 
 
En tout cas personne, de bonne foi, ne peut s'étonner de la riposte du patriarche.
Comment peut-il tolérer,entre autres, lui qui a toujours voué une haine inflexible au de Gaulle de l'indépendance algérienne, que le vice-président du Parti, Monsieur Philippot, se réclame de l'héritage gaulliste et chevènementiste ?
 
En ce qui me concerne, je ne serais pas autrement étonné qu'il allât jusqu'à provoquer une scission dans le mouvement et que, entouré de ceux parmi ses fidèles anciens ou nouveaux qui ne veulent pas d'un FN "déséfénéisé", il fît un dernier éclat en fondant son propre parti, ou en gardant pour lui seul, si les statuts le lui permettent, la marque Front National.
 

 
 
Sans doute sa fille a-t-elle envie de  trancher une fois pour toutes et de se débarrasser du boulet qu'est devenu son père pour ses ambitions politiques, mais ce n'est pas encore fait, ni encore moins réussi.
Le vieux breton est têtu, il est combatif, il peut encore faire mal. 
 


Commentaires

 

1. decapedepee  le 12-04-2015 à 23:59:42

Et tout ce patatras et tintamarre en forme de guerre des idées n était qu un cinéma dont la famille Le Pen assure la production, le scenario et le casting?
Histoire de faire croire (pour la fille) que le FN n est plus du tout un parti politique infrequentable et de faire croire (pour la petite-fille cette fois) qu elle n est pas toujours d accord avec sa tante et qu il y a quand même du bon dans les idées de son papy?
Ainsi le parti (et la famille Le Pen) pourrait ratisser assurément de la façon la plus large possible. Cela tombe a pic compte tenu des élections qui arrivent..

2. Frank-Marie-THOMAS  le 13-04-2015 à 08:35:34  (site)

@decapeedepee

Quoique je ne sois pas certain qu'il y ait mise en scène dès l'origine de ce conflit hyper médiatisé, je pense que ces trois acteurs savent tirer parti d'une situation qu'ils n'ont peut-être pas souhaitée, mais qu'ils sauront assurément rentabiliser politiquement.
Ni le vieux, ni sa fille ni sa petite fille ne veulent, c'est certain, tuer la poule aux oeufs d'or.

 
 
 
posté le mercredi 08 avril 2015

Traité des reliques Jean Calvin 1543

 

Le texte qui suit, chef-d'œuvre de dérision et de sagesse, est à méditer par les sectateurs des multiples religions, singulièrement celle qui a fait commerce des reliques : la catholique.

 

 

 

Au lieu de méditer la vie des apôtres, martyrs et autres saints, pour suivre leur exemple, le monde a mis toute son étude à contempler et tenir comme trésor leurs os, chemises, ceintures, bonnets, et semblables fatras.

 

 

 

 

 

Si on voulait ramasser tout ce qui s'est trouvé de pièces de la vraie croix, il y en aurait la charge d'un bon grand bateau. Quelle audace a-ce été de remplir la terre de pièces de bois en telle quantité que trois cents hommes ne les sauraient porter !

 

 Couronne d'épine du Christ de Dijon

 

Couronne d'épines du Christ de Paris 

 

Quel sacrilège est-ce, d'abuser ainsi du nom de Jésus-Christ, pour couvrir des fables tant froidement forgées ? On a beau faire tout cela ne fait rien pour approuver que Jésus-Christ ait été crucifié avec quatorze clous, ou qu'on eût employé une haie tout entière à lui faire sa couronne d'épines; ou qu'un fer de lance en ait enfanté, depuis, trois autres; ou que d'un suaire seul il en soit sorti une couvée, comme de poussins d'une poule.

 

Ils n'ont point eu honte de feindre une relique de la queue de l'âne sur lequel notre Seigneur fut porté, ils la montrent à Gènes. Mais il ne nous faut étonner non plus de leur impudence, que de la sottise et stupidité du monde, qui a reçu avec dévotion une telle moquerie.

 

 
Si on leur eût montré des crottes de chèvres, et qu'on leur eût dit : voici des patenôtres (chapelets) de Notre Dame, ils les eussent adorées sans contredit.

 

L'abbaye de Charroux, au diocèse de Poitiers, se vante d'avoir le prépuce, c'est-à-dire la peau qui lui fut coupée à la circoncision. L'Evangéliste saint Luc raconte bien que notre Seigneur Jésus a été circoncis; mais que la peau ait été gardée, pour la réserver en relique, il n'en fait point de mention. Que dirons-nous du prépuce qui se montre à Rome, à Saint-Jean de Latran ? Il est certain que jamais il n'y en a eu qu'un... un troisième prépuce de notre Seigneur, se montre à Hildesheim.

 

 

Reliquaire du "saint lait" 

 

 

Il n'y a si petite villette ni si méchant couvent, où l'on ne montre du lait de la sainte Vierge, les uns plus, les autres moins. Tant y a que si la sainte Vierge eût été une vache, ou qu'elle eût été une nourrice toute sa vie, à grand peine en eût-elle pu rendre telle quantité.

D'autre part, je demanderais volontiers comment ce lait, qu'on montre aujourd'hui partout, s'est recueilli pour le réserver en notre temps. Il est bien dit que les bergers ont adoré Jésus-Christ, que les mages lui ont offert leurs présents; mais il n'est point dit qu'ils aient rapporté du lait pour récompense.

 

Les dernières reliques qui appartiennent à Jésus-Christ : un morceau du poisson rôti que lui présenta saint Pierre, quand il lui apparut sur les bords de la mer. Il faut dire qu'il a été bien épicé, ou qu'on y ait fait un merveilleux saupiquet, qu'il s'est pu garder si longtemps. Mais, sans risée, est-il à présumer que les apôtres aient fait une relique du poisson qu'ils avaient apprêté pour leur dîner?

partout où il y a église qui porte les noms de Saint Pierre ou Saint Paul, il y en a des reliques. Si on demande quelles, qu'on se souvienne de la cervelle de saint Pierre qui était au grand autel de cette ville de Genève. Tout ainsi qu'on trouva que c'était une pierre de ponce, ainsi trouverait-on beaucoup d'os de chevaux ou de chiens, qu'on attribue à ces deux apôtres.

 

Ainsi en est-il des reliques : tout y est si brouillé et confus, qu'on ne saurait adorer les os d'un martyr qu'on ne soit en danger d'adorer les os de quelque brigand ou larron, ou bien d'un âne, ou d'un chien, ou d'un cheval. On ne saurait adorer un anneau de Notre-Dame, ou un sien peigne, ou ceinture, qu'on ne soit en danger d'adorer les bagues de quelque paillarde (prostituée).

 

Le principal serait d'abolir entre nous chrétiens cette superstition païenne, de canoniser les reliques, tant de Jésus-Christ que de ses saints, pour en faire des idoles.

 

 

 

 

J'ajoute à cette énumération de Calvin l'incroyable escroquerie de la liquéfaction du sang de Saint-Janvier à Naples, à laquelle le pape François Ier, terrible contempteur de la délinquance maffieuse, n'a pas rougi de procéder il y a quelques jours... 

 


Commentaires

 

1. Lecteur anonyme  le 09-04-2015 à 11:05:35

Ne pas oublier ,que la religion est l'opium du peuple (mais j'enfonce une porte ouverte excusez moi).

2. Galinette  le 09-04-2015 à 22:04:53  (site)

Juste un bémol à votre démonstration. La haine des religions peut aussi conduire à une " religion" de la laïcité et déboucher également sur des excès, atrocités et crimes.
Au final je me demande si l'être humain n'a pas une naturelle propension à dévoyer les messages quels qu'ils soient .

3. Frank-Marie-THOMAS  le 10-04-2015 à 09:08:38  (site)

@ Galinette

Il ne s'agit nullement de haine, mais de mépris. L'instrumentalisation des angoisses et des peurs humaines (maladie, souffrance, mort, échecs divers, etc) est profondément méprisable; or c'est le fond de commerce de toutes les religions depuis l'Antiquité, le record étant atteint par les 3 religions "du livre". Promesses de punitions et de récompenses absurdes, superstitions en tous genres, abrutissement des intelligence par la répétition mécanique de textes absurdes.
Pour moi qui ai consacré ma vie à tenter d'e libérer la pensée et l'esprit critique de générations de jeunes, ce retour de l'obscurantisme abêti est une souffrance cruelle.
Vous dites que la haine des religions a conduit à des crimes. Il serait plus exact de dire : la haine des religions entre elles.
Le stalinisme et le régime de Pol Pot au Cambodge sont effectivement des contre-exemples, mais ils sont extrêmement minoritaires dans l'histoire de l'Humanité, et ce n'est pas équilibré que de les mettre sur un plan d'égalité avec la suite ininterrompue des crimes dus à la religion.

4. Nicolaî Vavilov  le 12-04-2015 à 05:32:03

On a parlé de religions "séculières":
130 millions de morts!!!ce n'est pas rien...
(Cf Stéphne Courtois, Simon Sebag Montefiore)
Les efforts de la république et de la laicité pour éradiquer la religion n'ont pas été suivis de succès:1793, guerres de Vendée, pontons de Rochefort...colonnes infernales... en 70 on avait même commencé à incendier le Louvre... nul besoin de religion pour recourir à la violence.
Supersttions, reliques on a l'impression qu'il s'agit d'un invariant...Loin de chez nous, il faut aller voir le boudhisme du grand véhicule (Théravada)... .
Religion, propriété de 'encéphale??? hypothèse à tester...
Montée de l'irrationnel ??? un niveau d'étude supérieur ne protège pas contre des erreurs cognitives (Cf G. Bronner in "La démocratie des crédules" ovnis, radiesthésie, astrologie, télépathie, homéopathie..ont un meilleur écho chez des individus à bon niveau d'études... nombre de prof de physique "adhèrent à l'homéopathie" !!!
est-ce si grave???
Pasteur Catho Pouchet athée
Abbé Spallanzani précède Pasteur démontre la même chose...
Abbé Lemaître Einstein :constante de Hubble
Jérome Lejeune Trisomie, Pierre Chaunu ...
on peut comme pour les reliques faire un catalogue...
...
Vauchez,Allègre: la science modene est née au sein de l'université médiévale...c'est une spécificité occidentale ...

5. Galinette  le 12-04-2015 à 07:36:14  (site)

Je crois que le besoin de transcendance de l'homme a de tout temps c'est vrai été instrumentalisé par d'autres hommes au travers des religions. Et voir s'epanouir de la façon la plus barbare ces guerres de religion est épouvantable. Je voulais simplement dire que l'ont peut ériger la laïcité , précisément en une forme de " religion" qui n'a rien à envier aux religions proprement dites en terme de fanatisme et d'intolérance. Ensuite, à tort ou à raison, je ne fais pas de distingo entre les chapelles et ne mets pas de hiérarchie dans les crimes commis au nom de telle ou telle cause. Je suis épouvantée par la facilité avec laquelle les hommes peuvent être manipulés dans des enjeux qui les dépassent. . Comment les instincts les pires peuvent être encouragés pour les conduire à réaliser les objectifs de pouvoir ou de gain ou d'une poignée d'autres hommes. Vous avez raison la religion est l'instrument idéal. Je pointais simplement du doigt le fait que lorsque pour certain la laïcité devient elle-même une religion elle peut conduire aux mêmes excès .

6. Frank-Marie-THOMAS  le 12-04-2015 à 08:39:44  (site)

@Nicolaï Vavilov et Galinette

Vos commentaires sont extrêmement enrichissants et tous les lecteurs, je pense, vous en remercient.
Il est vrai que la bêtise, la violence et l'intolérance ne sont pas l'apanage exclusif des religions; que les crimes de 1792 et 1793 en France, ceux de Staline, ceux même de Hitler sont, si vous voulez "laïques", si l'on entend par ce mot a-religieux.
Il reste néanmoins que les 30 siècles d'histoire de l'Occident, pour se limiter à cette partie du monde, ont vu se succéder les guerres, les massacres, les procès iniques, etc qui tous avaient la religion sinon comme cause authentique, du moins comme prétexte : sacrifices humains chez les Celtes ou les Incas, guerres en Judée, massacre des chrétiens des origines, inquisition, croisades, massacre des cathares, génocide des indiens d'Amérique, procès en sorcellerie, guerres de religion en France auxquels vient s'ajouter l'interminable suite des horreurs contemporaines.

Il va de soi que de grands esprits ont concilié recherche, science et culture avec la foi, ne serait-ce que parce que, des siècles durant, la culture n'était dispensée que par les pasteurs et les prêtres.
Il reste néanmoins que ce sont des exceptions qui, selon moi, ne suffisent pas à effacer le rôle essentiellement rétrograde et obscurantiste de la foi religieuse à travers les siècles dont les procès de Galilée et de Giordano Bruno en même temps que ceux de Calas et du chevalier de la Barre restent des emblèmes épouvantables.

7. Hervé Molla  le 13-04-2015 à 10:06:27

Il est amusant, cher Frank Thomas, de vous voir faire confiance à Calvin qui, lui, ne craignait pas d'affirmer par ailleurs que l'homme ne peut être sauvé sans une entière confiance en Dieu. Ceci dit en passant ; car il n'est question ici que de reliques et de déchets, de supercherie et de crédulité
Un os de cheval vénéré jadis comme s'il était de saint Luc ? On a fait des progrès depuis et qui méritent bien d'être soulignés.
Ainsi, dans les nouvelles églises et cathédrales de la France banlieusarde post-moderne et, au train que vont les choses, bientôt post-laïque, il arrive qu'on trouve de la viande de cheval dans des lasagnes à l'emballage estampillé de l'attribut de saint Luc, c'est-à-dire « au boeuf », selon la promesse faite au veau moyen. Ce dernier, confiant qu'il était jusque là et malgré les précédents, s'indigne de la supercherie mise au jour, ignorant ou feignant d'ignorer que si boeuf avait été, ç'aurait été selon toute probabilité de la vache de réforme, « élevée », ose-t-on dire, en batterie, nourrie à quoi ? et abattue selon le rite de la RATP (la vraie, l'authentique, pas la laïque, mais la Religion d'amour, de tolérance et de paix), avant d'être transformée, pour ses parties les moins nobles, en « minerai ». Au moins est-on sûr que la vache, elle, n'est pas folle. Au moins cette fois-ci et en attendant mieux.
Et dans cette obscurité générale et qui gagne, et moi au risque de passer pour calotin, il me paraît « laïcard » en effet, cher Frank, et par un effet terriblement daté, de braquer le projecteur, tiens, au hasard, sur le pape Bergoglio donnant la main à la liquéfaction du sang de saint Janvier dont chacun sait depuis longtemps qu'il s'agit en réalité de sang de canard. Mais je tremble comme vous que cette folklorique supercherie n'aggrave l'état de la France, la fille aînée de l'Église, qui s'appelle Marianne et qui n'a déjà plus tout à fait sa tête.

8. Frank-Marie-THOMAS  le 13-04-2015 à 10:29:42  (site)

@ Hervé Molla

Cher ami, je suis navré de passer à vos yeux pour un laïcard, mais je persiste et signe.
Dans ma lointaine jeunesse, j'ai pu croire en effet que c'était là un combat d'arrière-garde. Hélas, il n'en est plus rien depuis que les superstitions en tous genres envahissent à nouveau l'espace public.
Un mot de François Ier : si je signale sa prestation ridicule à Naples, c'est pour souligner sa duplicité et celle de ses sectateurs : voici un homme que l'on dit moderne, refusant les vielles méthodes de l'Eglise, qui se livre à une mascarade médiévale; c'est comique au moins.
Je crois que vous faites erreur : le "sang" de Saint-Janvier est du spermaceti (sperme de baleine) teinté d'une fleur méditerranéenne qui a pour propriété de figer en dessous de 15°C et de se liquéfier à la chaleur des mains.
Calvin, c'est vrai, était lui-même un intolérant fanatique; mais je n'en retiens que son catalogue voltairien et drôle.
Amitiés.

