Le journal de Frank THOMAS

Libre parole d'un citoyen.

posté le jeudi 13 janvier 2011

Les leçons de Monsieur Arditi.

 

 

Regardez bien ce visage, il vous est familier.

Il n'y a guère de jour que vous ne le voyiez sur vos écrans de télévision.

Pièces de théâtre, films, séries télévisées, débats, publicités.

Le 11, il y a deux jours, sur France 2, en "prime time", il a animé une émission intitulée,"Fric, Krach et Gueule de Bois".

 

 

 

Yves Montand, déjà, il y a une trentaine d'années,  autre acteur "engagé", avait été la vedette d'une émission politico-économique , " Vive la Crise".

Le comédien-chanteur y donnait aux Français des conseils pour s'en sortir, accepter de se serrer la ceinture,  rebondir et  faire contre mauvaise fortune bon coeur.

Las ! On apprenait quelques jours plus tard que ce chantre de la sobriété et de la modestie avait été grassement payé ( 160000 francs, si je me souviens bien ) pour nous inviter à nous serrer la ceinture dans la joie et la bonne humeur...

Par la même occasion, nous avions eu la désagréable surprise de découvrir qu' Anne Sinclair, journaliste alors très lancée, épouse de Dominique Strauss-Kahn, cacique du PS, bien qu'elle fût au courant du mirifique contrat dont bénéficiait Montand , avait omis de le signaler en interviewant celui-ci...

 

Le parallèle avec Arditi est évident.

 

Ne voilà-t-il pas un homme "de gôche", dénonçant avec talent les aberrations et les crimes du capitalisme apatride, stigmatisant le rôle néfaste du système financier international et les banques qui, au lieu de protéger l'argent des déposants, jouent au casino et précipitent le monde dans l'abîme ?

 

Ne voilà-t-il pas, dis-je, que ce chevalier blanc de la morale, ce gardien du temple bobo, est en même temps le principal acteur d'une série de saynètes publicitaires vantant les mérites de "LCL" ( Le Crédit Lyonnais ) dont les turpitudes passées nous coûtent si cher et qui, comme toutes les autres banques, est partie prenante de ce système qu'Arditi dénonce ?

Beau spécimen de Tartuffe, en vérité.

Mais Pierre Arditi n'est-il pas avant tout acteur ? En tout cas, ce n'est pas son meilleur rôle.

 

Il est vrai que l'épouse d'Eric Cantona, le pourfendeur des banques, avait, elle aussi, tourné une pub pour le Crédit Lyonnais...

 

C'est le bal des faux-culs !

 

 

 


 
 
posté le mardi 11 janvier 2011

Clancul ! Pauvre clancul !

Je viens de découvrir le mot clancul ( c'est pour cela que la vieille ne voulait pas mourir ), et j'affirme donc hardiment qu'il y a de plus en plus de clanculs chez nos contemporains.


 

 

 

J'entends certains d'ici : " et voilà ! Encore des injures et de la violence !".

Pourtant, sans acrimonie, je le répète : nous sommes cernés par les clanculs, au travail, dans les transports en commun, aux terrasses des cafés, dans la rue. Partout des clanculs.

Par exemple, non seulement le village que j'habite est peuplé d'un grand nombre de c..., mais encore il grouille de clanculs.

Je reconnais que le mot sonne bizarrement. C'est tout son charme.

A l'oreille, il évoque soit un crétin, soit, en deux mots, un regroupement d'obsédés sexuels... Pourtant il est correct. Très.

 

 

 

 

CLANCUL n.m.

*     Clanculus,  nom d'un mollusque qui prend la couleur de la roche pour échapper à ses prédateurs.
*    Clanculaire, désigne une secte qui exerce ses rites en cachette.

*     Dans les deux cas, l'origine est à trouver dans le mot latin "clam", en cachette, discrètement.

*     Néologisme. Albert Paraz étudie la formation de ce néologisme dans Le Gala des Vaches, p. 138., à partir d'une lettre envoyée à l'auteur en 1947.

On retrouve ce mot chez Céline :


« Y a assez de clanculs par le monde qui triomphent ».

 

 

Mettons ce mot à l'honneur :

 il dit si bien une réalité contemporaine...

 

 


 
 
posté le vendredi 07 janvier 2011

Sarkozy parle mal français

Comme vous, je pense,  je suis désolé de la dégradation de notre langue que j'observe chaque jour depuis cette manière de première loge qu'est un établissement scolaire.

 



Vous n'imaginez pas le nombre d'erreurs de syntaxe, d'expressions obscures, de fautes grossières d'orthographe qui émaillent les circulaires que nous recevons.
C'est au point que cela commence à poser des problèmes de communication.

Il est vrai que l'exemple vient d'en haut : les approximations grammaticales de M. Sarkozy, la pauvreté de son vocabulaire, la répétitivité stéréotypée de ses tournures (qui font le bonheur de ses imitateurs) sont à l'unisson de la langue de son temps, hélas.

 

François Loncle, député socialiste  a adressé à M. Luc Chatel, Ministre de l'Education Nationale un courrier pour l'enjoindre de faire en sorte que le Président de la République fasse l'effort de s'exprimer en bon français.

 

Le ministre, embarrassé, comme on peut l'imaginer, a pris son temps pour lui répondre. Quoi ?

Que le Président parle simplement pour être compris des  Français, sans s'encombrer de circonlocutions compliquées...La défense est légère, voire franchement indigente.

Passons sur les quelques phrases carrément relâchées voire grossières qui ont été captées sans que le Président l'ait voulu, c'est une autre question.

Mais il y a tous les :

 

" c'est pas comme ça qui faut faire "

" Qu'est-ce qui veulent, les Français ?..."

 " Ch'suis pas d'accord "

 " C'est pas pasque vous êtes au chômage qui faut..."


Le constat, c'est vrai, n'est pas glorieux pour lui ni réjouissant pour le pays.


Cependant - est-ce à force de se l'entendre reprocher ? - je constate depuis quelque temps une sorte d'embellie dans ce domaine, qui va de pair, d'ailleurs, avec un visible effort de maîtrise de ses tics, de ses trépidations, etc.

Parviendra-t-il à faire disparaître ce fond de vulgarité qui transpire, malgré qu'il en ait ? J'en doute. S'il est vrai que le style c'est l'homme, le Président ne sera jamais un élégant prosateur, c'est certain.


Qu'il tâche du moins de ne plus faire honte à la France, ce serait déjà un progrès.

 


Commentaires

 

1. Mariane  le 07-01-2011 à 18:37:31

Certaines lettres de votre clavier semblent refuser de s'imprimer. Ainsi il manque un T à la fin de vient dans "l'exemple vien d'en haut ", il manque un "i" au mot glorieux dans "Le constat, c'est vrai, n'est pas gloreux ". Dans l'expression "qui va de pair" j'aurais mis un "E" à la fin de pair pensant à "faire la paire", mais je suis peut-être dans l'erreur... si c'est le cas, corrigez moi. Merci d'avance.

2. Frank-Marie-THOMAS  le 08-01-2011 à 21:00:23  (site)

Merci,Mariane, pour m'avoir signalé ces deux lettres manquantes.
Pour ce qui est de " aller de pair ", c'est juste.. Il s'agit du mot "pair", qui signife égal.

3. Mariane  le 09-01-2011 à 20:48:36

Merci

4. Billets-d-humeur  le 09-01-2011 à 21:24:36  (site)

On se rend bien compte que, à sa façon de s'exprimer, et à ses références, il n'est pas un puits de culture, comme ont put l'être certains de ces prédécesseurs... Mais aujourd'hui, qui se préoccupe encore de la culture?

5. Reikou  le 11-01-2011 à 06:57:59

Des générations entière d'étudiants , de professeurs , d'hommes de tout âge qui savent que cela a une importance .

Oh pas tous et surement pas une majorité , mais ils sont la .

 
 
 
posté le jeudi 06 janvier 2011

Une perle .

Longtemps, comme tous les profs je suppose, j'ai relevé les perles des copies que je corrigeais. J'y ai peu à peu renoncé : lassitude ou trop grande abondance de la matière...

 

 

 

 

 

 Voici pourtant une merveilleuse perle "de culture" ramassée dans une composition de 1ere S il y a dix jours, et qui est allée briller au pied du sapin :

 

 

 

« Voltaire est un grand écrivain

 du siècle des Frères Lumière. » 

 

 

 

Hein ? Qu'est-ce que vous en dites ? 

 


Commentaires

 

1. Mariane  le 07-01-2011 à 11:06:57

Pour un peu, Voltaire aurait pu trinquer avec Raimu...

 
 
 
posté le mercredi 05 janvier 2011

Indignons nous !

Stéphane Hessel, est passé  au Grand Journal de Canal + Il y était invité en même temps que l'humoriste Jamel Debbouze, pour faire la promotion de son petit livre

 "Indignez-vous !", qui fait un tabac en ce moment.

 

 

Plaudite, cives !

Je regardais avant-hier soir ce monsieur bien mis tapotant le bras de Jamel Debbouze.
Je ne pouvais pas ne pas penser à la redoutable crétinerie qu'à l'abri de sa sinécure médiatique, celui-ci avait proférée quelques semaines auparavant en disant : "la délinquance est un signe de bonne santé de la société".( cf art. joint)


J'aurais aimé que Michel Denisot (mais le peut-il, lui qui fut un si piètre interlocuteur du Président de la République ?) interrogeât M.Hessel sur son avis à propos de cette phrase et d'autres prises de position de l'humoriste.
Sans être trop exigeant, le téléspectateur que je suis aurait aimé aussi que quelqu'un osât émettre quelques réserves quant à la valeur et à l'originalité de l'opuscule de M. Hessel, tissu de lieux communs vaguement provocateurs.

Rien. Un vide sidéral. Le choc de l'image seulement

.

On cherche des explications au malaise actuel de la France et à la vague de dépression qui envahit nos concitoyens.
Je pense qu'un spectacle comme celui-ci a de quoi creuser encore un peu plus cette dépression.
Les médias, si prompts à faire bloc dès qu'ils se sentent remis en cause, n'auraient-ils pas, par hasard, le devoir de s'interroger sur leur obséquieuse déférence à l'égard des "élites" ?


Quant à M. Hessel, se compromettre ainsi pour vendre un petit livre partisan est une pitoyable utilisation du crédit qu'il a su capitaliser.

L'aspect vieille France, l'impeccable costume trois pièces, la chevelure blanche, les yeux rieurs, la componction du débit, tout inspire confiance, chez ce grand vieillard d'une remarquable verdeur, et pourtant...(*)

Quelle effrayante bêtise, pour ne rien dire de la malhonnêteté intellectuelle, que d'appeler les Français à s'indigner pour rester dignes et libres !
La mode est aux " coups de gueule". Toutes les radios, toutes le télévisions y invitent ; M. Hessel rame tout bonnement dans le sens du courant. Il déguise le vice en vertu.


Car il en va de ces prétendues indignations comme de la charité des dames de l'ancien temps : c'est un méprisant et méprisable cadeau concédé à la "populace" pour tromper sa soif de justice et qu'elle se tienne tranquille.

 

 

(*) Avez-vous remarqué que ce portrait ( à l'exception du costume 3 pièces et du grand âge) conviendrait parfaitement à Yann Arthus-Bertrand  qui s'attache à pallier la platitude et la nullité de ses propos par un look sympathique?

 


 
 
posté le mardi 04 janvier 2011

Plaidoyer contre le savoir.

Voyons, de qui peut bien être ce réquisitoire contre le savoir et ses dangers? Un indice pour vous mettre sur la voie : ce texte est postérieur au conte de Voltaire : De l'Horrible Danger de la Lecture, et antérieur au fameux mot du patron de TF1, Patrick Lelay,

 sur "la part de cerveau disponible pour Coca-Cola". 

 

 

 

 

« Tout ce que les peuples que nous avons soumis  pourraient apprendre à l’école  finirait par se retourner contre nous.

Un cerveau éclairé par des notions d’histoire en arrive à concevoir des idées politiques, et cela ne tournerait jamais à notre avantage.

 Mieux vaut installer un haut-parleur dans chaque village : donner quelques nouvelles à la population, et surtout la distraire.

 À quoi bon lui donner la possibilité d’acquérir des connaissances en politique, en économie ?

Non, de la musique, et encore de la musique ! La musique gaie provoque l’euphorie au travail. Qu’on fournisse à ces gens-là l’occasion de danser beaucoup, ils nous en seront reconnaissants.»

 


Commentaires

 

1. jean 25  le 04-01-2011 à 18:25:19

Quel homme a écrit cette chose qui me semble bien vrai à notre époque ?

2. Frank-Marie-THOMAS  le 04-01-2011 à 18:31:03  (site)

Jean 25,
Je vous pose une question et vous me répondez par la même question !
Si tout le monde cale, je vous dévoilerai le nom du mystérieux penseur...

