Je ne pense pas que les débats au sujet de la réforme intervenue en janvier 2013 qui concerne l'école primaire de France, aient réellement éclairé nos concitoyens, du moins si j'en juge par moi-même qui, pourtant plongé dans le milieu de l'enseignement, n'y ai pas toujours trouvé ce que j'y cherchais.
Tâchons d'être simple et exact. De quoi est-il question ?
Partant du constat que les 24 heures hebdomadaires de classe dans les écoles primaires françaises étaient mal réparties sur la semaine, parce qu'étalées sur 4 jours seulement ( lundi, mardi, jeudi, vendredi ), les concepteurs du décret ont voulu y ajouter une demi journée de 3 heures.
Ce changement induit mécaniquement une réduction de chaque journée de classe de 45 minutes. Notons au passage qu'en théorie chaque municipalité est libre de choisir le samedi matin plutôt que le mercredi. Gageons néanmoins que fort peu nombreuses seront celles qui prendront ce risque électoral...ce qui laisse un peu douter que l'intérêt de l'enfant soit seul en cause dans cette affaire.
Je suis parfaitement d'accord, pour l'avoir éprouvé tout au long de ma carrière de professeur, que l'attention d'une classe - surtout de jeunes enfants - est bien plus acérée le matin que l'après-midi, et que la surcharge d'heures de cours est nuisible aux apprentissages.
Donc, en ce qui me concerne, je suis favorable à cet étalement qui allège chaque journée, avec une préférence pour le choix du samedi matin qui permet aux élèves de disposer d'une journée entière le mercredi.
Mais là ou le décret du 24 janvier 2013 est plus discutable, c'est dans ce qui y est appelé " l'organisation d'activités périscolaires" dans le cadre d'un PEDT ( projet éducatif territorial ) censées ouvrir les enfants à de nouveaux horizons culturels, atistiques notamment.
Certes, l'idée, en soi, est louable, même si je regrette qu'elle semble sous-entendre que la classe "classique" serait défaillante de ce point de vue.
Mais le plus inquiétant - et qui a été largement débattu depuis des mois - est dans la qualité nécessairement très inégale des intervenants extérieurs et donc des activités proposées.
Dans cette période de dèche financière encore accrue par les récentes mesures de compression des ressources publiques des communes, on voit mal comment les plus pauvres d'entre-elles pourront organiser autre chose que des sortes de garderies plus ou moins agrémentées d'occupations somme toute inutiles à la formation des élèves.
On prend ainsi le risque de couper la France en deux avec d'un côté les communes riches, disposant d'un patrimoine et de ressources humaines abondantes et de l'autre des communes démunies de tout ou presque, dont les élèves seront sacrifiés.
Enfin - last but not least - le risque n'est pas négligeable que le PEDT porte un peu trop la marque idéologique de la municipalité, surtout si celle-ci penche vers les extrêmes. Je note en passant que jusqu'à ce jour je n'ai pas, dans les nombreux colloques sur le sujet, entendu évoquer cette possible dérive.
Le décret de réforme des rythmes scolaires, appuyé sur de réelles données, visant à une réelle amélioration de la prise en charge des enfants de nos écoles est donc gravement imparfait.
Il pèche essentiellement par ce mal très français qui consiste à confondre égalité et uniformité.
Je le dénonce régulièrement ici, et j'y reviendrai, sur d'autres sujets.
Il paraît, selon un récent sondage, qu'un Français sur deux serait favorable à la disparition du Sénat.
Pour que ce sondage ait une quelconque valeur il faudrait s'assurer des conditions dans lesquelles il a été mené, et de la nature exacte de la question posée. Mais quand bien même serait-il irréprochable de ce point de vue technique, encore faudrait-il, pour que la réponse prétendue des Français ait du sens, que ceux-ci soient réellement informés de la nature et du rôle de cette ancienne institution.
Ah ! bien sûr, si l'on met en avant l'argument démagogique des économies que cette supression entraînerait - et qui ne représenteraient pas même une goutte d'eau dans l'océan des dépenses publiques - on risque fort d'obtenir le genre de réponse que je viens d'évoquer.
La démagogie populiste, de droite comme de gauche, n'est pas avare de ce genre d'arguments à l'emporte-pièce qui ne peut convaincre que les ignorants. Notons d'ailleurs au passage que la gauche, longtemps hostile à l'institution sénatoriale tant que cette assemblée restait majoritairement de droite, s'est bien gardée de la remettre en cause depuis qu'elle en a pris le contrôle en 2012.
Depuis 1795, tour à tour Conseil des Anciens, Corps Législatif, Chambre des pairs puis Sénat, la Haute Assemblée a cependant toujours équilibré le pouvoir du Parlement tout comme elle a en permanence joué l'indispensable rôle de contre-pouvoir aux tentations de débordement de l'exécutif.
De Gaulle dut compter durant toute la période de 1958 à 1969 avec cette chambre indocile, dont la figure de Gaston Monerville demeure un exemple pour tous les hommes épris de liberté.
Son irritation devant cette résistance intolérable à ses yeux le conduisit même à en proposer la suppression par le référendum de 1969 qui causa sa chûte.
L'idée de réduire le Parlement à une seule assemblée - surtout depuis l'instauration du quinquennat présidentiel, l'inversion du calendrier électoral et la liaison entre l'élection présidentielle et les législatives - est une ânerie anti-républicaine.
Le bicamérisme constitué d'une chambre politique élue au suffrage universel et d'une chambre haute élue par 150000 grands électeurs représentant le territoire de la République, est le garant le plus solide des libertés publiques.
Cela vaut plus, sans doute, que les minables arguments pseudo-économiques qu'on lui oppose.
1. fugace le 03-10-2014 à 14:35:03
Bonjour,
Toujours en accord avec vous. A mon avis, ce qui est critiqué, s'agissant des grands électeurs, c'est très vraisemblablement l'entre soi et les réseaux, qui vont alimenter des carrières juteuses avant le bien commun.
La caisse grise de 1 300 000 000 d'euros n'est évidemment pas là non plus pour contrecarrer l'idée que l'on se fait de cette institution à dépoussiérer très fortement.
2. Frank-Marie-THOMAS le 03-10-2014 à 17:55:27 (site)
@ fugace
Cet "entre soi " et ces réseaux, parfois maçonniques d'ailleurs, peuvent être vus de deux manières.
Ou bien on les considère comme favorisant les magoulles - et il faudrait être tout à fait naïf pour nier que cela existe - ; ou bien on pense que cette faiblesse quasi inévitable du système est compensée par l'énorme avantage d'une chambre plus éloignée des combats sanglants de la politique, plus sereine, plus sage.
La coupure catastrophique de la France en deux au second tour de chaque élection présidentielle telle que l'a voulue de Gaulle est très atténuée au Sénat, où il n'est pas rare de voir se constituer des majorités changeantes, selon la valeur des textes qui lui sont soumis.
De 1958 à 1969, quoique majoritairement de droite, le Sénat a été une épine dans le pied du Général.
De 2012 à 2014, quoique majoritairement à gauche, le Sénat s'est souvent opposé à la politique de Hollande, Ayrault et Valls.
Cela devrait suffire à le faire respecter.
Ce court extrait du livre remarquable d'Olivier Pétré-Grenouilleau, Les Traites Négrières, paru en 2004 aux éditions Gallimard me semble éclairer d'un jour intéressant les actuels évènements de Syrie et d'Irak.
Un poète de la cour du calife, appartenant à la secte égalitariste des kharidjites décida de mener une vie errante dans le désert, avec un esclave noir.
En 877, se présentant comme le descendant d'Ali, il leva l'étendard de la révolte, soulevant les Zandj. En 879, la grande ville de Bassora était prise. S'étant déclaré mahdi ( l'envoyé de Dieu censé venir à la fin des temps afin de rétablir la justice et la foi sur la terre ), Ali menaçait Bagdad et La Mecque. La contre-offensive fut déclenchée dix ans plus tard...