9. Nicolaï Vavilov  le 13-04-2015 à 19:08:20

où l'on découvre que Monsieur Frank Thomas fréquente les zététiciens et mon maître Henri. Broch. Nous aurions aimé qu'il prenne, pour revisiter Naples, le "Du Vésuve à l'Etna" (du neveu de son oncle AlainClin doeil1)
Merci pour ces débats sereins (serins???)
Je m'attendais à nous voir arriver sur le Campo dei Fiori, où Mr Thomas conduisait ses élèves..en 1600, c'est fait... bel anachronisme cher Maître!!!
je m'attendais au frelaté ""tuez-les tous"...
à l'évocation de quelque ceinture de chasteté...
Tant mieux... ( en fait je savais qu'on n'en arriverait pas à ce quasi Godwin)
Ressortir le triste Bruno alors qu'un biologiste russe, partisan d'un obscur moine de Brno, pendant ce temps (ou presque) mourrait de faim (en 1943!!!) victime d' athées, sicaires lyssenkistes ...voilà un martyr du "matérialisme scientifique" plutôt obscurantiste bien qu'athée..
Michel Servet, lui, véritable penseur-libre, n'est pas mort chez les cathos...mais grâce à Calvin...
La religion est, comme ils disent (les intellos) instrumentalisée ... par les hommes...
la Saint Barthélémy a été précédée de massacres à Nimes ...violence mimétique qui n'a pas besoin de la religion...Lorenz... Girard peuvent être convoqués...
Il est admis que l'évangile délivre un seul message "aimez-vous les un les autres" ce qui ne veut pas dire que celà soit mieux appliqué par les chrétiens que par les autres religions...
Il existe deux textes violents "les marchants chassés du temple avec un fouet" ( cependant on ne voit pas le sang couler...) et le "il vaut mieux qu'il ait un bras arraché" mais ce n'est pas une préconisation.
dans le coran, on trouve 300 versets à expurger sur 6000:(Delcambre) "le problême c'est le texte, disait feu Abdel-Wahab-Meddeb du "culture d'islam " sur France-Cul.
La laîcité: invention des cathos "rendez- à césar..."
89 et les droits universels sont à l'évidence inspirés de l'évangile...
Nous avons vu ("l'empire des croyances" de Bronner)(passim) que les croyances sont peu sensibles à l'élévation du niveau d'études...(amer constat pour un pédagogue)
La religion ne prétend pas être autre chose qu'une croyance, la foi; alors de quoi voulez-vous qu'on débatte???
Beaucoup plus grave: la montée de l'irrationnel avec le développement des para-sciences, qui ne sont pas modifiées par le niveau d'études...iridologie, homéopathie, magnétisme, astrologie...dans lesquels on pourrait dire "que tout ce qui est affirmé sans preuve peut être réfuté sans preuve"

 
 
 
posté le mardi 07 avril 2015

Assez !

Les radios et les chaînes de télévision ne parlent plus que de religion. Quelle régression !

 

 

 

 

 

M.Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris, et président de l'organisation du culte musulman demande la construction de 2000 mosquées supplémentaires en France.

 

Les "chanteurs" de Mgr Di Falco s'apprêtent à donner un concert pour les chrétiens d'Orient et la SNCF au nom d'une laïcité mal comprise, efface la référence à cette communauté martyrisée ( comme, il y a peu, elle avait remplacé la pipe de Jacques Tati par un moulinet d'enfant au nom de la loi anti-tabac : on n'arrête pas la bêtise ). Polémique, bavardages médiatiques; avis divers et variés sur la loi de 1905.

 

M.Colossimo qui vient d'écrire un livre sur les chrétiens d'Orient passe en boucle sur les ondes. 

 

 

 

Et brochant sur le tout, le pape François Ier du haut du balcon de Saint-Pierre, lance un appel vibrant au monde et singulièrement à l'Occident, pour qu'il s'engage dans une guerre au sol destinée à défendre et à sauver ces populations chassées, violées, tuées.

 

Jusqu'à ce pauvre Hollande qui, à Ysieux, dans sa molle et lourde rhétorique, laisse à penser que le problème le plus urgent est de prendre la défense des "communautés" religieuses menacées et maltraitées en tant que telles.  

 

Loin de moi le refus de prendre la défense de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants sacrifiés par le fanatisme  islamiste, chrétien, hindou,  raciste.

Il est pour tous un devoir de leur venir en aide et de les sauver, mais au nom de leur humanité, pas de leur foi.

Je ne puis pas m'empêcher de penser que l'occasion est trop belle pour tous les ennemis de la laïcité française de porter atteinte à ses valeurs indispensables et menacées.

On brocarde les "laïcards", par nature étroits d'esprit, et sous prétexte que la laïcité est devenue un thème favori du Front National, on la dévalorise.

C'est criminel. La laïcité est l'unique voie qui mène à la paix civile. Le communautarisme, qui lui est directement opposé, est mortifère.

 

 

 

 

Comme s'il avait décidé de m'achever,  le pseudo-historien Franck Ferrand, dans une émission d'une insigne malhonnêteté intellectuelle sur France 2 hier soir, fait semblant de "mener l'enquête" sur des reliques manifestement fausses, des fabrications plus ou moins maladroites du Moyen-Âge et de la Renaissance - période où l'Eglise, pour des raisons commerciales, a multiplié les reliques : ("saint suaire", vraie couronne d'épines, tunique du Christ, clous de la crucifixion, lait de la Vierge, prépuce du Christ, fragments d'os et de dents de toute une foule de "saints" etc.) et laisse planer "l'ombre d'un doute",  titre de son émission en concluant qu'on ne peut pas conclure (lire billet suivant).

 

 

La mode est à la religion. La mode est à la défense des croyants. Et pourtant le mal est la religion elle-même qui, par nature, parce qu'elle prétend détenir une vérité révélée, donc indiscutable, est le véritable danger.

 

 

Assez !

 

 (article modifié et complété le 8/04)

 

 

 

 

 

 

 

 


Commentaires

 

1. La cigogne  le 08-04-2015 à 15:39:58

Ouf..je suis soulagée de lire que vous ne vous opposez pas au secours de ces gens que je persiste a qualifier de martyrs..mais je n'ai jamais douté de votre honnête intellectuelle et morale.. Fse

2. nicolaï vavilov  le 12-04-2015 à 23:59:52

en tous cas les chrétiens eux pensent qu'ils sont persécutés en raison de leur foi... privilège que leur accordent d'ailleurs leurs persécuteurs.
RATP plus bête que méchant:
on ne prend pas "parti dans un conflit" !!!
quel conflit font les chrétiens???
pour ou contre Dachau ??? "on ne prend pas parti"
le R.A tépiste communicant doit retourner sur les bancs de l'école et reformuler ...

 
 
 
posté le dimanche 05 avril 2015

De plus en plus gai.

 


Commentaires

 

1. La cigogne  le 05-04-2015 à 23:19:51

STOP..fumer tue..boire..tue..fumer dans les voitures avec enfants ..de moins de -18 ans..interdit..téléphoner en conduisant..interdit..manger au volant..interdit..marre de ces interdictions à répétition..pourquoi ne pas nous laisser juges..de ce qu'il nous convient de faire..en ce jour de Pâques..j'ai bu.du très bon vin. Fumer un petit cigare à la vanille..croquer dans la baguette tiède que je venais d'acheter..alors que je conduisais..vive la vie..douce volupté de s'approcher de l'interdit..j'adore.!!

2. Galinette  le 06-04-2015 à 07:17:30  (site)

Pour ceux qui fument : pourquoi ne pas boycotter pendant quelques jours, semaines(?) la cigarette made in france. Gauloise, gitane etc
Les usines à fabriquer les paquets de ce produit tant honni fermeraient. Le danger de faire quelques milliers de chômeurs en plus,et bcp. moins de taxes pour les caisses de l'état, Conduirait peut-etre celui-ci à mettre un terme à cette énorme l'hypocrisie qui consiste à fabriquer un produit que l'on désigne comme un poison et ré équilibrerait Un peu les rapports entre l'état et lesClin doeil1fumeurs.
De façon sinistre on culpabilise et
infantilise les gens tout en continuant à les "tondre". Pour le bien de tous évidemment.
Vous avez raison : de plus en plus gai.

 
 
 
posté le mardi 24 mars 2015

Un personnage de comédie.

"Nicolas Sarkozy refuse notre proposition: un débat face à Marine Le Pen", a  tweeté hier après-midi Jean-Jacques Bourdin de RMC, qui avait pris l'initiative de cette invitation.
 
 
 
On se souvient sans doute que Jacques Chirac, au printemps 2002, avait refusé le traditionnel débat télévisé entre les deux candidats restés en lice après le premier tour de l'élection présidentielle.
A l'époque l'unanimité s'était faite, ou presque, chez les observateurs et commentateurs politiques pour féliciter le président de la République sortant de ne pas s'être compromis en débattant avec un Jean-Marie Le Pen.
Pour ce qui me concerne, comme citoyen et comme élu, j'étais en  total désaccord avec ce point de vue.
Ce qu'on présentait généralement comme un acte de courage de la part de Chirac me semblait au contraire traduire la crainte que le président du Front National, redoutable polémiste, maniant avec brio la rhétorique, l'invective et l'ironie mordante, ne fît qu'une bouchée d'un Chirac alors empêtré dans les "affaires" et que la rue brocardait en le traitant de "voleur" et de "menteur".
 
Paradoxalement pourtant, ce recul frileux et apeuré fut présenté comme un acte de courage et de résistance valeureuse et républicaine.
Déjà de Gaulle, en 1965, n'avait pas débattu avec François Mitterrand, arrivé second.
C'est que la majesté du grand homme ne pouvait pas s'accommoder de cette descente dans les bas fonds de la politique, et qu'il considérait que lui, le représentant de la France et de l'Histoire, n'aurait su s'abaisser à discuter en public avec le représentant typique et controversé du "régime des partis", pour reprendre la terminologie de l'époque.
Mais on avouera que ce qui, à la rigueur, vu la dimension du personnage, pouvait se comprendre sinon s'admettre pour de Gaulle, ne fonctionnait évidemment plus pour Chirac. C'est pourtant en se drapant dans cette majesté toute gaullienne que ce dernier parvint à maquiller sa reculade en dignité.
 
Or ne voilà-t-il pas que Nicolas Sarkozy, de toute sa hauteur, refuse de rencontrer Marine Le Pen devant les micros et les caméras ?
On me dira que nous ne sommes pas au second tour d'une présidentielle, que l'enjeu n'est pas le même. Certes, mais Monsieur Sarkozy, malgré qu'il en ait, n'est pas non plus président de la République sortant. Il n'est que chef de parti.
Une rencontre avec la responsable de la formation politique au centre de la vie publique depuis des années et qui vient de rencontrer le succès électoral que l'on sait, non seulement n'aurait pas été incongrue, mais eût été certainement très éclairante.
J'ajoute que les citoyens français qui s'intéressent à la vie publique devraient avoir droit à ce débat entre hauts responsables, puisqu'aussi bien ils en subissent tous les jours entre les seconds couteaux.
Sarkozy n'arrive manifestement pas à admettre qu'il n'est plus président et que de part la constitution et la loi, il est redevenu un citoyen ordinaire qui certes a le droit de continuer à faire de la politique et à essayer de redevenir ce qu'il fut naguère, mais à condition de se soumettre humblement aux obligations de sa nouvelle situation.
 
Déjà il ya quelques semaines, alors qu'il venait de reprendre la direction de son parti, il refusa de rencontrer le nouveau premier secrétaire du Parti Socialiste, Jean-Christophe Cambadélis. Selon lui un tel débat n'était pas "à son niveau".
Est-ce à dire que, comme sous l'ancien régime, on déchoit à parler à quelqu'un qui ne serait pas "du même monde" ?
Est-on président de la République à vie ? Les autres appartiennent-ils à une caste inférieure avec laquelle se serait déroger de son rang que de se commettre ?
On parlerait dans les rues avec les citoyens de base, on invectiverait les gens dans les étages, d'aventure on se disputerait même avec un agresseur mal élevé dans les allées du salon de l'agriculture et l'on considèrerait comme indigne de sa dignité de s'abaisser à parler à un responsable politique sous prétexte qu'il ne serait pas "de son niveau" ?
 
A mon sens, le double refus de Sarkozy, loin de lui donner une stature qu'il s'efforce de retrouver, ne fait que souligner ses faiblesses et en fait un peu un personnage de comédie.    

 


Commentaires

 

1. Galinette  le 24-03-2015 à 11:05:43  (site)

Si on accepte de rester dans le factuel, on constate que NS n'a pas accepté l'invitation à débattre avec MLP et avec JMCambadelis.
La raison :" les débats ne sont pas à son niveau" relève du commentaire et l'on sait, dans cette guerre d'image où chacun avance ses pions pour pilonner l'adversaire, ce que valent les commentaires . Je trouve l'interprétation un peu trop limitée.
Je ne pense pas qu'un débat improvisé, à l'injonction ou à l'invitation d'un journaliste cherchant LE scoop pour tirer la couverture à lui présente de l'intérêt.
Pas plus que de rencontrer MLP. "à chaud " entre deux tours d'une election où l'enjeu a été détourné et où tout a été fait pour que le FN soit le principal centre d'intérêt.
C'est participer à un jeu de dupes où tout est déjà programmé et où qu'elles que soient les prises de positions des uns et des autres, les idées, les arguments, tout sera ( avec l'aide des médias) déformé, grossi, détourné etc.
Quant à un débat avec Monsieur-roi-de-la-langue de bois-et-prof-agregé-en-methode-coué, l'intérêt est encore moins évident pour quiconque. Autant parlé avec un magnétophone alimenté par un moulin à vent.
Dans cette insupportable pièce de théâtre qui nous est proposée où chaque acteur a un rôle convenu et débite sa partition à l'usage des " crétins" qui écoutent , le timing est écrit d'avance et les gesticulations des uns et des autres, hélas, ne sont que du travail d'enfumage .

Je n'ai plus envie de regarder le spectacle que l'on m'offre. Ni celui que l'on me propose gratuitement. Je préfére payer pour écouter de la bonne musique. Mais elle n'est pas au programme.

Pardonnez mon pessimisme. Je ne suis pas encore remise de la soirée de dimanche!