3. Mariane  le 04-01-2011 à 19:15:55

Si je lève le doigt et si je dis ce que je pense, mes camarades vont-ils s'esclaffer et me faire rougir de honte? La professeur va t-il lever les yeux aux ciel en pensant que je n'ouvre la bouche que pour dire des âneries? Tant pis, je me lance... M'sieur, m'sieur, j'crois bien que c'est Adolf Hitler....

4. Frank-Marie-THOMAS  le 04-01-2011 à 22:46:32  (site)

Bravo Mariane !

5. Reikou  le 05-01-2011 à 13:18:27

Effrayant ...

6. Frank-Marie-THOMAS  le 05-01-2011 à 13:32:57  (site)

Oui...
Je précise que c'est un extrait des entretiens d'A.Hitler avec Martin Bormann.

 
 
 
posté le lundi 03 janvier 2011

Mes voeux pour 2011.

 

En ce début d'année 2011, je forme des voeux de bonheur pour vous,

 qui me faites le plaisir

 et l'honneur de me lire.

 

 

 


Que la lumière nous éclaire tous.

 


Commentaires

 

1. Reikou  le 03-01-2011 à 17:35:28

N'y aurait il pas un petit sous entendus franc maçonnique la dessous ?

La photo n'a pas été retouchée ? le phare est vraiment très blanc .

2. Frank-Marie-THOMAS  le 04-01-2011 à 07:24:14  (site)

" Une noix
Qu'y a-t-il dans une noix ?
Qu'est-ce qu'on y voit,
quand elle est fermée ? "

C'est l'éternelle question des symboles et des allégories qui disent tout et souvent son contraire.
On peut voir ce phare comme...
Un "i", celui "d'identité nationale", sur laquelle il veille...
Un doigt vengeur dressé vers le Ciel...
La verticalité de la prière...
Un sexe érigé...
La dérision de l'orgueil humain, etc, etc.

 
 
 
posté le dimanche 02 janvier 2011

Controverse .

Sur un blog familier, un  correspondant se faisant appeler " Pierre-Antoine" s'est lancé dans une polémique avec moi à propos de Pierre Bayle et de son oeuvre philosophique, notamment ses Ecrits sur la Tolérance.

Il ne me déplaît pas d'ouvrir l'année de ce blog par cette contoverse.

On verra à travers l'échange qui suit comment, sous les traits d'un polémiste, peut se cacher un extrêmiste ( il y en a aussi chez les chrétiens, les juifs, les témoins de Jéhovah, etc.) qui commence à pointer le bout de son nez par quelques outrances verbales et peu à peu dévoile ses batteries : la stricte observance du "Texte", et l'intolérance la plus étroite.

Je ne suis pas mécontent d'avoir contraint celui-ci à se démasquer...

 

 

 

 

 

 à Frank Thomas  (le 25 décembre 2010)

 

Vous citez Bayle.

Si c'est Pierre Bayle le philosophe du XVII°, il n'est pas certain qu'il soit le meilleur exemple de maturité, du moins intellectuelle.

Girouette ne pouvant se trouver une ancre solide, il navigue entre la doctrine de Luther, celle des Jésuites, de Calvin et au détour par celle de Descartes. Ce qui pourrait le faire passer pour un esprit éclairé, n'est en fait qu'un esprit immature en quête de l'image forte du père.

Sa philosophie me laisse comme la fosse du même nom : septique !

J'espère que ce n'est pas ce Bayle-là dont vous parliez.

 

Cordialement

Pierre-Antoine

 

 

*

*       *

 

 

 

à Pierre-Antoine  (le 26 décembre 2010)

 

Oui, c'est bien de Pierre Bayle que je parle.
Je ne connais pas le détail de son existence et des "errements" dont vous parlez. Dont acte.
Il demeure que son "Traité sur la Tolérance" et plus encore ses "Pensées sur la Comète de 1680" sont de grands livres, et sérieusement en avance sur son temps. J'y puise depuis des années, comme dans Lucrèce, C. de Bergerac, Fontenelle, etc. une inspiration critique roborative.
Merci, en tout cas, d'en avoir dit un mot.

 

 

Frank THOMAS

 

 

 

*

*       *

 

 

à Frank Thomas   (le 27 décembre 2010)

 

"Le traité de la tolérance" n'est-il pas de Voltaire ? Bayle lui, a commis un écrit "de la tolérance" dans lequel on discerne plus un faire-valoir sur ses errements que sur ses convictions. Mettre sur un pied d'égalité la "religion de la vérité" et la "religion de l'erreur" relève d'un exercice intellectuellement acrobatique.

Opposer la vertu d'un athée à la vertu d'un chrétien dénote une méconnaissance du message biblique. L'un sa vertu est à son honneur (et c'est très bien, il en faudrait beaucoup plus dans ce monde), l'autre est pour l'honneur de Dieu (et c'est mieux, mais ça ne plaît de moins en moins dans ce monde).

 

Cordialement.

P-A

 

*

*       *

 

 

 

à Pierre-Antoine ( le 28 décembre 2010)

 

Décidément, je ne sais pas ce que vous a fait ce pauvre Bayle pour que vous le détestiez à ce point.
Dans le magnifique plaidoyer en faveur de la tolérance qu'il a écrit un siècle avant celui de Voltaire (vous semblez l'oublier) il n'oppose absolument pas la vertu de l'athée à celle du chrétien, comme vous le dites.
Il développe l'idée, extrêmement courageuse en cette fin du XVIIe, qu'une société qui, par hypothèse, ne comprendrait que des athées, se comporterait de façon aussi civile qu'une société de croyants, pourvu qu'elle se dotât de règles morales et de moyens de les faire respecter.
En d'autres termes, il dénie à la religion le monopole de la morale, ce qui, après les guerres civiles de la seconde moitié du XVIe siècle, les horreurs de la révocation de l'Edit de Nantes, les infâmes procès en sorcellerie, etc. ne paraît pas une idée saugrenue, non ?
En réalité il pense même (et il le suggère, ne pouvant pas le dire), ce que pensait Lucrèce 18 siècles plus tôt :
"Tantum religio potuit suadere malorum".

Gloire à Bayle qui a porté ce flambeau de la liberté de penser un siècle avant son imitateur timide, Voltaire !

 

F. T.

 

*

*       * 

 

 

à Frank Thomas  (le 29 décembre 2010)

 

Bayle sous couvert de tolérance a posé les bases de la permissivité.

Il néglige un fait essentiel : la morale a besoin de la justice pour s'exercer. Et l'athéisme qui dénie toute idée de justice divine prive la morale de sa substance.

Dans son essai (pour moi ce n'est qu'un essai) il soutient que l'athéisme peut établir, sans Dieu, des règles morales dans les relations humaines. Il affirme donc qu'il n'y a nul besoin de s'appuyer sur les préceptes religieux pour que "tuer, mentir, voler, convoiter, tromper..." soit bannis de la relation sociale.
Il "occulte" ainsi un fait essentiel, qu'il n'ignore pourtant pas :
Seule l'action de Celui qui a édicté le décalogue (en utilisant le futur et non l'impératif), peut et veut inscrire ces lois dans le coeur de l'homme.
"Voici l’alliance que je ferai avec eux après ces jours–là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leurs cœurs, Et je les écrirai dans leur esprit, il ajoute:
Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités. Hébreux ch.10 v.16,17"

Et quoi qu'on en dise toute morale sociale tire sa substance de ce décalogue. L'athéisme ne peut rien inventer de nouveau que ces simples lois que lui-même aspire à élever en valeurs morales.

C'est "l'occultation" de cette vérité scripturaire qui me fait dire que Pierre Bayle est à côté de ses pompes.

 

Cordialement.
P-A
*
*       * 

à Pierre-Antoine  (le 30 décembre 2010)

 

A partir du moment où vous affirmez que toute morale ne peut procéder que du Décalogue, je comprends mieux votre hargne contre Pierre Bayle, et notre discussion peut en effet s'arrêter là...

 

F. T.

 

Note :

L'avant dernier texte est un modèle de tautologie et de sophisme :

 

                      Majeure : La justice et la morale  ne peuvent être que divines

                      mineure : or les athées ne croient pas en dieu

                  conclusion : donc les athées n'ont ni morale ni justice.

 CQFD..... Et nous sommes en 2011 !

 

 

 

 

 

 

 

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Et Bayle alors ?
 


 
 
posté le samedi 01 janvier 2011

Vergès et Dumas au secours de Bgabgo !

 

 

Qui se ressemble s'assemble...

 


 
 
posté le vendredi 31 décembre 2010

Une "rue" de Venise.

 

Une huile sur toile de mon amie et collègue Christiane Camet,

 belle rencontre faite en Nouvelle Calédonie dans les années 90.

 

 

 

 

 

 

 

 

Chers lecteurs,

 « ordre, beauté, luxe, calme et volupté »

 durant toute l'année nouvelle !

 


Commentaires

 

1. jean 25  le 31-12-2010 à 11:05:46

A toi aussi mon cher ami.

 
 
 
posté le jeudi 30 décembre 2010

Un poème royal.

Délassons nous des cris de haine, de bêtise et de vulgarité des rapeurs, avec le roi Charles IX.

Voici le bel éloge qu'il adresse à Ronsard, "Prince des poètes et poète des princes".

 

 

 

 Ton esprit est, Ronsard, plus gaillard que le mien ;
Mais mon corps est plus jeune et plus fort que le tien ;
Par ainsi je conclus qu'en savoir tu me passes
D'autant que mon printemps tes cheveux gris efface.

*

*       * 
L'art de faire des vers, dût-on s'en indigner,
Doit être à plus haut prix que celui de régner.
Tous deux également nous portons des couronnes
Mais, roi, je la reçus ; poète, tu la donnes.
Ton esprit enflammé d'une céleste ardeur
Éclate par soi-même, et moi par ma grandeur.
Si du côté des Dieux je cherche l'avantage,
Ronsard est leur mignon et je suis leur image.
Ta lyre, qui ravit par de si doux accords,
Te soumet les esprits dont je n'ai que les corps ;
Elle s'en rend le maître et te fait introduire
Où le plus fier tyran n'a jamais eu d'empire,
Elle amollit les coeurs et soumet la beauté :
Je puis donner la mort, toi l'immortalité.

 

 

Le malheur des temps, les ravages du fanatisme religieux voulurent pourtant que ce même roi, fût celui qui commanda le massacre de la Saint Barthélémy...

 


 
 
posté le jeudi 30 décembre 2010

Aux "anonymes" célèbres !

 
Voici trois commentaires mis sur le blog de Philippe Bilger, en lien avec celui-ci.
Ce magistrat, avocat général à la Cour d'Appel de Paris, traite, dans son article, des "héros anonymes" qui ont illustré l'année 2010, et qui, par leur courage et leur modestie, honorent le genre humain.
Raffraîchissante idée, surtout après que je vous ai infligé les vomissements nauséabonds de rapeurs de l'article précédent.
Cela nous permet de terminer l'année sur une note plus optimiste.
Cependant, comme pour moi le sentimentalisme ne doit jamais prendre le pas sur la réflexion et la raison, je tenais à donner la parole à ces trois commentateurs qui sont d'accord entre eux sans s'être concertés... L'un des trois n'est autre que votre serviteur, qui vous souhaite de bonnes fêtes et une heureuse année 2011.
Premier commentaire

Encore une de ces rencontres troublantes : le jour même où vous rédigez ce billet, cher Philippe Bilger, un jeune homme meurt de froid en se jetant dans l'eau pour sauver un camarade imprudent. Il a sa place dans ce groupe de héros discrets dont vous faites l'éloge.
Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, eux, iront rejoindre, dans nos mémoires, les noms de tous les otages qui les ont précédés.
La communauté nationale souhaite que leur vie soit épargnée et qu'ils puissent dès que possible retrouver les leurs.
Une réflexion à ce propos : je ne puis m'empêcher d'être surpris que depuis de longs mois seuls leurs deux noms soient cités, régulièrement suivis par la formule "ainsi que leurs accompagnateurs" dont on ne donne jamais les noms.
De la même façon, on ne donne jamais ceux des autres personnes actuellement détenues en Afrique.
Peut-être y a-t-il une raison à cela ; j'aimerais la connaître. Si ce n'est pas le cas, faut-il en déduire que seuls ces journalistes méritent d'avoir une identité ?

Puisque vous avez eu la bonne idée de rendre hommage aux "héros anonymes de l'année", permettez-moi de dire que ces personnes ont un nom, et que, partant, le qualificatif d'"anonymes" ne leur convient pas.

Je crains fort que ce ne soit qu'une des nombreuses manifestations du goût de notre temps pour l'euphémisme : "inconnus" étant, me semble-t-il, le mot exact par lequel il faudrait les désigner. Des inconnus qui d'ailleurs cesseraient aussitôt de l'être dès lors qu'on dirait et répèterait leurs noms.
Combien de fois n'ai-je pas bouilli en entendant, à l'occasion, par exemple, de la mort d'un illustre personnage, le journaliste énumérer les stars et autres personnalités célèbres présentes, et traiter d'"anonymes" les personnes présentes dans le public. On est "connu" ou "anonyme" !