Petit rappel historique à l'adresse de tous ceux - de plus en plus nombreux au fur et à mesure que se répand l'inculture - qui pensent que notre époque innove en tout et que nous vivons une période unique dans l'histoire.
1. jean23 le 01-10-2014 à 10:18:05
Mon ami t'y vas pas de mains morts
(de plus en plus nombreux au fur et à mesure que se répand l'inculture)
Bonne journée
2. fugace le 03-10-2014 à 14:27:01
Bonjour,
Une preuve que les grands cycles politiques étudiés par Thalès de Milet, (celui du fameux théorème) vont continuer à se succéder. Et ce d'une manière répétitive sur le long terme : dictature / révolution / démocratie / oligarchie / dictature. Un cycle inéluctable, disait-il. Et il vivait 600 ans avant J.-C. !
1. sauveur59 le 25-09-2014 à 11:25:49 (site)
il es trop bien ce blog venez voir le mien et si je doit changer quelque chose dite le moi merci
Nos frères écossais - je dis nos frères parce que chacun sait les liens historiques entre la France et l'Ecosse - ont bien fait de rejeter l'indépendance qu'on leur proposait.
S'is ne l'avaient pas fait, et aussi nettement, l'irrédentisme catalan, "tanspadan", corse, basque voire breton aurait puisé dans leur séparation d'avec le Royaume Uni, des arguments forts et l'Europe courait le risque d'une balkanisation à la foi anachronique et mortelle.
Le principal argument de partisans de l'indépendance, en réponse aux craintes exprimées par leurs adversaires, était que l'Ecosse, avec ses ressources halieutiques et pétrolières avait tout à fait les moyens matériels de se séparer du reste du Royaume.
Mais outre que les réserves pétrolières de la mer du Nord sont limitées et qu'à échéance de deux à trois décennies les écossais eussent épuisé cette manne, cette idée qu'une région riche n'a pas à se sacrifier au profit des régions plus pauvres d'une nation est absolument odieuse.
La Catalogne espagnole justifie ainsi son désir de quitter l'Espagne; le nord de l'Italie est fatigué, paraît-il, de subvenir aux lacunes du sud, etc.
Curieuse conception de la solidarité qui fonde la notion même de nation; repli sur soi à la fois égoïste et délétère.
Bravo aux écossais d'avoir banni cette étroite vision et d'avoir été sages.
On boira leur whisky avec plus de plaisir encore.
1. fugace le 21-09-2014 à 14:37:17
Bonjour,
Oui cela est très bien vu. Pourtant que d'exemples d'appropriation de richesses, par les uns aux dépend des autres sans besoin même de partition. Alors, ceux qui n'on rien peuvent toujours se rabattre sur ce qui leur tient lieu de richesse intérieure. N'est-ce pas ce que l'on leur enseigne plus que jamais aujourd'hui encore, les priant même d'aller chercher la bonne parole et de nous la rapporter dans toute sa splendeur.
2. jean23 le 22-09-2014 à 01:03:13
J'ai bien aimé la conclusion
On a dû craindre, à gauche, que Sarkozy tienne sa promesse de ne plus revenir en politique après son échec de 2012.
On doit être rassuré.
Deux raisons à cela : d'abord, le déferlement médiatique sur son nom va détourner pour un moment, sans doute long, l'attention du peuple mécontent; ensuite c'est, de toutes les personnalités de droite, le candidat le moins dangereux pour Hollande, tant est grande l'irritation qu'il a suscitée et qui n'est guère retombée.
Bref, si son coup fonctionne, Sarkozy sera le sauveur de Hollande.
En attendant il faut hélas nous préparer à un interminable feuilleton à un personnage dont on connaît d'avance le dénouement.
On en est déjà fatigué.
1. fugace le 21-09-2014 à 15:40:26
Bonjour,
J'ai toujours admis la grande probabilité que Hollande ferait un second mandat de cinq ans. Certes Sarkozy pourrait bien évidemment à son tour être élu par défaut, même si "certains" dans l'ombre tendent de nous en vendre d'autres. Les attentes sont tellement diverses et complexes.
Selon que les grosses ficelles que nous imaginons sans les voir, tireront dans le sens des seuls gros profits nous aurons l'un (e) ou l'autre.
Diviser pour régner, n'a donc qu'a être entretenu pour se répéter, car on voit bien que çà marche, même si c'est fatiguant !
2. xmarmottex le 22-09-2014 à 16:34:28 (site)
Et bien je dois dire que son discours hier soir sur France 2 ne m'a pas réellement rassurer sur ce point. Beaucoup de français croient encore à son hypocrisie!!
A propos des opérations de guerre en Irak contre "l'Etat islamique".
Qu'allait-il faire dans cette galère !
Je veux l'Eglise chez elle et l'Etat chez lui.
Je m'interroge. Ce n'est pas là une clause de style ou je ne sais quelle expression toute faite et vide de sens. Non, réellement, je m'interroge.
Mon interrogation porte sur les motivations véritables des américains et de leurs alliés, dont la France, qui les poussent à s'engager contre le prétendu " état islamique", cette bande d'assassins fanatiques et leur "califat" effrayant.
On me dira que la réponse à ma question est dans la question même et que l'horreur de leurs moeurs barbares, l'affreuse tyrannie qu'ils exercent dans les régions qu'ils dominent, l'obscurantisme brutal de leurs conceptions de la vie et du monde sont autant de justifications à les combattre et à les éradiquer.
Certes. Mais l'Histoire nous apprend que toutes les guerres, notamment les guerres d'expansion coloniale, ont eu à l'origine de nobles motivations, morales ou religieuses. Trois rappels.
Lorsque les gaulois, menacés d'invasion par des "barbares" germains firent appel à Rome pour les défendre, celle-ci dépêcha son meilleur général, Jules César, qui entrepris alors la conquête brutale de tout leur territoire, fondant pour des siècles une nouvelle colonie romaine.
Les espagnols du siècle d'or, sous ombre de porter aux "sauvages" du Nouveau Monde les lumières de la foi catholique, se livrèrent en Amérique du Sud au génocide le plus cruel de l'Histoire et mirent le continent en coupe réglée, ivres de richesses et d'or.
Et notre bonne troisième République, toute pétrie des idéaux de 1789, mais aussi héritière de la politique de conquête de la Restauration et du second Empire, se tailla en Afrique et en Asie un immense empire non pas bien sûr, en mettant en avant ses appétits impérialistes, mais avec le benoît projet d'apporter aux peuplades "inférieures", comme les appelait Jules Ferry, le réconfort et le soutien des idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité.
Il n'est pour ainsi dire pas d'exemple d'intervention militaire en territoire étranger, fondée sur des raisons éthiques, qui n'ait été souillée par l'appétit du gain ou de la puisssance. Et même l'indiscutable courage et le sacrifice glorieux des boys américains il y a 70 ans en Europe n'était pas dépourvu, du moins dans l'esprit des dirigeants des Etats Unis, d'arrière-pensées impérialistes et de sordides calculs économiques.
Glissons sur l'Ukraine où les russes, sous prétexte de porter secours à leurs "frères" opprimés, sont en train de mener une guerre qui, de quelque façon quon en apprécie le bien fondé ou l'injustice, s'apparente de fort près à l'intervention de César en gaule transalpine il y a plus de deux mille ans...
Telles sont les raisons pour lesquelles, la présente coalition qui semble se mettre en place en Irak et en Syrie, bien que justifiée pour le moment par de nobles considérations humanitaires, me semble devoir être observéee avec prudence et circonspection.
Bien sûr, nul ne peut nier l'extrême dangerosité de ces fous sanguinaires qui martyrisent les populations qui ont eu le malheur de tomber sous leur coupe, mais de même que le président Chirac a eu plus que raison de ne pas se mêler à la guerre en Irak il y a 11 ans quoiqu'elle nous fût présentée comme la lutte du Bien contre le Mal, de même suis-je d'avis aujourd'hui d'être prudent et de ne pas nous lancer tête baissée dans un conflit qui non seulement menace d'être interminable, mais qui risque de surcroît de nous aliéner toute une partie du monde.