2. Nicolaï Vavilov  le 25-03-2015 à 14:57:52

Fuyant habituellement la "lucarne à blaireaux" (i.e lla télévision.) J'avait dérogé en écoutant le débat Sarko-Hollandouille... me disant le brillant avocat,va terrasser Flamby en particulier sur le plan économique. Eh bien non Monsieur Sarkosy n'a pas brillé. Etait-ce volontaire??? un arrangement entre amis!!! Probablement...
Des amis u-aimepistes ont avoué leur déception...
Il paraït qu'au catch, au foute il y aurait de tels arrangements...
On pourrait imaginer un arrangement avec dame Le Pen en lui laissant le karcher sarkosien par exemple. "castigat ridendo mores"

3. Galinette  le 26-03-2015 à 09:29:14  (site)

Je lis ce matin un article sur le site de bd voltaire qui reprend les arguments que vous développez dans votre billet. Article titré " NS refuse de débattre avec MLP" avec un point d'exclamation.
Et la question suivante :comment les électeurs peuvent-ils se positionner pour l'un ou pour l'autre s'il n'y a pas débat?
A mon avis, mais ce n'est qu'une réflexion personnelle teintée d'amertume, c'est considérer comme acquis que l'électeur n'est pas en mesure, à la lecture des programmes, déclarations liminaires et positionnements avérés, ne sait ni lire ni réfléchir pour avoir une opinion.
Pour moi, ces "débats" ne sont que des mises en scènes inutiles.
Je ne suis pas une "fan" de NS, pour autant je lui reconnaît des qualités de débatteur et je ne pense pas qu'il y ait de son côté crainte ou mépris dans une telle configuration.
A mon humble avis, dans ce théâtre d'ombre il ne s'agit que de luttes médiatiques, faux semblants, bras de fer, guerre d'images etc.
Et de cela, les gens s'en moquent.

D'ailleurs, à la vérité, qui s'en soucie vraiment? On voit vien comment se sont focalisés les yeux, les caméras, les " débats" sur autre chose ces derniers jours. Un drame ( épouvantable soit) mais qui a remisé en arrière-plan tout le reste. Avec occupation du terrain mediatique jusqu'à saturation totale de l'événement, des politiques etc. Serai-je cynique, je pourrais imaginé qu'une remontée dans les sondages à l'instar du drame ( épouvantable également dans un autre registre) de début janvier pourrait être envisagée.
L'instrumentalisation des événements, des petites phrases, les faux débats.me sont devenus totalement insupportables.
Je n'ai pas de solutions.
Je ne sais pas si je vais aller voter. Sans doute, sans illusion irai-je...un reste de conscience civique et peut-être pour garder " le droit"(?!) de continuer à m'énerver contre nos politiques.
Bien que je crois de plus en plus à la valeur politique de l'abstention. Mais c'est un luxe qu'on ne peut se permettre partout. Alors?

4. bluedreamer  le 30-03-2015 à 11:40:38  (site)

très bien vu !

 
 
 
posté le lundi 23 mars 2015

Qui perd gagne.

Souvenez-vous : en 1983 à Dreux, le Front National juqu'alors groupusculaire recueillait 17% des voix au premier tour des élections municipales.

 

 

Aussitôt une vague d'indignation et  de déclarations mettant solennellement en garde contre le danger fasciste de déferler sur le pays.

17 %...dans une petite ville...

 

Et hier soir, alors que le Front National obtient plus de 25 % des voix au plan national - résultat extraordinairement élevé -  nous avons assisté à un petit jeu à droite comme à gauche consistant à nous expliquer que la "vague bleu-marine" n'avait pas eu lieu ! Et Mme Kociusko-Morizet d'insister lourdement en répétant vingt fois à M. Philippot " reconnaissez que vous êtes déçu". Comprenne qui pourra.

 

Le FN est en mesure de participer au second tour des départementales dans 1 canton sur 2 en France métropolitaine, il a déjà obtenu 8 victoires dès le premier tour et se trouve en ballotage favorable ou très favorable dans un grand nombre de cas. Qu'est-cela sinon une victoire ?

Qu'on ne s'en réjouisse pas, comme c'est mon cas, est une chose; mais cela n'autorise pas à nier l'évidence. En le faisant, d'ailleurs, on ne fait que mobiliser encore un peu plus les électeurs qui dès lors voudront confirmer au second tour la tendance du premier. Le déni de réalité est une marque de faiblesse et de peur.

 

Dernière réflexion sur ce scrutin et sur les émissions de radio et de télévision qui ont occupé ma soirée d'hier : la ridicule compétion au podium organisée par les commentateurs de tout poil entre les trois premières forces politiques du pays.

Durant plusieurs heures, le FN s'est retrouvé troisième derrière le Parti Socialiste. Jusqu'à ce qu'enfin on se rende à l'évidence que le parti des Le Pen n'est allié à personne alors que ce n'est le cas ni de l'UMP ni du PS. Bref, qui perd gagne !

La plus élémentaire bonne foi aurait pourtant voulu que dès 20 heures ont comparât ce qui était comparable...

Est-ce trop demander à ceux qui ont pour mission de nous informer ?

 

 

 


Commentaires

 

1. Galinette.   le 23-03-2015 à 21:41:42  (site)

J'ai eu moins de courage que vous. Les prises de parole, débats étaient..... surréalistes.
Au fil des années, j'ignore comment on en est arrivé là, toutes les conversations sont biaisées.
Les interlocuteurs ne se parlent pas vraiment, ne s'écoutent pas. Leurs propos visent uniquement à manipuler les auditeurs. Les arguments sont devenus des " éléments de langages" mis au point, peaufinés paraît-il par des équipes surentrainées. C'est le règne du métalangage.
J'ai dans l'idée que ce " jeu" est ressenti confusément par de plus en plus de gens. Au sentiment d'être pris pour un...ceci et cela, vient s'ajouter la colère face à ces clones arrogants arrimés à leurs privilèges pour la plupart.
D'où peut-être le désir contagieux de secouer le cocotier?
Le bébé risque de partir avec l'eau du bain et c'est peut-etre dommage mais les commentaires., aussi affligeants que les résultats, ne donnaient hier soir aucun espoir d'une prise en compte du cri des vrais gens.

2. Frank-Marie-THOMAS  le 23-03-2015 à 23:09:30  (site)

@ galinette

On ne peut pas mieux dire, surtout que votre conclusion.
Il est tout à fait vrai que ces gens ne se parlent plus, mais servent au public, comme des autistes, un discours refermé sur lui-même qui vient tamponner celui de leur interlocuteur sans aucune chance d'un quelconque dialogue véritable.
C'est effectivement isupportable.

 
 
 
posté le samedi 21 mars 2015

Drôles de d(r)ames !

On a beau être habitué aux cafouillages en tous genres qui depuis des années émaillent les décisions et les prises de parole des responsables de l'Etat, celui d'hier est à retenir parmi les plus réussis.

 

 

 deux jours d'une élection qui s'annonce cataclysmique pour le pouvoir en place, ne voilà-t-il pas que s'élève une polémique grotesque par son enjeu et sa mise en scène entre Mme Hidalgo, maire de Paris, Mme Royal, ministre de l'écologie et son ancienne collègue Mme Duflot, M. Hollande se glissant dans les habits du clown blanc !

 

Cette saynète, comique et pitoyable à la fois,  confirme d'abord ce dont on se doutait un peu, à savoir que contrairement aux lieux communs complaisamment répandus, les femmes ne sont ni plus tendres ni plus compétentes en politique que leurs homologues masculins.

 

Ensuite, cette cacophonie prouve , s'il en était besoin, que ni le président de la République ni le premier ministre ne sont en mesure de maîtriser l'imprévisible et incontrôlable Ségolène Royal qui, en quelques mots, s'amuse à ruiner tous les efforts qu'ils viennent de faire, surtout M. Valls, pour essayer d'endiguer la flot montant des votes hostiles.

On est même tenté de penser - ce dont pour ma part je suis convaincu depuis son entrée au gouvernement - que l'ancienne compagne du président prend un malin plaisir à jouer le rôle du caillou dans sa chaussure et dans celles de ses "amis" socalistes. Il n'est pas nécessaire d'être très fin psychologue pour comprendre pourquoi : il suffit d'un peu de mémoire.

 

Enfin le comique de la situation provient  de la modestie de l'enjeu comparé à l'étendue des dégâts électoraux que cette farce va probablement entraîner. Car enfin, de quoi est-il question ?

D'autoriser ou non la circulation alternée des véhicules à moteur à Paris pour tenter de faire diminuer la pollution de l'air.

L'une, la maire, demande que ce soit dès aujourd'hui samedi, l'autre, l'ancienne ministre, la soutient et la troisième, la ministre en exercice, veut attendre lundi...

Outre le fait qu'il est absolument invraisemblable que la mairie n'ait pas la maîtrise de cette décision et doive attendre l'autorisation du gouvernement avant de prendre une telle mesure, il l'est encore plus que trois personnages appartenant à la même majorité politique ne soient pas capables de se concerter en privé avant d'étaler leurs divergences et leurs querelles au vu et au su de tous les citoyens, et ce à la veille d'une consulation électorale.

 

Ce spectacle ridicule et navrant à la fois  atteint des sommets quand le président de la République, depuis Bruxelles, se sent obligé d'essayer de faire retomber la pression en proposant, selon son habitude, une synthèse mollasse et floue.

 https://www.youtube.com/watch?v=vIUmKXe7OG8

 

Les anciens se souviennent sûrement du sketche d'Henri Tisot sur la circulation parisienne (voir ci-dessus), parodiant le discours de de Gaulle sur le référendum en Algérie. On riait de cette excellente imitation, bien sûr, mais aussi d'imaginer le président de la République s'abaissant à se mêler d'un aussi piètre sujet.

Eh bien ! ce qui, il y a un demi-siècle était l'objet d'un spectale de cabaret, par la grâce des princes qui nous gouvernent, est devenu l'objet d'un débat tendu entre trois éminentes personnalités politiques et un président de la République, plus roi Pétaud que jamais.

C'est dire où nous en sommes rendus ! 

  

 

 

 

 


Commentaires

 

1. fugace  le 21-03-2015 à 14:42:12

Merci pour ce moment.Sourire1

2. La cigogne  le 22-03-2015 à 11:59:58

J'ai plutôt l'impression que FH n'a aucune envie de se frotter à ce deux ex..!! Courage fuyons..en tout cas..circulation alternée lundi sur Paris..!! ..!!bon dimanche pour tous..fse

 
 
 
posté le vendredi 20 mars 2015

Tel est pris...

Les partis dits "de gouvernement" n'ont jamais perdu la critiquable habitude de tripatouiller les modes de scrutin pour essayer d'orienter les résultats dans un sens qui leur soit favorable.

 

 

 

 

A ce jeu on peut renvoyer dos à dos les deux grandes formations qui depuis les années d'après-guerre se partagent alternativement le pouvoir en France. Il est vraisemblable d'ailleurs que le Front National qui aspire à prendre le pouvoir à son tour, ne pratiquerait guère autrement si d'aventure il y parvenait. C'est que la tentation est  forte d'essayer, avec les mêmes chiffres globaux, d'obtenir plus de sièges, donc plus de pouvoir et de financement.

 

 

 

 

Je rappelerai d'abord que successivement en 2011 et 2013, les gouvernements Fillon puis Ayrault ont modifié les règles prévalant pour les élections anciennement appelées "cantonales" et plus simplement nommées à présent "départementales", les "conseillers généraux" devenant, avec les mêmes attributions, "conseillers départementaux".

Ces changements de noms sont d'ailleurs à peu près tout ce qui reste de la grande réforme territoriale voulue par le précédent président de la République, laquelle prévoyait la disparition du département et le renforcement des régions.

Le département est maintenu avec les attributions qui sont traditionnellement les siennes, le nombre des cantons est divisé par deux, certes, mais pas celui des conseillers puisque dorénavant ils seront deux - un homme, une femme - par canton. Bref, beaucoup de bruit pour rien, ou presque.

 

 

 

 

 

Mais là ou les choses deviennent amusantes, c'est quand on regarde la réforme de 2013, voulue par la majorité actuelle pour s'assurer de conserver les départements qu'elle dirige, et barrer la route au Front National en évitant les élections triangulaires de second tour, ravageuses pour le parti au pouvoir. C'est véritablement l'arroseur arrosé !

L'astuce - éculée mais toujours efficace - consiste à relever tout simplement le pourcentage de voix nécessaire pour pouvoir participer au second tour.

 

 

 

 

 

Jusqu'en 2013 ce pourcentage était de 10 % des électeurs inscrits. Donc dans la pratique, compte tenu de l'abstention aux élections locales qui tourne autour de 50 % , il fallait obtenir environ 20 % des suffrages exprimés au premier tour, ce qui déjà n'était pas rien.

Voici que, certaine d'handicaper le FN dont les scores il y a trois ans  ne dépassaient que rarement 20 %, la majorité de gauche se crut extrêmement habile de remonter la barre à 12,5 % des inscrits au premier tour et donc à environ 25, voir 30 % des exprimés du second tour.

 

Or l'usure du pouvoir, la volatilité de l'électorat, la déception d'une grande partie des électeurs de  François Hollande et surtout, s'agissant de ces élections départementales, la confusion extrême et le brouillard dans lesquels elles se déroulent, aboutissent - les sondages le montrent jour après jour - à ce que le Parti Socialiste n'est que très rarement crédité d'un score de 25 % des électeurs du premier tour.

Ajouté à cela que ce flou dont je parle va sans doute encore augmenter le nombre des abstentionnistes, c'est donc le PS et ses alliés Radicaux de Gauche et non pas le Front National qui, dans un très grand nombre de cantons, risque de ne pas pouvoir participer au second tour.

 

 

 

 

D'un point de vue moral, cet effet boomerang d'une mesure destinée à gêner leurs adversaires de droite, est pour le moins méritée. Mais la politique n'est pas seulement affaire de morale. Elle est ausssi et surtout l'art de prévoir et de préparer l'avenir et d'éviter les écueils encore invisibles. 

Reconnaissons que de ce double point de vue, la Gauche s'est lamentablement fourvoyée, et quelle illustre à son corps défendant la fameuse formule : « tel est pris qui croyait prendre »

 

 

 

 

 


Commentaires

 

1. fugace  le 22-03-2015 à 01:26:00

Bonjour,

Je ferai, pour ma part demain, partie des abstentionnistes, car je trouve anachronique sinon aberrant d'élire des gens, dont la fonction n'est pas véritablement connue pour la durée du mandat, et pour lesquels ils nous est demandé une procuration, à l'aveugle en quelque sorte.

2. Frank-Marie-THOMAS  le 22-03-2015 à 07:41:28  (site)

@fugace

En effet, c'est une première. Le flou domine ces élections. On ne connait en réalité que l'emprise géographique des nouveaux cantons et, en très gros, les attributions des conseils départementaux.
Je dis en très gros, car il semble que le périmètre de leurs compétences puisse être rogné au profit des futures 13 "grandes régions" dont on ne sait non plus pas grand chose et pour lesquelles le peuple va être appelé à voter d'ici à la fin de cette année.
Ce cafouillage est inquiétant. Nul doute qu'il participera à grossir le nombre des abstentionnistes, comme vous le dites.
Ce vote à l'aveugle est si invraisemblable que je me demande si ce scrutin ne pourrait pas être attaqué d'un point de vue constitutionnel.

 
 
 
posté le mercredi 18 mars 2015

Les duettistes.

Rions un peu :

Nicolas Sarkozy appelle Manuel Valls à garder son calme.

Manuel Valls répond :  les Français ont besoin d'un débat politique serein.

 

L'hôpital se moque de la charité, et vice-versa. 

 


Commentaires

 

1. La cigogne  le 18-03-2015 à 12:05:56

Rire..jaunâtre..la "non hauteur" des échanges..la pauvreté des débats..les invectives diverses....je frise le dégoût..!!fse

 
 
 
posté le mercredi 18 mars 2015

Cochon de porc !