Le courageux jeune homme dont je parlais en commençant, mort par amitié, mériterait lui aussi de sortir de l'anonymat, non ?

 

Deuxième commentaire

 

Oui mais... d'autres otages sont prisonniers au Niger d'une organisation cousine des Talibans mais qui a démontré, elle, qu'elle n'hésitait pas à décapiter. Mais ces otages ne sont pas journalistes et n'ont donc pas droit à cette empathie corporatiste. Rien n'indique que cette publicité soit d'ailleurs profitable aux otages, mais si l'on se persuade que c'est utile, pourquoi en priver les autres ? L'Etat tend la main aux ministres congédiés, la presse tend la main à des journalistes enlevés mais l'otage ingénieur ou technicien n'existe pas davantage que les héros du quotidien. C'est populiste ? Tant pis.

Je n'aime pas cette expression consacrée de "héros anonyme". Vous identifiez l'un par le prénom d'Omar. J'irais même jusqu'à parier qu'il a un patronyme.

Mais pour les médias, les vrais gens sont des prénoms, rien que cela. Pas identifiables. L'auditeur qui appelle à l'antenne d'une radio, c'est Jean-Jacques ou Cécile, un ectoplasme anonyme, qu'importe sa pertinence, il demeure une abstraction face à la personnalité, dotée d'un prénom et d'un nom, qui lui seul existe pleinement aux côtés des journalistes. On me rétorquera que son nom ne dirait rien à personne, certes, mais alors à quoi bon le prénom ? "X nous appelle du trou du cul du monde, posez votre question X !"
Cela est d'autant plus choquant que, pour ce qui est des héros anonymes, on voit mal qui on pourrait mettre en face qui ne soit pas anonyme, au sens médiatique du terme. Un héros est un héros, il a su faire fi de ses peurs et de son indifférence pour plonger dans l'eau froide, cela pourrait justifier qu'Omar soit crédité de son identité complète.

 

Troisième commentaire

 

 

Quand on  tourne cette tragédie dans tous les sens on s'aperçoit qu'elle n'est pas double mais nonuple.

UN soldat franco-israélien Gilad Shalit capturé par le Hamas le 25 juin 2006,

UN militaire de la DGSE (Denis Alex) détenu par un groupe islamiste en Somalie depuis le 14 juillet 2009, soit bientôt six mois de plus que les deux journalistes.

CINQ employés civils (dont une épouse malade) détenus quelque part dans le nord du Niger ou le sud de la Mauritanie. Cela fait trois de plus que deux journalistes.

A croire qu'il n'y en a que pour les médias.

La valeur d'un otage n'est-elle pas la même, que l'on soit journaliste, militaire ou employé d'une société française ?

L'honnêteté intellectuelle et morale exigerait, si l'on en avait un tant soit peu, que le traitement de l'information et le soutien moral aux familles soient les mêmes !

Cette manière d'exclusivité dénote, hélas, la mentalité de nos médias français.

Et je ne parle même pas des autres qui ont eu le malheur d'être enlevés à leurs côtés.

Tous ont le même point commun, c'est d'être otages dans des conditions inhumaines par des terroristes qui veulent susciter de la peur par leurs actions subversives.

Que 2011 soit l'année de leur liberté !

 


 
 
posté le mercredi 29 décembre 2010

Textes de rap anti-français

La tendre  poésie du rap

 

 

Je publie quelques textes - pas les plus orduriers - émanant de groupes de rap ayant pignon sur rue, dont les disques sont en vente, qui remportent même, pour certains, un succès important.

Si le communautarisme étroit, le sexisme, le racisme, l'appel à la violence, au viol  ou au meurtre sont anti-républicains, ces textes, comme ceux qui les écrivent et les chantent, le sont aussi.

Que comptent faire les autorités, si pointilleuses, à juste titre,  à l'égard des dérapages de Monsieur Guerlain, de M. Hortefeux et autres ?

Vivrons nous encore longtemps un état de fait où une partie de la population pourra insulter et menacer sans risque, alors que la majorité des citoyens devra subir sans se plaindre, sous menace de représailles ou de sanction ?

 

 

 

 

 

Le groupe 113

 


 

 

 

  

 

 

J' crie tout haut : " J'baise votre nation "
On remballe et on leur pète leur fion.
Faut pas qu'y ait une bavure ou dans la ville ça va péter,
Du commissaire au stagiaire: tous détestés !
A la moindre occasion, dès qu' tu l' peux, faut les
baiser.

Bats les couilles les porcs qui représentent l'ordre en France

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le groupe SNIPPER

 

 

J'aime pas ce pays la France et le latin,

 son système son baratin.
Pour mission exterminer les ministres et les fachos
La France est une garce
et on s'est fait trahir
On nique la France sous une tendance de musique populaire
Les frères sont armés jusqu'aux dents, tous prêts à faire la guerre
Faudrait changer les lois et pouvoir

 voir

 Bientôt à l'Élysée des arabes
 et des noirs au pouvoir
.

 Faut que ça pète !
 Frère, je lance un appel, on est là pour tous niquer
 La France aux français, tant qu' j 'y serai, ça serait impossible. 
Leur laisser des traces et des séquelles avant de crever.

 Faut leur en faire baver la seule chose qu'ils ont méritée.
 'façon j'ai plus rien à perdre, j'aimerais les faire pendre.

 Mon seul souhait 
désormais

 est de nous voir les envahir.

 Ils canalisent la révolte
 pour éviter la guerre civile.

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Le groupe LUNATIC


Allez-y, lâchez les pitts, cassez les vitres, 
quoi Rien à foutre, d' façon en face c'est des flics
C'est U.N.I.T.Y., renoi, rebeu, babtou, tway
Mais si on veut contrôler Paris, tu sais que ça sera tous ensemble. 
Ca y est les pitts sont lâchés,

     les villes sont à chier, les keufs sont lynchés

faut que Paris crame,

on redémarre la guillotine pire qu'à Djibouti,

La France pète,

J'espère que t'as capté le concept.

 

 

 

Le groupe  AMER

 

 J'aimerais voir brûler Panam

 au napalm

 sous les flammes

 façon Vietnam

 tandis que ceux de ton espèce galopent où

 24 heures par jour et 7 jours par semaine

 J'ai envie de dégainer sur des f.a.c.e.s d.e c.r.a.i.e
   dommage (....) que ta mère ne t'ait rien dit sur ce putain de pays,

 me retirer ma carte d'identité,

avec laquelle j'me suis plusieurs fois torché.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SALIF


 

Quand le macro

 prend le micro,

 c'est pour niquer la France guerre raciale,   guerre fatale

 oil pour oil, dent pour dent

 organisation radicale,

 par tous les moyens

    il faut leur niquer leurs mères

          Gouers (Français)

           c'est toi qui perd.

  Flippe pour ta femme tes enfants pour ta race.

       On  est installé ici

 c'est vous qu'on va mettre dehors

  
  

Les colons nous l'ont mis profond. A l'envers on va leur faire,
 On est venu récupérer notre dû
 Dans vos rues on va faire couler votre pu
 Attends toi à plus d'un attentat

 Ici en France, loin des ambiances "pétard" 14 juillet
 Microphone ouvert et nos actions s'amorcent féroces
 A.L.I., Booba, Lunatic, Hauts de seine, on te saig

  on repartira avec leur argent, leur sang et leurs pes-sa

  La France n'est pas territoire neutre.
 Mes troupes sont mobilisées
 Ils ont leurs paradis fiscaux
 fauton impose nos lieux de non-droits
 Et si c'est ça qu'ils veulent on va s'armer et s'entourer d'Kh

 Mains on reste pratiquants, délinquants
 Nos psaumes récitées
 Par nos mômes de cité à cité.
 Nique la justice
 Y'a qu' dieu qui peut me juger
Rien qu' j' dors plus, sur cette terre de colons impurs
 L pour ma Loi suprême représentée par le Iislam

 J'aime voir des CRS morts
J'aime les pin-pon, suivis d'explosions et des pompiers
 Un jour j' te souris,

 Un jour j' te crève
 j'perds mon temps à m' dire qu' j' finirais bien par leur tirer d' ssus


  Et si ma haine diminue

 C'est qu' les porcs sont morts

 et qui m' reste plus qu' dix minutes. 
On met leurs femmes sans dessous.

 Mais attention

 y'a tension

 quand j' vois un porc chez moi. 
A rien apprendre sauf que les porcs sont à pendre

J'suis venu en paix, pour faire la guerre aux bâtards....
 Chante pour que les porcs rampent ....
J' leur veux la guerre,

 donc laisse-moi en paix frère...
 On vend du shit aux blancs...

 

 

***************************

 

 

 

 

Instructif, non ?

 

 

 

 

A tous paix, amour, tendresse, pour 2011 !

 

 

 


Commentaires

 

1. aquamaniac  le 29-12-2010 à 11:55:44  (site)

Merci d'avoir le courage de montrer les évidences.
Avec mon respect, Marion

2. Hervé Molla  le 30-12-2010 à 10:54:03

S’il est admis que l’on ne fait pas de bonne littérature simplement avec de bons sentiments, on peut faire pire avec de très mauvais. Cette courte anthologie de textes merdiques, illisibles autant qu’ils doivent être inaudibles, en témoigne. La raison profonde en est sans doute que les sentiments, exprimés par des auteurs sans talent mais avides d’argent et de notoriété, sont factices. Tels quels, ils peuvent toutefois servir d’appeaux et la question, alors que les barbares sont dans Rome, n’est bien sûr pas celle de la littérature … Aussi les décideurs (et les autres) pourraient, par exemple, relire avec profit l’essai de Jean-François Revel, écrit il y a une trentaine d’années et qui éclaire cet épiphénomène : « Comment les démocraties finissent ».
Sauf si les uns (et les autres) en ont pris leur parti.

3. Reikou  le 01-01-2011 à 14:19:54

Je ne cerne pas trop le but de cet article .
Souligner la montée du communautarisme ?
Souligner la provocation ouverte de certain rappeur français ? Auxquels cas il faudrait aussi parler des chanteurs de reggae qui promulgue la drogue , des rockeur qui promulgue l'anarchie , ou le satanisme , la violence , le non respect de la loi , etc ...

De tout temps et dans chaque partie de la société de tels personnages on toujours existé .

Nous constatons effectivement que certains rappeurs à grand succès prétendre appartenir a une communauté particulière de la société française qui manifestement ne veux pas du bien au reste de la société .

Est-ce vraiment nouveau ?

Et puis , quand un groupe de personne véhicule une idée il s'en suit généralement un symbole ,un texte , ou une chanson qui la représente .
(Un exemple parmi tant d'autre , la marseillaise )
Évidemment dans le cas d'idéaux vulgaire comme ceux ci les artiste pourrait être condamnable , mais officieusement ou officiellement ce type de musique subsistera .

Alors les autorité ? Si l'on corrige ceux ci , il faudras corriger tout les autres .

 
 
 
posté le lundi 27 décembre 2010

Les fouilles de Zeugma

A l'extrême sud de la Turquie, sur la frontière avec la Syrie, d'immenses travaux ont été entrepris il y a plus de 10 ans pour la construction d'un barrage sur le Tigre. A cette occasion les archéologues ont mis à jour une cité romaine d'époque héllénistique, Zeugma.

 

Les rives du Tigre vue de Zeugma

 

 

Le barrage sur le Tigre

 

 

Vue des fouilles de Zeugma

 

Les archéologues, à la tête desquels se trouvait la française Catherine Abadie-Reynal, n'ont eu malheureusement que 5 ans, à partir de 2000, pour mener à bien des fouilles qui, pour être complètes en auraient nécéssité le quadruple.

Ils ont eu tout juste le temps de repérer le plan de la ville et de dégager à la hâte ce qui pouvait l'être, enfoui sous des tonnes de terre et d'éboulis dus probablement à un très ancien tremblement de terre. 

 

 

Quelques maisons patriciennes

 

L'une des maisons appartenant à un riche romain probablement fonctionnaire de la Provincia d'Asie, offrit une des plus remarquables mosaïques antiques mise à jour, représentant la légende de la famille de Minos.

L'épouse du roi de Crète Minos, la reine Pasiphaé, rendue démente par Vénus, tombe amoureuse du Taureau de la Crète ( sous les traits duquel se cache Jupiter). Elle commande à l'ingénieur et architecte Dédale de construire une vache articulée dans laquelle elle pourra rejoindre son amant.

Dédale, aidé de son fils Icare se met à l'ouvrage et bâtit la machine.

Des amours monstueuses de Pasiphaé et du Taureau naîtra l'horrible Minotaure que la reine et le roi feront enfermer sous le palais, dans le labyrinthe construit par l'ingénieux Dédale... 