Prenons garde que le remède ne soit pas pire que le mal.
Comme gribouille, nous nous serions alors jetés à l'eau pour éviter la pluie
1. fugace le 14-09-2014 à 22:49:38
Bonjour,
"" Prenons garde que le remède ne soit pas pire que le mal. ""
Certes, certes, mais ce sont toujours et encore les US qui mènent la danse. Eux savent bien ou ils vont. Il faut espérer qu'au moins Un des coalisés saura décrypter le complexe jeu d'Obama.
Il est évident que l'Etat Islamique ne s'est pas créé tout seul en pillant banque et arsenaux laissés à l'abandon. Des ficelles sont savamment tirées pour que le monstre montre son vrai visage. Et en le faisant grossir, grossir, la cible sera plus facile à abattre. Pensent-ils !!!!!
Sauf que la bête immonde à ses soutiens et pourrait bien en user à la manière de l'Hydre de Lerne.
La question qui demeure étant : Qui osera utiliser son propre venin pour en venir à bout ? Certainement pas Obama, ni son successeur d'ailleurs, car le moment propice n'est toujours pas venu. Il va donc falloir attendre que la Chine et la Russie s'impliquent pour le meilleur ou pour le pire.
On a beaucoup parlé, ces derniers jours, du livre de Madame Trierweiler. De toutes les attaques contre François Hollande dont il est fait, l'une a retenu l'attention plus que d'autres : l'accusation portée contre lui d'avoir coutume de traiter les pauvres de " sans-dents".
Il faut dire que pour un ami du petit peuple " qui n'aime pas les riches" et dont
" le seul ennemi est la finance ", cela marque plutôt mal !
Le président de la République, touché au vif, a d'ailleurs violemment démenti; Ségolène Royal, son ancienne compagne, s'empressant de le soutenir en arguant que cette expression est en contradiction avc l'engagement de toute une vie.
Voire. Le cynisme consiste précisément dans ce genre de contradiction.
Mais un passage du livre de Valérie Trierweiler est passé plus inaperçu qui, pourtant, confirme l'accusation précédente, dévoilant un être froid et méchamment ironique :
" Je me souviens d’un soir, au sortir d’un repas de Noël passé chez ma mère, à Angers, avec tous mes frères et sœurs, les conjoints, neveux et nièces, vingt-cinq personnes en tout. François se tourne vers moi, avec un petit rire de mépris et me jette :
– Elle n’est quand même pas jojo, la famille Massonneau...
Cette phrase est une gifle. Des mois plus tard, elle me brûle encore. Comment François peut-il dire cela de ma propre famille ? « Pas jojo, la famille Massonneau » ? Elle est pourtant tellement typique de ses électeurs. "
Alors ? Qui ment ?
1. fugace le 14-09-2014 à 13:31:25
Bonjour,
F.H. s'est autoprocramé en s'étant autoproclamé "Normal". Même si il est libre de ne s'être pas marié avec Ségolène, l'ayant tout de même engrossée cinq fois, sa position vis à vis de sa famille n'ayant jamais été normalisée, on pouvait déjà il me semble douter de sa normalité sans même parler de sa sincérité. Quand à sa liaison longue avec V.T., qui malgré un individu indélicat si ce n'est scélérat, qu'elle avait donc bien cerné; pas besoin de se demander ce que ces deux là faisait ensemble. Chacun ayant trouvé dans cette relation bancale sa part d'avantages de tous ordres. Une relation comme tant d'autre construite sur du sable, ne pouvait que s'écrouler brutalement sans aucun besoin de signes annonciateurs.
Je les mets donc dans le même sac.
Il y a plus de deux ans, sous ce même titre ( voir lien ), je donnais mon sentiment sur l'affaire Cahuzac. Mutatis mutandis nous la revivons ces jours-ci.
Le second gouvernement Valls - qu'on peut bien appeler le gouvernement de la dernière chance pour ce pouvoir aux abois et cet incapable président - vient juste d'être nommé.
Notre bouillant premier ministre nous jurait qu'il était uni et tendu vers le seul objectif de la réussite de la politique voulue par le président de la République.
Or, misère, les excellences à peine confirmées ou installées dans leurs fonctions, voici que le secrétaire d'Etat au commerce extérieur et au tourisme, grand ennemi déclaré de la fraude fiscale, est convaincu d'avoir, trois années consécutives " négligé " de transmettre sa déclaration de revenus et, partant, de payer ses impôts.
On se croit revenu deux ans en arrière : même gouffre entre les idéaux affichés et les pratiques malhonnêtes pour lesquelles n'importe quel citoyen serait poursuivi et condamné.
Mais on est encore descendu d'une marche dans l'abscence de toute retenue et de toute vergogne.
Car Jérôme Cahuzac, quand il fut bien clair qu'il avait fraudé le fisc décida - certes après avoir longuement hésité - de ne pas retourner siéger à l'Assemblée Nationale comme la loi l'y autorisait.
Thomas Thevenoud, lui, contraint comme son prédecesseur à la démission du gouvernement, annonce qu'il retournera à l'Assemblée Nationale comme député de Saône et Loire !
On ne saurait pousser plus loin le cynisme et le mépris des règles élémentaires de la morale. D'autant que ce monsieur, passant par dessus les lois et règlements de la République, déclare qu'il ne se soumettra qu'au jugement du peuple de sa circonscription, qui, en quelque sorte est d'office institué en jury populaire.(*)
Hélas, de nombreux antécédents l'attestent un peu partout en France, il n'est pas certain que les électeurs, mus par un irrédentisme local anti-parisien et anti-politique, ne lui donnent pas raison.
Sous cette présidence déglinguée, avec à la tête de l'Etat un incapable cynique et brinquebalant, notre pays s'enfonce dans une décadence institutionnelle et morale dont il aura bien du mal à sortir et qui, aux yeux du monde, dégrade tragiquement son image.
(*) Le cynisme de ce jeune député n'a d'égal que l'hypocrisie des caciques du Parti Socialiste qui font mine de s'indigner de son retour à l'Assemblée alors que sa démission les mettrait dans une position plus que périlleuse.
A quelques jours d'un vote crucial pour ou contre la déclaration de politique générale du premier ministre, la perte probable d'un siège réduirait le groupe socialite à 289 sièges, soit le compte exact de la majorité absolue.
Situation à haut risque dans l'ambiance actuelle de fronde, et qui explique que les beaux principes soient mis de coté le temps de passer ce cap dangereux...
J'ajoute deux choses à l'intention de ceux des lecteurs qui seraient tentés de m'accuser de partialité en ne stigmatisant que les errements des socialistes :
d'abord, je ne suis pas plus sévère que Mesdames Duflot, Trierweiler et Batho, qui n'ont pas de mots assez durs pour signifier leur rejet des hommes de pouvoir actuels.
Ensuite, je n'oublie certes pas que la droite, elle aussi, a ses brebis très galeuses, de Flosse à Balkany entre autres qui, quoique de multiples fois mis en examen et condamnés, continuent de siéger qui au Sénat, qui à l'Assemblée Nationale et à voter des lois sur lesquelles ils s'assoient !
Ce n'est pas la Gauche seulement qui est malade. Hélas, c'est la France.
1. fugace le 09-09-2014 à 17:42:29
Bonjour,
Thomas Thevenoud, était donc en conflit avec l’administration des impôts, depuis plusieurs années, combine exactement ?
Il ne produisait pas de déclaration de revenus, et traînait des pieds pour payer ses impôts.
Mais à qui donc cette attitude pouvait-elle être en réalité, dûe ?
Ses mauvaises fréquentations ?
- collaborateur aux finances de Laurent Fabius dans les années 2000-2002,
- Arnaud Montebourg qui comme Chirac vis à vis de Jupé, nous le présentait comme le meilleur : « Vous savez qui c’est ce gars-là, ce Thomas : c’est le meilleur ». le meilleur en quoi ?