Le maire de Châlons sur Sâone et sa majorité municipale viennent de décider qu'à compter de la rentrée de septembre, les cantines de la commune ne distribueraient plus de plats de substitution.

 

 

 

De quoi s'agit-il ?

On sait que deux religions, la juive et la musulmane, proscrivent absolument la consommation de porc pour leurs fidèles. Cet interdit religieux vaut évidemment pour les enfants. Ainsi, lorsque le menu comporte du cochon, sous quelque forme que ce soit, l'habitude a été prise de proposer aux élèves un plat de remplacement exempt de cette viande.

 

 

 

 

On notera que dans un pays où la charcuterie tient une place aussi importante que la France, cette habitude ne va pas sans compliquer considérablement la tâche des cuisines scolaires.

J'ajoute que les produits dérivés du porc entrent dans la composition de tant d'aliments, y compris ceux qui ne sont pas présentés sous forme de viande, qu'il parait bien dérisoire, si ce n'est hypocrite, de dire qu'on bannit absolument le porc de son alimentation.

« Cachez ce sein que je ne saurais voir. »

 

La France - certains regrettent même qu'elle soit aussi libérale - possède une organisation scolaire telle qu'elle subventionne deux types d'écoles : les écoles confessionnelles et les écoles laïques.

Personne apparemment ne s'étonne ou ne s'indigne de ce que les institutions scolaires juives ou musulmanes proposent aux élèves des menus exempts de porc.

Pourquoi s'indignerait-on que l'école laïque ne respecte pas ces interdits religieux qui n'ont rien à faire dans l'espace public qu'elles constituent ?

 

On a interdit, et c'est une excellente chose reconnue même par ceux qui ont bataillé contre le projet de loi, le port du voile ou de tout autre signe religieux à l'école, dans les collèges et dans les lycées. Il est question - et j'espère que cela sera adopté - de les interdire aussi dans l'enseignement supérieur public.

Pourquoi s'arrêterait-on à la seule tenue vestimentaire et n'appliquerait-on pas ce même principe de neutralité laïque à l'alimentation ?

 

J'entends que les opposants à cette mesure brandissent le "vivre ensemble" et l'égalité entre tous les enfants. Comme eux je suis attaché à ces deux valeurs que j'ai tenté de faire triompher tout au long de ma vie de professeur.

Mais précisément, c'est la différenciation des tenues vestimentaires et de l'alimentation qui casse  la nécessaire unité et la paix civile.

Quant à l'argument qui consiste à mettre en avant le poisson du vendredi, il est franchement dérisoire. Sur un plan diététique, chacun le sait, la consommation de poisson une fois par semaine est un minimum.

 

 

 

 

Je préfèrerais quant à moi que le jour où il est servi ne soit pas nécessairement le vendredi, pour les raisons que j'ai avancées plus haut à propos du porc.

Mais il reste que le poisson n'étant interdit par aucune des religions en France, la comparaison avec le porc est d'une parfaite mauvaise foi. 

 

 

 

 

 

 

 

 


Commentaires

 

1. La cigogne  le 18-03-2015 à 09:30:23

Oui..oui..oui..d'accord avec vous..ce débats sont fatigants..je suis nostalgique du temps ou nous vivions ensemble... "Cathos", juifs, musulmans..quand nous déjeunions a la cantine..sans repas "aménagés".., quand nous croisions des mamans a visage découvert a la sortie des écoles..et non des "fantômettes"..!! ..effrayantes..je suis en train de lire:"Allah est grand... La république aussi"..instructif....!!avez vous entendu parler du vol d'un crucifix du xvsiecle, par un politique alsacien??..il a décroché cette croix du mur d'une salle de conseil général ..dans le Haut-Rhin..pour aller la déposer dans une église de Colmar..!! Ces actes sont énervants..un phénomène de mode..?? La laïcité oui, je n'y suis pas du tout opposée..mais la..cela frise le ridicule..la "crétinerie"..bonne journée..tres polluée..!! Fse

2. Nicolaï Vavilov  le 19-03-2015 à 00:04:28

Le christianisme a aboli les interdits alimentaires... ce qui a facilité la conquête du monde romain... même si ce n'est pas la raison de l'abolition.
L'interdit de la viande le vendredi, chez les chrétiens, relève de la tradition, du symbole... la viande n'est pas définie comme impure.
Il ne s'agit pas d'un tabou...La transgression n'entraîne pas de sanction (de nos jours)
Les interdits alimentaires ont pour effets de renforcer le lien (religare) chez ceux qui respectent, mais aussi hélas d'exclure, ceux qui ne respectent pas, qui sont définis comme mécréants...
Les obligations vestimentaires, assignent des rôles, excluent... cela fabrique des discriminations.
Les interdits alimentaires conduisent à de véritables aversions... un dégoût précoce du cochon imposé, ne pourra jamais êtres transgressé même en cas d'apostasie. Celà n'est pas vrai pour l'alcool dont l'usage et l'interdiction sont tardives.
Fernand Braudel a émis l'idée que le renoncement au cochon et au vin aurait pu favoriser le déclin de la civilisation de l'islam. ("hypothèse à tester")
En effet en période de pénurie ( ce qui a été souvent le cas jusqu'au milieu du XIXème siècle). ces deux éléments ont permis la survie des population.

3. Nicolaï Vavilov  le 19-03-2015 à 09:36:22

Dame Najat aurait déclaré qu'il devait y avoir la possiblité d'avoir un menu "non confessionnel" dans les cantines !!!
Ainsi saucisse-purée serait une règle religieuse,
le bikini l'archétype d'un culte solaire et le vin un rite dyonisiaque...Alors vive la religion qui n'édicte pas d'interdits vestimentaires ou alimentaires...
Cela ressemble à une application de la charia.
Bientôt l'apéro sera classé comme acte islamophobe.

 
 
 
posté le mercredi 18 mars 2015

Le 19 mars 1962 (2)

Ainsi cette date du 19 mars ne marque nullement la fin de cet interminable conflit, de cette guerre coloniale, si l'on choisit de l'appeler ainsi, ou de cette guerre civile si l'on considère la nationalité des ennemis en présence.

Les exactions, les massacres, les horreurs indescriptibles ont continué en Algérie jusqu'à l'automne 1962. L'attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle et l'exécution de trois conjurés est le point final réel de cette sombre période de notre histoire contemporaine.

Donner comme nom  à une rue de France la date d'un cessez-le-feu non respecté est une incongruité dont on devrait s'indigner bien plus que du fait qu'un maire décide de la débaptiser.

 

Reste que M. Ménard et sa majorité municipale  pouvaient fort bien débaptiser cette rue et lui attribuer un nom qui ne fît pas polémique; ils avaient l'embarras du choix dans un pays d'aussi ancienne histoire et d'ausssi profonde culture que le Languedoc.

Il est évident qu'en choisissant de lui donner le nom de l'un des officiers de l'armée française qui désobéirent au pouvoir central et qui  décidèrent, avec les généraux Challe, Salan et Zeller, de faire sécession, le maire de Béziers avait pour intention de  revenir sur une page douloureuse de l'Histoire et de donner satisfaction à tous ceux, descendants de français d'Algérie, européens ou arabes, qui se sont sentis blessés par l'interprétation partiale et partielle qu'on en avait fait jusque là et dont l'ancien nom de cette rue était un rappel permanent, vécu comme une sorte de provocation.

 

Car enfin si l'on peut tout à fait entendre les raisons, respectables, de ceux qui restent attachés à cette date du 19 mars 1962 et à l'indépendance de l'Algérie obtenue à marche forcée, je demeure convaincu que cette dénomination, surtout dans cette région du sud de la France où tant de Pieds Noirs et de Harkis ont fait souche depuis l'indépendance de l'Algérie, était elle aussi une provocation.

 

Enfin, pour ce qui est du choix du personnage d'Hélie Denoix de Saint-Marc, je me permets de renvoyer le lecteur au billet que je lui ai consacré il y a quelques semaines et qu'on trouvera en lien avec celui-ci. On verra que l'homme est digne de respect, voire d'une certaine admiration.

Tout ce que je puis ajouter c'est qu'autant il eût été provocateur d'appeler cette rue de Béziers du nom d'un chef de l'OAS,  ou maladroit de lui donner le nom d'un des généraux putschistes, autant le passé de résistant de Denoix de Saint-Marc et sa qualité de Grand-Croix de la Légion d'Honneur rendent ce choix délicat, certes, mais honorable.  

 

 

 

 


Commentaires

 

1. Nicolaï Vavilov  le 19-03-2015 à 00:09:23

merci pour l'histoire à l'endroit: la fin de la guerre n'est pas
le 19 mars, qui est seulement la remise honteuse d'un permis d'égorger des milliers de harkis...

2. Nicolaï Vavilov  le 19-03-2015 à 00:10:16

harkis qualifiés plus tard de sous-hommes!!!

 
 
 
posté le mardi 17 mars 2015

Le 19 mars 1962. (1)

A Béziers la municipalité menée par Robert Ménard vient de débaptiser la rue du 19 mars 1962 (*) pour lui donner le nom d'un officier de l'armée française, Hélie Denoix de Saint-Marc. Un tollé de protestations a accompagné cet évènement, premier ministre en tête.
 
 

 
 
J'ai déjà eu l'occasion ici d'écrire quelques mots à ce sujet dans deux billets qu'on trouvera en lien.
Aujourd'hui je voudrais revenir avec plus de précision sur la réalité historique des accords du 19 mars 1962, et de l'action d'Hélie de Saint-Marc.
 
Les accords d'Evian entre les représentants du FLN algérien et ceux du gouvernement Debré prévoyaient d'abord l'organisation rapide d'un référendum en Algérie donnant le choix aux citoyens entre l'indépendance-association et l'indépendance pure et simple.
Ils prévoyaient aussi des dispositions précises concernant  quatre points : le statut de la communauté européenne qui demeurerait dans une Algérie éventuellement indépendante, la question du Sahara, celle des essais nucléaires et celle des bases militaires françaises, dont Mers El Kebir.
 
Dès après le 19 mars le cessez-le-feu entra théoriquement en vigueur et la France, pour ce qui la concerne, respecta scrupuleusement les obligations des accords.
Il n'en fut pas de même du côté algérien.
En effet, contrairement à ce qui avait été signé, l'ALN (armée de libération nationale) regroupa ses forces et, à partir du 17 avril, une vague d'attentats sanglants déferla sur tout le territoire algérien. Ces attentats consistaient le plus souvent en des enlèvements de Français réputés hostiles à l'indépendance et qui étaient jugés proches de l'OAS et ayant approuvé son action violente.
A ces égorgements barbares s'ajoutèrent les épouvantables sévices qu'on fit subir aux harkis, ces supplétifs algériens de l'armée française.
Il est à noter, d'ailleurs, que l'armée française demeura singulièrement passive en face de ces crimes. C'est là un grief qui n'est pas encore éteint aussi bien dans la mémoire de ceux qu'on appelle les "pieds noirs" que dans celle des anciens harkis et de leurs descendants actuels. Ces blessures mal cicatrisées ne sont pas pour rien dans les tensions que nous vivons actuellement.
                                                                                                                           (à suivre)
 
 
 
 (*) Notons que d'autres villes, déjà, ont pris la même décision, tandis que 1555 communes de France métropolitaine (aucune Outre-Mer) portent ce nom.
 
 
 
 
 
 


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1. La cigogne  le 17-03-2015 à 10:05:30

Merci pour cet article..je connais très mal cette partie de notre histoire..j'attends la suite avec impatience..!!fse

2. Nicolaï Vavilov  le 25-03-2015 à 15:13:42

On trouve en ligne une video où François Mitterrand dit que cette date ne peut pas êtres choisie... la guerre ayant continué ...

http://www.asafrance.fr/item/video-en-1981-francois-mitterand-avait-explique-pourquoi-le-19-mars-1962-ne-pouvait-pas-etre-une-date-officielle-de-la-fin-des-combats-en-algerie.html

 
 
 
posté le dimanche 15 mars 2015

J'ai honte !

Pollution, réchauffement climatique, fanatisme religieux, extrêmisme politique, récession, chômage, analphabétisme, violence, maladie... nous vivons dans la crainte que le ciel nous tombe sur la tête.
 
 
 
Un tremblement de terre vient-il à se produire au Japon, un cyclone ravage-t-il un archipel lointain, une secte sanglante terrorise-t-elle le Moyen-Orient ? C'est chez nous, à notre porte, dans notre lit que la catastrophe surgit. 
Quand un avion tombe quelque part dans le monde "c'est sur les pompes à Roger Gicquel", disait le regretté Coluche.
 
Il a beau ne rien se passer que de très ordinaire chez nous, dans notre village, dans notre quartier, dans notre famille, nous sommes néanmoins assignés non pas seulement, ce qui est humainement évident, à compatir aux malheurs d'autrui et à lui porter secours si nous le pouvons, mais à intérioriser ces malheurs comme s'ils nous frappaient directement.
"Mon bonheur me fait un peu honte " chantait Jean Ferrat. C'est effrayant.
 
Malheureux, nous souffrons, heureux il nous faut donc  souffrir aussi. Le bonheur est un abus, un scandale. Il est relégué aux jeux crétins précédant les journaux télévisés de 13 et 20 heures, aux sketches et à la publicité.
Hors ces récréations, toute expression d'optimisme, de sérénité, de joie de vivre est une preuve d'inconscience, d'égoïsme et d'inhumanité.
La tendance est au sérieux et à l'inquiétude.
« Marcher d'un grave pas et d'un grave sourire à chacun faire fête. »
 
Comment jouir d'une après-midi à la campagne quand l'urbanisation grignote les espaces verts ? Qui oserait faire une balade en mer sans imaginer les poissons agonisants et les fonds marins couverts de détritus de notre civilisation polluante ? Pleut-il ? Le climat se dérègle ! Ne pleut-il pas ?  Les nappes phréatiques seront bientôt à sec !
 
"Comment pouvez-vous prendre votre voiture, aller sous les tropiques en avion, profiter d'une agréable terrasse de café bien chauffée, manger de la viande, fumer un cigare sans vous rendre compte, inconscients criminels que vous êtes, que vous laissez une épouvantable empreinte carbone, et que vous faites pleurer la planète ? 
Les ours blancs ne pourront bientôt plus survivre, des enfants meurent de faim partout dans le monde, des dictateurs sanglants font régner la terreur, et vous vivez ! Et vous êtes heureux ! Shame on you ! " 
 
Et pourtant...toute honte bue, c'est vrai, on arrive sans trop d'effort à jouir sereinement de la vie, surtout quand on peut en mesurer la friabilité. 
Et l'on peut faire siennes ces immortelles paroles du grand Lucrèce dans le De Rerum Natura, Livre II, vers 1à 4 :
 
Suave mari magno, turbantibus aequora ventis,
E terra magnum alterius spectare laborem :
Non quia vexari quemquamst jucunda voluptas,
Sed quibus ipse malis careas quia cernari suave est. 
 

Le Naufrage  William Turner 

 
 Il est doux, quand sur la vaste mer les vents soulèvent les flots d'assister de la terre aux rudes épreuves d'autrui :
non que la souffrance de quiconque soit un doux plaisir,
mais parce qu'il est doux de voir à quels maux on échappe. 
 
J'ai honte ! 
 