 

 

Détail d'une mosaïque illustrant la légende de Minos, de Pasiphaé et du Minotaure. L'expressivité, le réalisme saisissant de ce visage de la nourrice

 sont d'un grand artiste, à l'évidence.

 

 

La reine Pasiphaé, épouse de Minos, amante du Taureau, mère d'Ariane et de Phèdre.

« Dans quels égarements l'amour jeta ma mère ! »

 

 

La reine fait construire une vache en bois par Dédale et son fils Icare.

Pasiphaé, Amour, la tête de la vache, Ariane, la nourrice, Dédale et Icare.

Au fond, le palais de Minos, cachant le labyrinthe.

 

 

 

 

Deux autres magnifiques mosaïques dont le sujet central est entouré d'un décor éblouissant de technique.

 

Aujourd'hui, tout est englouti à l'exception de quelques peintures murales, d'objets et de monnaies, et de ces mosaïques  qui ont été détachées et transportées dans un musée...

 

 


 
 
posté le samedi 25 décembre 2010

Mais non ! Il ne fait pas froid !

 

Qu'est-ce que vous dites ?

- Brrr !

   -"Brrrr"?

 

 

Non, pas "Brrrr "!

 

 

Puisqu'on vous dit que la température augmente !

 

Bonnes fêtes glacées

au chaud !

 


 
 
posté le jeudi 23 décembre 2010

Tonton, pourquoi tu tousses ?

"Vivement Dimanche", son canapé accueillant, ses pensionnaires, son animateur titulaire et inamovible.

 

 

 

 

 

Je voulais vous parler depuis lundi de ce que l'on a pu voir dimanche dernier "chez Drucker", comme on dit, sans bien mesurer que cette expression banale fait d'une émission une sorte d'adresse, de domicile privé, et que, puisqu'on est "chez soi", on y invite qui on veut, de préférence toujours les mêmes, les "amis" et les personnes de la famille, et qu'on ferme "sa porte", à qui n'a pas l'heur de plaire (* cf. article en lien).

Donc, il y a quatre jours, Michel Drucker, confortablement calé dans son canapé rouge, à l'aise comme on est dans ses pantoufles et dans une maison qu'on habite de puis 40 ans,  s'apprêtait, à la fin d'un long après-midi de congratulations et de compliments généreusement échangés, et après les numéros bien huilés des "chroniqueurs" habitués des lieux, à se séparer de ses "amis".

C'était le tour de Claude Sérillon de faire son petit numéro : il s'agit d'une sorte de mini revue des dernières parutions en librairie. En soi cette rubrique est louable : quoi de plus utile, en effet, que de donner à nos compatriotes l'envie de lire ? Voilà donc le sieur Sérillon qui entreprend de faire l'éloge de deux ou trois bouquins avant de prendre la mine chafouine de l'élève qui s'apprête à dire une chose qui risque de courroucer le maître :

« ¨Pour finir, je vais faire quelque chose qui ne va pas plaire à Michel, je sais qu'il ne voulais pas que j'en parle, mais tant pis, je me lance. Je veux absolument vous dire tout le bien que je pense d'un petit livre charmant et très original lu par...Marie Drucker. »

 

Un  ange passe. Quelle audace ! Braver ainsi le probable courroux du propriétaire des lieux ! Oser parler du livre que vient de publier sa nièce, elle même journaliste sur la même chaîne de télé, et ce juste avant Noël ! Mais " il est fou, Sérillou !" de braver ainsi le tonton; il veut perdre sa place ou quoi ?

Par chance, le maître, bien disposé, semble par son silence très légèrement désapprobateur, tolérer exceptionnellement  la hardiesse du potache.

Incontinent celui-ci s'engouffre dans la brèche et, enhardi par la permission tacite qui semble lui être donnée, entame son dithyrambe du livre de la nièce.

Elle est passionnée, apprend-on, de musique ( et chacun de penser qu'elle pourra donc plus tard animer  une émission où il sera question de livres, de musique, etc, comme son oncle...), elle publie là, pour les enfants, un livre et un CD joliment écrits, tout dans l'esprit et la grâce du XVIIIe, " La Perruque de Joseph Haydn".

 

Ne trouvez-vous pas que cette saynète passerait bien au théâtre, et qu'elle dit tout ?

 

 

 

bonnes fêtes

 sans télé ! 

 


Commentaires

 

1. Mariane  le 24-12-2010 à 08:22:50

La télévision! Oh la télévision!!! Cet outil magnifique destiné à faire entrer la culture dans toutes les têtes n'est qu'un outil... Un bon outil dans de mauvaises mains provoque des catastrophes... La télévision n'est responsable de rien mais les "manipulateurs" de cet outil sont responsables de tout... et le pire est qu'ils sont vachement contents d'eux!!! Faites comme moi, qui ne la regarde pas ou pratiquement pas... Il y a encore tellement d'excellents ouvrages à lire, et puis internet (autre outil dont il faut se méfier) permet de changer de position quand on se lasse un peu de tenir un livre... Joyeux Noël

2. Blabla  le 25-12-2010 à 08:33:30

D'ccord ! Il ne faut plus regarder la télé. Alors si les livres sont tous mauvais il ne faut plus lire, si l'air est pollué il ne faut plus respiré et ainsi de suite !
Moi je pense qu'il faut crititiquer ces gens et les chasser. La télé nous appartient par nos impots ou nos abonnements.

 
 
 
posté le mardi 21 décembre 2010

Fontenelle, au secours, le GIEC est devenu fou !

                                                     Créé il y a un peu plus de vingt ans sous l'égide de l'ONU, le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), publie tous les six ou sept ans un rapport qui sert de référence dans les négociations internationales sur le changement climatique. En 2007, ses travaux ont même valu à cet organisme, présidé par l'Indien Rajendra Pachauri, de partager le prix Nobel de la Paix avec l'ancien vice-président américain Al Gore.

 

                                    Mais depuis son étoile a sérieusement pâli. .Fin novembre, peu avant le sommet mondial de Copenhague, l'affaire du «Climategate» sème le trouble. Des milliers de courriels émanant de climatologues de l'Université d'East Anglia (Royaume-Uni), l'un des centres qui produisent les données sur les températures mondiales, sont publiés sur Internet. L'un des messages du directeur de ce centre, le professeur Phil Jones, évoque une «ruse» pour manipuler les relevés  afin de «dissimuler une baisse» des températures. ICe savant est en droit de se demander pourquoi, me semble-t-il. Or il a dû abandonner temporairement son poste le temps d'une enquête interne lancée par l'université.

 

.Second faux pas : le Giec a dû admettre, le mois dernier, qu'il avait commis une «regrettable erreur» en affirmant, dans son dernier rapport de 2007, que les glaciers de l'Himalaya reculaient plus vite que les autres glaciers du monde et «pourraient disparaître d'ici à 2035» au lieu de… 2350 !

Excusez du peu ! 315 ans d'erreur, une simple inversion de chiffres !

                                        Quand on pense que c'est en se fondant sur les rapports du GIEC  et en réduisant au silence les centaines de savants qui, de part le monde, mettent en garde contre son alarmisme, que les différents gouvernements décident de la politique à mener en matière de "développement durable" et de "protection de l'environnement", il y a de quoi avoir peur.

 

Car c'est notre vie de tous les jours, nos libertés fondamentales, notre confort, notre santé, notre niveau de vie et l'avenir de la jeunesse qui sont en cause.

Si, comme au temps des Inquisiteurs, toute la société s'organise autour des criailleries millénaristes de ces angoissés professionnels, relayés par des vedettes médiatiques, des Al Gore, des  Hulot ou des Arthus-Bertrand (*), il y a de quoi s'inquiéter.

 

On s'apercevra, mais trop tard, qu'on s'est fait peur, qu'on s'est pourri la vie, qu'on a sacrifié la sérénité et le bonheur  présents à une mythique catastrophe dont les vendeurs de malheur, nouveaux Savonarole, prennent plaisir et ont intérêt à annoncer urbi et orbi la venue prochaine, si nous ne nous amendons pas.

On sera "honteux et confus" d'avoir mal mesuré l'évolution du climat, d'avoir artificiellement surestimé l'impact anthropique sur le prétendu "réchauffement", d'avoir réduit au silence en les ridiculisant les voix discordantes, d'avoir sous-estimé le rôle de l'inclinaison de l'axe de le terre, des variations de l'activité solaire, bref d'avoir rendu l'homme responsable d'un phénomène dont la réalité n'est même pas démontrée.

 

                                                              Et j'en reviens à ce lumineux texte de Fontenelle, la Dent d'or : des "savants" du monde entier, apprenant qu'une dent en or a poussé dans la bouche d'un enfant de Silésie, se mettent à écrire d'énormes livres sur l'origine de cette dent, sur les malheurs qu'elle annonce à l'humanité et sur les mesures à prendre pour apaiser la colère de Dieu...

« Quand un orfèvre l'eut examiné, il se trouva que c'était une feuille d'or qui avait été appliquée à la dent. Mais on commença par faire des livres, puis on examina la dent... »

« Assurons nous bien du fait avant de nous inquiéter de la cause; cela nous évitera le ridicule d'avoir trouvé la cause de ce qui n'est point. »

(*) Il serait d'ailleurs instructif de clarifier les rapports de ces Cassandres salariées avec l'industrie des cosmétiques, du nucléaire, etc 

Bonnes et chaleureuses fêtes !

   

 


Commentaires

 

1. Reikou  le 21-12-2010 à 19:07:39

Texte très instructifs s'il en est .

Les dernières décennies auraient clairement été plus calme si l'on ne s'était autant alarmé pour le dit réchauffement , bien qu'a mon avis l'écologie aurait déployer les mêmes esprits .

Je pense que c'est d'ailleurs plus par intérêt politique que écologique que certains on endosser l'aube du prêcheur , je pense notamment a Al gore .

La politique actuel changeras t'elle ?
J'en doute fort mais soyons optimiste .

Très bonne fêtes à vous .

 
 
 
posté le lundi 20 décembre 2010

Chaud-froid de canard

 

"Surtout ne pas confondre climat et météo", dixerunt les verts.

Disons donc que si la météo se refroidit, le climat se réchauffe.

 Il est bien le seul.

Bonnes fêtes sous la neige !

 


 
 
posté le dimanche 19 décembre 2010

Hommage à Jacqueline de Romilly

Madame Jacqueline de Romilly est morte hier à l'âge de 97 ans.

 

 

 

 

Une vie entièrement consacrée aux études et à l'enseignement qui honore l'Université et la recherche françaises.

Spécialiste de la Grèce antique et particulièrement de l'historien Thucydide, Jacqueline de Romilly n'oublia jamais, du sommet où elle était parvenue, les élèves des classes des collèges et des lycées.

Elle s'illustra même dans un combat difficile pour la survie des études humanistes, singulièrement du grec, si mal traitées dans notre pays par les gouvernements successifs.

Dans un livre qui est un cri, l'Ecole en Détresse, elle a osé dire à ses pairs universitaires combien il était dangereux de ne pas défendre auprès du grand public les trésors de cette civilisation antique à laquelle ils consacraient leur vie, inconscients qu'ils étaient du danger de les voir à jamais effacés de la mémoire du peuple.

 

 

Par mon frère Yan, directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes et son amie Nicole Loraux, disciple de Jacqueline de Romilly, tous disparus aujourd'hui, j'ai mieux pris la mesure de l'immensité du savoir et de la sagesse de cette grande dame de la culture française.

 

 

Εορταζετε καλως

 


Commentaires

 

1. Hervé Molla  le 19-12-2010 à 20:32:03

Je ne m'ennuie jamais.
J'aime découvrir, apprendre et progresser et m'épanouir.
J'aime encore et toujours les petits efforts d'attention qui me donnent de petites victoires faciles à remporter.
J'ai eu la chance d'être l'élève de quelques uns, humbles comme cette grande dame.
Et j'espère à mon tour n'être jamais ennuyeux !

 
 
 
posté le dimanche 19 décembre 2010

Famille Royale : quelques nouvelles.

J'ai pensé que les lecteurs de ce blog s'inquiétaient de ce que peut bien devenir la Maison de France. En ces temps difficiles de crise et de doute, il est réconfortant de savoir que la dynastie des Bourbons a été gratifiée de la naissance de deux héritiers jumeaux.

Voici donc le communiqué réjouissant du prince de Bauffremont, publié il y a 7 mois. On n'en a pas assez parlé.

 

 

 

Armes de France

 

 

 

 

Le Duc D'Anjou, potentiel Roi de France et de Navarre sous le nom de Louis XX

 

 

« Ce vendredi 28 mai 2010, à 15h33 et 15h38 Madame la Princesse Marie Marguerite, duchesse d’Anjou, épouse de Monseigneur le Prince Louis, Chef de la Maison de Bourbon, successeur des Rois de France (*) a mis au monde, à New-York (États-Unis d’Amérique),                               

 

                                          - Monseigneur le Prince Louis, Dauphin de France

                                          - SAR Monseigneur le Prince Alphonse.