Le Journal de Saône-et-Loire n’hésite pas à résumer ainsi : « Il est Fabiusien à Paris, Montebourgien à Mâcon et opportuniste tout le temps. »
Bref un pur produit de la politique comme tant d'autres, roulant d'abord pour leur carrière et les avantages qui y sont liés, très très loin en amont du bien commun.i
2. La cigogne le 12-09-2014 à 11:24:24
Bonjour monsieur.. Je viens de découvrir dans le figaro de ce jour un article consacré à joigny..titre"joigny ville d'art et de misère"....triste réalité.. Un constat..!!?? Que vous avez pu faire il y a déjà quelque temps..respectueusement..pardon de ne pas "coller" à votre billet..!'
Depuis plus de 55 ans que j'achète régulièrement des livres, avec des phases aigues, voire compulsives, j'en ai accumulé un certain nombre, on s'en doute.
Dans le déménagement que je viens de faire - le deuxième en deux ans - une grosse centaine de cartons les contenait avec peine.
Ouvrir lesdits cartons, les vider, les plier est déjà en soi un travail harassant.
Mais que dire du classement des livres dans les rayonnages des bibliothèques ? On a beau l'avoir fait de nombreuses fois dans sa vie - et c'est mon cas - c'est toujours un exercice extrêmement délicat et fatiguant.
On croit en avoir fini avec un sujet, on est content du bel alignement sur l'étagère et voici qu'un volume égaré dans un carton qui n'est pas le sien vient obliger à tout décaler pour le caser.
Les déménageurs ne cessaient de me répéter tout au long de la journée du 21 août " c'est lourd, la culture ! ".
Je confirme.
1. La cigogne le 04-09-2014 à 17:34:35
Votre article de ce jour me fait sourire..!! En parfaite épouse de militaire ..!! J'ai eu à subir..10 déménagements..!! Et je confirme..les cartons de nos livres sont un enfer pour le dos des déménageurs..!! Quand nous sommes partis dans le pacifique sud, j'avais -presque!-promis de ne pas acheter -trop-de livres..!! Au moment du départ: ..cinq cartons..en deux ans..!! Il m'est impossible de résister à l'achat d'un livre..j'en ai plusieurs qui attendent que je les ouvre..dans le calme d'un après-midi.. Une tasse de thé à portée de main.. Loin du téléphone.. Qu'il m'arrive de ne pas décrocher..!! Quel bonheur .. Un livre.. Nous ne déménagerons plus..la retraite arrive pour marc..!! Chouette..youpi..!! M-Sa fait sa rentrée ce jeudi..!! Heureuse.. Respectueusement. Fse
2. fugace le 05-09-2014 à 13:36:51
Bonjour,
Je me demandais :
1 - si vous deviez en conserver un seul (pas deux) sur une île déserte (comme on dit), ce serait lequel ?
2 - si vous deviez expliquer en quelques lignes la raison profonde de cette accumulation, quelle serait-elle ?
En ce qui me concerne et ne lisant que quatre ou cinq livres par an, j'ai toujours voulu ne pas m'en encombrer en les donnant autour de moi.
3. Frank-Marie-THOMAS le 05-09-2014 à 16:02:18 (site)
@ fugace
Difficile dilemme que celui de la fameuse île déserte ( sur laquelle je doute qu'on ait le temps et l'envie de lire...)
Mais si vous m'autorisez trois bouquins, ce serait les Maximes de La Rochefoucauld , les fables de La Fontaine et les Essais de Montaigne.
Quant à la raison pour laquelle j'ai tant accumulé de livres, elle est double : tout m'intéresse, l'astronomie, la paléontologie, les plantes, les animaux, l'histoire, la littérature...
Et puis le métier que j'ai exercé durant quatre décennies m'y obligeait.
Merci à tous ceux d'entre vous, chers lecteurs, qui se sont enquis ou inquiétés de mon état de santé.Ce silence d'un mois était inévitable : je viens de subir une rude épreuve au terme de laquelle, si Esculape a encore quelque pouvoir, je devrais connaître une amélioration dont la durée seule reste mystérieuse et cachée.
Dès que je serai installé dans ma nouvelle demeure de l'Hérault, je reprendrai le cours de mes petites chroniques qui me donnent sûrement plus de plaisir à moi de les écrire qu'à vous de les lire. Ce sera vers la fin de ce mois.
Non jam sum mortuus.
A très bientôt.
1. fugace le 22-08-2014 à 01:03:05
Bonsoir,
Je suis passé et repassé ici, pour espérer que la lumière se rallumerait. C'est donc réalité.
"Pas de nouvelle, bonne nouvelle" dit-on aussi pour rassurer celles ou ceux qui sont dans l'attente d'un signe.
Un passage difficile donc mais obligé, que j'ai connu aussi il y a quelques années et comme beaucoup, le comprenant d'autant mieux.
Ce sera donc avec grand plaisir que je viendrai lire et quelquefois partager vos billets à venir aux saveurs si variées.
chcl
2. La cigogne le 25-08-2014 à 10:26:31
Merci de nous donner de vos nouvelles.. Prenez soin de vous.. Bonne installation..!! Revenez nous vite..!! Respectueusement..fse
3. Galinette le 31-08-2014 à 18:07:18 (site)
Bienvenue chez vous!!
Pensées amicales des fidèles de votre journal.
Votre voix nous manquait :-)
Une commission de 8 membres menée par un certain Monsieur Delarue - qui n'est pas le père de l'ancien animateur de télévision - inspecte régulièrement les prisons.
Son rôle unique, mais important, est de faire le constat le plus précis et objectif possible de l'état des maisons d'arrêt et des prisons tant du point de vue des matériels, de l'état des lieux, des conditions de vie du personnel et des détenus, bref, un tableau exhaustif du système carcéral français.
Excellente structure, à la vérité, mais dont le fonctionnement, lui, laisse beaucoup à désirer. Imbibé du discours laxiste à la Guigou, renforcé encore - ou plus exactement encore amolli - par les initiatives abracadabrantes de Madame Taubira, cette commission d'inspection accable les chefs d'établissements de remarques et de conseils sur la vie des détenus, qu'il conviendrait évidemment de faciliter et de rendre le plus agréable possible. Et ce sans égard aux épouvantables conditions de travail des personnels de surveillance.
J'en parle savamment car quelqu'un de proche de moi est dans le métier. Il est offusqué par tant de parti-pris et de mauvaise foi.
Dans son établissement il manque 25% de personnel de surveillance, et il séjourne 25% de détenus au delà de la capacité de l'établissement.
Le calcul est vite fait : les plus belles intentions du monde ne parviendront jamais à passer par dessus la cruelle vérité des chiffres.
Comment faire fonctionner à la satisfaction de tous une prison où tout est réduit de 50% ?
A titre personnel j'ajoute, moi qui suis hospitalisé en ce moment pour trois semaines à Paris dans un établissement pourtant réputé pour sa qualité, que je constate l'état de relative misère et de vétusté de nombre d'équipements.
Se préoccuper du bonheur de vivre des délinquants et des criminels est certes d'un coeur généreux, mais se soucier du confort minimum de malades innocents ne me paraît pas devoir passer en seconde ligne.