 
 
 
 


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1. La cigogne  le 17-03-2015 à 10:03:23

Bonjour monsieur..je le clame haut et fort:je suis heureuse..mon bonheur ne me fait pas peur..je le vis.. J'en jouis pleinement..je le partage volontiers..a qui le veut..??!! Car je suis obligée de constater que mes voisins, les gens en général , 'n'ont que des faces de carême à offrir..oui..on le sait: le monde va mal..les politiques nous déçoivent. La terre se réchauffe..mais sachons ouvrir nos yeux et nos cœurs..et nous contenter de ce que nous pouvons avoir et donner..ce n'est déjà pas si mal..j'adresse a tous un tres cordial"salut"..rempli de soleil et de bonne humeur..fse

 
 
 
posté le jeudi 12 mars 2015

Le bagne pour Taubira ?

La première adjointe  au maire (UMP) de Juvisy, Isabelle Guinot au sujet de  la garde des Sceaux, Christiane Taubira, a tenu les propos suivants :

 

 

"C’est pitoyable d’avoir une telle ministre. Elle vient de Cayenne, là où il y avait le bagne, qu’elle reparte là-bas vu qu’elle a toujours détesté la France".

 

 

 

Comme c'est hélas devenu une habitude, tout aussitôt un concert d'indignation surjoué s'en est suivi, chacun y allant de sa surenchère dans l'expression de la révolte, du dégoût et de la stupéfaction devant ce nouveau "dérapage". Et pourtant, comme dans les cas précédents dont j'ai eu l'occasion de parler ici (voir liens) je ne trouve rien dans ces mots qui justifient une telle levée de bouclier, sinon le désir forcené de certains de dramatiser les choses pour détourner l'attention de l'essentiel, par pur calcul politicien.

Certes, il est vrai que Madame Taubira sert souvent de cible à l'opposition, toutes tendances confondues. Mais c'est dans sa gestion et ses provocations qu'il faut en rechercher la cause et non dans un prétendu rejet racial. Si un automobiliste noir se fait insulter pour s'être mal comporté sur la route, est-ce à sa couleur que s'adresse l'insulte ? Serait-ce à dire que toute protestation, toute critique à l'endroit d'un individu appartenant à ce qu'on nomme "les minorités" (visibles ou non ) est souillée de racisme, d'antisémitisme ou d'homophobie ?

C'est absurde et même dangereux. Personnellement j'ai eu il y a quelques années à me défendre d'une telle dérive devant des parents magrhébins qui m'accusaient de racisme pour avoir mis une mauvaise note à un devoir de leur fils...Atterrant.

Madame Taubira est guyanaise; elle a longtemps été un personnage de premier plan dans son vaste département et elle a durant toute sa vie politique milité bruyamment pour l'indépendance de la Guyane française. C'était son droit. Mais c'est celui de tout citoyen français de s'étonner qu'après de tels engagements on lui propose - et qu'elle accepte - le poste éminent qu'elle occupe dans le pouvoir central de l'Etat "colonisateur et oppresseur". Ce retournement, ajouté à sa désastreuse politique pénale et au fait qu'elle se cramponne à son ministère alors que le gouvernement de Manuel Valls défait tout ce qu'elle a engagé en font une cible naturelle pour tous ceux que révulsent l'inconstance et la trahison.

En l'invitant à  retourner en Guyane,  l'élue municipale de Juvisy a touché là où cela fait mal, mais rien dans ses propos ne sort du débat politique(*). La feinte indignation des pleureuses professionnelles ne parviendra pas à faire dériver ses propos anodins vers je ne sais quel marécage raciste. En revanche - et sans doute faut-il y rechercher l'explication de ce concert de protestations - elle va dans le sens de ce que je dénonce régulièrement ici : la comédie que la gauche joue et dont le seul effet est de renforcer la montée du Front National au détriment de la droite modérée. 

Dans cette stratégie malhonnête et dangereuse,  le repoussoir Christiane Taubira est  une pièce maîtresse du dispositif.

 

*     *

  * 

 

 

(*) Le seul reproche que je me permets à l'encontre des propos de Madame Guinot c'est de réduire ce magnifique département de Guyane au bagne qui l'a souillé durant tant d'années et dont les responsables locaux font tout pour estomper la détestable image, tout en suggérant maladroitement que la Guyane, vieille terre française, est un pays étranger. C'est une ânerie.

 

  

 


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1. La cigogne  le 12-03-2015 à 09:39:31

Cela nous donne le plaisir de voir Mr Valls en colère..!! Incapable de se contrôler et montant très vite aux côtés de sa ministre...qui sait pourtant se défendre seule..!! c'est beau l'indignation...bonne journée..fse

2. Nicolaïi Vavilov  le 12-03-2015 à 12:22:00

J'ai recueilli la "confession" d'une de vos collègue qui faisait de la discrimination positive, sans le savoir et par ... crainte... une variante, façon Descoing,

 
 
 
posté le mercredi 11 mars 2015

Lamartine - 2 -

Quelle application ne peut-on pas faire de ce passage au monde où nous vivons ! N'y-a-t-il pas là quelques visages familiers qui surgissent ?

 

 

« De toutes les passions du peuple, celle qu'on flattait le plus, c'était la haine; on le rendait ombrageux pour l'asservir. Convaincu que tout conspirait contre lui, roi, reine, cour, ministre, autorité, puissances étrangères, il se jetait avec désespoir dans les bras de ses défenseurs. Le plus éloquent à ses yeux était celui qui le pénétrait de plus de crainte; il avait soif de dénonciations, on les lui prodiguait. »

 

Histoire des Girondins Livre Premier chapitre XIX 

 


 
 
posté le mercredi 11 mars 2015

Alphonse de Lamartine ( 1790-1869) -1-

 

Non Lamartine n'est pas que ce génial poète élégiaque dont les vers musicaux et nobles nous attendrissent et nous émeuvent aux larmes.

 

 

Il est ausssi l'auteur d'une œuvre gigantesque et passionnante, un essai historique indispensable à la compréhension de ces années révolutionnaires qui ont mis à bat le monde ancien et fait surgir la France et l'Europe contemporaines. Ce magistral ouvrage historique, politique et moral c'est l'Histoire des Girondins.

 

Lamartine ne juge pas, il ne loue ni ne stigmatise personne, et les personnages qui se succèdent devant nous dans cette fresque titanesque de 2000 pages sont rendus avec leurs vertus, leurs faiblesses et leurs vices, sans a priori partisan.

 

Louis XVI n'est pas paré de toutes les qualités d'un monarque, il n'est souvent pas à la hauteur des évènements qui entraînent la France, mais il est sage, humain, intelligent et progresssiste.

Robepierre, pour ne parler que de l'antithèse du Roi, est maniaquement méfiant, sec et effrayant par moments, mais sincère, honnête et somme toute plus modéré que les extrêmistes douteux qui voudraient que la Révolution basculât dans une anarchie sanglante.

 

Et tout au long de ce livre magnifique que j'ai attendu d'avoir un peu de temps pour lire enfin Intégralement, des perles, des maximes, des vues fulgurantes, telle celle-ci, sur le rayonnement de la France :

 

« Le bruit, la lumière, la direction partaient de Paris; l'Europe intellectuelle était française. Il y avait de plus, et il y aura toujours dans le génie français quelque chose de plus puissant que sa puissance, de plus lumineux que son éclat : c'est sa chaleur, c'est sa communicabilité pénétrante, c'est l'attrait qu'il ressent et qu'il inspire en Europe.

Le génie de l'Espagne de Charles-Quint est fier et aventureux; le génie de l'Allemagne est profond et austère; le génie de l'Angleterre est habile et superbe; celui de la France est aimant, et c'est là sa force. Séductible, lui-même, il séduit facilement les peuples. Les autres grandes individualités du monde des nations n'ont que leur génie. La France, pour second génie a son cœur. Elle le prodigue dans ses pensées, dans ses écrits comme dans ses actes nationaux. Quand la providence veut qu'une idée embrase le monde, elle l'allume dans l'âme d'un Français.   » 

 

 

Histoire des Girondins Livre Premier, chapitre VIII 

 


 
 
posté le mardi 10 mars 2015

"Tract" est-il raciste ?

Gérald Darmanin, député-maire de Tourcoing dans le Nord vient de provoquer une belle vague d'indignation sur laquelle Manuel Valls, avec la légèreté qu'on lui connaît, a trouvé bon de surfer en hurlant devant la représentation nationale.

 

 

 

Cela devient une fâcheuse  habitude (cf billet précédent ).

Voici ce que déclare le jeune député UMP :

 

 « Qu'est-ce qui fait monter le  FN ? Si vous pensez que Taubira n'est pas un tract ambulant pour le FN ! »

 

Aussitôt les censeurs de s'émouvoir et le premier d'entre eux, Valls, d'adopter un ton martial pour dénoncer ce qui, à ses yeux, est une évidente dérive raciste.

Qui est raciste, je le demande ? Ne serait-ce pas celui qui, lorsqu'une personne noire est critiquée voit en elle la couleur et non la personne ? Qui donc l'autorise à prêter une signification discriminatoire à un propos purement politique ?

Aurait-il joué l'indignation de la même manière si la phrase du député eût visé, par exemple, Marie-Sol Touraine ?

 

Darmanin se contente de prononcer ce qui, pour tout observateur de bonne foi est une évidence : que Christiane Taubira avec sa loi mémorielle, sa loi sur le mariage homosexuel, ses provocations et ses palinodies constitue une cible politique de premier choix pour les sympathisants du Front National.

Ou bien le couple exécutif est totalement inepte, ou bien l'on est forcé d'admettre que le maintien deTaubira au poste de Garde des Sceaux ( alors que le gouvernement est en train, à la suite des attentats de janvier, de détricoter tout ce qu'elle a fait depuis trois ans ), ne peut avoir pour résultat que de faire monter encore un peu plus les voix du FN, donc mettre la droite dans un grand embarras. C'était le sens de mon avant-dernier billet.

Le mot "tract" n'a en aucun cas une quelconque connotation raciale, mais un sens prosaïquement électoral.

 

La réflexion de Gérald Darmanin est tout simplement frappée au coin du bon sens. Les coups de menton et les éclats de voix accompagnés de gestes menaçants réitérés, de plus en plus fréquents et violents au fur et à mesure que s'avance la date des élections, lui donnent encore plus raison. 

 


 
 
posté le mardi 10 mars 2015

"Crétin !"

Il faut toute la notoriété et la certitude de ne pas être inquiété pour traiter de "crétin", comme Michel Onfray vient de le faire, le premier ministre français.
 
 

 

  
 
 
Il est vrai qu'en forme d'atténuation de la violence de son propos, le philosophe a aussitôt ajouté que ce terme n'était pas injurieux. Voire.
Pour en avoir le cœur net, je me suis jeté sur tout ce que je peux posséder de dictionnaires et de lexiques étymologiques :  je n'ai pas trouvé confirmation de ce qu'avance Onfray.
 
L'origine du mot est à chercher en Suisse : c'est "chrétien".
Il est assez récent puisqu'il n'est attesté que depuis le milieu du XVIIIe siècle. Il désigne par commisération, dans le pays protestant du Valais ( mais aussi dans le Béarn huguenot ), les retardés de la religion, les cagots papistes. 
Sauf dans l'expression familière "c'est crétin ", selon les cas atténuée en "c'est ballot" ou agravée en "c'est c...", on ne trouve nulle part que le mot de crétin soit respectueux ou affectueux. Le crétin c'est l'imbécile, le sot, l'idiot, voire le débile, selon le sens que le XIXe siècle finit par donner à ce mot.
 
Or donc, Michel Onfray, le médiatique philosophe athée, l'homme de gauche déterminé et le redoutable débatteur considère que Manuel Valls est un "crétin". C'est grave; mais est-ce complètement immérité?
Disons que si Monsieur Valls n'est pas un idiot - ce que de bonne foi on est forcé d'admettre - il se conduit parfois comme un idiot.
Il n'est pas nécessaire d'être crétin ontologiquement pour faire des crétineries. Et de ce point de vue, de même qu'il fait beau plusieurs fois par jour en Bretagne, de même le premier ministre se signale par ces sautes d'humeur et ces coups de sang plus ou moins moins bien mis en scène (voir  liens ) qui , de fait, donnent de lui l'instable et inquiétante image du crétin caractériel. 
 
Mais quelle est l'origine de cette bataille de mots qui nous occupe, et dont je regrette qu'elle ait si peu intéressé les médias, sans doute parce que l'argumentaire de Michel Onfray passe un peu trop au dessus de la tête de nos contemporains acculturés...et crétinisés ?
Onfray ose déclarer que pour lui, homme de gauche et même de la gauche extrême, un propos intelligent d'un penseur de droite ( il parle d'Alain de Benoist ) est plus intéressant qu'une ânerie proférée par un homme de gauche , comme Bernard-Henri Lévy.
 
Houlala ! Que n'a-t-il pas dit là ! Indignation chez les bobos et les "intellectuels" auto-proclamés, et sainte colère de Valls, décidément très à son aise dans le rôle de censeur de la pensée. C'est que le monsieur n'hésite plus à indiquer ce que l'on doit dire ou ne pas dire, ce qu'il est convenable de penser ou de ne pas penser. Ce grand Inquisiteur ( brr! s'il eût vécu au Moyen-Âge...) avec cette fougue légèrement hystérique qui est sa marque, stigmatise, anathémise, condamne aux flammes de l'opinion publique ceux qui ont le tort de ne pas penser comme lui.
 
Deux mois à peine après les manifestations-monstre en faveur de la liberté d'expression qui ont mobilisé le peuple français, Valls voudrait empêcher la libre pensée d'un philosophe qu'on peut certes ne pas aimer, mais dont il est vain de nier la pertinence et l'intelligence.
Faisant preuve d'une étroitesse d'esprit plus qu'inquiétante le premier ministre à qui le pouvoir monte visiblement à la tête, déclare avec force qu' une erreur de gauche vaudra toujours mieux qu'une vérité de droite.
 
Outre que le propos est véritablement "crétin", il est porteur d'un ferment de division irréconciliable entre les citoyens dont la diversité de pensée et d'opinion se voit ainsi violemment niée et condamnée.
 
Comme homme et comme responsable politique, à une époque où, à en croire les lénifiants propos du président de la République, il faudrait unir les Français, Monsieur Valls commet plus qu'une crétinerie : une faute.
 
Michel Onfray a eu raison de le traiter de crétin.(*)
 
 
 
(*) Monsieur Valls serait bien avisé de changer un peu de ton. Aujourd'hui, le voici vociférant au palais Bourbon contre Marion Maréchal-Le Pen. Il en fait décidément un peu trop.
 
 
 
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Commentaires

 

1. Nicolaï Vavilov  le 11-03-2015 à 22:29:11

Note liminaire, où l'élève corrige le maître...
Il s'agit d'Alain de Benoist.