 

Le Prince Louis de Bourbon, Dauphin de France, est né à 09h33 (heure locale) et il a été titré duc de Bourgogne. À sa naissance, il pesait 3,340 kg et mesurait 51 cm.

SAR le Prince Alphonse de Bourbon, titré duc de Berry, est né à 09h38 (heure locale). Il pesait 3,710 kq et mesurait 52 cm.

Les deux Princes et leur Mère se portent bien.

 

Pour mémoire, rappelons que le duc et la duchesse d’Anjou étaient déjà parents de SAR la Princesse Eugénie, née le 5 mars 2007.

Dans les prochains jours, l’Institut de la Maison de Bourbon fera célébrer une messe d’action de grâces pour la naissance du Dauphin et de son frère. »

 

Nous voilà rassurés.

 

(*) Louis XX

 

                                                                                          

                              

 

      

 Fêtes royales à tous les républicains !

 


Commentaires

 

1. Blabla  le 19-12-2010 à 13:35:10

O.S.E.F : on s'en fout !

2. Frank-Marie-THOMAS  le 19-12-2010 à 14:03:01  (site)

S.V.N.A.P.C.N.E.D.P.L.A...

3. Frank-Marie-THOMAS  le 19-12-2010 à 14:06:07  (site)

D'accord, Blabla ?

4. Blabla  le 19-12-2010 à 14:30:56

???

5. Frank THOMAS  le 19-12-2010 à 15:36:00

Si vous n'aimez pas ça, n'en dégoûtez pas les autres.

6. Mariane  le 19-12-2010 à 18:36:06

Duc de Bourgogne??? Elle en pense quoi, la Bourgogne??? Peut-être bien la même chose que blabla... Elle s'en fout... et le petit duc de Bourgogne s'en fout surement autant qu'elle...

7. Hervé Molla  le 19-12-2010 à 20:13:30

Le prince Louis est l'aîné des descendants de Henri IV dont le chef, retrouvé il y a quelques mois, vient d'être authentifié. Il serait question que cet objet retrouve sa place à Saint-Denis, le Prince souhaitant "que cette re-inhumation soit l'occasion d'une réconciliation nationale entre les Français".
Par les temps qui courent, cela peut sembler un voeu pieux ! Et pourtant Henri IV n'est-il pas le roi qui a su mettre fin aux guerres de religion, avant de tomber sous les coups d'un fanatique ?

8. Frank-Marie-THOMAS  le 19-12-2010 à 22:25:46  (site)

Cher Hervé Molla,
Je me suis amusé dans cet articulet du sérieux impertubable de la "Cour" de France qui, contre vents et marées, poursuit son rituel comme si rien ne s'était passé.
En même temps je ne puis pas m'empêcher de ressentir une certaine admiration pour cette fidélité touchante.
Elle rappelle ces émigrés de Coblence qui, dans une modeste et exigue demeure, reproduisait à l'identique, entre deux portes, l'étiquette de Versailles, avec toute la hiérarchie implacable des princesses à fauteuil, des duchesses à chaises et des dames à tabouret.
Ne trouvez-vous pas, dans la précision maniaque des heures et des titres je ne sais quoi de délicieusement suranné et émouvant ?
Mais, puisque vous en parlez, disons un mot de Henri IV. Comme vous, le républicain laïc que je suis considère que ce fut un roi visionnaire et moderne.
Il faut aussi rendre justice à son cousin Henri III, victime du fanatisme religieux. C'est lui qui a eu la vision juste de ce qu'il fallait faire pour réconcilier la France déchirée par 30 années de guerres civiles à prétexte religieux en l'appelant auprès de lui alors qu'il agonisait et en forçant les grands du royaume à le reconnaître, bien qu'il fût huguenot, comme son successeur.
Le mot merveilleux du béarnais " Paris vaut bien une messe", l'Edit de Nantes, etc. ouvrent à Henri IV, en effet, un droit à la reconnaissance des français.
Nous voilà bien sérieux, alors que je ne prétendais que divertir !

9. Hervé Molla  le 20-12-2010 à 20:13:41

Je rejoins votre sentiment, cher Monsieur, sur ce quelque chose de suranné et de touchant dans le libellé du faire-part de naissance de nos princes jumeaux. Cependant, je ne le crois pas bien différent de ceux du palais de Buckingham en pareille circonstance alors que la dynastie britannique est tout de même infiniment moins prestigieuse que la nôtre ! Si nos voisins d’Outre-Manche s’en satisfont, c’est sans doute que l’humour britannique, pour célèbre qu’il soit, est moins incisif que l’esprit français et ce serait crime de lèse-nation que d’abolir celui-ci !
Pour être encore moins sérieux sur le même sujet, permettez-moi de raconter l’anecdote suivante qui fait partie de mes « choses vues » (et pardon si, malgré cette référence, je n’ai pas la fulgurance de Hugo). J’étais à Saint-Denis le 21 janvier 1993 (200 ans, ça fait date !) lors de la messe anniversaire à laquelle assistait le prince Louis. La sortie de la basilique coïncidait avec l’heure du casse-croûte d’ouvriers-couvreurs sur un immeuble voisin du parvis. Au son des « Vive le Roy » (soyez sûr qu’il y avait un « y ») et des cloches, devant un « grand concours de peuple » comme on aurait dit autrefois, et quelques caméras de télévision (et peut-être à cause d’elles) certains des travailleurs, magrébins pour la plupart et qui n’avaient probablement jamais entendu parler du prince Louis ni du défunt roi son cousin, se sont mis à applaudir depuis les toits et lancer des clameurs réjouies comme faisaient ceux d’en bas ! Quoi de plus cocasse que ce mystérieux quiproquo ? Il n’aurait plus manqué que la police intervienne, les prenant pour les stipendiés, voire les meneurs – compte tenu de leur position dominante – d’un complot royaliste …
Merci pour vos bons souhaits et, de ma part aussi, « bonnes fêtes royales à tous les républicains » !

 
 
 
posté le samedi 18 décembre 2010

Sus aux francs-maçons !

Les francs-maçons s'apprêtent, dans toutes les loges, à fêter dans leurs banquets solsticiaux le retour des jours de lumière. A cette occasion, je voudrais rappeler qu'ils n’ont jamais manqué d’ennemis, souvent peu recommandables, ce qui constitue sans doute leur meilleur « certificat de moralité ». J'énumère dans ce billet quelques uns de ceux qui ont été des adversaires acharnés de la franc-maçonnerie.

 

 

 

Le plus acharné et le plus impitoyable était Hitler, qui entendait lutter contre un imaginaire « complot judéo-maçonnique » et dont l'effroyable administration de la mort massacra impitoyablement ceux qui, selon elle, en faisaient partie. Cette hostilité criminelle s'étendait  aussi à l'Eglise et aux "curetons" à propos de qui il écrivait ceci dans ses "Libres Propos " :

 

«  La calotte ! Le simple fait d'apercevoir un de ces avortons en soutane me met hors de moi (...) Si je devais mourir aujourd'hui, cela me choquerait de savoir qu'il se trouve un seul cureton dans un rayon de 10 kilomètres autour de moi. L'idée qu'un de ces êtres pourrait m'apporter le moindre secours me ferait à elle seule désespérer de la Providence. (...)

 Si le danger n'avait pas existé que le péril rouge submergeât l'Europe, je n'eusse pas contrecarré la révolution républicaine en Espagne. Le clergé eût été exterminé. »

Les dictatures fascistes (de Mussolini, de Pétain, de Franco, de Salazar et de Pinochet) ont également interdit la Franc-Maçonnerie, pillé les temples et poursuivi les frères maçons en s'appuyant, eux, sur la hiérarchie de l'Eglise, dans la traditionnelle alliance du sabre et du goupillon.

A l’autre extrême, les communistes étaient, eux aussi, hostiles. En 1922, le Parti communiste français ratifia la décision du IVe congrès de l’Internationale communiste excluant les francs-maçons de ses rangs. De fait, les communistes français durent choisir entre la Franc-Maçonnerie et le PC.

Mais heureusement, depuis qu'il a renoncé au stalinisme, le PC a cessé de stigmatiser les francs-maçons, et des frères peuvent être des camarades....

 

Quant au Vatican, sa  première condamnation de la Franc-Maçonnerie remonte à 1738 et fut l’oeuvre du pape Clément XII qui a exprimé sa doctrine et, partant, celle de l'Eglise de Rome dans sa bulle " In eminenti apostolatus specula " du 28 avril 1738. Durant deux siècles, tous les successeurs de Clément XII l'ont reformulée.

 

« CLÉMENT, ÉVÊQUE,

 SERVITEUR DES SERVITEURS DE DIEU,

Nous avons appris, par la rumeur publique, qu’il se répand à l’étranger, faisant chaque jour de nouveaux progrès, certaines sociétés, assemblées, réunions, agrégations ou conventicules, appelés communément du nom de Francs-Maçons ou d’autres nom(...) les sociétés ou conventicules susdits ont fait naître de si forts soupçons dans l’esprit des fidèles, que s’enrôler dans ces sociétés c’est, auprès des personnes de probité et de prudence, s’entacher de la marque de perversion et de méchanceté; car s’ils ne faisaient point de mal, ils ne haïraient pas ainsi la lumière. (...)

C’est pourquoi, Nous, réfléchissant sur les grands maux qui résultent ordinairement de ces sortes de sociétés ou conventicules, (...) Nous faisons un devoir de veiller nuit et jour en fidèle et prudent serviteur de la famille du Seigneur pour que ce genre d’hommes, tels des voleurs, ne percent la maison, et tels des renards, ne travaillent à démolir la vigne, ne pervertissent le cœur des simples et ne le transpercent dans le secret de leurs dards envenimés; pour fermer la voie très large qui de là pourrait s’ouvrir aux iniquités qui se commettraient impunément, et pour d’autres causes justes et raisonnables de Nous connues, de l’avis de plusieurs de nos vénérables frères Cardinaux de la Sainte Église Romaine, et de Notre propre mouvement, de science certaine, après mûre délibération et de Notre plein pouvoir apostolique,

Nous avons conclu et décrété de condamner et d’interdire ces dites sociétés, assemblées, réunions, agrégations ou conventicules appelés du nom de Francs-Maçons, ou connus sous toute autre dénomination, comme Nous les condamnons et les défendons par Notre présente constitution, valable à perpétuité.

C’est pourquoi Nous défendons sévèrement et en vertu de la sainte obéissance, à tous et à chacun des fidèles de Jésus-Christ, de quelque état, grade, condition, rang, dignité et prééminence qu’ils soient, laïcs ou clercs, séculiers(...), d’entrer dans les dites sociétés de Francs-Maçons (...) Nous leur ordonnons absolument de se tenir strictement à l’écart de ces sociétés, assemblées, réunions, agrégations ou conventicules, et cela sous peine d’excommunication  (...)

Nous voulons de plus et mandons que les Évêques comme les Prélats supérieurs et autres Ordinaires des lieux, que tous les Inquisiteurs de l’hérésie fassent information et procèdent contre les transgresseurs(...).

Qu’il ne soit permis à aucun homme d’enfreindre ou de contrarier, par une entreprise téméraire, cette Bulle (...). Si quelqu’un ose y attenter, qu’il sache qu’il encourra l’indignation du Dieu Tout-Puissant, et des bienheureux apôtres S.Pierre et S.Paul.

Donné à Rome, près Sainte-Marie Majeure, l’an de l’Incarnation de Notre Seigneur MDCCXXXVIII, le IV des Calendes de Mai (28 avril), la VIIIe année de Notre Pontificat. »

L'hostilité de l'Eglise catholique  aux « frères de lumière » atteignit son paroxysme lors de la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905.

Malgré un certain apaisement de la lutte entre cléricaux et laïcs (les francs- maçons aujourd'hui ne sont plus excommuniés), les loges restent suspectes aux yeux des catholiques intransigeants. En 1983, la Congrégation pour la doctrine de la foi a encore proclamé que les fidèles francs-maçons sont « en état de péché grave ».

 L'Eglise est plus frileuse que le PC : les frères ne peuvent pas être des frères...

Plus récemment, les musulmans affichent également leur opposition formelle à la Franc- Maçonnerie. En voici un témoignage parlant :


« L'Assemblée de jurisprudence dans sa première session qui s'est tenue à la ville sainte de la Mecque le 10/8/1398 H correspondant au 15/7/1978, a étudié le dossier de la franc-maçonnerie et ceux qui y adhèrent et la position de la loi islamique concernant ceci.(...)

Sur la base de tout ce qui a été dit et sur d'autres faits concernant les activités de la franc-maçonnerie, son grand danger et ses objectifs vicieux, l'Assemblée de jurisprudence a déterminé que la franc-maçonnerie fait partie des organisations les plus dangereuses et les plus destructrices pour l'islam et les musulmans.

D'autre part, celui qui adhère à cette organisation tout en connaissant sa réalité et ses objectifs, est considéré comme mécréant, et non pas comme musulman.»