1. La cigogne le 17-07-2014 à 10:25:18
Bonjour monsieur..permettez moi de vous souhaitez d'aller très vite au mieux.. L'hôpital en été..!! Pas super le plan vacances..!! Mais il nous permet, à nous patients, de nous rendre compte du délabrement de certains services.. Le mot s'applique à bon nombre de nos hôpitaux dits de province..!! Et du dévouement du personnel soignant.. Qui a du et su s'adapter à ce que l'administration hospitalière lui offre..nos gouvernants ne peuvent veiller au bien-être de ses malades. De ses médecins. Infirmiers.. De son personnel de la pénitentiaire.avez-vous lu le livre du docteur véronique Vasseur-paru il y a qqs années-il y avait déjà de quoi être horrifié..et tout semble aller de mal en pis..!! J'ai lu, il t a qqs jours, un article consacré à la monte du radicalisme religieux en milieu carcéral.. Encore une difficulté pour le personnel peu forme-semble-t-il à ce nouveau fléau..!!?? Les suicides de surveillants de prisons se font plus fréquents..mais ne sont que des titres.. Loin des "unes"racoleuses..et des télés-réalité....!! Respectueusement.. Fse
2. La cigogne le 12-08-2014 à 06:10:25
Bonjour monsieur..votre silence nous pèse.. De retour de ma jolie province, je vous adresse des vœux de pleine santé.. J'ai croisé quelques cigognes..- .Mon animal totem..-en liberté.. Dans les vignes..!! Qu'elles veillent sur vous.. Respectueusement. Fse
3. La cigogne le 12-08-2014 à 06:34:43
Il me semble avoir fait une faute.."qu'elles veillent sur vous.".!! Me semble plus correct.. Mon esprit est encore un peu dans les vignes.au pied de mes Vosges..bonne journée à Vous..fse
A la fin de l'année scolaire, quand tout se débande, hélas, dans nos collèges et nos lycées et que la discipline est mise entre parenthèses à l'approche de l'été, il était de tradition que les quelques élèves qui résistaient encore et qui, contre vents et marées, continuaient de venir en cours, soient soumis, plainsanterie fine entre autres, au jet de quelques boules puantes.
Une insupportable odeur faite de pourriture et d'oignon fort envahissait alors les couloirs, obligeant les professeurs à se raidir dans leur dignité et à faire mine de ne s'apercevoir de rien, attentifs à ne pas mélanger la solennité du lieu avec ce surgissement intempestif de la violence de la rue.
Cet heureux temps n'est plus, où le souci de la bienséance et de l'amour-propre régissait encore les rapports sociaux.
Voici que l'UMP - c'est d'elle qu'il s'agit pour l'heure, mais ne désespérons pas, le tour des autres viendra sûrement - est parcourue des effluves nauséabonds de centaines de boules puantes lancées par les uns sur les autres et par les autres sur les uns.
Un jour, c'est une dénonciation pour confusion entre les finances privées et celles du parti ( c'est à dire de l'argent public ); un autre jour, c'est la femme du chef soupçonnée d'emploi de complaisance.
Chaque jour, une nouvelle boule vient empuantir notre atmosphère et augmenter notre gêne
et notre malaise devant tant de mesquinerie et de vilennie.
Nos "élites" retombent en enfance et descendent de plus en plus bas.
Pendant ce temps, les Français, dégoûtés, partent en vacances pour respirer un peu d'air.
La rentrée risque d'être morose.
Autant le dire d'emblée : j'aime bien Henri Guaino, et il y a je ne sais quoi chez cet homme qui me donne envie d'embrasser sa cause.
Certes, il irrite par son soutien inconditionnel à Nicolas Sarkozy dont il connaît sans doute mieux que quiconque les failles et les faiblesses.
Mais dans ce monde de lâcheurs et de traîtres qu'est devenu plus que jamais la politique, sa fidélité - qui n'est pas sans rappeler celle du féal médiéval à son suzerain - ne manque ni de fraîcheur, ni de panache.
Ce dernier mot, d'ailleurs, celui qu'au moment de mourir murmure, le crâne ensanglanté, Cyrano de Bergerac, le caractérise sans doute mieux que tout autre.
Henri Guaino a le tort, impardonnable auprès des grosses têtes de l'ENA, de ne pas faire partie de ce sérail; il a le tort encore plus grand, à une époque où toute vergogne semble avoir disparu, d'avoir la fidélité chevillée au corps; il est enfin coupable, crime des crimes, de n'être pas dépourvu de sens de l'honneur et de courage.
Ces antiques vertus sont bien encombrantes et font beaucoup d'ombre aux renégats qui pullulent autour de lui.
Il y a deux mois, lors de l'élection des députés européens, Guaino a refusé de soutenir la liste UMP d' Île de France, conduite par Alain Lamassoure, avec lequel il se trouve en profond désaccord.
Il ne faut pas oublier qu'en 2005 il avait déjà été de ceux qui avaient appelé à voter non au traité de Maastricht. Logique.
Cette audace a conduit Alain Juppé à demander qu'il quitte immédiatement l'UMP, au nom d'une vision caporaliste de l'appartenance à un parti.
Dévoiement de la pensée du Général de Gaulle au nom duquel Juppé parlait, alors que de Gaulle n'avait pas de mot assez dur pour fustiger, précisément, l'étroitesse de l'esprit partisan.
Voici qu'hier, à Europe 1, évoquant les propos de Juppé sur le nécessaire respect dû aux juges, malmenés par Sarkozy il y a quelques jours, Henri Guaino a explosé :
« Je suis fatigué des leçons de morale de Monsieur Juppé. Je croyais que les épreuves de la vie avaient enfin débarrassé Alain Juppé de cette épouvantable arrogance, de cet insupportable mépris dont il accable tous ceux qui sont en désaccord avec lui. Force est de constater que non.
Monsieur Juppé donne des leçons de morale. Mais qui se souvient de son histoire ? Pour donner des leçons de morale, il faut être exemplaire.»
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Henri Guaino ne pratique pas la langue de bois.
Cela devrait suffire à considérer qu'il ne peut pas être entièrement mauvais.
1. Jovinien le 07-07-2014 à 11:40:10
Je ne suis pas un donneur de leçon, mais il faut se souvenir de l'histoire de France où les juristes non pas toujours été du côté de la liberté,ex. Vichy;lors de la dernière guerre mondiale.Mais il est vrai que les français ont la mémoire courte.
Franchement, qu'attendre de gens
qui marchent sur des pelouses
avec des crampons ?
Géographie de l'instant
Sylvain Tesson.
Convaincu par des amies de prendre le bus, j'ai donc abandonné le métro pour grimper dans le numéro 38, qui relie la porte d'Orléans à la gare du Nord.
Je le prends à l'arrêt Ecoles, boulevard Saint-Michel.
Un autre arrêt, Saint-Michel, et le conducteur nous informe que c'est le terminus.
Comme les passagers, dont moi-même, s'étonnent de ce changement intempestif, le chauffeur, de méchante composition, murmure entre ses dents : " il y a quart de finale, vous ne savez-pas ? "
Eh oui ! le bus s'arrête avant la Seine parce que de l'autre côté, place de l'Hôtel de Ville, on a déployé un écran géant pour la foule des supporters...
Enfin ! C'est fini ! (re)OUF !
Nous attendions le jugement définitif de la Cour Européenne des Droits de l'Homme sur le cas de cette musulmane française persistant à porter la burqa dans l'exercice de ses fonctions.
La CEDH a heureusement tranché en donnant raison à la France.
Depuis l'établissement de cet organe suprême de la justice en Europe, ses décisions s'imposent aux états membres au nom de la hiérarchie des normes.
Mon défunt frère, grand spécialiste du droit romain dans ses rapports avec le droit contemporain, a consacré une grande partie de ses savants travaux à l'étude de cette hiérarchie des normes et à son impact sur notre vie judiciaire.
Il eût été assurément satisfait de la décision de cette cour.
La défense de la jeune femme qui est allée jusqu'à affirmer : « la burqa fait partie de son identité, comme l'ADN fait partie de nous-mêmes », appuyait son argumentation sur quatre points :
- liberté d'expression
- liberté de conscience, de religion
- respect de la vie privée et familiale
- interdiction de la discrimination.
Tout ce spécieux argumentaire, s'efforçant de retourner la notion de droits de l'Homme contre elle même, a donc été rejeté par la CEDH.
C'est un grand jour pour la liberté et pour la France.
Soutenir mordicus que jamais la justice n'a été aussi indépendante du pouvoir politique est une absurdité qui fait rire. Certains, pourtant, osent.