Littré, dans son « Dictionnaire de médecine, chirurgie, pharmacie, de l'art vétérinaire et des sciences qui s'y rapportent » Edition de 1873
donne comme étymolologie « creta » (craie) en raison du teint.
définit le terme comme « … perturbation du développement de 'individu... »
et rapporte l'affection au goître.
Le crétinisme est défini comme maladie endémique des hautes vallées, Suisse, Maurienne, Pyrénées, Tyrol... Littré évoque la qualité des eaux et la carence en iode.
Les traités de médecine du début XXème parlent d'un « parler suisse » comme origine du terme.
Certains auteurs vont distinguer crétin, crétineux, crétinoîde.
Le terme n'est plus employé dans les ouvrages plus récents (Sergent, Pasteur-Vallery-Radot, Godeau)
Le « Garnier Delamarre définit le crétin comme l'invidu affecté de crétinisme i.e « état caractérisé par l'absence, à peu près complète, des facultés intellectuelles (idiotie)
Bescherelle (1877)donne le terme comme une contraction de « chrétien, qu'on nomme aussi cagot… incapable de commettre aucun péché...n'ayant aucune conscience de ce qu'il fait .. ; affecté de crétinisme…c'est à dire d'idiotisme. »
L'étymologie serait plutôt « chrétien » que « creta »
Pour une revue quasi exhaustive voir le C.N.R.T.L
qui retient un usage familier… et évoque comme étymologie « christianus »
L'usage médical du terme n'est presque plus employé, évolution de la langue ou disparition de l'affection médicale ??? (un peu comme le terme « mongolien)
Le juron du capitaine Haddock évoque l'affection des hautes vallées… ("crétin des Alpes")
Le « Robert » définit le crétin comme « imbécile » « débile » C'est l'usage familier…

Ce que l'on pourrait dire :
Mal utiliser les mots, c'est se faire passer pour le crétin que l'on est pas !!! (Par exemple transposer la dénomination d'un système social institutionnel « apartheid » à la situation des banlieues, "effet pervers" (Boudon) et non recherché « c'est ajouter du malheur… «  à ces lieux… Ce qui pourrait relever de l'uchronie ou de l'anachronisme.)


Aphorismes du « tautologue » (« à la manière de... »)
« un crétin dit que tous les crétins sont des crétins »
« Les socialistes aiment tellement les pauvres qu'ils en fabriquent »
...enrichir les pauvres, c'est perdre des électeurs… c'est ce qui est arrivé au PC

Michel Onfray ne devrait pas se mesurer à Monsieur Valls, qui fait des effets de manche jusqu'au menton, pour la galerie des bobos. Michel Onfray, lui, habite la partie céphalique.

2. Frank-Marie-THOMAS  le 11-03-2015 à 22:48:04  (site)

@Nicolaï Vavilov

Merci; je rectifie de suite.

3. Nicolaï Vavilov  le 12-03-2015 à 00:12:13

... j'hésitais... mais je continue à corriger le maître, que l'on remercie de nous avoir corrigés...et annotés

Ligne 6: "...en suisse ch(r)étien..."Langue1

Onfray, également prolifique, écrit parfois trop vite, plus vite qu'il pense... ce qui pourrait expliquer cet usage rapide du terme de "crétin"
Ainsi il écrit "Freud est né coiffé" et annote "le placenta se présente avant la tête du foetus"
Impertinent, nous le corrigions: " Maître, ce sont les membranes amniotiques qui se trouvent devant la présentation..."
(propos de maïeuticien facétieux)

 
 
 
posté le lundi 09 mars 2015

Attali a raison.

Depuis quelques jours, une polémique oppose Jacques Attali à la bande des "enfoirés" qui viennent d'interpréter une chanson de JJ. Goldman mettant en scène un débat jeunes/vieux.
 
 
 
 
Les courtisans-culbutos Minc, BHL et Attali, entre autres, nous ont habitué à leurs déclarations péremptoires proférées du haut de leur notoriété médiatique et si souvent contredites par les faits. Ils sont graves, mais pas sérieux.
 Ce préambule devrait logiquement m'amener à joindre ma voix à tous ceux - et ils sont majoritaires -  qui apprécient la chanson des "enfoirés" en dépit du jugement insultant de Jacques Attali. Il n'en est rien.
 
Je passe sur la ridicule polémique jeunes/vieux dont je soupçonne qu'elle n'est guère autre chose qu'un coup de marketing à moins qu'elle ne soit un signe alarmant de la bêtise ambiante.
 
Mais à la vérité le sirop goldmanien m'insupporte, comme d'ailleurs, dans leur genre, les chansons gnan-gnan de Y. Noah, les débilités des "stentors", les "arrangements" dérangeants des "prêtres", etc.
Comédies musicales vomitives, "stars académies" débiles, "the voice"; il est vrai que ce qui domine dans toute cette musique de supermarché, outre la médiocrité bien-pensante des textes, c'est l'insupportable platitude des mélodies et leur vulgarité.
Attali a raison.
 


 
 
posté le dimanche 08 mars 2015

M. Valls et F. Hollande nous prennent pour des gourdes.



 « Je n'ai pas peur pour moi. Moi je prends tous les risques, c'est normal, c'est ma mission.

Mais j'ai peur pour mon pays, j'ai peur qu'il se fracasse contre le Front national...pas en 2022, pas en 2029, mais en 2017 ! »

 

A y regarder d'un peu près, ces phrases me semblent appeler un certain nombre de réflexions et de commentaires.

Tout d'abord, venant après les récentes déclarations de M. Hollande appelant à aller « arracher » les électeurs du Front National (voir billet du 4 mars), force est de constater que ces prises de parole concommitantes et harmonisées sentent à plein nez les fameux "éléments de langage", spécialité de la néfaste caste  des conseillers en communication.

Car à l'évidence on est là au cœur d'une opération de propagande politicienne dont le but affiché est la lutte contre le FN, mais dont la violence, la maladresse et surtout le caractère clairement trop tardif conduisent à  penser qu'elle est un leurre destiné, tout en tentant désespérément de retenir les voix des électeurs de gauche déçus, à gonfler artificiellement les voix frontistes afin d'embarraser la droite.

« Je n'ai pas peur pour moi ».

 Notons le coup de menton de l'homme déterminé à jouer sa vie et « à prendre tous les risques » pour lui-même afin de protéger ses ouailles. Quels risques ? Mauvais théâtre.

En vérité, espoir mal dissimulé que le moment venu - lors des prochaines présidentielles -  les Français se souviennent de cette mâle attitude, de cet "appel du 8 mars ". Façon qui se veut gaullienne ( le de Gaulle de 1961, lors du putsch des généraux en Algérie ) de faire de son corps et de sa vie un bouclier pour protéger le peuple des mauvais coups l'ennemi en secouant un épouvantail à moineaux. Un nain au pays des géants.

Observez aussi la violence du mot « fracasser », qui est dans le même ton que le « arracher » de Hollande (voir article en lien),  et qui prouve un plan de communication concerté. On est décidément très loin des belles paroles apaisantes et unitaires de l'après 7 janvier... 

En un mot comme en mille, l'exécutif actuel, et en l'espèce Manuel Valls, nous prend pour des gourdes.

Ce débit hâché et virilement déterminé, ce minable scénario, cette mise en scène qui se veut pathétique, bref, ce mauvais théâtre ne parviennent qu'à produire un effet où l'odieux le dispute au comique.

On attendait mieux de lui. 

 

 


Commentaires

 

1. Nicolaï Vavilov  le 09-03-2015 à 14:56:46

Maître,
nous attendons votre sentiment sur cette médiocratique "valse-à-l'on-fraye"... avec ce superbe
"crétin* ... entouré de trentenaires gominés "
des sciences-po. probablement!!!" dont Régis Debray
avait dit (France-cul) qu'il s'y fabriquait...ainsi qu'à l'E.N.A "des incultes"..
Nous en avons un ici.. mais, .chez nous. il paraît savant ..

* "crétin des Alpes: "haddockisme"

 
 
 
posté le dimanche 08 mars 2015

Les souhaits de Mme N. Vallaud-Belkacem.

  •    Avec une sorte d'affolement qui se manifeste par une omniprésence fatiguante dans tous les médias et par une reprise en mains bien artificielle et surtout bien tardive, le gouvernement et la quasi totalité de la gauche courent dans tous les sens, reprenant à leur compte tout ce que dans un passé pas si lointain, ils condamnaient avec mépris. Témoin ces mots prononcés par la ministre de l'Education Nationale il y a quelques jours.
 
 
 
 
 
  • « La citoyenneté à l’école, c’est contribuer au sentiment d’appartenance à la communauté nationale, qui passe d’abord par notre langue commune, le Français.
  •  Nous devons faire plus encore pour améliorer l’acquisition du langage dans la petite enfance, la maîtrise de la lecture et de l’écriture à la fin du CE1. C’est un enjeu déterminant aux plans scolaire, social et citoyen, car les inégalités de maîtrise du français engendrent des phénomènes de retard ou de mise à l’écart qui impactent la capacité de tous les élèves à disposer des mêmes de chances non seulement de réussir au plan scolaire, mais aussi de trouver simplement une place dans notre démocratie.
  •  Je souhaite aussi que nous restions fortement engagés dans les dispositifs qui favorisent l’apprentissage du Français et des règles de fonctionnement de l’école pour les parents allophones, qu’ils soient présents de longue date sur le territoire ou primo-arrivants.  »

  • On ne peut évidemment que souscrire à ces propos. Mais on ne peut pas, en même temps, ne pas regretter qu'on en soit encore à ces pétitions de principe alors que la maison brûle et que tant de voix se sont élevées  en pure perte depuis tant de décennies, et sous les risées des "progressistes" - j'en parle en connaissance de cause... - pour dénoncer la dérive de l'apprentissage du Français à l'Ecole, au Collège et dans les Lycées.

  • Bien au contraire, avec une constance à laquelle les "responsables" politiques de droite comme de gauche ne nous avaient pas habitués, tout à été mis en œuvre pour massacrer l'apprentissage élémentaire de la langue, pour reléguer aux oubliettes celui de la grammaire, pour privilégier les matières dites "scientifiques" et anoblir leurs filières, pour tuer méthodiquement les études de grec et de latin, pourtant fondamentales dans la maîtrise de la morphologie et de la syntaxe, condition sine qua non de la maîtrise réellement approfondie de notre langue, héritée de la Grèce et de Rome .

Les souhaits de Madame Belkacem viennent extrêmement tard et sonnent extrêment faux.
Un peu, mutatis mutandis, à la manière des derniers propos de François Hollande et de Manuel Valls qui, en stigmatisant violemment le Front National font cyniquement son jeu. Je vais y revenir. 

 


 
 
 
posté le mercredi 04 mars 2015

Hollande : calcul, rêve, synthèse, obsession et cynisme.

François Hollande donne ce mercredi une interview au  Parisien/Aujourd'hui en France.

A quelques jours d'un désastre annoncé pour les partis qui ont fait son élection il y a trois ans, il se déchaîne contre le Front National, danger électoral imminent.

 

 

 

 

Cette croisade anti-FN, bien tardive et sans doute bien inutile sinon contre-productive, est évidemment vouée à l'échec. Mais au moins personne dans le camp de ceux qui furent ses partisans ne pourra lui reprocher de n'avoir rien tenté : calcul hollandais.

C'est là, à mon avis, que réside le cynisme de cette manœuvre cousue de fil blanc. Car François Hollande est un politique suffisamment rompu aux exercices d'équilibriste, à la démagogie et aux faux-semblants pour s'illusionner un instant sur l'efficacité de ses propos. Il faut donc se demander ce qui le pousse, à 20 jours d'élections qui se présentent mal pour lui, à prendre le risque de démontrer une fois de plus l'inanité de sa parole.

 

La réponse, me semble-t-il, est dans les mots volontairement violents qu'il emploie : selon lui en effet, il faut aller « arracher» les électeurs du FN. Il faut leur montrer que celui-ci ne propose qu'illusion et aventure dangereuse :

 

 « Ses propositions sont autant de reculs pour notre pays et pour ses électeurs ».

 

On peut, bien entendu, être en accord avec ce constat devenu une sorte de lieu-commun du discours politique. Mais sous-entendre par le mot "arracher" que 30% ou plus de nos concitoyens sont en quelque sorte tombés dans les griffes d'une manière de monstre politique, d'une secte ou d'un gourou est un abus de langage et une absurdité directement contraire - synthèse hollandaise ! - aux propos liminaires de cette même interview :

 

 « Car si le FN est dans la République, puisqu'il participe aux élections, c'est tout sauf le parti de la République » (*)

 

Plus grave encore, c'est une façon lourdement habile de se dédouaner de toute responsabilité dans la marche triomphale du Front National, de pousser les électeurs de la droite traditionnelle à reporter leurs voix au second tour sur les candidats de gauche tout en ménageant les apparences d'un légalisme sourcilleux. Cynisme hollandais

Et tout cela en sachant pertinemment qu'il est bien trop tard et même que le résultat de ces vains mots sera probablement de gonfler encore un peu plus le score du FN, embarrassant considérablement la droite et favorisant pour 2017, obsession hollandaise,  un duel FN/PS, rêve hollandais.

 

 

(*)  Le premier ministre, Manuel Valls donne dans le même registre lorsqu'il va répétant, propos recueillis par Philippe Bilger dans un excellent et récent article sur son blog " Justice au Singulier" :

 

  « L'extrême droite ne mérite pas la France. » « Je n'ai qu'un adversaire, la France n'a qu'un adversaire...»  « Le FN est l'adversaire principal de la gauche et du pays » « Le FN n'aime pas la France ni la démocratie ».

 

Le FN est donc légal, mais pourtant désigné comme étranger à la France, ennemi de l'intérieur, même si ses électeurs sont majoritairement d'anciens électeurs de gauche !

Au fait, ce « seul adversaire de la Gauche et de la France » ( France et Gauche se confondant apparemment dans l'esprit sectaire et le discours volontiers grandiloquent et pathétique  de M. Valls  ) est-il à ranger avec celui de M. Hollande « la finance »? Ce serait drôle. 

 

 


 
 
posté le mardi 03 mars 2015

Courage, Madame Boistard !

La secrétaire d'Etat aux Droits des Femmes, Madame Pascale Boistard, vient de sortir de l'anonymat, selon moi tout à son avantage.

 

 

 

 

 

 

Interrogée par Yves Thréard lors du Talk du Figaro sur sa position concernant le port du voile islamique dans les amphithéâtres et les salles de cours de l'Université en France, elle a progressivement et prudemment fini par préciser sa position contre l'autorisation de ces signes de l'appartenance religieuse dans les locaux universitaires.

 

« Je n’y suis pas favorable », répond-elle d'abord. Puis très vite, poussée dans ses retranchements par le journaliste, Mme Boistard  ajoute que dans son esprit « C’est  aux présidents d’université de dialoguer avec les étudiantes », avant d'ajouter plaisamment :  « Je ne suis pas sûre que le voile fasse partie de l’enseignement supérieur. » Enfin à une question sans échappatoire possible lui demandant si elle est  oui ou non favorable à cette interdiction la ministre répond : « oui. »

 

 

Ce faisant, elle montre un certain courage.

Cette question en effet suscite le débat dans notre pays dans tous les milieux et dans tous les partis. La coupure droite/gauche n'est pas nette s'agissant d'un sujet où les convictions intimes des uns des autres pèsent lourd. Elles aboutissent d'ailleurs à des sortes d'aberrations idéologiques où, au nom de valeurs comme la liberté d'opinion ou le respect scrupuleux de la laïcité, on voit des gens de droite pour ou contre et des gens de gauche également. 

 

Nous allons voir à présent ce qui sortira finalement de cette nouvelle polémique dont notre beau pays a le secret.

Espérons que le bon sens et la cohérence l'emporteront sur les passions individuelles, les craintes ou les petits calculs politiciens.

 

La France depuis des siècles et légalement depuis 1905, a progressivement fait reculer l'emprise des religions sur la vie civile, puis relégué les manifestations d'appartenance religieuse dans la sphère privée. Elle a récemment, au nom de cette position, interdit le port du voile islamique à l'Ecole.