Quand on a contre soi se déchirant entre eux :

 les nazis, les staliniens, les fascistes du monde entier

 et les fanatiques religieux de tous poils,

 on ne peut pas être tout à fait mauvais !

Bonnes fêtes à tous !

 


 
 
posté le vendredi 17 décembre 2010

Méfie toi de l'émir qui dort...

A quelques kilomètres du lieu où j'habite se trouve un bourg tranquille. Il n'a ni charme ni intérêt remarquable, et son nom serait inconnu s'il n'était associé à celui d'une grande gare de triage, Laroche-Migennes, qui résonna si souvent aux oreilles des voyageurs d'antan.

Or voici qu'il est rattrappé par la mondialisation du crime et du fanatisme religieux.

 

 

 

 

L' imam de la mosquée de Migennes dans l'Yonne, émir du Mouvement de la jeunesse islamiste marocaine (MJIM), est soupçonné d'avoir commandité des braquages dans la région parisienne pour financer le djihad au Maroc à l'été 1994. Il a été mis en examen jeudi 30 septembre 2010 et écroué à Paris, à la prison de la santé.

Abdelilah Ziyad, 52 ans, a été mis en examen pour "complicité et recel de vols avec arme en bande organisée, le tout en relation avec une entreprise terroriste". Il est soupçonné par le juge antiterroriste Marc Trévidic d'avoir ordonné à des membres de ce réseau, recrutés en banlieue parisienne et dans la région d'Orléans, de commettre des braquages à Paris et région parisienne.

 

Adbelilah Ziyad, alias "Rachid", a déjà été condamné en janvier 1997 par le tribunal correctionnel de Paris à huit ans de prison, pour une campagne terroriste au Maroc à l'été 1994.

Un attentat à l'hôtel Atlas-Asni, à Marrakech, avait entraîné la mort de deux touristes espagnols en août 1994. Le groupe serait aussi impliqué dans le du mitraillage du mur d'un cimetière juif de Casablanca. Plusieurs de ses membres ont été condamnés à mort au Maroc.

 

Libéré en 2001 et interdit de territoire pendant 10 ans, Adbelilah Ziyad est considéré comme l'émir du réseau. Il était resté en France, dans l'Yonne, sous une fausse identité, tandis que l'instruction sur le volet des braquages se poursuivait.

« De 1999 à 2007, il n'y a eu aucun acte dans ce dossier. C'est absolument ridicule de venir le chercher maintenant », s'est insurgé son avocat Me Vincent Courcelles-Labrousse. « Il était incarcéré jusqu'en 2001. Jean-Louis Bruguière (magistrat alors chargé du dossier, ndlr) avait toutes les possibilités de l'interroger, de le mettre en examen, il n'a rien fait », a-t-il ajouté.

"Ridicule" ?

Ce que dit cet avocat revient à ceci :

 

" mon client a réussi à se planquer et à se faire oublier durant 8 ans; fichez lui donc la paix avec ces histoires de braquage à main armée, de campagne terroriste au Maroc, de mort de touristes et de profanation de cimetière ! "

 

Un avocat, bien entendu, doit tout mettre en oeuvre pour défendre au mieux son client et pour atténuer autant que possible sa responsabilité, à défaut de pouvoir établir son innocence.

Mais l'éthique et la retenue doivent le guider. Il n'est pas acceptable de minimiser à ce point des crimes qui, s'ils sont confirmés, valent à leur(s) auteur(s) la perpétuité en France et la mort au Maroc.

 


 
 
posté le jeudi 16 décembre 2010

Yannick Noah : prêchi-prêcharabia.

Avez-vous entendu des extraits du dernier "album" de Yannick Noah, " frontières" ?

Si ce n'est pas le cas c'est que vous n'écoutez jamais la radio !

 

Il passe en boucle, notamment un petit trésor d'humanisme poétique dont je vous livre une perle, parmi tant d'autres. Ce sont deux vers de la chanson : " ça me regarde", sorte de manifeste extrêmement courageux en faveur de la compréhension entre les hommes et de la paix :

«  Est-ce que je peux ouvrir ma porte

     Uniquement pour que je sorte ? »

Mallarmé, Rimbaud, Apollinaire, couchés !

Brassens, Ferré, Trenet, à la niche !

Vous avez trouvé votre maître !

Quelle finesse ! Quel sens de l'éllipse !

 Quelle recherche de la rime riche et évocatrice !

 Quelle musique des mots !

Et quelle inventivité syntaxique !

 

 "Ouvrir ma porte pour sortir" serait si banal et si lourd ! Tandisque :

 " ouvrir ma porte pour que je sorte ..." !

Voilà qui est finement ciselé !

 

Sur ce modèle on pourrait dire aussi :

 " j'ai une assiette pour que je mange ",

 "enlève le frein à main pour que tu démarres",

" ferme ta bouche pour que tu ne chantes plus d'âneries " etc.

Je ne dis rien de l'admiration que provoque en moi cet adverbe " uniquement",

 si aérien, si indispensable, si musical ...

Merci, Yannick Noah.

 Votre humanisme et votre prosodie nous réchauffent.

 


Commentaires

 

1. Sodelina  le 16-12-2010 à 13:50:12  (site)

Bonjour,
J'ai déjà entendu plusieurs fois cette chanson de Yannick Noah que j'apprécie tout comme "Angela". Bonne soirée. Bisous

2. Frank-Marie-THOMAS  le 16-12-2010 à 18:02:30  (site)

Tant pis...

3. Mariane  le 19-12-2010 à 07:09:00

En lisant votre article je ne peux m'empêcher de vous trouver bien sévère. Noah n'est pas Verlaine, nous en sommes d'accord. Mais il ne prétend pas l'être. Ses chansons sont gaies, entrainantes et cela a aussi son charme...Combien d'autres "navets" passent, sont passées, passeront sur les ondes? Les textes de Claude François ne risquaient pas autant qu'il m'en souvienne de faire oublier Alfred de Vigny, les chansonnettes du Jonnhy Hallyday ne sont pas des modèles d'intelligence (mais là, le cas est particulier, ce pauvre garçon est la BETISE, le manque de culture et la débilité à lui tout seul)... Si vous devez stigmatiser toutes les chansons qui ne sont pas au niveau des oeuvres de Brel, Brassens, Ferrat et tous les meilleurs, vous avez du pain sur la planche...

4. Frank-Marie-THOMAS  le 19-12-2010 à 10:50:44

Mariane,
Je me contente de Noah pour aujourd'hui. Vous avez raison, il n'est pas le seul à bêler de choses affligeantes, mais d'une part, cette abondance n'est sûrement pas une excuse ( c'est même, selon moi, une circonstance aggravante ), d'autre part il faut bien commencer par quelqu'un.
Dans la mesure où il est, si l'on en croit les "sondages" ( de la fidélité, de l'impartialité et de l'exactitude desquels on peut douter), il serait l'une des "personnalités" préférées des français, je lui applique la règle " à tout seigneur, tout honneur".
En l'occurence, je vous prie de le noter, je ne me suis chargé que de brocarder la nullité de sa prosodie, et - chose très grave à mes yeux pour Noah comme pour tous les donneurs de leçons bien pensants - l'écart ridicule entre l'indigence des moyens et la prétention des objectifs.
Réécoutez les paroles piteuses de cette chanson, et dites moi, de bonne foi, si j'ai tort.
A moins que ce soit un tort d'avoir raison contre Noah.

5. Mariane  le 19-12-2010 à 18:26:57

Vous n'avez pas tort.... mais soyez juste et assassinez aussi les autres.... j'attends et... j'espère!!!

 
 
 
posté le mercredi 15 décembre 2010

Ripous et fiers de l'être !

Dans un communiqué, les députés Éric Raoult, Patrice Calméjane, Gérard Gaudron, et les sénateurs Philippe Dallier et Christian Demuynck:

 

"apportent tout leur soutien et leur solidarité aux policiers, au préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, ainsi qu'au ministre de l'Intérieur Hortefeux, qui face à une délinquance de plus en plus violente, effectuent un travail efficace contre les délinquants et les trafiquants de drogue".

 

 

 

Ce communiqué de soutien à la police serait anodin, voire louable, s'il ne tombait - et ce n'est pas l'effet du seul hasard - en pleine polémique à propos du verdict du tribunal de Bobigny condamnant des policiers pour faux témoignage et falsification de preuves

Rappelons les faits : une course poursuite s'engage entre les policiers et un délinquant. Dans la confusion, une voiture de police blesse l'un des policiers.

Ceux-ci dressent alors un faux procès verbal pour se couvrir et accuser le délinquant d'avoir renversé l'un des leurs. Cette forfaiture est une faute gravissime.

L'ordre public ne peut être maintenu par des gens qui bafouent la loi et qui commettent de tels abus de pouvoir.

Leurs protestations, leur démontration de force devant le tribunal de Bobigny et le soutien malheureux qu'a cru bon de leur apporter leur ministre de tutelle, sont tout aussi scandaleux et inacceptables.

 

Quant à la prétendue trop grande sévérité du jugement (quelques mois de prison), c'est une contre-vérité tout aussi inadmissible que le délit lui même.

 

Mon avis est que les policiers doivent être irréprochables et que chaque faute qu'ils commettent doit être comptée double ou triple de ce qu'elle pèse pour un citoyen ordinaire, pour la même raison que l'abus sur mineur est plus lourdement condamné chez les personnes ayant autorité morale sur les victimes.

Si un pays commence à avoir peur de sa police, tout est perdu.

 

Les 7 à 12 mois de prison dont ces ripous, ces tontons macoutes à la française, ont écopé sont bien doux au regard de la faute  qui leur est reprochée, laquelle, à mon avis est un crime qui devrait relever d'une cour d'assises.

En tout état de cause, si le projet de constituer des jurys correctionnels voit le jour, ce genre de faute sera, n'en doutons pas, bien plus lourdement puni.

 

Mais il y a encore plus grave : c'est que, si l'on n'y met un terme,  cette dérive risque de conduire  à une police  au-dessus des lois, apanage traditionnel des dictatures. 

Les honorables parlementaires sus-cités seraient bien inspirés de s'en souvenir et de se pénétrer, à défaut d'une meilleure connaissance des exigences de notre République, des sages propos du Garde des Sceaux et du Premier Ministre .

 

 

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posté le mardi 14 décembre 2010

Rues pleines, mosquées vides.

Dans des communes de plus en plus nombreuses, l'exemple de Paris fait école : les  rues sont bloquées avec des barrières, les fidèles déroulent des tapis et font leur prière du vendredi, arrêtant toute circulation de voitures ou de piétons durant deux heures.

 

 

Rue Myrha, Paris XVIIIe un vendredi.

 

Cela a commencé dans le XVIIIe arrondissement de Paris, rue Myrha, puis a gagné la rue des Poissonniers, dans le même quartier, avec la bénédiction de Daniel Vaillant, le maire,  puis la rue Léon, le Boulevard Barbès, etc.

Il n'est pas discutable que ces entraves à la libre circulation constituent en soi une contravention que la police n'aurait jamais dû tolérer.

De la tolérance on est même passé, depuis, à une autorisation de fait : la police elle-même installe les barrières et les surveille.

C'est inacceptable, bien sûr. Les riverains sont excédés, le droit d'aller et de venir est bafoué, la séparation du public et du privé, ciment de la laïcité, est foulée aux pieds.

 

De bons esprits, toujours prompts à "comprendre", s'efforcent de justifier ces débordements par le manque de lieux de culte musulmans.

Ce manque est réel dans certains endroits de France, dans les petites villes de province notamment, il serait malhonnête de le nier.

 

Mais en l'occurence, l'argument ne tient pas pour Paris.

Il existe en effet deux mosquées rue Myrha, une autre rue des Poissonniers, 75 mosquées et salles de prière dans Paris intra muros, et le recteur de la grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, vient de se plaindre que celle-ci soit le plus souvent presque vide.

 

Il faut dire, pour être exact, qu'il arrive de plus en plus souvent que les musulmans d'origine algérienne, tunisienne, marocaine, balkanique ou turque répugnent à pratiquer dans le même lieu, ce qui, naturellement, complique singulièrement les choses

Il ne faut pas non plus passer sous silence le fait qu'un nombre important de jeunes ( et moins jeunes ) fanatisés par des activistes refusent d'entendre les prêches des imams patentés, souvent modérés et sages, et préfèrent ne pas être guidés dans leur vie religieuse.

On voit que dans ces cas, le manque de locaux n'est plus qu'un prétexte.

 

 

 

  Mosquée de Paris

 

 

Aménager la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'Etat, favoriser, fût-ce au prix de contorsions juridiques et budgétaires le subventionnement d'associations culturelles se muant subrepticement en associations cultuelles par la simple disparition du "R", est  une pratique devenue courante et bien maîtrisée par un nombre croissant de municipalités.