Cette indépendance absolue des juges serait évidemment souhaitable; elle serait en tout cas tout à fait inouïe dans un pays où cela ne s'est jamais produit, ni sous l'Ancien Régime, ni sous l'Empire ni sous la République.
Certes il n'est pas douteux que Monsieur Sarkozy en usait de façon cavalière avec les juges, et son désir de les contrôler ou à tout le moins de les surveiller est clair pour toute personne de bonne foi.
Mais à qui fera-t-on croire qu'un gouvernement - celui de Monsieur Ayrault et celui de son successeur - qui a instrumentalisé des écoutes illégales entre un avocat et son client durant de longs mois, en toute illégalité, dans l'espoir de glaner quelques éléments à charge et où un Garde des Sceaux ment effrontément devant les Français sans être sanctionné par ses supérieurs, respecte l'indépendance de la justice ?
Ces pratiques, qui dans tout pays vraiment démocratique auraient suscité un scandale et provoqué la chute des responsables, semblent ne choquer personne, et le cynisme d'Etat - progressivement installé depuis les barbouzes gaullistes, le SAC de Pasqua, les écoutes de Mitterrand, les dérapages de Chirac et ceux de Sarkozy - en est arrivé à un point tel que le scandale ne semble plus devoir tuer personne.
Venir dans un climat aussi délétère nous chanter le grand air de la vertu retrouvée sous prétexte que Sarkozy est le vaincu du jour, est le signe d' esprits plus vindicatifs qu'épris de vraie justice.
.
C'est de ma part un cri de double soulagement.
soulagement d'être débarrassé de la moitié de cette interminable compétition qui tient dans ses mâchoires de fer tout un peuple anesthésié et pantelant.
On sent qu'on pourrait durant ce temps lui arracher les ongles sans qu'il ressente la moindre douleur, ivre qu'il est de cette joie collective et commerciale qui me fait littéralement horreur.
soulagement, surtout, pour notre pays, de ne pas avoir à affronter l'Algérie en quart de finale, ce qui n'aurait pu qu'être excessivement dangereux pour la paix civile, et n'aurait pas manqué d'ajouter de cruelles cicatrices à toutes celles qui existent déjà.
sauvés par l'Allemagne ! Une fois n'est pas coutume !
Les algériens de France, battus par nos voisins ne peuvent dans ces conditions qu'espérer être vengés par nous, ce qui est une façon, après tout, de nous détester un peu moins ou de nous aimer un peu plus.
Alors oui, la mort dans l'âme, je dois bien crier moi aussi : "vive le foot !"
1. fugace le 01-07-2014 à 14:33:45
Bonjour,
[ Soulagement, surtout, pour notre pays, de ne pas avoir à affronter l'Algérie en quart de finale, ce qui n'aurait pu qu'être excessivement dangereux pour la paix civile, et n'aurait pas manqué d'ajouter de cruelles cicatrices à toutes celles qui existent déjà.]
J'ai regardé et apprécié l'excellent niveau de l'équipe d'Algérie, (même si nombre de joueurs sont aussi français).
Pour ma part j'aurais aimé voir cette rencontre Algérie-France sur un terrain de sport. Je crains que le soulagement de nombreux "footteux", provient du fait qu'ils craignaient vraiment cette équipe d'Algérie face à celle de la France.
Et alors ! En sport : Que le meilleur gagne et que la victoire ou la défaite des uns ou des autres participe à la reconstruction du lien dont celui du respect de l'autre, donc de la Paix.
2. Frank-Marie-THOMAS le 02-07-2014 à 08:20:40 (site)
@ fugace
Il est décidément difficile de se faire comprendre.
Ma crainte d'une éventuelle rencontre Algérie-France ne se situait évidemment pas au plan sportif, je vous prie de le croire.
Que la France gagne ou perde ce genre de jeu m'est absolument indifférent.
Non, je craignais - non sans raison me semble-t-il- des débordements de part ou d'autre. D'où le OUF.
Quant aux "footeux", faites moi la grâce de ne pas me compter dans leur nombre.
Photo prise par moi sur la plage de la Grande Motte le 23 juin.
Un peu floue, d'accord, mais très claire !
1. La cigogne le 01-07-2014 à 07:52:08
Bonjour Monsieur..joli couple de fantomettes..je me permets de vous signaler un livre tres intéressant.. "Désamorcer l'islam radical" de Dounia Bouzar.. A lire aussi:"les francais jihadistes" de David Thomson....pour être informés..!! Bel été..très respectueusement.Fse
2. Frank-Marie-THOMAS le 01-07-2014 à 09:21:51 (site)
Dans moins de 2 heures, la Cour Européenne des Droits de l'Homme, devant laquelle deux musulmanes ont fait appel du jugement de la justice française, doit statuer sur le point de savoir si la France est autorisée ou non à interdire le port du voile intégral, cachant le visage.
Son arrêt est doublement important et intéressant.
D'une part il permettra de mesurer le poids des lobbies religieux en Europe, d'autre part il marquera de façon indiscutable s'il reste encore à notre pays un semblant d'indépendance ou non.
3. Claude Godard le 02-07-2014 à 19:31:26
Le coté drôle de cette photo me pousse à dire qu’à une époque où les cancers de la peau sont de plus en plus fréquents, ces deux dames seront bien protégées…
Incapable de proposer quelque mesure que ce soit qui améliore les performances de l'Ecole française, faute d'idées et de moyens, le nouveau ministre de l'Education Nationale, Benoît Hamon ressort une vielle lune : la suppression de la notation.
En 40 ans de professorat, j'ai vu ressortir une bonne dizaine de fois cette idée saugrenue qui se veut moderne, et qui n'est qu'une antique audace, usée jusqu'à la corde comme un vilain décor de théâtre. Rien n'est plus grotesque que ces vielles nouveautés présentées comme des pistes fraîches et prometteuses.
Le malheur est que trop souvent les professeurs, les parents et l'administration scolaire, induits en erreur par le concert médiatique superficiel et volatile, s'y laissent prendre et croiraient faire partie des vieux c... s'ils n'y trouvaient pas ce petit frisson révolutionnaire des réformes audacieuses.
Tout cela, j'ai eu maintes fois l'occasion de le dire, est une pitié.
Les notes que les professeurs attribuent aux travaux de leurs élèves, sont une indication de la valeur du travail qui leur est remis, c'est tout. Cette valeur est limitée à un devoir précis et n'augure en rien de celle des travaux qui suivront.
Mais surtout - et c'est là qu'il faut éclairer élèves et parents sans se lasser - la note n'est en aucun cas l'évaluation de l'élève lui-même.
Le but de l'enseignement est évidemment - pardon de devoir le rappeler - de cultiver, de former et de faire progresser les filles et les garçons qui en bénéficient.
Une mauvaise note n'est qu'une étape, certes parfois douloureuse, sur un chemin qui peu à peu conduira à l'amélioration des connaissances et des savoir-faire.
Elle n'est traumatisante que si elle est présentée soit comme une sanction cruelle, soit comme une dégradation de l'auteur du travail ainsi noté.
Certes, je suis opposé au culte de la moyenne, si cohérent à notre époque obsédée de statistiques et de rentabilité. Il ne touche d'ailleurs pas que les élèves, mais de plus en plus les enseignants eux-mêmes.
Pourtant je suis plus certain que jamais que la note attribuée à un travail est, malgré ses inévitables imperfections, la seule sanction équitable et républicaine à la disposition des professeurs et des élèves.
Vouloir la supprimer et la remplacer par je ne sais quel salmigondis de lettres ou de couleurs, voire par rien du tout, est aussi ridicule que de ne pas vérifier son état de santé en cassant son thermomètre.
DSK, puisqu'il faut le nommer ainsi, s'est récemment lâché dans un magazine populaire en mettant en cause les capacités du gouvernement Valls et du président de la République.
Je retiens des propos attribués à Dominique Strauss-Kahn et que celui-ci ne semble pas démentir pour le moment, que selon lui la moitié des ministres du gouvernement Valls sont des "brêles".