Je m'étais étonné, comme bien d'autres à l'époque, qu'on n'ait pas eu la cohérence d'aller plus loin en interdisant les signes ostentatoires d'appartenance religieuse au delà de l'enseignement primaire et secondaire.

 

Les déclarations de la ministre vont peut-être, du moins je l'espère, permettre de mettre fin à cette anomalie. 

 

 

 

 

 

 


Commentaires

 

1. Nicolaï  le 03-03-2015 à 12:34:41

ce matin,un gueulard de RMC
1,7 milliards de musulmans, il faudra s'habituer...!!!
on rencontre ça et là ... des gens au voile intégral... (dans la cité maillotine, photo sur demande)
peut-être, en plus de la laîcité, c'est la condition de la femme qu'il faudrait mettre en avant...
piscines, halal, cours de SVT remboursement de la circoncision par la SS
( par une caisse séparée: oui)
Une mutuelle pour les musulmans, une pour les mangeurs de cochon, pour les cathos qui mangent trop de poisson ( et boivent du vin)

"castigat ridendo mores" (feu les pages roses)

un enseignant se serait dévêtu, nu intégral pour répondre au voile intégral...
ce qui aura pour effet d'envoyer les adeptes de coraneries en enfer...pour avoir vu adam!!!

2. NicolaïVavilov  le 03-03-2015 à 17:23:54

"Talk" !!!
quésaco???
Etiemble!!! reviens
pour ne pas mettre ce "globish" entre guillemets
votre élève aurait eu sa copie...renvoyée à l'ouvrage...
signé: un membre de la DLF

3. Frank-Marie-THOMAS  le 04-03-2015 à 08:31:45  (site)

@ Nicolaï

Bien sûr qu'il faut s'occuper - et avec constance - de la condition de la femme dans notre société. Celle qui prévaut actuellement en France a été conquise au prix d'un très long combat et se poursuit encore. Mais je crois entendre dans ce que vous écrivez que l'affaire du voile, dans ce combat, est secondaire.
Si c'est votre avis, je ne le partage pas : cacher un corps et un visage au nom de fumeuses superstitions, donner à l'homme cette exorbitante supériorité sur la femme, créer de toutes pièces un complexe d'infériorité, entretenir la crainte d'un châtiment d'abord social et plus tard céleste qu'est-ce d'autre qu'un
asservissement de la Femme ?

Ah ! "talk" ne vous plaît pas. Rassurez-vous, à moi non plus.

4. Nicolaî Vavilov  le 04-03-2015 à 13:36:52

Cher Maître,
pour "Talk"... je me doutais évidement de votre position...

Je me suis mal exprimé... mais plus que la religion... c'est le statut de la femme "en cage"
bien entendu, lié aux coraneries... Quoi qu'en dfisent les imams de chez nous...
Il y a bien dans les versets et hadith une recommandation (forte) faîte aux femmes de cacher "leurs attraits"...
On peut débattre de ce qui constitue les "attraits": les pieds? (fétichisme) les jambes?.. les cuisses ?... je n'irai pas plus loin!!! les cheveux ? les yeux ? la voix...on ajoutera les parfums..;.les phéromones...
J'ai, à Toulouse sous le Capitole, 4 jours avant Merah, photographié, à moins d'un mêtre. 3 individus masqués
..(des femmes, car j'ai entendu leurs voix)
Pour cela j'ai été (légèrement) molesté. ..par 3 individus qui n'étaient pas des accompagnants... J'ai immédiatemengt pensé à la roche Tarpéienne...
J'ai fait communiquer ces clichés à notre député (une femme) rapporteuse de la loi..) réponse "ah! il y a encore quelques salafistes."..
Feu le regretté Abdel Wahab Mehdeb professait que le problême est dans "le texte"...

Ce matin, (à défaut de france-cul. sans doute occupé à quelques délires poétiques) Brunet sur RMC...défendait l'encagement volontaire... "comme celà se fait partout en Europe"!!!
et même le voile intégral en Anglettere en cours... (profs???) ... (soignants)

5. Frank-Marie-THOMAS  le 04-03-2015 à 17:33:10  (site)

@ Nicolaï

Comme vous j'ai entendu Brunet sur RMC; mon petit déjeuner est mal passé. Cet individu professe que la France et ses pauvres 65 millions d'habitants ne saurait avoir raison contre le reste du monde. Lâche et stupide !

 
 
 
posté le mercredi 25 février 2015

Francis Blanche (1921-1974)

 
 

 
 
 
La preuve que la lune est habitée
c'est qu'il y a de la lumière.
 


Commentaires

 

1. fugace  le 25-02-2015 à 19:19:13

Bonjour,

A propos de lumière faut-il encore distinguer. Ainsi, je me risque à parler de couleurs (lol), puisqu’elles sont justement la résultante des actions de cette lumière.

La lumière blanche est formée d'un mélange de couleurs : ce sont les couleurs de l'arc-en-ciel qui composent le "spectre" de la lumière visible.

La lumière noire (ou lumière de Wood), quant à elle, est une lumière composée de violet et de proche ultraviolet dans une bande spectrale quasi continue. Cette lumière est absorbée et ré émise sous forme de lumière visible par les substances fluorescentes, qu'elles soient artificielles ou naturelles. ...

La lumière bleue : Attention aux yeux !

La lumière chaude

La lumière froide au travers de la luminescence qui est une émission de lumière dite « froide » par opposition à l'incandescence qui elle est dite « chaude ».

Je vous laisse le siècle des lumières qui vous parlera bien plus évidemment.

Pour ma part ce petit commentaire m’amène à ce titre : « La Lumière qui s’éteint » ( Rudyard Kipling), que je vais m’imposer de lire prochainement.

Trente six chandelles ! : de lui aussi,

A quatre ans, je m'amusais chez moi sous le piano à queue. Mon père est entré et a hurlé "lève-toi", ce que j 'ai fait en sursaut, me cognant évidemment la tête au piano. "Ça t'apprendra à obéir à un con !" a lâché mon père en s'esclaffant ! »

 
 
 
posté le mercredi 25 février 2015

"de souche"

Il y a deux jours, durant son dicours devant les invités du CRIF, le président de la République a prononcé trois mots qui depuis font polémique. Comme si l'on n'avait rien de plus pressé en France que d'ergoter sur les mots alors que les choses seules devraient compter.
 
 
 " Français de souche", telle est l'expression présidentielle incriminée.
Pas de quoi fouetter un chat direz-vous sans doute, et vous auriez raison. Mais certains - toujours les mêmes - ont les oreilles si sensibles qu'à tout propos il leur semble que leurs interlocuteurs "franchissent la ligne jaune", "dérapent",(*) bref, commettent une faute grave, presqu'un délit en osant prononcer certaines paroles.
Nous voici revenus subrepticement aux heureux temps des ligues de vertu : "Cachez ce sein que je ne saurais voir". 
 
Avec un peu de sagacité on aura sans doute remarqué que je ne me suis pas fait dans ce blog un spécialiste de la défense de François Hollande, mais en l'occurrence je dénonce le mauvais procès qui lui est fait et qui, si l'on ne s'insurge pas contre lui, risque d'être le signal de nouveaux interdits, de plus en plus contraignants.
Et dire que nous sommes un mois et demi après les manifestations monstres en faveur de la liberté d'expresssion ! 
 
Comme toujours, l'indignation des puristes provient de leur fâcheuse tendance - qu'ils partagent avec les censeurs de la morale - de prêter à celui qui parle de vilaines arrière-pensées tapies derrière les mots.
La censure ne porte plus seulement sur ce qu'on dit mais sur ce qu'ils pensent qu'on voulait dire. Terrible dérive qui, si l'on n'y prend garde, conduirait à stériliser toute parole libre ! 
 
L'expresssion "Français de souche" n'a rien en soi qui doive susciter une quelconque indignation.
Si l'on est de bonne foi - ce que ne sont jamais les censeurs - on la comprend comme désignant les citoyens de longue date, enracinés dans la terre de France, sans référence ni à la couleur de peau, ni à la foi, ni à un critère quelconque autre que la citoyenneté. Elle est un moyen simple de distinguer les Français nés de parents français depuis plusieurs générations de ceux qui vivent sur notre territoire, qui ont la nationalité française qu'ils ont acquise plus ou moins récemment..
En aucun cas elle ne stigmatise ces personnes ou sous-entend la supérorité des premiers sur les seconds, comme on tente d'en accréditer l'idée.
 
Rabelais fait dire à son Pantagruel des paroles qui devraient éclairer nos débats actuels autour des mots :
 
« Si les signes vous faschent,
ô quant vous fascherons les choses signifiées ! »
 ( si les mots vous fâchent, ô combien plus vous fâcheront les choses qu'ils désignent )
 
 
Il est clair pour toute personne de bonne foi que François Hollande n'a certainement pas voulu exprimer un rejet ou un mépris à l'égard des étrangers ou des descendants d'étrangers vivant sur notre sol.
 
Il y a suffisamment de choses à lui reprocher sans qu'il soit besoin d'y ajouter ce mauvais et ridicule procès.
 
(*) Cette formule et ce verbe sont d'ailleurs significatifs d'une vision très particulière de la liberté d'expression puiqu'ils signifient que la parole est comme un véhicule soumis aux règles du code de la route, donc qu'il y a des rédacteurs de ce code, détenteurs de la Loi,  une route autorisée et balisée et qu'on est tenu d'y rouler sagement. 
 


Commentaires

 

1. fugace  le 25-02-2015 à 19:24:20

onjour,

Et quand les médias s'en mêlent :

http://mo.michelonfray.fr/chroniques/la-chronique-mensuelle-de-michel-onfray-fevrier-2015-n117/

2. Icaunaise  le 25-02-2015 à 19:57:43

En tant que "française de demie souche", je comprends parfaitement votre agacement et le partage

3. decapedepee  le 01-03-2015 à 17:05:58

Et si la formule du Président Hollande, prononcée de façon très naturelle, avait été choisie ?
(Histoire de donner un coup de pouce populaire a la gauche pour regagner ses anciens adhérents reactionnaires votant maintenant FN)
smiley_id117208smiley_id117208smiley_id117208

4. decapedepee  le 02-03-2015 à 23:01:37

Le fait qu aujourd'hui Nicolas Sarkozy se soit un peu précipité à parler du FN-PS n est-il pas un peu lié a l idée qui m est venue hier ? ?

5. decapedepee  le 02-03-2015 à 23:02:35

smiley_id117208

 
 
 
posté le samedi 21 février 2015

La faute en revient à De Gaulle.

Sacro-saint, tel est le qualificatif qui me vient à l'esprit s'agissant du général De Gaulle. De l'extrême gauche à l'extrême droite, dans toutes les couches de la population, nul ne semble plus remettre en cause le grand homme.
 
 
 

 
 
 
Longtemps, pourtant, il n'en  pas été ainsi.
Le rôle éminent joué par le grand homme entre 1940 et 1946 et que peu nombreux sont ceux qui ont osé ou même songé à contester, l'enthousiasme populaire de l'été 44, la stature impressionnante du personnage n'ont pas empêché d'importants hommes politiques, au premier rang desquels François Mitterrand, d'émettre de vives critiques sur sa pratique du pouvoir et sur les institutions dont il a doté la France.
 
De fait, parmi tant de bonnes décisions et une action de redressement du pays dont l'efficacité n'est guère contestable, le parcours politique du général est semé d'ornières sur lesquelles ses historiographes jettent généralement un voile pudique.
D'abord - et cela commença durant son exil anglais - le général De Gaulle a élaboré un roman français fait de grandeur et de dignité retrouvées à un moment précisément où le pays effondré avait donné tant de marques d'abandon moral et de veulerie.
Cette"grandeur" qu'il évoquait sans cesse avec des tremolos dans la voix et qui fut en quelque sorte le fil rouge de son premier septennat et du second, interrompu par les révoltes de 1968, a laissé au pays un goût amer lorsqu'il s'aperçut à quel point la réalité était moins glorieuse. Le mal français qu'on s'efforce de caractériser et de comprendre a ses racines dans cette sorte de mensonge ou plutôt de mythe qui a longtemps empêché la France de mesurer sa vraie place dans l'Europe et dans le monde.
 
Bien que remontant à plus de 60 ans, la guerre d'Algérie quant à elle fait partie de ces blessures encore trop vives pour permettre un débat dépassionné et véritablement impartial.
En ce qui me concerne, même si je considère l'indépendance des départements algériens comme ayant été inéluctable, je suis plus que réservé sur la façon brutale et à bien des égards inhumaine dont l'affaire fut traitée par le président De Gaulle.  La hâte improvisée avec laquelle le drame fut dénoué, l'abandon des supplétifs militaires arabes, l'indigne accueil réservé à nos compatriotes d'Algérie sont des blessures que le temps a du mal à refermer, et qui ont laissé dans notre société des plaies dont nous ne finissons pas de souffrir.
 
Mais surtout - et c'est là l'objet du présent billet - les institutions de la Ve République, imaginées pour mettre un terme à ce que le général appelait "le régime des partis" et à la regrettable instabilité politique de la IVe ( à laquelle on oublie souvent de dire qu'il participa largement avec son RPF ) sont la cause principal du blocage de notre vie publique depuis plus d'un demi-siècle.
La constitution de 1958 et plus encore  depuis 1962 donne au président de la République des pouvoirs incompatibles à mon sens avec l'exercice normal d'une véritable démocratie.
L'élection de ce président par le peuple tout entier dans un scrutin à deux tours auquel ne peuvent participer que les deux candidats parvenus en tête coupe régulièrement le pays en deux camps qui, même si presque tout les rapproche, se transforment en écuries irréconciliables, bloquant la plupart des réformes dont le pays a besoin.
 
Lorsqu'à juste titre nos compatriotes regrettent que la France soit incapable de suivre l'exemple de grandes démocraties européennes où est chose courante la collaboration de deux blocs idéologiquement en concurrence, mais d'accord pour travailler ensemble pour le bien du pays , ils ne songent pas suffisamment que la faute en incombe au système de désignation de la tête omnipotente de l'exécutif.
 
La  faute en revient à De Gaulle. 
 
 
 
 


Commentaires

 

1. Galinette   le 24-02-2015 à 09:02:31  (site)

D'éminents constitutionnalistes ont élaboré il y a presque soixante ans, dans un contexte de crise important des institutions qui ont permis une stabilité politique indispensable à une époque difficile. Un équilibre innovant entre un régime parlementaire et un régime présidentiel. L'originalité de cette constitution a sans doute permis de gouverner sans trop de heurts un pays réputé ingouvernable.
Je pense qu'à l'instar des avancées syndicales,
sociales imaginées au sortir de la guerre où tout était à créer , les améliorations à faire pour adapter la constitution à l'évolution des besoins n'ont pas été à la hauteur des enjeux .
Bien au contraire, les modifications apportées ont totalement dénaturé la constitution voulue par DG, rompu l'équilibre existant et accentué les défauts originels.
La caste au pouvoir depuis maintenant de nombreuses annees n'a rien créé, imaginé qui puisse améliorer le système de gouvernance.
Sans vision et arrogante elle ne garde que le pire de cette constitution pour s'assurer un pouvoir quasi discrétionnaire sur "la masse".
Aujourd'hui le 49-3. Demain, l'article 16?
Les politiciens qui nous gouvernent me font penser à tous ces "ayants -droit"(nous tous) ,
bénéficiant des "acquis-pour-lesquels-nos-parents-se-sont-battus" et incapables d'imaginer un fonctionnement, une responsabilité renouvelée et réfléchie plus en rapport avec le contexte actuel.
Le General de Gaule est mort depuis plus de quarante ans maintenant.
Lui attribuer la faute des errements de nos politiciens actuels me parait exagéré.
Le manque d'éthique, d'imagination, de créativité, de vision, de sens moral de nos gouvernants ne sauraient être imputés à feu Général. Celui-ci ne peut être comptable de leur médiocrité.