Elle peut avoir une certaine légitimité pour débloquer des situations vraiment intolérables qui obligent nos concitoyens musulmans à exercer leur culte dans des conditions indignes.(*)

 

Mais il ne faut pas pour autant être dupe des provocations auxquelles se livrent de plus en plus ouvertement et grossièrement les fondamentalistes fanatisés, entraînant derrière eux des personnes de bonne foi qu'il ne saurait être question de stigmatiser, et qui se font piéger et instrumentaliser.

Il ne faut surtout pas oublier que le 11 juillet 1995, ils ont assassiné l'imam de la mosquée de la rue Myrha, Abelbaki Sharaoui, et son assistant, donnant ainsi le signal à l'effroyable vague d'attentats à Paris, revendiqués par le GIA.

Leurs  motivations sont tout sauf religieuses et ils se servent de la foi de leurs corréligionnaires pour avancer leurs pions et préparer le terrain à la tyrannie religieuse et théocratique dont ils rêvent.

 

Contre eux la République doit se défendre hardiment.

 

 

(*) Moi-même, dans une autre vie, du temps que j'étais élu, j'ai été amené à me prononcer sur un processus de ce genre, et je l'ai approuvé afin que les musulmans de ma commune disposent enfin d'un lieu de culte décent; j'y avais cependant mis la condition expresse que les différentes "communautés" s'entendissent entre elles.

Car il me paraissait hors de question d'autoriser que, sous prétexte de diversité de coutumes religieuses, elles pussent exiger de disposer de plusieurs lieux de culte distincts dont la collectivité, indirectement, aurait subventionné la construction.  

 


Commentaires

 

1. Reikou  le 14-12-2010 à 19:08:08

Laïcité oublié !

Principe bafoué par les même personnes sensé la respecter , avec la bénédiction du pouvoir en place ...

Les rats regardent d'un air songeur la tempête au dehors , quitter le navire ? Ne pas le quitter ?
Mais quand on ne reconnait même plus son chez sois que faire ?

Cédez à un extrémisme contraire apparait la solution pour certains , la résignation s'imposent a d'autres ..
J'ai la pensée que si tout les lecteurs de ce blog écrirait une réaction à cet article , pas un ne citerait pas le fétiche Haïe mais considéré avec intérêt "Candidate plus que potentielle de 2012"

Pitié , pas un deuxième 2002 ...

 
 
 
posté le mardi 14 décembre 2010

La danse des deux voiles.

L'actualité réserve des sortes de séries dont on se demande toujours si elles sont dues ou non au hasard.

 

 

Coup sur coup les signes extérieurs de la religion musulmane font la une des medias.

 

Le Conseil des Prud'hommes de Mantes la Jolie vient de valider le licenciement pour "faute grave" de l'employée d'une crèche qui venait travailler voilée.

Les prud'hommes ont estimé que le fait de refuser d'ôter son voile pour exercer son métier dans une structure associative, donc non publique au sens strict du terme, mais ouverte au public, constituait un manquement à la règle de neutralité, fondement de la laïcité.

Ce jugement est extrêmement important dans la mesure où, si la jeune femme avait été autorisée à continuer d'exercer voilée, une brèche aurait été ouverte où se seraient engouffrés tous ceux - et ils sont nombreux - qui veulent éprouver la capacité de réaction et de résistance de la République.

 

 

 

Madame Sandrine Mouleres

 

 

Le tribunal de police de Nantes, à rebours, vient de relaxer la conductrice qui avait été verbalisée pour avoir été vue conduisant sa voiture en niqab. Pour l'heure, le Parquet n'a pas encore décidé de faire appel.

La contravention consistait dans le fait que ce vêtement ne permet pas une visibilité et une aisance compatibles avec la conduite automobile, et que ceci met en cause la sécurité de la conductrice et des autres usagers de la route.

Sandrine Mouleres, c'est le nom de la jeune femme, compagne de l'épicier nantais Lies Hebbadj, célèbre pour avoir été accusé d'escroquerie aux prestations sociales, est donc libre de continuer à conduire voilée.

Tous les automobilistes sanctionnés pour avoir téléphoné en conduisant, voire pour n'avoir pas bouclé leur ceinture apprécieront sûrement.

 

 

En attendant, ces deux faits divers contradictoires  ainsi que l'attentat en Suède il y a deux jours ne sont pas faits pour faire redescendre Marine Le Pen dans les sondages...

 

  

 

 

 

 


Commentaires

 

1. Blabla  le 14-12-2010 à 13:14:12

Je suis tenté de voter pour Marine Le Pen, par désespoir. Je n'ai bien entendu pas encore pris ma décision (2012, c'est loin).

Je reconnais qu'elle est volontiers caricaturale et que ses idées économiques, pour le peu qu'on en connaît, sont stupides.

Et pourtant ...

Dans les autres partis, personne ne parle de la France et des Français, pour la France et pour les Français.

C'est toujours l'Autre qu'il faut défendre, qui est une chance, et l'ouverture, et patati patata.... Et ceux qui, comme moi, considèrent qu'on doit d'abord défendre les siens, que les chances pour la France, ce sont les Français de France, qu'avant d'ouvrir, il faut protéger ? Qui parle pour eux ?

La démocratie française est malade de politiciens détachés et dénationalisés. Pour eux, se revendiquer français, c'est obligatoirement se montrer franchouillard.

Je me languis d'un parti de gouvernement véritablement conservateur comme il en existe dans d'autres démocraties, un parti de l'ordre qui pourrait se revendiquer du travail, de la famille et de la patrie, si cette devise n'avait pas servi à couvrir une trahison.

C'est dans ce désarroi de ne trouver aucun parti de gouvernement qui corresponde, même de loin, à mes convictions que je suis tenté de voter pour Marine Le Pen.

Je ne crois pas être le seul Français à souffrir de ce qui est ressenti comme une folle inversion des valeurs : des Français qui ne sont plus chez eux, une justice qui protège les voleurs, les assassins et les récidivistes, des politiciens qui se préoccupent plus d'Europe que de France, les mauvais élèves qui dictent leur loi à l'école, les individus aux mœurs déréglées cités en exemple, l'économie dirigée par la collusion des banquiers et des hauts fonctionnaires, la technologie vendue à nos concurrents...

On n'en finirait pas de citer les raisons qui, avec plus ou moins de justesse, alimentent le trouble des Français.

Mais tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse : à force d'expliquer aux Français que leurs craintes sont illégitimes, qu'ils doivent se taire et ne pas poser certaines questions, qu'ils sont cons comme des bûches et quasiment fascistes, le microcosme politico-médiatique se prépare des lendemains qui déchantent. S'il y a une justice, on ne méprise pas un vieux peuple sans devoir un jour s'en repentir.

2. Frank THOMAS  le 14-12-2010 à 13:23:57

Je respecte votre point de vue et l'expression de votre désarroi.
Vous dites en réalité fort bien ce que ressentent , je présume, nombre de nos compatriotes.
Pourquoi faudrait-il laisser des pans entiers de la République devenir la chasse gardée d'un parti extrêmiste, quoi qu'il dise, et dont l'arrivée au pouvoir s'accompagnerait immanquablement de tensions gravissimes pour notre nation ?
L'idée d'indépendance nationale, le refus du tabou de l'Europe ou de la monnaie unique, etc n'appartiennent pas au Front National.
Cependant je vous trouve injuste lorsque vous dites que hors de Marine Le Pen, aucun homme politique ne tient ce discours.
Il me semble, dans des genres tout à fait différents, l'entendre dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon ou Nicolas Dupont-Aignan.

3. Mariane  le 14-12-2010 à 19:01:11

Selon les tous derniers sondages sortis, M. Le Pen stagne à 19%.... cela ressemble fort aux scores habituels de ce parti.... et c'est déjà bien trop... Cet avis m'est personnel mais je ne demande qu'à le partager avec le monde entier...

 
 
 
posté le vendredi 10 décembre 2010

Michel Drucker s'assoit sur le service public.

Michel Drucker vient d'affirmer qu'il ne recevrait jamais Marine Le Pen dans son émission hebdomadaire sur France 2 "Vivement Dimanche".

 

 

 

 

 

Quelle plus belle publicité, quel plus beau cadeau au Front National, un mouvement qui compte beaucoup sur la "diabolisation" dont il est l'objet pour prospérer auprès des français qui eux-mêmes se sentent  victimes de toutes sortes d'exclusions, que cette position  de Michel Drucker ?


C'est l'occasion de rappeler le précédent d'Anne Sinclair, qui, selon moi, ajoute au scandale de ces refus arbitraires une intolérable dimension communautariste : elle aussi a toujours refusé de recevoir Le Pen père dans son importante émission politique sur le service public.

 

L'un comme l'autre justifient leur position inadmissible par les souffrances endurées par les juifs de France sous le régime de Vichy.

Ces souffrances sont une honte pour l'humanité et en l'occurence pour tous ceux qui, dans notre pays, y ont concouru.

Mais en quoi peuvent elles autoriser un tel abus sur le service public qui s'adresse à tous les français, y compris ceux qui votent pour le Front National  ?

Quelle sorte de responsabilité les membres actuels de ce parti et Madame Le Pen ont-ils dans les atrocités de la barbarie nazie et de ses complices français ?

 

Monsieur Drucker, quelle que soit son extrême longévité médiatique, n'est pas propriétaire de France 2.

Il a reçu, outre des vedettes et des célébrités à titres divers, la quasi totalité du personnel politique, y compris certains pitres.

Cet ostracisme à l'égard d'un parti contre lequel on est évidemment fondé à lutter politiquement n'est pas justifiable tant que le Front National sera autorisé à exister, tant qu'il pourra se présenter légalement aux diverses élections, tant qu'il recevra des subventions de l'Etat auquel, faut-il le rappeler, la chaîne sur laquelle travaille Monsieur Drucker appartient.

Son attitude, indéfendable sur le plan des libertés publiques, est de surcroît stupide. 

Car tout le monde voit bien que Marine Le Pen s'efforce, elle l'a encore montré jeudi soir chez Arlette Chabot, de lisser les aspérités les plus rébarbatives et inquiétantes du mouvement qu'elle aspire à présider et à mener à la bataille de 2012.

En l'ostracisant de façon aussi grossière,  Michel Drucker la relégitimise auprès des militants du Front National qui la trouvent trop en rupture avec la ligne traditionnelle de leur parti et qui auraient pu être tentés de choisir Bruno Gollnisch.

Peut-être même la rend-il sympathique à des gens qui ne l'aimaient pas avant qu'elle soit ainsi brutalement écartée, tout comme le rejet de son père par certains avaient fait ses affaires, en même temps que celles de François Mitterrand en 1981 et de Jacques Chirac en 2002.

Décidément, une fois de plus " on ne nous dit pas tout".

 

 

Complément . 13 décembre:

En bonne élève de son père, Marine Le Pen vient de faire l'évènement.

Vendredi soir (très bon jour pour provoquer, car cela fait du bruit durant tout un week-end), elle compare l'occupation de certaines rues (cf la rue Myrrha dans le XVIIIe arrondissement de Paris) et de certains quartiers par les fondamentalistes musulmans à celle de l'armée hiltlérienne entre 1940 et 1944.

Comparaison à l'évidence inexacte, mais qui a le mérite de faire parler.

Mal, d'ailleurs, car certains journalistes réagissent sans réfléchir en vrais chiens de Pavlov. Ils entendent "Le Pen", "occupation", "musulmans" et ils démarrent sur les chapeaux de roue, sans s'aviser de l'habileté de la comparaison qui, pour outrée qu'elle soit, place au moins Madame Le Pen dans le camp très majoritaire des français qui condamnent le nazisme et l'occupation allemande durant la deuxième guerre mondiale.

Ce faisant, elle solde un vieil arriéré de son père qui ne laissait pas de l'encombrer.

Je présume qu'elle doit remercier in petto Monsieur Drucker et les éditorialistes maladroits de l'aider ainsi dans la conquête de son parti, en attendant la suite... 

 


Commentaires

 

1. Mariane  le 12-12-2010 à 12:43:33

Je ne suis pas une fan de Drucker mais comment ferais-je à sa place pour supporter, un après-midi entier, l'arrogance et les propos outranciers de cette femme? Il me semble que je n'aurais qu'une seule envie : la ficher à la porte avec pertes et fracas... Même si Drucker, comme tous ses semblables doit avoir l'habitude d'entendre sans réagir, les propos les plus contraires à ses convictions personnelles, il se peut qu'il ne soit pas capable d'aller jusqu'à supporter les délires d'une Le Pen. Pour tout dire, même si je ne regarde que bien rarement les émissions de Drucker parce que j'ai des choses mille fois plus intéressantes à faire le dimanche, s'il recevait cette femme, ce serait pour le coup que je laisserai la télévision éteinte... Cette femme me dégoute autant que son père

 
 
 
posté le vendredi 10 décembre 2010

" Elle c'est elle, moi c'..."

Do what I tell you to do but don't do what I do. Faites ce que je dis...