J'aurais évidemment aimé, comme d'autres je présume, qu'il aille plus loin et désigne ces brêles.
Mais le jeu (dévastateur) est ouvert et chacun peut nommer qui Harlem Désir, qui Aurélie Filipetti, qui Christiane Taubira, qui Najat Vallaud-Belkacem, qui François Rebsamen, qui Ségolène Royal qui Arnaud Montebourg, etc.
Ce sale coup porté par DSK à ceux qu'ils méprise, à commencer, même s'il n'est pas nommé, par ce malheureux président Hollande est à peine une trahison, tout au plus un règlement de comptes.
Que cette passagère gloire médiatique ne nous empêche cependant pas de nous souvenir de l'attitude plus que suspecte du monsieur lors de l'affaire de la "cassette Méry" qu'il prétendait ne pas avoir visionnée, ni de son attitude de mépris hautain - partagée par d'autres éléphants du PS, à commencer par Laurent Fabius - à l'égard de Ségolène Royal en 2007, ni de son soutien aux 35 heures de Martine Aubry, ni de son rôle déterminant, à la tête du FMI, dans le désastre subi par la Grèce.
Cet illusionniste de talent sait rebondir. Mais nous ne sommes pas obligés d'être dupes.
1. fugace le 29-06-2014 à 14:21:13
La perte de mémoire que ce soit à titre individuel ou collectif, est un vrai drame dont les conséquences ne cessent de se répéter pour le(s) peuples.
Je pense que DSK est "mort" politiquement même s'il mord encore. Et pourtant il sait (intimement) que tout est encore possible pour lui face aux nombreuses brêles du vaste échiquier politique de tous bords. (Je ne peux m'empêcher à cet instant de penser à un Mosco qui ne rêve que du salaire qu'il pourrait tirer d'un nouvel emploi à Bruxelles). A vomir !, pendant qu'une grosse, très grosse frange de la population française est en grande souffrance avec ses plus que 5 millions de chômeurs et précaires. Nous savons tous que le chemin incontournable à emprunter va être difficile pendant une décennie à minima, le temps qu'un "messie" nouveau apparaisse.
En attendant il faut relire Maurice Allais: http://allais.maurice.free.fr/index.htm
Ainsi donc, malgré ses rodomontades qui rapellent celles de son père à ceci près qu'on a plus de mal à s'en offusquer et à y croire, Marine Le Pen n'est pas parvenue à constituer un groupe des droites extrêmes au Parlement européen.
Je ne pense pourtant pas, contrairement à ce que tels une volée de mainates vont répétant les "observateurs", que cela suffise à affirmer que les 24 élus du FN seront désormais sans voix.
Certes, un groupe qu'elle aurait constitué et dirigé eût donné à Madame Le Pen une audience élargie à l'Europe entière, des places de responsabilité au sein des commissions et certains moyens financiers non négligeables.
Mais croire que cet échec marque le début du déclin de son parti en France, est aller un peu vite en besogne et prendre ses désirs pour des réalités.
En calant à constituer un groupe, la fille du président d'honneur du Front National donne un peu plus de consistance encore à sa critique et à son rejet des institutions européennes.
Ne doutons pas qu'en bonne tacticienne, formée à la rude école de son papa, elle saura faire de cette défaite une victoire.
Même si, bien sûr, celle-ci, comme d'habitude, sera absolument stérile, ce dont personne ne devrait se lamenter.
1. fugace le 29-06-2014 à 14:31:26
Puisque c'est désormais Bruxelles qui commande, il est désormais improbable que quelque soit le gouvernement élu plus ou moins démocratiquement, que le cap suivi changeât. Au peuple de décider - dans la rue - car c'est le seul espace qui lui reste en dehors du Net pour dire non et stop. Les bonnets rouges ont montré et montreront encore l'ultime chemin à suivre. Et ce n'est pas "ministre Ier" qui pourra s'opposer à la volonté du peuple uni, sauf à lui tirer dessus.
Vous souvenez-vous de l'immense espoir - ou plus exactement du matraquage médiatique - de la coupe du monde 1998 ?
Grand moment où dans un emballement incontrôlable, les journaux, les radios et les chaînes de télévision n'avaient pas de mots assez grandioses pour chanter les louanges de la " France black, blanc, beur ".
Las ! quelques mois plus tard, le match France-Algérie devait doucher ce bel enthousiasme, l'hymne français sifflé en plein stade en présence du Premier Ministre.
Voici, trois lustres plus tard, une victoire de l'Algérie en huitième de finale de la compétition internationale.
Et que voyons-nous en cette occasion ?
A Paris, Lyon, Marseille et ailleurs, un déferlement de foules en délire, presqu'exclusivement constituées de maghrébins, français par la carte d'identité, hurlant leur joie de la victoire de "leur pays".
On nous explique pourtant à toute occasion que les maghrébins, musulmans dans leur écrasante majorité, se sentent entièrement français, qu'ils aiment la France, que c'est leur faire un mauvais procès que d'en douter.
Les images d'hier soir prouvent le contraire de façon tellement évidente que c'en est gênant. On n'ose pas imaginer ce que pourrait donner une finale France-Algérie...
Je le dis sans plaisir; mais ce qui vient de se passer n'est qu'une preuve de plus de la dramatique coupure, tellement favorable à la montée des idées extrêmistes, entre les Français d'origine européenne et ceux dont les racines restent fichées dans le sol algérien.
Note du 29 juin :
Si vous avez de bons yeux, vous remarquerez que le jeune supporter debout à l'arrière de la voiture porte un maillot où l'on peut lire "Algeria".
Je trouve drôle cette américanisation qui, de fait, rend quelque peu folklorique ou absurde - selon le point de vue - la revendication d'appartenance que l'inscription est censée afficher.
En arabe, c'eût été sans doute un peu agressif; mais après tout, pourquoi pas tout simplement en français ?
Il est vrai qu'ailleurs dans le monde on voit bien des foules de manifestants crier haro sur l'Amérique en battant le pavé de leurs semelles Nike ...
1. fugace le 28-06-2014 à 14:35:38
Bonjour,
[….nul ne peut être exonéré du respect, sur un territoire donné, des normes collectives qui correspondent à l'héritage politique et culturel du peuple auquel ce territoire appartient.] (Dois-je rajouter encore ?)
Extrait de : http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/06/27/31003-20140627ARTFIG00382-malika-sorel-voir-la-france-tant-humiliee-violentee-m-est-devenu-insupportable.php
La fête assurément, elle est de mon point de vue absolument nécessaire socialement . Mais plus que jamais il est nécessaire d’en rappeler et imposer les limites qui ne cessent d’être bafouées vis à vis des non participants. Il suffit pour s’en convaincre de regarder votre photo proposée. Quel mauvais exemple que celui d’énergumènes assis dans l’embrasement des vitres des portières, pendant que la société impose à minima les ceintures de sécurité pour les raisons que l’on sait. La trop grande tolérance sur ce seul point particulier suffit à nous confirmer la grande faiblesse des celles et ceux à qui nous avons délégué de faire appliquer la loi élémentaire. Ainsi est-il « normal » qu’un grand nombre de cortèges motorisés d’après mariage quittent les mairies avec les mêmes énergumènes ? Il y a à l'évidence des coups de pieds au Q qui pourraient assez facilement remettre les balises en état veille active. Car ce ne sont pas les démonstrations de forces du « ministre dit le premier d’entre eux » qui changeront la donne, face à ses "intolérable" et ou "inacceptable" à répétition. Sait-il seulement que ses crachats en l’air vont retomber quelque part ?
2. Icaunaise le 29-06-2014 à 08:16:19
Et me voici, pour ce coup, en (presque) total désaccord avec vous : avec des racines italiennes, lors d'un match France - Italie, je me souviens avoir souhaité la victoire de l'Italie et ressenti un grand bonheur au moment de la victoire italienne. Pourtant mon amour pour la France est absolu.