Envoyé de mon iPad.

2. Frank-Marie-THOMAS  le 24-02-2015 à 15:08:32  (site)

@Galinette

Je suis en accord avec la majeure partie de votre commentaire, mais je diverge sur un point.
Certes, la constitution de la Ve République a mis fin à l'instabilité chronique de la IVe. Mais elle eût été parfaite sans la modification de 1962, voulue par De Gaulle, qui a introduit l'élection du président de la République au suffrage universel avec deux candidats seulement au second tour.
C'est cette disposition, je le maintiens, qui est la cause des divisions dont souffre le pays, qui bloque toute réforme de fond et qui en effet cause ces "errements" dont vous parlez..

3. Galinette   le 26-02-2015 à 07:28:05  (site)

C'est possible. Cette disposition, en "légitimant" un pouvoir exorbitant donné à un seul homme, dans le contexte actuel est une tartufferie dangereuse.
Je ne pense pas qu'elle soit "la" cause des divisions mais elle ne permet pas de les surmonter valablement et surtout elle contient en germe une certaine forme de dictature. Molle et pernicieuse pour l'instant. Mais possiblement plus brutale. Une cour et des médias aux ordres. Une société désorientée. Les ingrédients sont là. Et ce que l'on craignait de De Gaule (parce que militaire) pourrait bien être conclu par un "triste pitre" ou un caudillo en herbe.
Allez! Pour alléger le propos, permettez-moi de vous faire partager quelques alexandrins
J'ignore qui en est l'auteur et si on a le droit de publier. N'y voyez aucune nostalgie. Cette parodie m'a simplement amusée.
La colère du Général ou La diatribe du grand Charles



La scène se passe au paradis :

Sur un petit nuage Yvonne tricote, assise sur un pliant.

Elle voit arriver le général, titubant, la mine défaite, prêt à défaillir.

Après quelques pas, il s’effondre à ses côtés dans un fauteuil (ou un transat)



Yvonne :

Depuis que de Saint Pierre vous eûtes permission

De retourner sur Terre ausculter la Nation

Sur ce petit pliant j’attends votre venue...

Mais je lis dans vos yeux une déconvenue !

Parlez-moi sans tarder de celle qui toujours

Fut jadis avec moi l’objet de vos amours...



Le général :

Vous voulez dire France à qui j’ai voué ma vie,

Ne cachons point son nom ! Je vous sais gré, Mamie

(Malgré les embarras, les peines, les tracas

Qu’elle a pu vous donner et dont je fais grand cas !)

Pendant aussi longtemps de l’avoir tolérée.



Yvonne :

Eh bien ?



Le général :

Eh bien Madame, elle est défigurée !



Yvonne :

Charles, je compatis, c’est une peine extrême

De voir les traits meurtris d’une femme qu’on aime

Elle a vieilli sans doute...



Le général :

Oh, ce n’est pas cela !

Il m’en faudrait bien plus pour être en cet état.

Je ne m’attendais pas à la revoir pucelle !...

Mais on peut décliner… sans cesser d’être belle !

Si le corps en hiver n’est plus à son printemps

L’âme de l’être aimé sait résister au temps !



Yvonne :

C’est donc son âme ?



Le général :

Hélas ! Si je n’étais au ciel

Près de vous, à l’abri des chocs existentiels

Ce que j’ai vu m’aurait donné le coup de grâce !



Yvonne :

Mais qu’avez-vous donc vu ? Vos silences me glacent !



Le général :

France, mère des Arts, des Armes et des Lois...

Ô Dieu, l’étrange peine ! Et quel affreux émoi !

Quelle désillusion, quelle désespérance,

De revoir sa maitresse en telle déshérence !



Yvonne :

Mais encore, précisez… je reste sur ma faim !

Vous me turlupinez ! Qu’avez-vous vu enfin ?



Le général :

J’ai vu, j’ai vu, Oh ciel ! J’ai vu... Comment vous dire...

Comment bien s’exprimer quand on a vu le pire ?

J’ai vu le Titanic s’abîmer dans les flots

Et son grand timonier repeindre les hublots !

J’ai vu un président, la cravate en goguette,

L’air niais, regard flou et la mine défaite,

Un casque sur le chef, juché sur un scooter !

(On avait dû lui dire : il faut sortir couvert !)

Vous voyez le tableau ! Oh, madame, j’ai honte

De certifier pour vrai tout ce que je raconte !

C’est la chienlit, vous dis-je et pas qu’en les faubourgs !

Comme ce fut le cas quand nous jouissions du jour

Mais dans le Saint des Saints, au cœur de l’État même

Où tout devrait baigner dans un accord extrême.

J’ai vu des gouvernants qui ne gouvernent rien…

Et un peuple hébété les traiter de vauriens !

J’ai vu des ministrons se tirer dans les pattes

Plus diviser entre eux que ne sont les Carpates !

J’ai vu, comme jadis, tous ces «politichiens»

Se disputer leur os, hargneux comme des chiens.

J’ai vu dans la maison où j’ai régné dix ans

Un orchestre amateur gratter ses instruments

Dans la cacophonie ! Et dans ce grand bazar

Le moindre palotin se prendre pour César :

L’un fraîchement nommé, jouant les petits saints,

S’exonérer d’impôts et trouver ça très bien !

L’autre, obscur conseiller, quérir à son de trompe

Un larbin stipendié pour lui cirer les pompes !

Geste surréaliste au temps qui fut le mien !

Mais j’allais oublier, et là, tenez-vous bien !

Pour couronner le tout, j’ai vu, (serrez les cuisses !)

Le gardien du budget planquer son fric en Suisse !



Yvonne :

N’êtes-vous point sévère avec ces jeunes gens

Tout fiers d’avoir acquis un certain entregent ?

Ces nouveaux Rastignac jadis vous faisaient rire

Et ne vous mettaient pas dans une telle ire !

Nous connûmes souvent et du temps de nos rois

Nombre de grands coquins qui s’exemptaient des lois

Et même pour certains sombraient dans la débauche !



Le général :

Mais aucun de ceux-là ne se disait de gauche !

Alors que ces pignoufs, sinistres polissons,

Se pavanent le jour en donnant des leçons !

Je me suis renseigné sur l’histoire récente

Pour comprendre un peu mieux ces façons indécentes,

Et qu’ai-je appris Grand Dieu ?... Mille calamités

Sur un gouvernement qui semble tout rater !

Depuis plus de deux ans, on s’agite, on spécule !

Ce qu’on avance un jour, ensuite on le recule,

Dans un rythme effréné qui donne le tournis…

Ça n’est plus du tango, c’est danse de Saint Guy !

Le peuple abasourdi par ces folles pratiques

Ne voit pour l’avenir que funestes musiques !

Il s’agite à son tour, ployant sous les impôts,

Résiste à tout diktat, discute à tout propos,

Tire à hue et à dia et renverse la table !



Yvonne :

Un peuple ingouverné devient ingouvernable !



Le général :

Je confirme et j’illustre, écoutez bien ceci,

C’est un tableau d’en bas que je vous fais ici :

A-t ’on pris décision dans les formes légales

Que l’on voit illico se former des cabales !

L’un met un bonnet rouge et l’autre un bonnet vert

En prétendant agir au nom de l’Univers !

Quelques illuminés ou quelques fous furieux

Hurlent en vomissant des slogans injurieux,

Pillent les magasins, éructent, gesticulent,

Cassent trois abribus !... Et le pouvoir recule !!!



Yvonne :

Mais que fait la Police et que font les Gendarmes ?



Le général :

Le moins possible hélas ! Ils ont du vague à l’arme !

Car si par aventure on coffre un malfaisant

C’est la Garde des Sceaux qui porte les croissants !

Les socialos naïfs rêvent dans les nuages,

Se bercent d’illusions dans leurs lits d’enfants sages !

Confrontés au réel, ancrés dans le déni,

Ils sont tout étonnés quand ils tombent du nid !

Les jeunes snobinards, que bobos on appelle,

Vitupèrent la droite en faisant bien pis qu’elle !

Les tribuns de la plèbe agitent leurs grelots :

L’un veut saigner Neuilly pour nourrir le prolo,

L’autre clame à grands cris qu’il faudrait tout secouer

En virant les négros, les bicots, les niaquoués !

Et les deux réunis proposent des programmes

Qui traduisent à plat leur encéphalogramme.



Yvonne :

Mais où sont les anciens ? Gaullistes et Cocos !

Qui, eux, savaient pousser de grands cocoricos !



Le général :

Leur QG moscovite ayant pété les câbles,

Les Cocos d’autrefois sont quasi introuvables !



Yvonne :

Bonne nouvelle, au gué ! Tout espoir n’est pas mort !

Souvenez-vous du temps où ils étaient si forts !

Plus de Rouges enfin, en travers de la route !

Mais la race est teigneuse... il en reste, sans doute ?



Le général :

Oui, vous avez raison, ce sont de grands pervers...

Les derniers survivants se font repeindre en vert !

Quant à nos vieux amis gaullistes de baptême,

On fleurit leur logis, avec des chrysanthèmes...

C’est leurs petits-neveux qui piaillent à présent,

Et se bouffent le nez pour occuper leur temps !

L’un d’eux, le plus remuant, habile en artifices

Se débat aujourd’hui dans les Cours de Justice.

Je crains pour mon malheur, avoir œuvré en vain,

Mon costume est trop grand pour habiller ces nains !



Yvonne :

Oubliez tout ceci, laissons la politique

Qui vous fait enrager et tourner en bourrique.

Parlons d’autres sujets plus gais et plus légers,

Des lieux que j’ai connus... Paris a-t’il changé ?



Le général : (redevenant plus calme)

Heureusement, pas trop. On reconnait la ville,

J’ai pu me promener jusqu’à St Louis en l’île.

Pompidou, un peu snob, pour marquer son séjour,

Fit une usine à gaz au quartier de Beaubourg.

Giscard n’a rien cassé… c’est déjà quelque chose !

Mitterrand l’a suivi tenant au poing sa rose !

Mais lui, plus mégalo, se croyant pharaon

S’est plu à imiter le roi Toutankhamon.

Il sema pyramide aux parterres du Louvre,

C’est l’Égypte à présent qu’en ces lieux on découvre !

Chirac, plus primitif, a voulu, quai Branly,

Honorer les Dogons, les Peuls, les Chamboulis

À leur art, dit premier, il a su rendre hommage,

Le monument s’efface au milieu des feuillages...

Je n’ai pas retrouvé les halles de Baltard

À leur place un chantier avait pris du retard.

Et quant à l’Élysée où vous fûtes naguère,

Ce n’est plus un palais… c’est une garçonnière !

J’ai même cru comprendre, en lisant leurs canards,

Que peu s’en est fallu qu’il fût un lupanar !



Yvonne :

Un lupanar ! Grands Dieux, comment est-ce possible ?

Vous me faites plonger dans un monde indicible,

Je ne puis y songer sans trembler de dégoût,

Notre chambre à coucher annexe au «one two two !»



Le général : (qui s’échauffera progressivement)

Oui, les mœurs d’aujourd’hui connaissent quelque audace,

La contrainte est bannie et la honte fugace !

Ce qu’on cachait jadis, on l’étale à présent,

L’inverti manifeste, et la lesbienne autant !

On divorce partout : mariage... anachronique !

Sauf pour certains homos qui, eux, le revendiquent !

La déviance est très mode et ne fait plus horreur,

On l’exhibe à tout vent, mieux que Légion d’Honneur :

Le travelo s’affiche, et le camé ne cesse

De réclamer sa dose au frais de la princesse !

Le moindre hurluberlu fait son intéressant,

Quitte à montrer son cul au regard des passants !...

À quand le zoophile, à quand le coprophage ?



Yvonne :

Du calme, mon ami, modérez cet orage !



Le général :

Mais, mon cœur, laissez-moi m’expliquer plus avant,

Et vous aurez la clé de cet emportement.

Si vous aviez pu voir, même de votre rive,

Ce qu’il m’est advenu juste avant que j’arrive,

Vous auriez, c’est bien sûr, eut le souffle coupé !

Je reprends mon discours, où je l’avais laissé :

Ayant à satiété subi les psychodrames

Des gauchos, des fachos et de tous ceux qui brament,

Avant de repartir, j’ai voulu, bon époux,

Me rendre chez Chaumet vous choisir un bijou

Sur la place Vendôme. Au pied de la colonne,

Que vis-je alors, Madame ? En cent, je vous le donne !

Le sommet, m’a-t-on dit, de l’art contemporain :

Un enculoir géant en guise de sapin !

Il m’a fallu trouver le salut dans la fuite

Pour ne pas m’exposer au viol d’un sodomite !

Afin qu’il me remonte aussitôt chez les miens,

J’ai convoqué presto mon bon ange gardien !

Et c’est ainsi tremblant, et d’horreur et de rage,

Que vous me revoyez en ces nobles parages.



Yvonne :

Calmez-vous ! Les Français autrefois ont fait pis !

Et même en votre temps, vous fûtes déconfit

Par leur acrimonie et par leur inconstance,

N’ont-Ils pas, bien des fois, frôlé la décadence ?

Je me souviens d’un jour où, par eux excédé,

Vous les aviez traités, je crois, de bovidés ?



Le général :

C’est possible, en effet, dans un accès de doute

Où leur grande inertie entravait trop ma route !

Mais, Madame, aujourd’hui, ils ont fait bien plus fort !

Les Français sont des veaux, gouvernés par des porcs !



Yvonne :

Mais vous n’y pouvez rien ! Laissez à Dieu le père

Le soin de réprimer tous ces coléoptères !

C’est ainsi et c’est tout ! Le Français, français né,

Sera toujours paillard et indiscipliné,

Toujours libidineux, frondeur si nécessaire,

Arrogant, belliqueux et même téméraire,

Et cela en dépit de centaines de lois,

Car s’il n’est plus gaulliste… il demeure gaulois !



Le général : (se levant, plus détendu)

Oui, vous avez raison, j’ai tort, je m’obnubile

Et ne fais rien de mieux que m’échauffer la bile,

Laissons aux successeurs ce monde convulsif...

Et allons chez Malraux, prendre l’apéritif !



Ils sortent

4. Frank-Marie-THOMAS  le 26-02-2015 à 08:22:42  (site)

@ Galinette

Merci pour ce pastiche assez réussi. La pompe de l'alexandrin, même de mirliton, convient bien à la "grandeur" du vainqueur de Montcornet.

Je reviens pour la dernière fois sur un point que vous semblez négliger et qui, pourtant, est la cause de tout : le second tour de l'élection présidentielle.
Toute personne qui s'est un jour présentée à une élection uninominale à deux tours en connaît l'importance et les contraintes. En ne conservant que 2 candidats ( il serait aisé de décréter que les 3 candidats arrivés en tête pourront se présenter, ce qui obligerait à des alliances qui changeraient tout ) on coupe la France en deux camps irréconciliables qui se retrouveront par la suite dans toutes les autres élections nationales ou locales.
Ce désastre républicain est dû à la volonté expresse du général.

 
 
 
 

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