Vous vous souvenez de l'origine de l'affaire Woerth : un ministre qui appelle à la rigueur fiscale dont  l'épouse conseille Madame Bettencourt pour l'aider à payer le moins d'impôts possible. Conflit d'intérêt, on appelle ça.

 

 

Voici que nous apprenons que l'épouse d'Eric Cantona, qui vient de s'illustrer par son appel tragico-comique à vider les comptes pour punir les banques par où elles pèchent, a, du 4 au 25 avril 2010, tourné dans une série de spots télévisés pour LCL.

En d'autres termes : tandisque l'épouse s'efforce de remplir les caisses de cette banque, le mari s'évertue, lui, à les vider. 

Mais au fait, LCL, cela ne vous dit peut-être pas grand chose.

Mais si ... c'est  le doux sigle du Crédit Lyonnais, vous savez, cette banque dont nous payons tous, depuis des années, les errements frauduleux et qui, pour redorer son image après avoir masqué son identité, fait appel à des acteurs et des célébrités pour chanter ses louanges...

Rachida Brakni, c'est le nom de cette dame, vantait il y a 8 mois les mérites de la vertueuse institution censée s'engager pour développer les prêts immobiliers.

 

 

Un peu auparavant, cette actrice de talent avait tourné une publicité pour L'Oreal, la firme de  Liliane Bettencourt dont, après Patricia Mc Dowell et Penelope Cruz, elle est devenue l'égérie... "Elle le vaut bien", non ?

 

 

 

Vous allez me dire, peut-être, "elle c'est elle, lui c'est lui ".

Certains y verrons même le signe encourageant de la réelle émancipation des femmes et de l'égalité triomphante, puisque les voilà aussi inconséquentes que les hommes. Fini le temps honteux où " la femme de César " ne devait pas être soupçonnée. (*)

 

J'attends d'apprendre que la compagne d'Olivier Besancenot ou le compagnon d'Arlette Laguiller ( retraitée de LCL...et de LO) sont des requins du CAC 40 !

 

" Tout est possible, tout est réalisable ".

 

 

(*) Le 12 décembre : Touché ! En réponse à Madame Roseline Bachelot, qui développait hier des arguments de même nature que les miens, Rachida Brakni n'a pas manqué de répondre, comme prévu : lui c'est lui, moi c'est moi et de lui jeter au visage son peu de respect pour l'émancipation féminine... 

 

 


 
 
posté le jeudi 09 décembre 2010

Un mot de Celine.

 

 

 

« Faut-il qu'il lui en arrive de bien sévères pour que,

 dans la tête d'un couillon,

 l'intelligence fasse un tour ! »

 


 
 
posté le jeudi 09 décembre 2010

Combat d' éducatrices...


Je publie intégralement un échange de courriels entre une professeure ( hélas, c'est comme cela qu'on doit dire à présent ) et son inspectrice.
Personnellement, je n'ai jamais été impressionné particulièrement par l'Inspection, Régionale ou Nationale; j'ai eu l'occasion dans mon petit ouvrage paru en 1996, Tableau Noir, de dire mon sentiment sur ses méthodes et ses missions; il n'était pas exactement amène.
Cependant il y a dans cet échange une telle violence, un tel manque de respect pour la hiérarchie et pour la fonction que j'y vois un signe de la déliquescence de notre système éducatif et de notre société.
Depuis hier, on nous assomme  avec des statistiques internationales, dont les médias raffolent, et qui placent la France en position médiocre sur le plan de l'Education.
Ces chiffres sont plus que sujets à caution, car les critères de tel ou tel pays ne sont pas valables pour tel autre.
Mais l'échange que je publie, lui, pourrait bien être une clé autrement intéressante pour comprendre - du moins en partie - l'origine du malaise de l'Ecole de France: la crise profonde de l'autorité.
NB : cette correspondance est à lire de bas en haut, pour en respecter la chronologie.
J'ai effacé les noms propres afin de garder à cet article toute sa dignité et  ne pas blesser les personnes.
Message du 10/12/10 de l'IPR
  
 Madame,

L'oeuvre Le Comte de Monte Cristo a été proposée par un professeur de  collège. D'autres professeurs, de collège et de lycée, se sont montrés  intéressés. Je n'ai pas désapprouvé ce choix qui, encore aujourd'hui, me  paraît parfaitement adapté. Mais je n'étais pas dans les établissements,  parmi les équipes qui ont sélectionné ce roman, c'est-à-dire la majorité  de celles qui m'ont fait connaître leur avis, après avoir lu, relu,  discuté...
Je ne vous permets pas de balayer leur travail.
Maintenant il suffit : gardez vos mauvaises pensées pour vous.

 



 Message du 09/12/10 de la professeure
Faux, tout le monde ne l'a pas reçue. Ma messagerie fonctionne parfaitement.
Je ne  jette en aucun cas "l'opprobre" sur le travail de mes collègues et vous interprétez étrangement mon mail.
Chacun sait qu'il s'agit de vos choix et c'est  pour cela que vous  réagissez de cette manière. Pour ce qui est des Notre-Dame de Paris, il me semble que cette oeuvre présentait quand même d'autres attraits pour les élèves de troisième.
Je suis très etonnée de votre silence quant à l'écart entre les oeuvres choisies cette année  et le monde de nos adolescents . Si les professeurs de français ont la réputation d'être passéistes , c'est parce qu'on leur impose , d'une manière détournée, des oeuvres qui ont mal vieilli, et donc par définition pas des chefs -d'oeuvres.
 Bonne retraite , madame
 Message du 08/12/10 de l'IPR
 Les autres professeurs l'avaient reçue... Vous seule pouvez régler votre messagerie.
Je vous serais très obligée si, à l'avenir, vous vouliez bien vous informer avant de jeter l'opprobre sur le travail accompli par vos collègues. Vous avez dû constater que la lecture du roman Notre-Dame de Paris a été suivie d'une évaluation dont les résultats sont honorables. Pourquoi n'en serait-il pas de même avec Le Comte de Monte Cristo ?
Bien évidemment la liste d'oeuvres était restreinte, dix jours de vacances ne permettent pas de lire ou relire un grand nombre d'ouvrages.
 Message du/07/12/10 de la professeure 

 Merci pour votre envoi, mais je ne l'avais jamais reçu auparavant.
 La liste des ouvrages etait malgré tout  assez restreinte.
Message du 06/12/10 11:07 de l'IPR (inspectrice pédagogique régionale )

Vérifiez, verifiez, Madame : je vous transfère le message  envoyé le 31 octobre 2010. Vous êtes bien dans la liste des destinataires.  De plus votre établissement a reçu le même message à la même date. Vous disposiez donc de deux canaux d'information.
 


Commentaires

 

1. Hervé Molla  le 09-12-2010 à 17:57:58

Cet échange épistolaire m’apparaît bien confus et, si j’avais un grand fils de 17 ans en 3e (« un diamant brut » en quelque sorte, comme dirait sa mère) fréquentant le collège en question, je serais bien embarrassé pour savoir s’il doit lire Notre-Dame de Paris ou le Comte de Monte-Cristo. Mais pas les deux ; j’ai bien retenu cela. Ne pas dépasser la dose prescrite ! Il me semble que cet échange, qui aurait dû s’établir de manière professionnelle, fonctionne au contraire (ou plutôt dysfonctionne) sur le mode émotionnel. Le professeur (vieux genre) est au bord de la crise de nerfs et l’IPR (nouveau style), poursuivant un objectif peu clair y compris pour elle-même, fait vainement « péter ses galons ». Quoi d’étonnant dans une société qui valorise l’émotion comme si elle était une vertu ?
Il appartient néanmoins à l’IPR, puisqu’elle prétend détenir une supériorité hiérarchique, de calmer le jeu. Aussi, puisque nous sommes le 9 décembre, que le dernier mail date du 10 et qu’il semble donc être encore temps, je vous conjure cher Monsieur de tout faire pour éviter un envoi qui risque de pourrir encore la situation, en suggérant plutôt quelque chose comme ceci : « Madame, Mettons de côté pour l’instant ce malentendu, je vous prie. Je réfléchis avec vous pour y remédier à l’avenir et vos propositions seront les bienvenues. Si vous avez commencé à faire étudier Notre-Dame de Paris à vos élèves, je suis persuadée que vous saurez, à cette occasion, leur donner le goût de lire également et à la suite le Comte de Monte-Cristo » (ou l’inverse). En espérant bien sûr que la prof, dans l’état où elle est, ne prenne pas cet arrangement pour un foutage de gueule ! Mais on peut risquer de faire crédit, non ?

2. Frank-Marie-THOMAS  le 09-12-2010 à 23:26:08

Juste une précision, cher Hervé Molla, en vous remerciant pour vos commentaires.
La question qui se pose sur un plan pratique est bien de choisir entre ces deux livres.
Il s'agit en effet de donner à lire un livre ( et un seul ) aux élèves de fin de troisième, des collégiens donc, en vue d'une évaluation de leur niveau à l'entrée en seconde, au lycée.
Ainsi c'est bien sur la "valeur" respective entre ces deux romans sur un plan pédagogique ( je veux dire sur les possibilités d'évaluation de compréhension, d'analyse, etc. offertes par ce livre) que le choix doit porter. Le débat n'est donc pas vain.
En publiant cet échange je voulais surtout, vous l'avez bien compris, mettre en exergue deux phénomènes.
D'abord la dégradation des rapports entre les personnels d'un même corps.
Ensuite les discussions sur des futilités alors que la situation est grave, ce qui n'est pas sans rappeler les débats byzantins sur le sexe des anges pendant que les ottomans étaient aux portes de la ville.
Deux symptomes de décadence, me semble-t-il.

3. Ben dis donc  le 10-12-2010 à 19:49:12

Si monsieur Molla avait un grand fils de 17 ans en troisième, je dirais : "ben dis donc, il n'est pas précoce, le petit bonhomme...Il ne passera pas son bac avant 20 ans, à condition qu'il ne redouble pas... Il usera ses fonds de culotte à la fac jusqu'à 30 ans.... Il n'est pas prêt d'avoir sa retraite à taux plein celui-là..."

4. Hervé Molla  le 11-12-2010 à 14:13:09

à Ben dis donc :
Puisqu'il s'agit d'une fiction dans laquelle on pourrait juger l'arbre à ses fruits, ne trouvez-vous pas que j'aurais été bien vaniteux de m'y attribuer un beau rôle ? Merci d'avoir complété la fiction jusqu'à la retraite !

à Frank Thomas :
N’étant ni élève, ni enseignant, ni parent, il m’était un peu trop facile d’ironiser sur la querelle byzantine que vous publiez. Bien évidemment et plus sérieusement, dans la mesure où l’étude de tel ouvrage – sur laquelle repose une notation déterminante dans le parcours des élèves – a été arrêtée en amont et après concertation, il est parfaitement inopportun de la remettre en cause, même et surtout en invoquant l’intérêt pédagogique. Je remarque principalement que si l’enseignante argumente alors qu’il n’est plus temps et réplique par des propos aigres, c’est qu’elle se sent légitimée à la faire. Le « Vérifiez, vérifiez, Madame » initial – là où « Veuillez vérifier » aurait suffi – l’y encourage-t-il ? Pour autant, je me garde bien de porter de jugement sur les personnes (dont je ne sais que ce que leur bref échange veut bien révéler) et qui m’apparaissent plutôt ici comme des personnages échangeant sur un mode émotionnel inapproprié dans la circonstance, qu’au demeurant ils ne maîtrisent pas et où ils s’engluent. Ce mode d’échange est devenu hélas assez répandu, au sein des familles et jusque dans l’Etat. Comment cependant, lorsqu’on exerce un commandement quel qu’il soit (mon jargon militaire était à dessein) peut-on susciter ou même simplement autoriser une familiarité et puis, les situations devenant ingérables, se retrancher derrière un statut hiérarchique ? C’est le choc en retour de la démagogie ambiante. Cette place extravagante que notre société accorde à un émotionnel livré à lui-même, sans que personne se préoccupe le moins du monde de sa qualité (« Que d’émotion ! » et l’on a tout dit), me semble en effet un signe de décadence ou alors, quand cet émotionnel est manipulé, un signe de totalitarisme – celui-ci suivant bien souvent celle-là.

5. Frank-Marie-THOMAS  le 11-12-2010 à 14:38:03  (site)

Oh comme je suis d'accord ! Nous sommes envahis !
L'émotion, le pathos, "les auditeurs ont la parole", les "réagissez !", les "coups de coeur", le COEUR en bandoulière (suivez mon regard ).
Toute la panoplie des c...décérébrés et aculturés.
Je n'avais pas mesuré, avant que vous la mettiez en lumière, la dimension émotionnelle du "dialogue" entre les deux dames. Mais de fait, lorsque le pathos l'emporte sur le logos, on n'est plus très loin du primitivisme et de la barbarie.

 
 
 
 

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Per tenebras nitent