3. Frank-Marie-THOMAS le 29-06-2014 à 11:21:04 (site)
@ Fugace et Icaunaise
Je vous remercie pour ces commentaires sincères.
Vous avez évidemment compris que mes propos n'insultaient en rien la "communauté" magrhrébine et musulmane de France.
Je suis cependant navré qu'après plus de 50 ans, ceux qui parmi les algériens se sont installés en France alors que leurs parents avaient lutté pour obtenir l'indépendance de leur pays et qu'ils auraient donc pu en être citoyens, continuent de considérer l'Algérie comme leur patrie de coeur, et la France comme un lieu de résidence.
Je ne vous suis pas, Icaunaise, dans votre parallèle avec les italiens expatriés et devenus citoyens français.
Que leur coeur batte pour leur belle Italie, rien de plus légitime, comme il est légitime que les descendants des immigrés algériens continuent d'aimer la patrie de leurs ancêtres.
Mais la comparaison s'arrête là, vous le savez bien. Jamais, en effet, il ne serait venu à l'idée des italiens de siffler la Marseillaise, et jamais non plus de se livrer à ces débordements haineux de violence destructrice qui marquent, hélas, le rejet de la terre qui les accueille..
Et voilà que ça recommence !
Il y a quelques mois qu'il n'avait pas été au centre d'une tourmente médiatique; apparemment il respirait moins bien. En un seul mot, " fournée", Jean-Marie Le Pen vient d'allumer un incendie qui, comme les autres, sera en réalité un feu de paille.
Le vieux briscard peut être satisfait : sa sortie a déchaîné les commentaires et mis les médias sens-dessus-dessous. C'est à l'évidence ce qu'il cherche avec méthode depuis des années, notamment en intervenant régulièrement sur son site dans des interviews complaisantes où, à son habitude, usant de son grand talent oratoire et de sa culture, il multiplie les mots d'esprit salaces, les mises en cause personnelles et les dérapages plus ou moins contrôlés.
De quoi s'agit-il cette fois-ci ?
Une brochette d'artistes plus ou moins à la mode, mais partageant tous le goût de l'intervention dans le domaine politique, viennent de regretter publiquement le score de 25% obtenu par les listes "Bleu Marine" lors des dernières élections européennes. C'est évidemment leur droit de citoyens, même si on ne voit pas bien en quoi leurs talents divers leur donne une quelconque expertise en ce domaine.
Madonna, Benjamin Biolay, Yannick Noah, Patrick Bruel, Guy Bedos, entre autres, font partie de ces artistes indignés qui, tout en déclarant qu'ils comprennent que les Français, désespérés par la situation économique et sociale du pays, se réfugient dans ce vote extrêmiste, condamnent ce vote et sursautent aux propos évidemment antisémites du vieux Le Pen.
Celui-ci n'a pas tardé à lancer sa torpille contre ces gens qui, à ses yeux, représentent ce qu'il y a de pire dans le consensus mou qui caractérise notre époque, dans le discours lénifiant de la pensée unique, dans l'humanitarisme mielleux.
Consacrant un mot à chacun de ces artistes - si tant est que ce mot puisse s'appliquer à Monsieur Noah - il s'est fait plaisir en tiraillant tous azimuts.
Mais, renouant avec le trop fameux "Durafour crématoire", voici qu'à propos de Patrick Bruel qui revendique son appartenance à la communauté juive et qui même est engagé aux côtés de l'armée israélienne, il ose la formule : "on fera une fournée la prochaine fois".
Il a beau, usant sans conviction et sans réel désir de convaincre, d'ailleurs, expliquer que ce mot de "fournée" est parfaitement innocent et que seuls des paranoïaques peuvent y voir une allusion aux fours crématoires des nazis, chacun de nous comprend bien que c'est de cela qu'il s'agit, et chacun de nous en est profondément choqué.
Je n'ai personnellement - j'ai déjà eu l'occasion de le dire ici - aucune sympathie pour Monsieur Bruel ni aucune admiration pour ses chansons à l'eau de rose, tout juste moins mauvaises que celle du pauvre Noah; je ne suis pas séduit, c'est le moins que je puisse dire, par son affairisme de joueur de poker. Mais ce mot de "fournée", s'appliquant à un juif, est d'une extrême violence et sent fort mauvais.
Le Pen prétend qu'il ignorait que Bruel fût juif. Il ment et se moque du monde.
D'abord parce que personne n'ignore la judaïté de Patrick Bruel celui-ci ne cessant de la rappeler à tout bout de champ; ensuite parce que, il y a une vingtaine d'années, je ne l'ai pas oublié, alors que Patrick Bruel menaçait déjà de ne plus chanter aux chorégies d'Orange, la ville venant d'être conquise par le Front National, celui qui à l'époque dirigeait le FN s'esclaffa avec une drôlerie cruelle :
" Orange se passera des vocalises de Monsieur Benguigui !"
En réalité, dans cette "affaire", la mauvaise foi est générale.
Mauvaise foi évidente, je viens de le montrer, de Jean-Marie Le Pen lui-même; mauvaise foi de sa fille, de son compagnon et des autres lepénistes prétendûment choqués; mauvaise foi des médias avides de sang et criant au scandale.
Ce que je sais de plus certain, c'est que ce nouveau tsunami miniature ne suffira pas à atteindre l'électorat désormais bien implanté du Front National, et que tout ce tintamarre n'aura pour résultat, une fois de plus, que de convaincre le peuple qu'on veut détourner son regard des véritables problèmes du pays et des réelles difficultés contre lesquelles il se bat chaque jour.
Sans être exagérément soupçonneux, je ne suis même pas sûr sûr que tout cela ne soit finalement pas le résultat d'une savante et secrète répartition des rôles au sein du Front National destiné à ratisser large tout en conservant le vieux fond d'extrême droite qui est la marque de cette petite boutique poujadiste devenue supermarché politique .
( faites moi la grâce de lire ou relire les articles de 2011 et 2012 que je mets en lien ci-dessous)
1. Galinette le 10-06-2014 à 08:57:45 (site)
Tout a fait d'accord avec vous. Puis-je ajouter que l'usage qui est fait de ce mot, de ce "dérapage", contribue à attiser et/ou à créer le phénomène que l'on est censé dénoncer.
Commentaires
1. fugace le 03-10-2014 à 14:19:06
Bonjour,
Tout est dit ou presque. Quand on sait qu'en collège le prof d'histoire géo (qui m'est proche) passe seulement 17 ou 18 heures hebdo face à ses élèves, j'enrage ! même si les programmes, les corrections, ...... je sais.
Il y aurait donc un vraie révolution à opérer dans notre EN à la dérive. Ce n'est hélas pas pour demain, syndicalisme oblige; ces accompagnants des maux lointains et profonds qui après avoir envahi la société l’étouffent. . En attendant les pays émergents fabriquent eux les médecins et ingénieurs d'aujourd'hui et de demain.
2. La cigogne le 03-10-2014 à 14:36:47
Bonjour Monsieur..une réforme de plus.. .. Cela est très énervant.. Alléger les rythmes scolaires..alléger les programmes... Vous souvenez -vous des rythmes scolaires que nous avons connus.. ?? Lundi , mardi, mercredi..pause le jeudi et reprise le vendredi jusqu'au samedi après-midi..nous étions en cours jusqu'à 16.30.. Et certains restaient " en étude" jusqu'a17.45..nous recevions un enseignement qui n'était pas si mauvais..!! Et nos parents ne trouvaient rien à redire.. On ne faisait pas manquer les enfants pour cause de départ en week-end..!! Ou pour toute autre convenance parentale..!! Nous avions des cours de chant.. Des cours de sport.. Dans mon joli village .. Depuis le début de l'année les enfants font des cocottes en papier pendant ces nouveaux horaires..!! Une réforme.. Une vraie.. Une efficace.. Oui.. Je l'attends??..vous aussi..?? Respectueusement à vous.fse